Alors que le post-punk a le vent en poupe depuis quelques années, de nombreux groupes émergent outre-Manche. C’est le cas de Yard Act qui se distingue par son dance-punk engagée et narrative. Ce jeune groupe de Leeds, composé de James Smith (voix, paroles), Sam Shjipstone (guitare), Ryan Needham (basse) et de Jay Rusell (batterie), s’est illustré juste avant le premier confinement en 2020 avec la sortie de leur premier single Fixer Upper qui fut acclamé par la suite par les médias spécialisés. Ce vendredi 21 janvier, la bande sort son premier album The Overload qui regorge de hits. Au détour de leur passage au Pitchfork Music Festival de Paris, à l’heure du dîner, La Face B a pu avoir la chance de les rencontrer pour un dernier échange avant leur show. Au programme de l’interview : trois fromages, Wu-Tang Clan, l’Empire anglais et musiques électroniques hollandaises.
ENGLISH VERSION BELOW
LFB : Bonjour ! Comment allez-vous ?
Yard Act : Génial et vous ?
LFB : Super aussi ! Ne vous inquiétez pas, on vous laisse manger tranquillement pendant l’interview. Vous êtes prêts ?
Yard Act : On est prêts !
LFB : Vous réalisez votre première tournée en France, votre premier concert à Paris. C’est un moment très particulier pour vous?
James : C’est vraiment excitant. Paris est sympa. Ça peut paraître méchant pour hier soir, je ne veux pas dénigrer Toulouse, mais maintenant, on est dans la capitale ! Jouer maintenant est super agréable et donc intéressant. Nous ne savons tout simplement pas à quoi nous attendre avec le public. On ne veut pas catégoriser les populations dans chaque pays d’Europe où nous jouons, à vrai dire c’est souvent la même chose. J’ai essayé de distinguer mais, quand nous avons joué à Hambourg, quand nous avons joué à Oslo, quand nous avons joué dans notre propre pays, il n’y a pas de façon de faire différente. Comment quelqu’un pourrait il deviner que nous ne sommes pas dans notre propre pays ?
Chaque soir, la foule a été très réceptive. Je pense que nous avons ressenti la même chose à Toulouse hier soir. La salle était vraiment grande, on pensait que personne ne viendrait nous voir. Mais c’était salle comble hier ! On ressent la même chose ce soir. On ne sait pas ce que nous ferons, qui sera intéressé et de comment tout cela va se connecter. Nous n’avons aucun contrôle sur le déroulement. C’est vraiment excitant.
LFB : Nous pensons que beaucoup de gens à Paris vous attendent. La foule très excitée de vous voir déchaînés ! Le public français est différent du public anglais.
James :Il semble que Paris ait un bon public ! Nous avons été dans quelques villes en Europe. J’ai déjà eu une foule de gens debout mais silencieux.
LFB : Êtes-vous surpris du succès immédiat de votre titre, très drôle, Fixer Upper ? Comment gérer vous le buzz autour de votre groupe ?
Ryan : Oui, on a été surpris de constater à quel point c’est une expérience mitigée.
James : Parce que nous avons sorti à un moment où tout ce que nous pouvions faire était de regarder les choses sur Internet et comparer avec la « concurrence ». Nous ne pouvions pas faire des concerts normalement pour voir si les gens étaient calmes ou agités. Vous savez en quelque sorte si ça se passe bien ou pas. Mais là ce n’était que derrière un écran. C’était sûre que cela allait bien se passer bien, mais oui, assez surpris. Tout s’est enchaîné et puis oui, tout s’est très bien passé finalement.
LFB : Vous n’avez qu’un seul EP et déjà une grosse date de tournée. Tout semble aller si vite…
James : On n’a eu aucun contrôle dessus depuis que ça a démarré. C’est le principal. On aurait pu faire certain choix pour nous assurer de reprendre un certain contrôle. Mais, à un moment donné, c’est laissé de coter votre liberté.
Oui, on perd le contrôle. Vous pouvez poser votre pied de certaines manières parce qu’une fois que c’est lancé, ça trie les gens. C’est au public de décider s’ils veulent partager et répandre nos titres. Ce fut tout un choc, surtout depuis que la musique live est revenue. On a eu des périodes plus difficiles et je suis toujours surpris chaque soir quand c’est un très bon show. Et les gens connaissent les chansons maintenant !
Nous avons débuté avec à peu près 50 personnes dans le public. Je ne sais toujours pas quand nous arrêterons d’être surpris…
LFB : Peut-être que vous vous habituerez.
Ryan : Nous allons recalibrer les choses pour cela que paraisse normal, oui ! (rires)
James : Non, c’est allé vite. Mais je ne pense pas que qui que ce soit souhaiterait que ce soit plus lent. C’est seulement quand ça va plus vite que vous, vous devez vous assurer que vous avez le contrôle. Heureusement, nous nous sommes toujours assurés de ne jamais dire oui à quelque chose que nous ne voulions pas faire, car l’essentiel est de s’assurer que vous avez d’autres projets venir. Parce que les gens en veulent toujours plus.
Ryan : Oui, c’est ce que tu dis : nous n’avons que quatre chansons sorties. Mais ce que nous avons derrière les coulisses, c’est en fait un démarrage un peu plus sûr. Ouais, j’ai envie de dire que ça va. Nous avons d’autres choses sous le coude et ne sommes pas au point de se dire : « Comment on va faire ensuite ? » (rires)
James : Oui, il y a déjà un album de fait et d’autres sont aussi déjà quasi-faits ! C’est génial !
LFB : A ce sujet, pouvez-vous nous donner trois mots qui décrivent votre premier album The Overload ?
James : Tu comptes pour nous ?
Jay : Je ne sais pas, c’est difficile !
Ryan : Fromage. Trois fromages. Mettez-y du sens ! (rires)
Jay : Sans-abris ?
James : Mais qu’est-ce que tu veux dire ? (Il réfléchit) Ah ! Ce n’est pas mauvais ! (rires)
Ryan : Work in progress ! (rires)
LFB : Dans cet album, pour vous, quel est le morceau le plus ambitieux ?
Ryan : Tall Puppies.
James : Oui, 100% d’accord. En complexité, c’est Tall Puppies. Comprenez-bien que l’on va jouer ce titre en live !
Ryan : Oui, ambitieux de pleins de différentes façons.
Jay : Et aussi Rich ? 100% Endurance ?
James : Donc Rich, Tall Puppies and 100% Endurance. C’est définitivement des titres qui montrent un grand pas depuis l’EP.
LFB : Vous sortez votre premier album en janvier. The Streets, Talking Heads ou encore Gorillaz sont le type de groupes qui vous ont influencé ?
Ryan : James adore aussi The Strokes ! The Streets et Gorillaz oui, The Fall et Talking Heads non. (Il hésite) Oh, Talking Heads, en fait non, enfin je suis partagé. J’aime beaucoup Fela Kuti et la guitare de scène passive. C’est ce que The Overload est pour moi. C’est Fela Kuti. C’est comme si c’était du funk américain, africanisé puis fait par un homme blanc en Angleterre. (rires) Je pense que les Talking Heads ont fait la même chose. Ouais. Donc c’est ça. En fait, je viens de m’en rendre compte maintenant.
LFB : Il semblerait que vous ayez certaines influences hip-hop. Lesquelles ?
James : Les Beastie Boys sont une grande influence. J’adore MF Doom, Wu-Tang Clan, Method Man. Injury Reserve pour un groupe plus récent et aussi Kendrick Lamar.
LFB : Il y en a beaucoup !
Ryan : Ils ont beaucoup influencé le rock !
James : A Tribe Called Quest aussi. Ouais, beaucoup de choses des années 90 en anglais comme Jungle Brothers et NAS. Et un peu Biggie et Mobb Deep. Comme le rock de la côte est des années 90. Et évidemment, par conscience, Public Ennemy.
LFB : Vous avez des punchlines bien visés, drôles, cyniques, sérieuses.
James : Merci ! Laquelle tu préfères ?
LFB: Celle de Land of The Blind : “We all get a commemorative fifty pence piece each. For the peace treaties breached “.
James : On a voulu parler des pièces de 50 pence commémoratives, sorties après le Brexit. Ils estimaient que quitter l’Europe était une véritable réussite qu’ils souhaitaient le célébrer.
On s’est foutu de nous, absolument chaque putain de jours. Les paumes se sont graissées, à Westminister et avec ce gouvernement et les pots-de-vin. Le fait qu’ils harcèlent les gens normaux pour les pincer, les manipulent, ils creusent des tombes et enterrent les morts. Ouais, c’est ce que cette ligne décrit.
LFB : C’est vrai que certaines musiques en général sont très engagées. Il y a beaucoup de questions dont vous parlez, comme l’anticapitalisme, les médias… C’est une influence de votre culture, votre vie sociale. Quel est votre message ?
James : Je pense juste qu’il est difficile d’être passif. Je ne peux parler que pour moi-même en tant que personne qui vit dans ma propre tête et voit le monde qui m’entoure. Mais c’est vraiment difficile pour moi de ne pas regarder ce qui se passe et de ne pas commenter. Je ne pense pas que la musique doit forcément être engagée. Les gens peuvent écrire sur tout ce qu’ils veulent écrire, d’écrire les chansons qu’ils veulent écrire. Il n’y a aucune obligation de faire quoi que ce soit. Mais ma façon de comprendre le monde qui nous entoure est l’écriture. C’est vraiment important pour moi. Si je ne pensais pas aux choses que je vois, que je ne les posais pas sur papier et que je ne les mettais pas dans des chansons, je perdrais la tête. Parce que c’est ma façon d’en parler aux gens. Et d’arrêter d’ennuyer mes amis. Ouais, ouais, ouais. C’est ma façon de communiquer ce que je ressens sans avoir de « likes », ainsi que d’encombrer ma famille et mes amis. Vraiment.
LFB : Pour vous, quelle est la plus grande problématique de l’Angleterre actuellement ?
James : J’ai lu ce très bon livre récemment. 90 % des terres anglaises appartiennent à 5 % de la population, tu vois ? Par des comptes privés, des seigneurs… Durant l’époque des Tudor, ils revendiquaient posséder 90% des terres anglaises. Ils ont expulsé les paysans, pris les terres, puis ont dit : « C’est maintenant notre terre« . Puis ils ont fait des lois par l’intermédiaire de l’église, disant : « Si tu empiètes sur cette terre, tu es un vagabond, et c’est illégal, c’est ce que nous avons décidé ». Et contrairement à la France, nous n’avons jamais eu de révolution.
LFB : Mais ce n’est pas forcément mieux en France !
James : Il y a toujours un équilibre à trouver entre le grand nombre et le petit nombre. Mais cela rend les Anglais particulièrement soumis, donc asservis. On a un gouvernement où ils acceptent d’être traités comme de la merde. Je crois sincèrement que c’est à cause du fait que ce n’ait jamais été contesté, tout le monde a considéré cela comme normal. Ils sucent les gens au pouvoir car ils aspirent en obtenir aussi, alors que vous ne le serez jamais car vous êtes une personne ordinaire. C’est un honneur. C’est une guerre psychologique, vraiment. A cause de l’Empire, les anglais se sentent supérieurs à tout le monde. Pourtant ils sont soumis au gouvernement. La supériorité d’une nation combinée à une volonté d’être inférieure à nos dirigeants, c’est ça qui a créé une dynamique si étrange.
J’ai totalement été élevé dans ce paradoxe. Ce problème fait partie intégrante de moi en ce moment. Mais les gens se réveillent lentement, il y a de l’espoir.
LFB : Vous vous sentez un peu changé…
James : Oui. Je ne pense plus que ça va s’aggraver avant que ça s’améliore comme il y a 10 ans ! (rires). Ouais, il faut juste faire face. Comme si tout allait bien. Les gens ont juste besoin de comprendre qu’il faut protéger l’éducation de tout contrôle des médias, et emmener les gens à penser de manière critique. Pour moi, le plus gros problème en Angleterre est l’enseignement de la pensée critique à l’école primaire.
LFB : Vous allez jouer ce soir au Supersonic Records. C’est un disquaire orienté tout style de rock. Je vous donne 30€, vous m’achetez quel album ?
Ryan : Excellente question ! Je cherchais depuis longtemps Original Part Material de The Streets sur vinyle. Apparemment il a été pressé pendant environ deux ans et il n’a plus jamais été réédité, il est devenu super rare. Je ne peux plus le trouver. Pardon. J’essaierai.
Jay : Rush, un groupe de rock progressif qui date de la fin des années 60, début des années 1970.
James : Il y a une nouvelle compilation qui vient de sortir par Bob Stanley de Saint Etienne appelée Cafe Exile. Cette compilation est imaginée comme si des juke-boxes auraient joué au début des années 70 dans les cafés et bar de l’est de Berlin. C’est un peu comme imaginer ce que Bowie et Iggy auraient en théorie écouté et ce qu’ils auraient absorbé. Donc il y a beaucoup de différents styles de musiques électroniques comme des trucs hollandais, beaucoup de prog. C’est une compilation de deux disques et c’est vraiment bien que quelqu’un ait pu sortir un album comme ça cette année. Je propose plutôt que nous écoutions cela et c’est vous qui paierez ! (rires)
Sam : Je pensais à cet album du groupe Antelope qui s’appelle Reflector. C’est vraiment mélodique et simple, assez primitif. L’enregistrement est vraiment incroyable et il aurait besoin d’avoir plus d’écoute. Je pense que ça fait un petit moment maintenant qu’il est sorti. Oui, il est vraiment magnifique, de bonnes idées qui s’imbriquent.
LFB : On vous remercie d’avoir pris de votre temps pour la Face B ! On espère vous revoir en France sur scène ! Bye !
Yard Act : Merci à vous et à bientôt !
ENGLISH VERSION
LFB : Hello! How are you?
Yard Act : Great and you ?
LFB : Great too. So let’s again, you will be free to eat and enjoy the interview. Ready ?
Yard Act : Yes, ready !
LFB : You are doing your first tour in France, your first show in Paris. It’s a special time for you to play in another country ?
James : It’s really exciting. Paris is nice. So this is wicked last night. I don’t want to undermine Toulouse, now we’re in the capital. Play now is lovely. So it’s interesting. We just don’t aware of what the audience is going to be like. Every time we play anywhere on the mainland now, whether it’s not categorize everyone in the rest of Europe is the same. I’m trying to do but, when we played Hamburg when we played in Oslo, when we played in own country, it’s like, there’s no way to be there. How does anyone know we are outside of where we’re from.
Every night has been a really great receptive crowd. I think we felt the same at Toulouse last night. We like the venue was really big, like, no one’s gonna come watch us. It was a full room. Same tonight, we’ve got no gauge on who knows who we are, who’s interested, whether it’ll connect. We’ve got no control over I will or it won’t be been there and train is all part of it. It’s really exciting.
LFB : We think a lot of people in Paris are waiting for you. The crownd will be very crazy, because they are very excited to see you crazy ! The crowd is different between UK and France.
James : In Paris, it seems that a good crowd. We have been to a few cities in Europe. I have a crowd of people standing and as always silent.
LFB : Are you surprised by the immediate success of you first track Fixer Upper? And how do you manage to the buzz around the band? Because there was a big buzz!
Ryan : Yeah, it was surprised actually how well it wasn’t.
James : Because we released at a time when all we could do is look at the other competitors and look at things on the internet. We couldn’t tell from normally do gigs and they’re busy or quiet. You kind of know if it’s going well or not. It was just a screen. It was obviously it was going well, but yeah, pretty surprised. It just went and went and then yeah, everything’s been going really good. Yeah, stuff.
LFB; You have only a short album Fixer Upper currently and have already a big tour date. All seem go to so fast..
James : We have any control over it when it starts. That’s the main. You can make choices to make sure that you regain some control. So at some point, it does just kind of leave your liberty.
Yeah, you do lose control. You can put your foot down in certain ways because once it’s out there, it sorts of people. It’s up to everyone else decide whether they want to share it and let it get out there. It was quite a shock, especially since live music came back. It’s been harder and I’m still surprised every night when it’s a really great show. And people know the songs now.
There’s been like, 50. Now, I don’t know when I’m going to stop being surprised when you start.
LFB : Maybe you’ll get used to it..
Ryan : We’ll recalibrate what normal, yeah !
James : No, it has happened fast. But I don’t think anyone would ever say they want that to happen slower. It’s only when it happens fast that you, you have to make sure that you’re in control. Luckily, we always made sure that we’ve never said yes to anything we don’t want to do because the main thing is making sure you’ve got more somes to come. Because people always want more.
Ryan : Yeah, that’s things you’re saying we’ve only got four songs. But what we’ve got behind the scenes it’s makes it like a bit more safe boot. Yeah, I mean it’s fine. Yeah, we’ve not just got them for and then like « How can I do then ?« . (laught)
James : The next days, there’s the album’s done and most of the next albums done. So yeah, that’s awesome.
LFB : On this subject, give us only three words to describe your new album?
James : Would you reckon ?
Jay : I don’t know !
Ryan : Cheese three cheese. Got it make sense. (laugh)
Jay : Homeless ?
James : What do you mean ? (he think) It’s…not…bad (laugh)
Ryan : Work In Progress ! (laugh)
LFB : In this album, for you, which is the track his most ambitious ?
Ryan : Tall Puppies.
James : Yeah. 100% agree… in complexity, so Tall Puppies. Yeah, so figured out play that one live.
Ryan : Yes. Ambitous in different ways.
Jay : Rich too ? 100% Endurance too.
James : So Rich, Tall Puppies and 100% Endurance. Definitely it’s like a step away from the EP.
LFB : The Streets, Talking Heads or Gorillaz are the type of bands that have influenced you?
Ryan : James love The Strokes as well ! The Street and Gorillaz yes, The Fall and Talking Heads no. (He hesitates) Oh, Talking Heads, actually no, there is a shared thing. I really like Fela Kuti and the stage guitar passive. That’s what The Overload is for me. It’s Fela Kuti. It’s like it’s American funk, africanized and then done by a white male in England. (laugh) I think talking heads did the same thing. Yeah. So that that’s what that is. Actually, I’ve just realized that now.
LFB : It seem you also have some hip-hop influences. Which one?
James : Beastie Boys is a big influence. I love MF Doom, Wu-Tang Clan, Method Man. Injury Reserve for a more recent band and Kendrick Lamar.
LFB : There was a lot !
Ryan : Big changes in the rock !
James : A Tribe Called Quest too. Yeah, kind of like 90’s sort of a lot of the native tongue stuff like Jungle Brothers and like NAS. And kind of going into like Biggie and Mobb Deep. Like 90s East Coast rock. Okay. And obviously like our conscious Public Enemy.
LFB : You have excellent punchlines on each track: they are aimed, funny, cynical and serious. My favorite, the one from Land of The Blind: “We all get a commemorative fifty pence piece each. For the peace treaties breached “. What’s the meaning ?
James : It was actually the fit the commemorative 50 pence came out post Brexit. And it was kind of celebrated at the time as being this like achievement because we’d left the European Union.
The pastries breached which is just every single fucking day. And and the palms greased, which still obviously the West Minister sleeves with this government and the the payoffs. The fact that they rail normal people for nip manipulate them, even though they don’t do normal jobs, such as, digging graves and burying the dead. Yeah, that’s what outlines.
LFB : It’s true that some music in general is very engaged. There is a lot of issues that you’re talking about, like anticapitalism, médias…. And so maybe it’s an inference for deeper it’s an influence from your culture, your social life. You’ll transmit a message to others, a way to combat?
James : I just think it’s hard to be passive. Like it’s hard not to. I can only speak for myself as someone who lives in my own head and sees the world around me. But it’s really hard for me not to look at what’s going on and not comment on. I don’t think music has to be about that. I think people could write about whatever they want to write about. And choose to write whatever songs they want to write. There’s no obligation to do anything. But his way of processing the world around you is writing. Yes, really important for me. If I didn’t think about the things I see and put them down on paper and then put them in songs I lose my mind. Because it’s my way of talking to people about it. And about boring my friends. Yeah, yeah. Yeah. It’s my way of communicating how I feel without having a like, burden my family and friends with it. Really.
LFB : For you, what is the biggest problem currently in England?
James : Just, I’ve read this really good book recently. So 90%, of English land is privately owned by 5% of the population, right? By accounts, and lords. In the Tudor era, basically claimed, they own 90% of English land. And they took it and they just said, this is our land, and they kick the peasants off the land, and said : ‘This is now our land’. And then they made laws via the church, saying, If you trespass on this land, you know, you’re a vagabond, and that’s illegal, this is what we’ve decided. And unlike the French thing, we’ve never had a revolution.
LFB : But that’s not a better situation in France !
James : There’s always a balance to be had against the many and the few. But it makes the English particularly so much more submissive, so subservience. Or government where they accept being treated like shit, and just because I genuinely believe it’s because of what happened then and the fact it was never challenged, and it was accepted as normal. And it’s that like, lickspittle approach to respecting people in power as if they aspire to be that even though you never will be because you’re a common person. It’s an honor. It’s like psychological warfare, really, some of those gripped the British, combined with the fact that the Empire made. So I was such entitled people that really thought that we were better than everyone else. It’s a combination of battle. superiority is a nation combined with a willingness to be inferior to our leaders, which has created such a strange dynamic.
I’m so engrained. And so any one problem is is all part of that for me at the moment. Workouts meet people slowly wake up. People are gonna wake up overnight, but there is hope.
LFB : You’re feeling kind of changed.
James : Yeah. Do you feel a will be well, I don’t I think it’s gonna get worse before it gets better still. Yeah. And I thought that 10 years ago. (laugh) Yeah, it’s all just coping. Like it’s okay. It’s people are okay they just need to know if you take education out of the mix and the media controls and if it’s really hard to get people to critically think they should just teach. My biggest issue of England is to teach critical thinking in primary school.
LFB : You will be playing at Supersonic Records tonight. It’s an all-rock style record store. I give you 30 £, which album do you buy for me?
James : Great question ! I’ve been looking for The Streets : Original Part Material on vinyl for a long time. I looked again in the news. Always. Yeah, apparently, he was pressed for like two years and never again and he got repressed but they’re super rare. I can’t find it. Sorry. I will try.
Jay : Rush, a rock band progressive from the late 60s, the early 70s.
James : And there’s a new compilation that’s just come out by Bob Stanley from Saint Etienne. Oh, yeah, he’s just in a compilation called Cafe Exile, which is accomplished to this compilation of what the jukeboxes would have been playing in the early 70s In the east side of Berlin, the cafes and the bars in the east side of Berlin. So it’s kind of like imagining what Bowie and Iggy in theory would have been listening to what they would have been absorbing. So there’s a lot of sort of like electronic music and lots of prog, a lot of sort of Dutch electronic music. And it’s a two disc compiled thing and it’s really good as a man that came out this year. I would recommend that we will listen and you will pay. (laugh)
Sam : I was thinking about this an album by a band Antelope. This album is called Reflector. It’s really melodic and really, really simple, quite primitive. That records really amazing and it needs a bit more of a following. I think it’s a little while ago now. Yeah, really beautiful. Interlocking stuff.
LFB : Thank you for taking your time for Side B! We are happy to see you tonight in Supersonic and in La Boule Noire in February! Bye!
Yard Act : Thank you ! See you soon, bye !