Personnage à part dans le monde de la musique, Zed Yun Pavarotti livre son premier album avec Beauseigne. Un projet dans lequel il passe en long et en large les différentes thèmes qui le suivent depuis toujours. Il se livre seul durant la totalité du projet. Une ballade en solitaire à laquelle il invite ses auditeurs.
Zed Yun Pavarotti soigne son image de Beauseigne, expression populaire signifiant « pauvre garçon » à Saint-Etienne, là d’où est originaire l’artiste. Un « pauvre garçon » qui se sent seul et différent au sein de la société dans laquelle il évolue. Ce qu’il ne manquera pas de répéter tout le long du projet et qui se ressent jusque dans le tracklisting où Zed Yun est seul du début à la fin des quatorze titres. Des titres souvent très bien construits et surtout très bien produits. Même si les instrumentales sembles perdre de leurs superbes tant elles ont tendances à se ressembler, cela n’enlève rien à leurs qualités. Il est quand même nécessaire de souligner le travail fait sur le morceau éponyme ouvrant l’album. Des sonorités rappelant la grime anglaise associées à la mélancolie de l’artiste permettent de préfacer le reste du projet qui oscille constamment entre le sombre des émotions de Zed Yun Pavarotti et ses epoirs plus lumineux.
Que cela soit dans l’écriture ou dans la musicalité on retrouve une vraie appétence pour la variété française. Exprimer ainsi des pensées sombres de façon si poétique, le tout sur des sonorités colorées marque cette influence ainsi qu’une vraie réussite pour l’artiste qui marie aussi bien les genres musicaux que les émotions. La longueur de l’album rend le projet parfois un peu lourd mais l’expérience d’écoute reste plus qu’agréable. L’auditeur se retrouve plongé durant 45 minutes dans un tourbillon de pensées où la solitude et l’amour semblent paradoxalement cohabités. Un mode de vie Rock’N’Roll que l’artiste retranscrit aussi dans ses clips et interviews. Zed Yun Pavarotti apporte un vent de fraicheur dans cette masse musicale et sa jeune carrière prendra un envole important s’il continue à aussi bien marier les styles et retranscrire ses émotions avec tant de poésie.