Les premières chansons de Yore sorties au courant de l’automne, nous ont envoutées de leur doux psychédélisme et leurs textures vaporeuses. On a découvert l’album en décembre et sommes tombés sous le charme. Un piano rêveur et répétitif, des samples glitch, une voix éthérée ou encore des guitares remplies de réverb… sur Yore S/t les sons se superposent et se mélangent en collages surréalistes, œuvre du musicien anglais Callum Brown, qui a profité d’une pause de son groupe, Ulrika Spacek, pour approfondir ses idées créatives accumulées sur une période de plusieurs années. Et s’il s’agit de son premier album solo, « solo » ne veut pas dire ici solitaire puisque le londonien a collaboré avec différents artistes de son entourage sur chaque morceau de l’opus. Mellah, Nuha Ruby Ra, ou encore Rakel Leifsdottir (Dream Wife) figurent sur cet album aux multi-facettes.
Nous avons posé quelques questions à Callum Brown, qui nous en a dit plus sur Yore S/t…
Version Anglaise Plus Bas // English version below
La Face B : Yore S/T est ton premier album solo. Qu’est-ce que ça fait de réaliser son propre projet en dehors d’une dynamique de groupe ?
Callum Brown : Il faut être discipliné et te fixer des deadlines pour finir un projet. Travailler avec différents artistes m’a stimulé parce qu’ils peuvent emmener une idée dans une direction différente, donc cela garde les choses fraîches et revigorantes pour moi – Je ne peux pas prédire le résultat de chaque collaboration !
LFB : Quel a été le point de départ du projet / l’inspiration pour l’album ?
CB : Je travaillais sporadiquement sur des idées depuis quelques années. À un moment j’ai réalisé que j’avais de la matière pour réaliser un album dont j’étais très content et qui me paraissait assez cohérent. Nous avons pris une pause avec Ulrika Spacek et cela semblait être un bon moment pour faire quelque chose de différent. Je me suis donc mis à faire l’album au meilleur de mes capacités – c’était une sorte de challenge envers moi-même.
LFB : C’est un album solo mais chaque chanson de l’album est une collaboration. Comment as-tu choisi les musiciens avec lesquels tu as travaillé ?
CB : Cela dépend principalement de l’idée/de la musique parce que ça dicte le type de chanteu.r.se.s ou artistes avec lesquels je veux travailler. Je fais une sorte de wishlist des personnes avec lesquelles je veux collaborer, puis je commence un dialogue avec elles pour voir si elles aiment bien l’idée. Je pense qu’avoir été dans l’industrie musicale pendant un moment signifiait que j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup d’artistes et de musiciens très talentueux, donc j’avais un peu d’avance pour établir ces connections.
LFB : Oui, tu ne chantes sur aucun des morceaux. Tu mets les autres en avant quelque part…
CB : J’aurais pu essayer de chanter sur l’album mais cela ne me semblait pas approprié, le prospect d’être ouvert à la collaboration avec différents artistes était excitant pour moi et j’étais vraiment content du résultat. J’ai toujours voulu mettre en lumière des artistes qui méritent plus d’attention et montrer leur polyvalence/leurs talents d’une manière différente.
LFB : Comment se sont passées les collaborations avec tant d’artistes ? Est-ce que tu leur donnais des thèmes particuliers, des directives à suivre ?
CB : Cela variait vraiment de personne en personne. Des fois elles avaient une vision précise de ce qu’elles voulaient faire et je leurs laissais carte blanche pour la poursuivre ou cela pouvait être plus collaboratif et on pouvait s’envoyer des choses l’un à l’autre et voir ensemble la direction que nous souhaitions. La musique dictait l’humeur ou l’atmosphère mais c’était ouvert à interprétation pour tous ceux avec qui je travaillais à ce moment-là.
LFB : Comment se sont passés l’écriture et l’enregistrement de Yore S/t?
CB : Soit je rencontrais la personne avec laquelle je collaborais, ou si elle se sentait plus confortable à travailler indépendamment, on échangeait par e-mails à la place. La plupart du mixage et de l’écriture ont été réalisés chez moi à Hackney Wick et aux Studios Wilton Way avec mon ami Syd Kemp. J’ai beaucoup appris en travaillant sur cet album avec Syd. Il m’a vraiment aidé à lui faire prendre vie et à sortir le meilleur de chaque idée – ses conseils étaient précieux.
LFB : Sally Out le morceau qui ouvre l’album est déjanté. Il est aussi trippy qu’il est énergique et dreamy. C’est une collaboration avec Mellah et Nuha Ruby Ra. Peux-tu nous en dire plus sur ce morceau ?
CB : La demo d’origine de cette chanson date d’il y a longtemps, mais je n’ai pas cessé de la revisiter et elle s’est transformée avec le temps ! Liam (Liam Ramsden – Mellah) a enregistré la voix pour la demo il y a un moment mais je n’ai pas arrêté de la retravailler et de la développer. Ce qui l’a fait prendre son aspect final a été de travailler avec Nuha (Nuha Ruby Ra) sur la seconde partie du morceau – tout a clické en place à partir de là. J’ai passé beaucoup de temps à travailler sur les subtilités pour essayer de créer une texture unique et dynamique tout au long. Je voulais que ce soit une écoute intéressante soniquement. Aussi, je ne voulais pas suivre une structure Pop traditionnelle et il n’y avait pas de limite à ce que je pouvais ajouter, donc pour l’outro j’ai enregistré deux pistes de batterie qui se superposent pour que la chanson atteigne un climax chaotique – Je voulais que cela sonne comme si cela s’effondrait ou que cela déraillait.
LFB : Y-a-t-il un autre morceau qui te tient à cœur dont tu souhaiterais parler ?
CB : La dernière piste de l’album je crois, Fever Dreams. C’est la dernière chanson à être finie et la dernière chanson de l’album donc c’est avec elle que le projet s’est terminé. Natasha (Natasha Rusalka) est venue dans mon hangar de Hackney Wick et nous avons enregistré les voix dans ma chambre, donc les réécouter me rappelle cette journée passée ensemble chez moi. Elle a été enregistrée avant la pandémie et dans le titre comme dans les paroles, je trouve qu’il y avait un peu une étrange vision de ce qui allait venir. Et en fin de compte c’était juste la fin du livre ou du chapitre !
LFB : Je ne me suis jamais vraiment posée de question sur le nom Yore jusqu’à ce que je vois ce film de Disney* récemment dont l’intrigue tournait autour du « Book of Yore » (« Livre d’Antant ») qui était un livre de magie…
*(Onward, 2020, Pixar Disney – en fait « Quests of Yore »)
CB : Je n’avais jamais entendu parler de ce livre jusqu’à maintenant (rires)… Il faut que je regarde ! Le nom dérive en fait de ‘Days of Yore’ (« Temps Jadis ou Jours d’Antant »), principalement pour ses connotations au passé et à la nostalgie des jours anciens. Je pense que c’est quelque chose qui nous touche tous par moments. Et puis aussi le fait que j’ai enregistré une grande partie de la musique sur une période de quelques années, chaque morceau peut me remmener à une période particulière de ma vie ; C’est nostalgique et je pense que c’est cohérent avec la façon dont je ressens la musique.
Cela étant dit j’aime la façon dont la magie et le paranormal peuvent être connectés au nom/à la musique, sans vouloir être cliché, il y a un élément de communication avec les esprits quand je crée de la musique – C’est un flux de conscience (« stream of consciousness ») et pour certaines personnes cela peut être interprété comme de la magie (rires).
LFB : Tes vidéos ont un aspect 90’s grungy et glitchy. Elles sont trippy et fonctionnent parfaitement avec la musique. Est-ce que tu peux nous en parler ?
CB : Merci ! J’ai collaboré avec mon colloc’ et ami Andrew Rayner sur toutes les vidéos. J’étais attiré par l’esthétique VHS (cassette vidéo) depuis le début et cela me semblait approprié au projet. La musique est dense et tout en textures, donc j’ai pensé que cela devait être représenté dans la partie visuelle. Certaines des vidéos incluent les artistes qui participent aux morceaux, ce qui était un aspect important pour moi – encore une fois comme une manière de mettre en lumière les personnes avec lesquelles j’ai collaborées, mettre un visage sur les noms. On passé pas mal de soirées épuisantes sur des séquences ou à chercher des idées pour chaque vidéo. Andrew créait ces effets (FX) uniques, on était très techniques – et en fait, les montages finaux ont pour la plupart été fait sur un mixer analogue. J’appuyais sur enregistrer et enrayais les curseurs (« faders ») en fonction, jusqu’à ce qu’on sente tous les deux qu’on ait la bonne prise.
LFB : Tu as aussi collaboré avec Eddie Whelan sur le dernier…
CB : Oui Eddie est un autre de mes amis proches et j’adore son travail !
C’était important de travailler avec des amis et de maintenir une sorte d’approche « fait maison » pour les vidéos. La plupart des prises pour chaque vidéo ont été filmées dans mon entrepôt à Hackney Wick, qui est l’endroit où j’ai passé le plus de temps à travailler sur l’album donc c’était un portrait direct de mon environnement et de là où je vis. Travailler avec Eddie était facile et très confortable, cela nous a enlevé la pression à moi et à Andrew, donc il a pu se concentrer sur les projections vidéo et j’ai pu apprécier le tournage ! J’ai invité Liam pour le tournage et puisque j’habite avec Nuha c’était facile de l’inclure ; on voulait juste que ce soit une expérience amusante et en re-regardant la vidéo je pense qu’on a réussi ! J’ai acheté un peu de vin rouge, des boissons et des snacks pour l’équipe, donc au moment où on a été prêt à tourner je crois que Liam & Nuha étaient vraiment détendus et se sont vraiment ouverts à la caméra et à la performance.
(Vous pouvez regarder son travail sur Eddie The Wheel//Whelan Sound & Vision!)
LFB : L’image de couverture de Yore S/t est vraiment belle. On dirait une marbrure de suminagashi avec un twist glitch mais c’est plus que ça….
CB : Merci ! Joseph Stone (Ulrika Spacek) a fait l’artwork de l’album et j’étais très content du résultat final ! Il y a définitivement un élément de marbrure dedans (bien vu !) mais cela touche aussi au collage et au glitch art. La photo originale a été prise par mon ami David Alexander (Summer Heart, Fews), j’ai passé du temps avec les gars de Fews à Malmö en 2018 et j’ai eu des problèmes avec mon appareil photo. David me l’a réparé et il a fait un test rapide en prenant une photo de moi – quand j’ai eu le temps de développer le film j’avais totalement oublié la photo, mais j’ai pensé que ça pouvait être un chouette artwork ! Je voulais un sens d’anonymat avec la couverture parce que je ne voulais pas être le visage du disque, Yore est mon projet mais ce qui fait ce que c’est sont les gens et les différents visages avec lesquels j’ai travaillé – c’est interchangeable.
LFB : Est-ce que tu penses pouvoir un jour jouer l’album en live ?
CB : Oui j’adorerais jouer live avec Yore mais d’un point de vu logistique, plein de choses doivent concorder pour que cela se produise, et puis je voudrais le faire que si je peux rendre justice à l’album ! J’en ai parlé avec quelques personnes et la plupart des artistes qui figurent sur l’album donc cela a bien été considéré, mais on verra…
LFB : Oui cela serait difficile d’être tous au même endroit au même moment j’imagine…
CB : Oui, ça peut déjà être assez complexe d’organiser un concert avec un groupe de 2 ou 3, donc encore moins un entourage de musiciens/artistes – particulièrement dans le climat d’aujourd’hui ! Pour le moment je suis juste content d’avoir sorti l’album. Yore est plutôt un projet studio/diy donc par nature cela fait sens de le sortir lorsque les tournées ne sont pas autorisées… Juste laisser sortir la musique à l’air libre et avec un peu de chance qu’elle trouve des oreilles !
LFB : Est-ce que tu as d’autres projets pour la nouvelle année ?
CB : Oui, je suis toujours impliqué et travaille toujours dans la musique, que ce soit avec des groupes ou sur différents projets. C’est difficile de se projeter très loin dans le futur en ce moment à cause de la pandémie/du confinement mais il y a beaucoup de discussions et des plans vagues prennent forme pour cette année, donc on va voir comment ça se passe.
Je pense que le confinement est une bonne chose pour réfléchir sur soi, bien que cela soit difficile, c’est bien de se poser, de faire une pause. C’est important de prendre un moment pour respirer, réfléchir et faire un point sur ta situation actuelle – définir quels vont être tes prochains pas et ce qui t’inspire, ce qui t’enthousiasme.
LFB : Y-a-t-il quelque chose que nous n’avons pas mentionné et dont tu voudrais parler ?
CB : Oui, on est en train de presser des vinyls de l’album, on devrait avoir une édition limitée de vinyls blancs qui seront prêts fin février et avec un peu de chance aussi quelques T-Shirts. Tout peut être pré-commandé maintenant la page Bandcamp de Flat Five Records.
LFB : As-tu découvert des choses récemment que tu souhaiterais partager avec nous ?
CB : J’ai développé un grand intérêt pour le sampling ces derniers temps. J’adore la façon dont des artistes comme J Dilla et Avalanches utilisent les samplers donc j’ai le sentiment que cette influence va être présente dans la future musique de Yore. J’écoute et je découvre énormément de musique, je trouve de l’inspiration et essaye de me développer en tant que musicien et producteur. J’ai commencé à écrire les premières idées de mon prochain album, mais en ce moment j’expérimente et j’explore différentes palettes soniques. Je ne sais pas ce qu’il en adviendra mais je suis sûr que cela sera différent !
ENGLISH VERSION
La Face B: Yore S/T is your first solo album. How was/is it leading your own project outside of a band dynamic?
Callum Brown: You have to be disciplined & set deadlines for yourself to finish a project. I felt energised working with different artists because they can take an idea in a different direction so that keeps it fresh & invigorating for me – I can’t predict the outcome of each collaboration!
LFB: What was the starting point of the project/ the inspiration for the album?
CB: I was working sporadically on ideas over the course of a few years, at a certain point I realised I had an albums worth of material that I was really happy with & it felt cohesive. We took some time off with Ulrika Spacek and it just felt like the right moment to do something different so I set out to finish the album to the best of my ability – it was sort of a challenge to myself.
LFB: It’s a solo album, yet every track of the album is a collaboration. How did you pick the musicians you worked with?
CB: It’s mostly dependent on the idea/music as that dictates the type of singer or artist that I want to work. Typically I’ll draw up a bit of a wish-list of people I’d like to collaborate with then I just start the conversation with them and see if they’re into the idea. I think having been in the music industry for a while meant I was fortunate enough to cross paths with a lot of talented artists and musicians, so I had a bit of a head start with making those connections.
LFB: Yes, you do not sing on any of the tracks. You put people at the front somehow…
CB: I mean I could’ve tried to sing over the music but it just didn’t feel right or fitting, the prospect of being open to collaborating with different artists felt exciting for me and I was really happy with the outcome. I also wanted to shine some light on artists that deserve more attention and to display their versatility or talents in a different outlet!
LFB: How was it collaborating with so many artists ? Did you give them a special theme, a guideline to follow?
CB: It really varied from person to person, sometimes they would have a clear vision of what they wanted to do and I would give them creative freedom to pursue that or it would be more collaborative and we’d bounce off each other to find a direction we like. The music would dictate the mood or atmosphere but it was open to interpretation for whoever I was working with at the time.
LFB: How was the whole project built?
CB: Well, either I’d meet up with whoever I was collaborating with or if they felt more comfortable working independent then we would exchange emails instead. The majority of the mixing and writing was done between my home in Hackney Wick and at Wilton Way Studios with my dear friend Syd Kemp. I learnt a lot from working on this record with Syd, he really helped to bring it to life and get the best out of each idea – his guidance was invaluable.
LFB: Sally Out the opening song of the album is wild, it’s as trippy as it is energetic and dreamy. It’s a collaboration with Mellah and Nuha Ruby Ra. Can you tell us more about this track?
CB: The original demo for this song is really old but I kept revisiting it and it just morphed over time! Liam (Liam Ramsden – Mellah) recorded vocals for the demo a few years back but I kept working on it and developing it, the finishing piece was working with Nuha (Nuha Ruby Ra) on the second half of the track – it all clicked into place from there. I spent a lot of time working on the intricacies to try create a unique texture and dynamic running throughout, I wanted it to be an interesting listen sonically. Also I didn’t want it to follow a traditional Pop structure and there were no limitations for what could be added so for the outro I recorded two drum tracks overlapping the other to bring the song to a chaotic climax – I wanted it to sound like it was falling apart or coming off the rails.
LFB: Is there another song that is close to your heart that you would like to talk about?
CB: I think the last track on the album, Fever Dreams. It was the last song I finished and also the final track on the album so it felt like a natural closure to the project. Natasha (Natasha Rusalka) came round to my warehouse in Hackney Wick and we recorded the vocals in my room so hearing it back reminds me of spending that day together in my home. This was recorded before the pandemic too so with the title and lyrics I felt there was a strange foresight for what was to come. Ultimately though it was just the end of the book or chapter!
LFB: I’ve never really wondered about the name Yore until seeing a Disney movie* recently which revolved around “the Book of Yore” which was a book of magic…
*(Onward, 2020, Pixar Disney – in fact “Quests of Yore”)
CB: I’ve never actually heard of that book till now (laughs)…I’ll have to look into it! The name actually derived from ‘Days of Yore’, mostly for its connotations to the past and longing for the olden days. I think that’s something we can all relate to at times but also having recorded a lot of the music over the period of a few years meant each song could take me back to a particular period of my life; it’s nostalgic and I think that ties in well with how the music makes me feel and the relationship between the name.
That being said I like how magic or the paranormal might tie in with the name/music, without sounding cliché there is an element of channelling when I create music – it’s a stream of consciousness and for some people that might be interpreted as magical (laughs).
LFB: Your videos have a 90’s grunge and glitchy feel. They are trippy, they match perfectly the feel of the music. Can you tell us a bit about them?
CB: Thanks! I collaborated with my housemate and good friend Andrew Rayner on all of the videos, I was drawn to the VHS aesthetic from the beginning and it felt fitting for the project. The music is textural and dense so I felt that had be portrayed back into the visual side. Some of the videos include the featured artists which was an important aspect for me – again as a way to shine light on that collaborator and put a face to the name. We spent many evenings gruelling over footage and coming up with ideas for each video, Andrew would create these unique FX to apply and it was all very hands on – in fact the final edits were mostly done on an analogue mixer, I would hit record and push faders accordingly till we both felt we got the right take!
LFB: Yes if you could tell us more about your videos. You’ve also collaborated with Eddie Whelan also on the last one…
CB: Yes, Eddie is another close friend of mine and I love his work!
It was important to work with friends and maintain a sort of in-house approach to the videos. The majority of the footage for each video was shot in our warehouse in Hackney Wick which is where I spent most time working on the record so it felt like a direct portrayal of my environment and home at the time. Working with Eddie was effortless and very comfortable, it took the pressure off myself and Andrew so he could focus on VHS projections and I could enjoy the shoot! I invited Liam for the shoot and since I live with Nuha it was easy to include her; we just wanted it to be a fun experience and I think we achieved that when I watch the video back! I bought a bunch of red wine, drinks and snacks for the crew so by the time we were shooting I think Liam and Nuha had loosened up and really opened themselves to the camera and performance.(Be sure to check out his work at Eddie The Wheel//Whelan Sound & Vision!)
LFB: The cover of Yore S/t is quite beautiful. It looks like suminagashi marbling with a glitchy twist but there’s more to it…
CB: Thanks! Joseph Stone (Ulrika Spacek) did the album artwork and I was really happy with the final outcome! There’s definitely an element of marbling in there, good spot! but also touches on collage and glitch art. The original photo was taken by my friend David Alexander (Summer Heart, Fews), I was hanging out with the Fews guys in Malmö back in 2018 and having issues with a film camera so David fixed it up and took a quick test snap shot of me – when I got round to developing the film I totally forgot about the photo but thought it could be great for the artwork! I wanted a sense of anonymity with the cover because I didn’t want to be the face for the record, Yore is my project but what makes it what it is are the people or different faces I work with – it’s interchangeable.
LFB: Are you considering playing the album live?
CB: I’d love to play live with Yore but logistically a lot of things would have to fall into place for that to happen, also I wouldn’t want to do it unless I could do justice to the record! I’ve discussed it with a few people and most of the artists that feature on the album so it’s certainly been considered but we’ll just have to see.
LFB: Yes it would be difficult to be all at the same time in the same place also I imagine…
CB: Oh yeah, I mean it can be tricky enough for a two or three 2 or 3 piece band let alone an entourage of musicians/artists – especially in today’s climate! For now I’m just content to have the record out, Yore is more of a studio/DIY project so in nature it makes more sense to be released during a time when touring isn’t allowed…Just to let the music be out in the ether and hopefully find some ears!
LFB: Do you have projects for the new year?
CB: Yeah, I’m always involved and working on music, whether that’s with bands or different projects. It’s just hard to project too far into the future at the moment because of the pandemic/lockdown but a lot of conversations are taking place and loose plans are being made for the year ahead so we’ll just have to see how it plays out.
I think lockdown has been a good time to self-reflect, even though it’s been difficult, it’s been nice to pause and have a break. It’s important to take a moment to breathe, reflect and assess your current situation – figure out what the next steps will be and what inspires you or makes you feel excited.
LFB: Is there something we didn’t mention you would like to talk about?
CB: Yes, we’re in the process of getting the album pressed to vinyl, we should have a limited run of white 12” vinyl ready by late February & hopefully a small batch of T-Shirts too. This can all be pre-ordered now over on the Flat Five Records Bandcamp.
LFB: Have you discovered things recently that you would like to share with us?
CB: I’ve really got into sampling lately, I love the way artists like J Dilla and The Avalanches use the sampler so I have a feeling that influence will reflect in the music I make next with Yore. I’m just listening and discovering a lot of music, soaking up inspiration and trying to develop further as a musician and producer. I’ve started writing the first batch of ideas for the next record but for now I’m just experimenting and exploring different sonic palettes, I don’t know what will come next but it’ll be a different fix I’m sure!