We Love Green 2025 : nos immanquables

Du 6 au 8 juin 2025, We Love Green revient au Bois de Vincennes pour une 11ᵉ édition qui s’annonce aussi ambitieuse qu’éclectique. Avec ses 120 000 spectateurs attendus sur trois jours, le festival s’impose une fois encore comme le rendez-vous incontournable pour les amateurs de musiques actuelles.

Depuis ses débuts, l’événement a su conjuguer exigence artistique et conscience environnementale, en faisant la part belle à des têtes d’affiche internationales sans jamais négliger la scène émergente. Phoenix, Justice, Gorillaz, Tyler, The Creator ou encore Björk ont marqué les éditions passées — autant de noms prestigieux qui ont contribué à bâtir la réputation d’un festival à la programmation qui détrône bon nombre de ses concurrents.

Cette année, la surprise est venue de l’annonce — soigneusement teasée — de la venue de Charli xcx. La pop star britannique, fraîchement auréolée de son nouveau projet BRAT, se produira le 7 juin pour une soirée déjà annoncée complète. Elle sera accompagnée d’une série de noms tout aussi attendus : Gesaffelstein, Air, Parcels, Kavinsky, LCD Soundsystem, Magdalena Bay, Beach House ou encore Fcukers.

Toujours soucieux de mettre en avant la diversité des styles comme celle des artistes, We Love Green affiche une nouvelle fois une parité exemplaire et un équilibre maîtrisé entre têtes d’affiche incontournables et révélations audacieuses, reflet d’une ligne éditoriale aussi engagée que pointue. De quoi garantir des instants de grâce sur scène — et dans le public, où l’enthousiasme promet d’être aussi palpable que les basses.

Parmi cette programmation léchée, voici ci-dessous, notre sélection des concerts à ne pas manquer.

Vendredi 6 juin

Kavinsky

Kavinsky fera résonner les nappes synthétiques de son univers rétro-futuriste au cœur de We Love Green. Figure emblématique de la synthwave française, il transforme chaque performance en odyssée nocturne, nourrie de pulsations analogiques et d’images mentales nées des années 80. Depuis OutRun, son album culte, jusqu’à Reborn, plus introspectif mais toujours aussi stylisé, Kavinsky trace une trajectoire singulière, entre tension électrique et mélancolie programmée.

Sur scène, les basses vibrent comme des moteurs lancés à pleine vitesse, les claviers scintillent comme les lumières d’une ville endormie. À We Love Green, son live s’annonce comme une traversée sensorielle, où la nostalgie devient futur, et où chaque morceau dessine une route solitaire dans la nuit. Un moment suspendu, précis, immersif — taillé pour celles et ceux qui savent que la nuit, parfois, est le meilleur endroit pour rêver.

Samedi 7 juin

Gesaffelstein

Le 7 juin prochain, Gesaffelstein fera son grand retour sur une scène française, et c’est au cœur du Bois de Vincennes que son univers sombre reprendra vie. Plus de dix ans ont passé depuis sa dernière apparition live dans l’Hexagone, et cette longue absence n’a fait qu’amplifier le mystère entourant cet artiste rare et insaisissable. Sur scène, il ne se contente pas de jouer : il tranche, il impose. Sa techno, froide et métallique, dessine les contours d’un futur post-industriel, où l’émotion devient tension. Avec Gamma, il a renoncé aux codes de la séduction pour embrasser un son brut, radical, presque chirurgical.

Loin des fioritures, Gesaffelstein érige un monde minimaliste et dense, où chaque note tranche dans le silence, où chaque respiration devient pesante. Son live, d’une précision implacable, s’apparente à une traversée intense et sensorielle, à mi-chemin entre performance sonore et manifeste esthétique. Ce rendez-vous ne sera pas un simple concert, mais une cérémonie noire, un rituel de sons et de lumières taillé pour marquer les esprits.

Charli xcx

Vous vous direz sûrement : pourquoi glisser Charli xcx dans cette sélection, tant cela relève de l’évidence la plus absolue ? Et on vous répondra : peut-être parce que le Brat Summer touche à sa fin, et qu’il faut en savourer ses derniers instants.

Loin de nous l’envie d’être pessimistes ou de céder aux rumeurs clickbait, mais comme le veut l’adage : toute bonne chose a une fin — et BRAT aussi. Et puisque la vie fait parfois bien les choses, le 7 juin marquera également le premier anniversaire de la sortie d’un album qui aura marqué l’histoire et sa génération. Coïncidence ? On en doute.

Alors oui, peut-être qu’un guest viendra nous faire honneur de sa présence – Billie Eilish, au hasard – ou peut-être que non, et ce ne sera en rien dramatique, car l’iconique Charlotte Emma Aitchison, de son vrai nom, nous offrira son unique concert en France cette année, ce qui en fait d’emblée un moment qui restera dans les annales, idéal pour un anniversaire, en somme.

On espère donc que vos tenues sont prêtes : mini-jupes, crop tops vert néon floqués d’un BRAT en lettres capitales, lunettes de soleil et casquette Von Dutch vissée sur la tête. Ce sera le seul dress code accepté ce samedi 7 juin. Rien de plus, rien de moins. Nous, on est prêts depuis des mois, et il nous tarde de voir les corps se mouvoir sur les classiques que sont Von Dutch, 365 ou encore Apple (choré à réviser – pour les plus tête-en-l’air d’entre vous). On compte les jours.

Parcels

Quel bonheur de retrouver enfin nos Australiens préférés — fanatiques de la première heure que nous sommes. Le temps nous a paru interminable depuis leur dernier passage au Zénith de Paris en octobre 2022, à l’occasion de la sortie de Day/Night.

Alors qu’ils viennent d’annoncer la sortie de leur troisième album, LOVED, prévu pour le 12 septembre prochain, les cinq joyeux lurons auront la mission (et le plaisir) de nous faire danser – sous un soleil éclatant, on l’espère – au rythme de leurs nombreux tubes : Gamesofluck, LordHenry, Somethinggreater, ou plus récemment Safeandsound, dont la qualité éthérée nous émeut avec une aisance déroutante.

Un concert qui s’annonce mémorable. Croyez-nous sur parole.

Magdalena bay

Comme un mirage digital au cœur du bois de Vincennes, Magdalena Bay s’apprête à faire scintiller le samedi de We Love Green de ses textures synthétiques et de son univers rétro-futuriste. Depuis leurs débuts en mode DIY à Los Angeles jusqu’au succès critique de Imaginal Disk, concept-album cosmique où une héroïne extraterrestre interroge notre humanité, le duo s’est imposé comme un phénomène générationnel. Et au cas où vous auriez manqué l’info, Billie Eilish leur fait confiance pour assurer la première partie de ses concerts lors de certaines de ses dates à Londres !

Leur récente tournée a marqué les esprits par le soin apporté aux visuels : miroir géant ailé, costumes de tournesol et d’ange, scénographie hallucinée digne d’un rêve digital. Chaque morceau devient un portail vers une autre dimension, croisement entre concert, installation numérique et jeu vidéo sous acide. Un monde virtuel qu’on a hâte de traverser IRL.

Dimanche 8 juin

LCD Soundsystem

Est-il encore nécessaire de présenter LCD Soundsystem ? Dans le petit monde de la musique indie, la bande de James Murphy trône tout en haut des groupes cultes encore en activité. Ils nous avaient bien fait le coup de la fin du groupe en 2011, mais l’amour de la musique était trop fort. Après un nouvel album en 2015, le groupe travaillerait désormais à la parution d’un cinquième.

Et surtout, c’est sur scène que la musique de LCD Soundsystem prend toute son ampleur. Si certains morceaux sont incontournables, le groupe New-Yorkais s’amuse malgré tout à faire varier sa setlist à chaque concert, rendant donc chaque concert unique.

Une classe immense couplée à ce qui ressemble encore aujourd’hui à une sorte de timidité bienvenue, l’équation de James Murphy est étrange mais donne lieu à des concerts immenses, entre explosions sur le dancefloor (Movement, Losing my edge, Drunk Girls), tension folle (You Wanted a Hit, American Dream), et grands moments de communions et de larmes (New-York I love you but you’re bringing me down , Someone great, All my friends), ce nouveau passage français de LCD Soundsystem s’annonce déjà comme l’un des grands moments de We Love Green, voire de la saison des festivals. Vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenus.

Sampha 

À mesure que le temps passe, le monde réalise la grandeur et le talent infini de Sampha. On l’a découvert sur scène aux côtés de SBTRKT lors de la tournée du premier album du producteur anglais, on est ensuite tombé amoureux de sa musique avec les fabuleux Process et Lahai

Sampha s’impose maintenant comme un incontournable et un musicien capable de nous faire vibrer, danser, pleurer et réfléchir en même temps. Sur scène, c’est la grande transformation. Sa musique métamorphe, portée par sa voix sublime et unique, prend une ampleur autre, pousse les curseurs de la soul et du gospel, vibre des intentions électroniques et laisse la liberté du jazz guider le tout pour des performances tout à la fois uniques et bouleversantes.

Invité surprise de la fin de programmation, Sampha ne vient pas pour jouer les seconds rôles et de notre côté, on attend de pied ferme un concert qu’on imagine déjà grandiose.

Claude 

Au milieu de toutes les têtes d’affiches se cache parfois des petits trésors qui méritent d’être découverts et qui en imposent. Digne représentant d’une scène française de plus en plus libre, Claude nous fait découvrir depuis quelques mois IN EXTREMIS, un premier album qui doit autant à la chanson française qu’à la techno et l’ACID.

Il suffit d’écouter La Nausée ou Signes Vitaux pour réaliser toute la force de la musique de Claude, il suffit de se poser sur Addition ou Contresens pour découvrir toute l’émotion qui en découle. Sur scène, dans une formule en trio, Claude transforme encore sa musique, en pousse les curseurs pour en tirer toute la puissance, la violence même parfois, sans jamais oublier de la saupoudrer d’une pointe de cynisme, d’humour et, évidemment, de beaucoup de tendresse.

Claude c’est un mélange explosif qui ne demande qu’à être découvert. Un festival comme We Love Green semble pour lui tout à la fois une étape importante et un écrin parfait pour cette musique au carrefour des genres.

Judeline

On l’a peut-être découverte un peu tard mais on s’est depuis bien rattrapés. Pour nous, c’est avec INRI qu’elle a fait sa première grande impression et l’engouement autour de son premier album Bodhiria n’a fait que confirmer qu’elle est une artiste à suivre de très près.

La scène hispanophone en pleine effervescence a trouvé en elle une voix nouvelle, capable de redéfinir les contours de la pop actuelle. Judeline a tout de suite frappé avec sa capacité à fusionner des influences andalouses et des sonorités électroniques.

Certaines chansons, comme mangata, ont ce quelque chose qui reste avec vous longtemps après l’écoute, une simplicité dans la production qui la rend d’autant plus puissante. Avec un tel mélange de styles et une telle maîtrise de son univers, Judeline semble prête à capter un public bien au-delà de ses frontières. Dans son dernier single TÚ ET MOI, produit par deux Français, Judeline glisse même quelques paroles en français, raison de plus de se montrer présent le dimanche 8 juin !

Fcukers

Révélation de l’année 2024, du moins pour les oreilles les plus averties, Fcukers nous fera la joie de livrer ses innombrables bangers en ce dernier jour de festival. C’est lors de la dernière édition du Pitchfork Avant-Garde que nous avons eu la chance de découvrir ce trio venu tout droit de New York, dans une salle pleine à craquer.

Déjà adorés des plus grands, Jackson, Shannon et Ben — et on vous parie ce que vous voulez — ne vont pas cesser de gagner en popularité, tant ils séduisent partout où ils passent. Avec une basse entraînante au cœur de nombreux titres, des influences house et électro reconnaissables entre mille, tout en créant une identité sonore unique et novatrice, Fcukers viendra sans aucun doute conquérir de nombreux cœurs.

Des morceaux aussi détonants qu’irrésistibles comme Homie Don’t Shake, Bon Bon ou encore Tommy finiront à coup sûr dans votre Spotify Wrapped 2025, on vous parie quoi que ce soit.

Alors courez-y. Et remerciez-nous plus tard.

© Crédit photo : Harley Weir

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