ADN #865 : Wysteria

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Alors qu’elle vient de dévoiler son premier album, Lycoris, on part aujourd’hui à la découverte des influences de Wysteria.

Wysteria portrait

Hail The Sun – Jane Doe

Probablement une de mes chansons préférées. Évidemment les goûts évoluent, mais celle-ci revient toujours dans mon top 5. Cette chanson m’a accompagnée dans des périodes très difficiles de ma vie ; à l’époque je l’écoutais pour me complaire dans ma mélancolie et trouver un peu de réconfort dans la musique.

Aujourd’hui, je l’écoute parce qu’elle est si belle, et parce que je repense à mon moi d’avant : elle me permet de mettre en lumière pour moi-même le chemin que j’ai parcouru, les combats auxquels j’ai du prendre part, le résultat auquel je suis arrivée.

Évidemment rien n’est jamais fini, j’ai encore tant de points sur lesquels avancer, mais cette chanson est comme une étape, un checkpoint, vers lequel je me tourne lorsque ça devient trop dur et que j’ai besoin de me souvenir que je reviens de loin.

Archive – Take My Head

J’ai découvert Archive grâce à mon père, qui en écoutait quelques unes, mais pas toutes. Entre Rammstein et Nightwish dans les hauts parleurs du salon, Archive était sûrement le plus doux qui pouvait passer, si on ne compte pas les pièces de classique et baroque à fond dans la voiture quand il venait me chercher quelque part et qu’il ne coupait pas le moteur le temps que je monte sur le siège.

Avec le temps, je me suis mise à apprécier Radiohead et Massive Attack, et je pense que ce sont les 3 groupes qui m’ont ouverte à cette pensée : rien n’est jamais trop sombre, trop bizarre, trop bruyant, trop hors des codes de la musique théorique. Si on s’y retrouve, c’est que ça fonctionne !

Agnes Obel – Avenue

Mon parcours musical, qu’il soit en pratique ou en écoute, n’est rien d’autre qu’une histoire de famille à l’origine. Alors comment parler de mon père sans parler de ma mère : après les après-midis à crier des paroles de métal allemand sans les comprendre ni bien les prononcer dans le salon de mon papa, je revenais chez ma mère chez qui j’entendais Marianne Faithfull, Fumuj, Placebo, MuseAgnes Obel !

Une douceur de voix et de mélodies qui me suivent encore aujourd’hui : il y a peu d’autres d’albums que j’écoute en cuisinant ce que j’ai appris par ma mère, les meringues, les simples gâteaux au chocolat tout plat sur le dessus parce que la recette a 80 ans mais nos fours en ont 3… La madeleine de Proust, tout ça, tout ça.

Sevdaliza – Bluecid

J’ai découvert Sevdaliza grâce à mon ancienne prof de danse, et j’en suis tout de suite tombée amoureuse. Pour moi, c’était un équilibre parfait entre la bizarrerie de Kid A de Radiohead, et la pop douce et sombre de Billie Eilish. L’album The Calling est le premier vinyle neuf que j’ai acheté.

C’est cette artiste qui m’a donné envie d’aller plus loin dans les sons de mes chansons : ne pas avoir peur de blinder de synthés, de kicks bien trop lourds ou de basses qui prennent le reste du son… Reste à avoir une personne qui arrive à bien mixer tout ça (Merci David Chalmin!).

Jacidorex – Abyssal Kick

On change de registre, mais il fallait que je mentionne ce côté-là de ce que j’écoute ! Le fameux style dont on entend souvent « mais c’est que du bruit ouille ! ».
Là j’ai mis un classique, mais parce que c’est tellement dur de n’en choisir qu’une… En général quand tu lances de genre de son, 5h plus tard tu y es toujours.
D’une manière générale la techno m’a beaucoup accompagnée. Je ne saurais même plus dire comment j’ai découvert ! Je suppose que j’ai du entendre ça un jour avec des copains, détester, puis re-entendre, me pencher dessus, apprécier… et plus jamais lâcher.

C’est un milieu qui certes a ses défauts (de gros parfois, malheureusement), mais un milieu dans lequel on peut aussi remarquer une ambiance très solidaire, des gens très humains, des passionnés de musique, de spectacle et d’événement… Combien de gens ont découvert leur passion pour le cirque et le jonglage après qu’un mec lambda ait sorti ses massues devant des caissons, en prenant le temps de montrer comment faire aux gens qui demandaient ? Combien de gens se sont retrouvés
ingé son ou lumière dans des grandes salles en découvrant ce qu’on peut faire avec une lampe torche et un bout d’aluminium ? Combien se sont penchés sur le mixage ou mastering, sur la gestion dans
l’événementiel, sur la programmation ou la sécurité, ont monté leur association, leur boite de prod…

Combien se sont fait des amis, une famille, ont découvert l’importance de l’entraide et du vivre-ensemble, ou ont simplement appris à faire des pâtes dans une casserole en allu cabossée sur un
réchaud penché posé dans du gravier… C’est par tout ça que passe l’apprentissage de soi pour beaucoup de monde !
PS : C’est en rentrant de ce genre de soirées que j’écoute Agnes Obel.

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