En la fin d’année 2021 sont sortis nombre d’albums iconiques et les Hauts de France ne sont pas en reste. Les deux compères Amiéno-Lillois (ou l’inverse) du duo Weekend Affair nous ont gratifié d’un nouvel album dont la pop s’agrémente désormais de sonorités presque hip hop qui leur vont à ravir. Quand vient la nuit, c’est l’heure d’écouter Weekend Affair et de se détendre au coin du salon.
On les avait laissé en 2018 après une tournée accompagnant la sortie de leur deuxième album Du Rivage, album de vacances avec ses tubes solaires et son électro dansante. On retrouve donc Louis Aguilar et Cyril Debarge pour un nouvel opus qui prend plus de recul et qui explore de nouveaux horizons. L’ADN sensuel et flegmatique est toujours présent mais les reflets sont moins insouciants qu’ils n’avaient pu l’être auparavant. Oh, bien sûr, le spleen ne s’est pas envolé, simplement il s’habille différemment.
Tantôt électro, tantôt hip hop, tantôt techno, tantôt balades lascives, les écailles ont des teintes diverses tout au long du corps reptilien de Quand vient la nuit. Comme un crocodile dans la fleur de l’âge et sûr de sa force, cet album va à son rythme sans se laisser dicter le tempo. À l’image de ses créateurs, ou du moins de leur personnages, entre surdoués et flegmatiques, que l’on adore voir passer dans un faux ego trip dans Tout le temps, qui se termine sur le message principal de l’album : le temps est passé et il n’est plus question d’en perdre.
Entre passages aériens et dansants, cet album est comme la vingtaine : on ne le voit pas passer. La qualité de la production comme de l’écriture sont encore montées d’un cran et on passe un très agréable moment à les savourer comme une liqueur solitaire de fin de soirée. Une épreuve de finesse et de chaleur qui enivre juste suffisamment pour libérer les pensées et les souvenirs.
On retiendra notamment Te regarder danser, qui évoque l’évidence des sentiments et leur irruption dans une vie qui vient prendre la place de tout le reste, ainsi que Quand vient la nuit pour son incantation chamanique et solennelle qui termine cet album avec une touche de surnaturel et de fatalité pour nous emmener dans les ténèbres de la nuit. Et puis on note également J’ai mis mon survêt pour son côté décalé voire décérébré, parfait pour un tube techno qui entête et qui s’écoute fort. On vous laisse là-dessus, et on repart en Weekend.