Alors qu’elle vient de dévoiler son quatrième album, L’Ère du Verseau, on a rencontré Julie Budet aka Yelle en juillet dernier. L’occasion de parler de l’évolution de sa musique, de la fin de la pudeur, de sa voix qui évolue et de sa relation avec le public français.
La Face B : Salut Yelle, comment ça va ?
YELLE : Ça va pas mal, c’est des conditions plutôt agréables pour faire de la promo, j’avoue !
LFB : J’ai fait quelques recherches sur internet, L’Ère du Verseau est censée être caractérisée par l’importance du progrès. Est-ce que tu penses que la France est prête pour L’Ère du Verseau ?
Y : Alors, je pense qu’elle n’est pas tout à fait prête pour l’ère de son gouvernement. En revanche, le peuple français est prêt pour le changement, le progrès et pour avancer dans beaucoup de domaines. Là, ça ne va plus du tout quoi! Il y a un gros souci de comprehension entre les gens au pouvoir et le peuple Ce qui se passe en ce moment, c’est plus que décevant, moi, ça me mets en colère. C’est assez fou en fait. (interview réalisée début juillet ndlr)
LFB : Pendant un moment, tu disais que tu voulais t’éloigner du format de l’album. Le précédent c’était il y a six ans déjà, qu’est-ce qui t’a poussée à revenir à ça ?
Y : On a bien aimé expérimenter des trucs un peu différents avec les titres qu’on a sorti de temps en temps. Ça ne te cadre pas dans quelque chose, bien qu’on ne se soit jamais sentis coincé dans le format album. Disons que ça raconte une histoire plus complète et qu’à ce moment-là, on n’était pas prêts, on n’était pas mûres. On y est quand même revenus au final, on s’est rendu compte à un moment qu’on avait suffisamment de morceaux et que ça se tenait! Les morceaux se tenaient entre eux tout simplement!
LFB : Finalement, ce qui est réunis sur BOPS c’est complètement différent, ça t’a permis une certaine récréation, une liberté…
Y : Complètement parce que tu peux autant faire un Ici et Maintenant et quelques mois plus tard faire Ohmygod. C’est hyper cool de sentir cette grosse liberté et tu peux expérimenter au-delà du format, du clip. Tu n’as pas de lien entre les choses, entre les clips et ce n’est pas grave, on s’en fout! C’est hyper relaxant et ça permet quand même de faire une petite tournée, avec Yelle Club Party. Ça, ça nous manquait quand même, le public nous manquait.
LFB : Je te suis depuis le tout premier album vraiment et j’ai l’impression que chaque album c’est une naissance différente. Ce n’est même pas des chapitres, je ne vais pas dire une remise à plat mais il y a quelque chose proche de la renaissance, une “nouvelle peau.” Comment tu exploites cette façon de faire ?
Y : On prend relativement assez de temps entre chaque album, on n’aime pas trop se presser et se sentir contraint par le temps. Qu’on nous dise “non il faut sortir un album tous les deux ans car c’est comme ça que ça marche.” Mais je ne crois pas moi, je pense vraiment que le public, quand il t’aime, il revient !
Il te suit, il t’accompagne. Il n’a pas ce truc de se dire “attend elle a disparu de la circulation, la revoilà !”.
Je trouve que c’est important en plus de se sentir prêt tout simplement et de faire des trucs différents aussi.
LFB : J’ai écouté l’album et il y a deux choses qui sont vraiment différentes. Déjà, visuellement, je trouve que c’est ton album le plus varié et le plus impudique. Tu te caches moins finalement ? C’était une envie directe ?
Y: Oui, c’est vrai ! Non, c’est apparu au fur et à mesure. En effet, on s’est rendu compte que l’on était beaucoup plus dans l’intime, qu’il y avait beaucoup plus de choses perso qui ressortaient. On a du arrivé à un moment où l’on se sentait près à le faire tout simplement. Avant, ce n’était pas arrivé à cette réflexion là. Tu disais “l’album de la maturité” en rigolant mais en vrai je pense que le fait de vieillir, tout simplement et de passer des étapes ça te fait peut-être assumer plus de choses, d’avoir moins besoin d’humour pour dire des choses, être plus cash…
LFB : la société n’échappe pas à ton regard, ce qui n’était pas forcément le cas avant. Il y a des chansons comme Karaté, on a l’impression que la société a eu un impact sur ta façon d’écrire et sur des sujets que tu avais envie de parler.
Y : C’est vrai qu’on ne s’est pas dit “on va faire un morceau type la dessus.” En effet, il y a des trucs qui nous touchent et nous agacent. Ça ressort! Ça transpire certainement plus qu’avant et je le dis avec le fait d’être un peu plus âgée, plus sûre de soi, on n’a pas de doute. À me dire “ouais, en fait je vais parler de ça car là c’est important de dire si, de dire ça.” On se pose en effet moins de questions!
LFB : L’Ère du Verseau je trouve que c’est un album vraiment mélancolique. Sur Je T’aime Encore c’est évident mais sur d’autres titres qui sont plus physiques, tu peux danser mais je trouve qu’il y a une vibe qui n’est pas triste mais presque.
Y : Oui, il y a vraiment ça. Je pense qu’on est beaucoup plus sensible à ce qui se passe dans le monde. C’est beaucoup plus plombant qu’il y a dix ans. On a l’impression de prendre les choses de manière plus frontales et du coup ça transpire dans les morceaux parce que parfois on vit de la colère, de la tristesse… Il y a certainement eu des choses, dans nos vies perso aussi… Moi j’ai perdu mon père il y a deux ans et je pense que ça a clairement posé un espèce de voile un peu plus sombre sur ma vision du monde de manière générale.
Mon côté hyper enthousiaste, hyper positif il est peut-être un peu descendu. Même si je sais que j’aurais toujours ça en moi, je sens que c’est un peu moins qu’avant, il y a un peu moins d’innocence.
LFB : J’ai une question, je me trompe peut-être. Justement, tu parlais de ton père et j’ai l’impression que Peine de mort elle est écrite comme si c’était lui qui te parlait.
Y : Ce n’était pas cette idée-là au départ mais en effet, tu imagines être la personne qui n’est pas là parler à ceux qui restent. Celui qui reste est dans la vie mais pour lui c’est un moment difficile. On aimait bien ce point de vue, celui qui n’est pas le point de vue de la personne qui est là et qui pense à la personne qui est partie. J’aime bien ce truc de dire “toi, tu es encore dans la vie, t’as plein de choses à faire !”, finalement, moi je suis quand même là.
Ne t’inquiètes pas, je ne suis pas à fond entrain de me dire “il y a des méchants qui nous observent, les morts sont autour de nous” mais je pense qu’il y a une présence, il y a quelque chose qui reste.
LFB : Finalement, quand on lit le titre, on ne se sent rend pas compte. Quand on écoute, on se rend compte que les mots n’ont pas toujours le sens premier dans ta musique. Ta façon d’écrire s’est beaucoup affinée, même Karaté, qui est pour moi une chanson de mantra et qui était pour moi inattendue, en espèce de storytelling.
Il y a une vraie évolution super intéressante encore une fois. Je vais revenir sur le titre fort de l’album qui est le premier single finalement, cette chanson tu n’aurais pas pu l’écrire avant finalement. Je me demandais si tu était apaisé par rapport à ça ?
Y : Je suis complètement apaisé par rapport à ça. C’est plus une constatation qu’une remise en question. C’est se dire “c’est comme ça notre relation, elle est comme ça.”
On n’y peut rien même si des fois on aurait peut-être aimé qu’elle soit différente mais c’est comme ça. Je trouve que c’est justement le paradoxe d’une relation amoureuse. Finalement, c’est assez évident parce qu’on ne peut pas changer les gens en fait. Pour l’avoir vu, auprès d’amis, qui ont pu avoir des histoires comme ça. Ils sont là “putain, on voudrait qu’il change, qu’il soit comme si ou comme ça. ”Mais non, tu ne peux pas changer les gens. Soit tu les acceptes comme ils sont, soit tu t’arraches et tu vas prendre quelqu’un d’autre. J’aime bien ce truc de ce dire “voilà, c’est comme ça, on essaie de continuer ensemble et puis des fois on ne se comprend pas mais ce n’est pas si grave.”
LFB : Est-ce que tu as l’impression que ta relation avec le public français a évoluée ? Avec ton titre Complètement Fou, j’ai l’impression que les gens avaient commencé à comprendre et ça continue. Tes dates à La Cigale elles sont presque complètes, est-ce que tu penses qu’on va arriver à un moment de compréhension ?
Y : Oui, je pense qu’on a tellement brouillé les pistes au tout début, qu’en effet, on a perdu pas mal de gens en cours de route. Finalement, ce qui me plaît c’est les gens avec qui tu évolues en fait. C’est la fidélité, même avec les superfans. Il y en a un qui m’a envoyé un message l’autre jour en me disant “mais je ne comprends pas Karaté, vraiment j’aime pas quoi, je comprends pas ce morceau!” Et qui je lui ai dit qu’il allait peut-être y venir. Moi, il y a plein de morceau qui me fait la même chose au premier abord, tu l’écoutes trois, quatre fois et puis d’un coup tu entends des choses différentes. Ça te rentre dans la tête mais les choses s’apprennent. Dans ma relation avec le public français, il se truque de prendre le temps et de se dire que lorsque l’on attend, que l’on prend le temps tout simplement, les choses finissent par arriver.
LFB : Il y a une vraie dévotion de la part de tes fans Français aussi. Tu as une fan base hyper réactive. Justement, le fait d’avoir galéré pour réussir en France, est-ce qu’il y a un moment où tu t’es dit que tu allais passer à l’écriture en anglais ?
Y : Non, jamais. On nous a un peu suggéré de le faire. Notamment, quand on s’est retrouvé à chercher un label, c’était entre Pop Up et Safari Disco Club, on a rencontré plein de labels américains, des très gros labels comme Columbia et il les mecs disaient “Et donc, vous avez pensé à chanter en anglais ?” et on se disait qu’ils n’avaient rien capté !
Ça ne s’est jamais fait mais on est content d’avoir gardé notre ligne directrice. Après, je ne dis pas que ça n’arrivera pas, que je ne ferais pas un jour un morceau en anglais mais vu l’accent que je me tape c’est peut-être pas un très bonne idée !
Par exemple, Christine, elle le fait et elle le fait très bien. Parce qu’elle parle très bien anglais, elle transpose ses textes en anglais et ça fonctionne, c’est sa marque de fabrique. Moi, je ne suis pas sûre que ça aurait fonctionné. Au delà du fait que je n’ai pas envie de le faire mais je pense que ça aurait vraiment marché.
LFB : Tu l’a fait sur Interpassion mais c’était plus du jeu.
Y : Oui, c’était plus du jeu car je trouve ça rigolo de parler franglais ou d’utiliser de mots finalement qu’on utilise beaucoup dans la langue française. C’est vrai que pour l’instant je n’ai pas vraiment eu l’occasion aussi de le faire, tout simplement!
LFB : Sur cet album-là, il y a des chansons qui se répondent comme Je t’aime encore et Mon beau chagrin. Pour moi, c’est comme Noir qui est indissociable de Peine de Mort. Il y a une évolution et des chansons où ça fait un espèce de ping-pong.
Y : Ce n’était pas vraiment voulu ! C’est vrai qu’on nous l’a fait remarquer il n’y a pas très longtemps et on s’est dit que c’était assez rigolo ce parallèle entre “Mon beau chagrin” et “Je t’aime encore” notamment, qui sont vraiment des chansons pour les fans ! “Mon beau chagrin” s’adapte aussi au public français finalement mais c’est vrai qu’il y a cette particularité d’être dans un contexte où tu t’adresses peut-être un peu plus aux fans.
LFB : Cette chanson-là, elle ressort aussi de l’album. C’est une vraie expérience, la façon dont elle est chantée, dont elle se déroule. Il y a un côté très cinématographique aussi. Il y a quelque chose de très beau dans ce titre-là.
Y : On l’imaginait un peu comme ça. Quand on l’a faite, on a fait un featuring avec un groupe qui s’appelle Oliver sur un morceau qui s’appelle Heterotopia et eux sont Américains. Ils m’avaient dit “on aime bien t’entendre parler français mais tu sais comme dans les films” donc on avait fait ce truc où je chante et il y a un petit passage où je parle et on aimait bien! On trouvait ça cool, un peu hybride. Sur mon beau chagrin, comme c’était vraiment écrit comme une carte postale, on se disait que c’était chelou à chanter. En plus, ce morceau c’est une reprise d’un titre qui s’appelle Pictures of Departure de Tony Hymas. Lui dans son texte il est dans un aéroport et il lit les panneaux.
On s’est dit qu’on pouvait vraiment se lâcher et faire un truc qu’on n’avait jamais fait !
LFB: Ça m’a fait un peu penser à Nuit de Baise I, sur l’album Complètement Fou. Même sur les autres albums, il y a toujours une chanson qui est en décalage par rapport au reste.
Y : On aime bien ça! Je trouve que ça crée un rythme justement dans un album. Faire des cassures ou faire des choses qui te surprennent, qui durent une minute ! C’est bizarre mais à la fois je trouve ça cool, j’aime bien les albums avec des interludes où des trucs qui arrivent comme ça, ça me plaît. On peut parfois trop kiffer un bout d’instru mais jamais réussir à le développer ! Ça marche sur une boucle qui fait une minute, une minute trente mais Il y a un moment où il faut se dire que ça existe comme ça et c’est très bien! C’est comme Karaté, on avait commencé à réfléchir à faire ça, à rajouter un deuxieme complet. On cherchait puis c’était nul! On s’est dit que ce n’était pas grave si ce n’est qu’une phrase qui tourne,ça doit exister comme ça.
LFB : Ca renforce le côté hypnotique de la chanson..
Y : Exactement !
LFB : C’est vrai que la chanson au départ est assez surprenante, tu t’éloignes complètement. Les personnes qui écoutent Yelle, écoutent aussi parce que tu raconte des histoires. Celle-là, elle ne m’a pas choqué. Je me l’ai prise dans la tête vraiment de manière très positive en mode il y a une vraie prise de risque. L’autre prise de risque, c’est que c’est l’album où tu assumes le plus ta voix.
Y : Je ne serais jamais une chanteuse à voix! C’est vrai qu’au fil des années, je me sentais beaucoup moins à l’aise dans les aiguës et il y a un moment où tu assumes que tu sois redescendu sur les graves, ça rend aussi un peu plus graves les choses de manières générales! En tout cas, ça fait que tu es plus en accord et sur cet album-là, je sais que je suis au bon endroit sur chaque morceau. Il fallait trouver la bonne place.
LFB : C’est l’album où tu joues le plus avec ta voix. Même dans les intonations, il y a de légères variations entre chaque chanson. La voix est vachement important sur cet album là, ça m’a marqué.
Y : C’est chouette, ça me fait plaisir car j’avais un petit peu peur avant de commencer à enregistrer en disant “est-ce que je vais être à l’aise et est-ce que ça ne va pas décontenancer et perturbé les gens qui préfèrent les choses un petit peu plus haut perché ?”
LFB : Est-ce que tu as déjà eu l’impression d’être trop en avance sur les attentes que le public pouvait avoir sur la musique ? Pop Up, Safari Disco Club, ce sont des albums sont encore des albums très actuels. C’est une question que j’ai déjà posée à Disiz la Peste car je trouve que vous avez quelque chose d’assez similaire sur le rapport au public français et à l’influence que vous avez sur d’autres artistes.
Y : On est peut-être parfois un peu en décalage, on ne se met pas de derrière donc on tente des choses et des fois ce n’était pas compris. Je ne veux pas dire qu’on était particulièrement en avance, on a peut-être osé avant les autres tout simplement. Forcément, ça met plus de temps pour toucher les gens parce que quand tu es dans l’air du temps, tu retrouvais à passer en radio etc. Nous, non, quand on a commencé, les radios c’était quelque chose d’énorme ! “Ce n’est pas possible, c’est trop bizarre ce que vous faites donc on ne va pas vous passer quoi !” alors qu’on faisait de faire de la pop électronique, ce n’est quand même pas de la musique expérimentale… C’était déjà trop mais ce n’est pas grave! je préfère faire ce que je veux, ne pas me poser de questions.
LFB : Justement, tu parles de faire ce que tu veux, tu as créé ton propre label avec Recreation Center. Quelles libertés est-ce que ça t’apporte par rapport à Yelle et au reste ?
Y : Justement, Recreations Center, ça permet d’avoir une autonomie. Ça permet d’être libre. Par exemple, là on part de zéro, a créé une équipe et c’est des gens qu’on aime bien, avec qui on s’entend bien, il y a une bonne osmose. Tu as l’impression d’être plusieurs à porter un bébé, où tout le monde est vraiment en accord. Ça permet de sortir deux albums de Totorro, qui n’a rien à voir avec ce qu’on peut faire et je trouve ça trop cool d’avoir cette liberté-là. Peut-être qu’on le fera pour d’autres artistes dans les années à venir. C’est beaucoup de travail! Devoir faire la composition puis ensuite porter un album. Pendant le confinement, on s’est retrouvé à faire des mégas journées de boulot en disant “mais il est 23h, on n’a toujours pas éteint nos portables.” Être entrepreneur, quand tu as des choses à faire, ça ne s’arrête jamais mais par contre j’adore! Je trouve ça trop bien de pouvoir avoir cette liberté-là.
LFB : L’idée c’est d’ouvrir à d’autres artistes ?
Y : Peut-être, déjà on est lent et puis avoir un crush sur un artiste quand ça arrive, ça prend du temps, monter les projets ce n’est pas simple ! Mais pourquoi pas le faire, ça permet aussi de faire autre chose, de t’oublier un peu pendant un temps, te concentrer sur autre chose et finalement aussi t’inspirer ! Ça revient à un moment parce que tu vois les autres faires, tu vas en concert pour les soutenir et tu te dis “mais moi aussi j’aimerais bien refaire des concerts !”
LFB : Safari Disco Club va bientôt avoir dix ans et pour moi c’est l’album de pop français parfait des quinze dernières années ! C’est un des albums que j’emmènerais sur une île déserte ! C’est un album qui ne vieillit pas !
Y : C’est marrant car c’est un album qui a vraiment eu un retentissement au niveau presse, on a eu d’excellents retours et en même temps il a eu une très courte vie et c’est c’est vrai qu’on a pu être un petit peu frustré que cet album n’existe pas plus. Ce n’est pas très grave dans le sens que si des gens l’aiment et continuent de l’aimer, c’est cool et puis peut-être que ça deviendra un classique dans vingt ans et qu’on en reparlera et tant mieux ! Un album, tu le sors et il est figé par-ce que tu le sors à un moment mais il continue d’avoir une vie. C’est ça qui est génial avec la musique, ça s’arrête pas! J’ai lu un bio de Kate Bush pendant le confinement donc j’ai relisent ces albums, j’aime beaucoup ce qu’elle fait mais il y a des choses auxquelles j’étais passés à côté. C’est un génie cette femme et surtout si tu réécoutes ça maintenant, il y a plein de morceaux qui n’ont pas vieilli et qui sont justement dans les textures, dans tout le travail de son, dans la recherche.. Tu te dis mais quelle avant-garde ! C’était génial ! Je me dis que les choses si elles doivent perdurer, elles perdurent.
LFB : C’était un album très ambitieux Safari Disco Club, à l’époque.
Y : Peut-être, même trop !
LFB : J’ai l’impression que chaque tournée c’est l’occasion de créer quelque chose de complètement différent ! Qu’est-ce que tu as prévu avec cet album là ?
Y : On est en pleine réflexion justement ! On a envie de faire évoluer la formule et en même temps elle fonctionne donc on se dit pourquoi vraiment tout changer ? C’est un gros questionnement. On a envie des choses assez différentes, ce qui va être concret, on ne sait pas !
LFB : Est-ce que tu as des coups de coeurs récents à nous partager ?
Y : Pendant le confinement, j’ai découvert l’album de 070 Shake, Modus Vivendi, qui est génial ! Je trouve qu’il est vraiment incroyable cet album.
La bio de Kate Bush aussi, Le Temps du Rêve et c’est hyper bien car ça traverse les albums, ça décortique les choses. Il y a aussi le côté technique dont les choses ont été construites et c’est vraiment intéressant !