Le talentueux Zed Yun Pavarotti est de retour avec son très attendu deuxième album, Encore. Un album très bien maîtrisé et surprenant, puisqu’il fait le choix de changer totalement de registre en s’engageant dans la pop rock aux influences britanniques. L’occasion pour nous de s’entretenir avec Le Stéphanois pour discuter de ce choix et de l’élaboration de Encore. Avec sincérité, il se confie sur ce dernier projet.
La Face B : Bonjour Zed Yun Pavarotti, comment ça va? Comment te sens-tu après la sortie de Encore?
Zed Yun Pavarotti : Un peu fatigué, j’ai fait un peu la fête pour fêter la sortie de cet opus ! Il y avait également les 3 dates parisiennes qui étaient assez intenses, avec beaucoup d’émotions. C’était vraiment chouette !
LFB : Es-tu content des premiers retours?
Zed Yun Pavarotti : Globalement oui ! Mais c’est un album qui demande du temps de gestion et de réflexion, donc je pense que le compte-rendu du projet ne sera pas pour tout de suite. En-tout-cas, j’ai l’impression que les gens l’écoutent, donc on verra la suite.
LFB : Comment parler de Encore sans évoquer ce changement musical, pourquoi ce choix ?
Zed Yun Pavarotti : J’ai toujours voulu faire ça dans ma vie, j’ai toujours voulu écrire des chansons. Je ne pouvais plus faire de rap, c’était quelque chose qui n’était plus possible pour moi. Même techniquement, je n’avais plus de cœur à l’ouvrage, plus rien. C’était un moment que j’attendais depuis longtemps, mais je pense que c’était le bon moment pour enfin me risquer de composer des chansons tout seul. Il y a beaucoup d’apprentissage. J’attendais d’avoir mon diplôme, d’être sûr d’y arriver. C’est un truc très fluide état donné quec’est quelque chose présent en moi depuis très longtemps.
LFB : Est-ce que tu appréhendais la réaction de ton public avec ce changement de registre ?
Zed Yun Pavarotti : Énormément ! De toute façon, je ne l’ai pas encore, je n’ai pas encore la vraie réponse. Donc on verra. Ça va être quelque chose qui va se lire sur 6 mois et 1 an pour voir comment cela s’est passé avec cet album. Je pense aussi que ce sera la première fois que le live va être aussi important dans cette aventure et dans la vie de l’album. J’attends aussi de voir l’accueil dans les festivals. Ça ira de pair. Mais oui, c’est une sortie sur plusieurs mois.
LFB : On sent une évolution dans le style mais également dans les textes avec un côté un peu plus lumineux, c’était important pour toi de montrer une autre facette de Zed Yun ?
Zed Yun Pavarotti : Je me suis un peu enfermé, malgré moi, dans un monde très dark, plutôt vers le bas, et ce n’est pas quelque chose que j’aime faire, pas dans ma personnalité. C’est juste que j’avais plus de facilité à aller sur des choses un peu moroses. Ça ne collaît plus avec qui j’étais. Je pense qu’il restait un peu d’adolescence en moi qui s’est enfui. Pour moi le sens de la musique, c’est d’arriver à tirer les gens vers le haut ,plus globalement. Je voulais faire une musique, et un album de fête.
LFB : On peut retrouver également un soupçon d’amour, es-tu d’accord ?
Zed Yun Pavarotti : Ça a toujours tourné autour de l’amour. Après, je pense que j’avais tendance à écrire sur les situations qui se passent mal, et là, à l’inverse d’arriver à faire des déclarations simples. C’est la balle dans ce grand jeu qui est la fête. Le seul acte qui est viable, c’est l’amour. Cela peut être vécu sous plusieurs aspects : le désir, les relations amicales, se créer des souvenirs… Mais oui globalement, c’est sur l’amour et sur ce qui rend positif quand il est fort.
LFB : Tu proposes un album encore une fois sans featuring, est ce que c’est important pour toi de réaliser un projet 100% solo?
Zed Yun Pavarotti : Disons que le rap possède une forme assez standardisée. Où tout le monde fait des choix sur des directions artistiques qui sont assez mineures à ce qu’est le rap avec quasiment toujours la même formule. Là, ça permet d’avoir quelque chose de plus communicatif, et les featuringsont plus de sens, c’est une rencontre sur la même pratique, avec la même performance.
C’est quelque chose de plus compliqué, car il faudrait trouver quelqu’un qui fasse la même chose que moi. Je n’ai toujours pas trouvé et je trouve que cela perd un peu en sens. C’est quelque chose de très personnel comme démarche donc ça serait assez compliqué de le partager en tout cas sur la voix. En fait pour moi le featuring est là, mais plutôt avec mon groupe.
LFB : Pas de featuring du tout alors ou c’est quelque chose qui pourrait arriver dans les années à venir ?
Zed Yun Pavarotti : Ça pourrait, mais ça serait plutôt sur le terrain d’autres gens. Il y a des registres musicaux qui m’intéressent, avec lesquels on pourrait faire des croisements. Mais ça serait plus avec des gens issus du milieu de la composition, pas sur la voix. Après ça pourrait peut-être arriver.Je me dis que ça pourrait être marrant, je ne pense pas le faire sur un de mes albums, mais pourquoi pas faire l’expérience une fois à la volée sur un truc plus léger. Mais des collaborations avec des compositeurs, ça serait quelque chose que j’aimerais bien.
LFB : Tu as des noms en tête?
Zed Yun Pavarotti : J’aimerais bien travailler avec Sébastien Tellier sur les compositions, pas forcément en chant même s’il a fait Metronomy qui rendait bien. Mais surtout pour aller dans son univers très vaporeux, un peu abstrait. Il y a également Justice que j’aimerais bien avoir forcément, car j’ai fait un album de fête, du milieu de la fête.
LFB : Pourquoi avoir choisi « Encore » comme nom pour ton nouveau projet ?
Zed Yun Pavarotti : Je voulais faire un clin d’œil à la culture anglophone. Je voulais trouver un mot qui s’utilise en anglais. « Encore » c’est le rappel en anglais dans les concerts, et je trouvais juste ça idéal. C’est le cri que pousse le cerveau après un bon moment, le fait de vivre des choses, de faire des expériences… De reconnaître un sentiment également, et de vouloir les revivre encore et encore !
LFB : Tu fais un beau clin d’œil à Kate Moss et Pete Doherty sur ta cover, est ce que tu peux nous expliquer pourquoi?
Zed Yun Pavarotti : Pour le coup, Pete Doherty est un peu anecdotique, c’est surtout Kate Moss sur cette image. J’avais été pris et complètement bleu par cette photo. C’est quasiment une reproduction, on a juste inversé l’organisation, et je trouvais ça intéressant de travestir un peu ce truc-là. D’amener une part de féminité, je trouve ça stylé ! C’est rare que des hommes prennent des icônes de femmes et je trouvais ça bien. Je trouvais ça rock, et juste parfait pour un album de fête. C’est une photo de Pete Doherty et Kate Moss qui se penchentà la fenêtre pour fumer, je trouve ça stylé.
LFB : Qu’est ce que tu attends de la tournée de Encore ?
Zed Yun Pavarotti : J’attends de remplir des salles, de voir pas mal de gens et surtout de passer de bons moments ! J’espère que les gens auront compris l’album. Et d’arriver également à faire revivre cette énergie de concert de rock des années 90, car je trouve que c’est le meilleur moment de la soirée. Il n’y a pas besoin de faire des pogos, etc. Juste simplement que des gens adorent des morceaux, qu’ils hurlent des titres ensemble, qu’ils créent la même énergie. J’ai vraiment envie de passer des moments comme ça avec le maximum de personnes.
Surtout que sur les quelques concerts de rock que j’ai fait il y a à la fois beaucoup d’adrénaline et de puissance sur scène avec des vrais personnages. Il y a aussi une grosse communication entre le public et les artistes qui demeure assez humble. J’essaye de le faire, de donner beaucoup, de parler aux gens.
LFB : Tu vas te produire avec un groupe à présent, qu’est ce que cela t’apporte ?
Zed Yun Pavarotti : Un peu tout en vrai. C’est la première fois que je prends du plaisir à monter sur scène tout simplement. Avant, j’étais dans une configuration avec un DJavec des bandes derrière. C’était horrible ! C’était un moment de solitude affreux, car une scène ça se partage. La magie qui se passe quand chacun joue un truc et que ce morceau forme un tout, c’est juste extraordinaire !
LFB : Tu prends plus de plaisir maintenant sur scène ?
Zed Yun Pavarotti : J’ai l’impression d’avoir jamais fait ça avant. La première fois que je suis monté sur scène, j’ai été choqué. Même mon attitude avant, ce que j’ai fait, la manière d’être à l’aise etc… C’était la première fois pour moi réellement.
LFB : Tu as réalisé une interview chez nous il y a 3 ans. Qu’est ce que le Zed Yun Pavarotti de 2023 dirait au Zed Yun de 2020 ?
Zed Yun Pavarotti : Je dirais peut-être de moins picoler. C’est le seul truc qui m’a fait chier, sinon je regrette rien. J’espère que ce Zed Yun de 2020 arrivera à être le mien dans un autre univers.
LFB : Et enfin, que pouvons nous te souhaiter pour la suite ?
Zed Yun Pavarotti : 500.000 ventes !