C’est sous le ciel ensoleillé de la ville de Bruxelles que nous avons rencontré la nouvelle pépite de la capitale belge, Zéphir. Assis à la terrasse de son QG, il nous raconte la construction de Clyde, son tout premier album. Entre inspirations, entourage, musicalité et relation passée, l’artiste se livre sur l’élaboration de son projet.
La Face B : Hello Zéphir, comment ça va?
Zéphir : Ça va impeccable sous ce beau soleil de Bruxelles, avec un temps pareil comment ne pas aller bien ?
LFB : L’album est sorti depuis une semaine maintenant, comment est-ce que tu te sens ? (NDLR : interview réalisée le 23/06/2023)
Zéphir : Je suis d’abord super fier, car c’est un peu l’aboutissement de deux ans et de travail qui voit le jour. Ça fait tellement longtemps que j’ai envie de partager ça avec les gens aussi. C’est quand même une grande partie de la musique de pouvoir se libérer et de la partager. Je me sens super fier et heureux de cette release, j’ai plein de retours positif et plein d’amour, donc tout se passe super bien. J’ai hâte de voir comment ça va continuer à s’enrichir, continuer à avoir des retours des personnes qui vont découvrir l’album.
LFB : Tu portes une grande importance à ton entourage, je pense à Jordan Lee, Nicolas Felices et Jordan Le Galèze, avec certains, tu as fait une résidence pour la construction de cet album, comment ça s’est passé ?
Zéphir : J’ai rencontré Jordan Le Galèze à Paris en tant que beatmaker et on a commencé à bosser ensemble. Puis j’ai rencontré Nico ici, à Bruxelles, qui lui vient de Perpignan qui était venu bosser avec des connaissances. J’ai monté cette mini-équipe et on est parti en résidence en novembre 2019 près de Charleroi où on a fait de la musique pendant une semaine. C’était la première fois que je faisais ça et j’avais toujours travaillé avec des beatmaker en recevant des prods et en posant. J’avais envie d’enrichir un peu mon expérience d’un point de vue musical surtout et d’un point de vue collaboratif, d’être présent au moment des productions, etc. Donc on est parti en résidence une première semaine. S’en est suivi une trentaine de maquettes.
On a refait ensuite une résidence chez Nico, à Bruxelles avec mon ami d’enfance, Jabs, qui vient de Nantes, où on était 4. Et par un concours de circonstances, via mon ami Dabeull, j’ai rencontré Jordan Lee qui a d’abord été une connexion amicale. C’était le moment où je préparais un morceau que je faisais avec Jabs, qui s’appelle Jane B, Nico à la basse. J’avais beaucoup d’ambition pour ce son car l’histoire est une vraie anecdote de vie en soi. J’avais envie de l’emmener un peu plus loin quef ce que j’avais fait maintenant. C’est alors que j’ai demandé un coup de main à Jordan qui a complètement pris le truc en main. C’est là que je me suis rendu compte de l’implication que pouvait donner cet incroyable musicien à un projet.
S’en est suivi ma demande vis à vis du projet, qui coulait finalement de source. J’étais dans une étape où j’avais déjà fait deux résidences, 30 sons, j’avais déjà la vision d’un projet, je voyais peut-être un double EP, garder aussi des pépites pour l’EP d’après… J’enregistrais dans un studio qui s’appelle « Salut tout le monde », et des maquettes lors des résidences, entre deux matelas avec le poêle à bois qu’on entend en fond derrière, etc. Mais du coup Jordan a accepté ma proposition de prendre la réalisation du projet. J’étais à un moment dans ma musique où je me cherchais encore, je faisais des trucs autotunés, etc. Je n’arrivais pas trop à différencier ce que j’écoutai, de ce que j’appréciais dans la musique et le rap français. Ce que j’étais vraiment et ce que j’avais envie de donner.
On avait une espèce de mashup de sons autotunés et de trucs beaucoup plus organiques, plus groovy, qui sont un peu les prémices de ce que je suis maintenant. Et en fait, Jordan a réussi à avoir cette vision de réal, de mettre de côté, et surtout de me convaincre d’abandonner énormément de morceaux, qui effectivement, avec le recul, ne me ressemblaient pas du tout. Disons que je ne me cherchais pas vraiment, mais que je ne m’étais pas trouvé. J’ai toujours voulu faire du son sans me poser des questions. Je ne réfléchissais pas et si je pouvais faire quelque chose, je le faisais ! J’ai toujours eu ce truc de sortir mes créas sur SoundCloud toutes pétées, enregistrées sur mon tel.
LFB : C’est vrai que tu sortais déjà des sons sur SoundCloud depuis 2011 non ?
Zéphir : Ouais, j’avais ce groupe de rock qu’on avait commencé en 2010, j’avais 14 piges. C’était grunge à balle, je kiffais (rire) ! Il y avait un peu ce truc de vérité qui se sent encore aujourd’hui, quand j’écoute encore les sons qu’on a sortis en 2011 qui sont juste un simple live.
LFB : Jordan Lee a, en quelque sorte, réussi à te canaliser tu veux dire ?
Zéphir : Oui, pour revenir à Jordan… Désolé, je t’avais dit que des fois je pouvais aller très loin (rire). Mais oui, il a réussi à sélectionner des morceaux qui ont fait l’album de Clyde aujourd’hui. Et est également une personne qui a réussi à m’épanouir dans mon travail. De fil en aiguille, il y a eu des connexions qui ont ramené des éléments organiques au projet, avec Ferdi et mon ami Béesau qui ont totalement matché avec le projet, ou encore Esther Singier aux violons. Mais voilà, Jordan a fait le tri et m’a aiguillé dans une direction et en a fait ce que le projet est maintenant.
LFB : Clyde raconte l’intégralité d’une histoire d’amour, un sujet important pour toi ?
Zéphir : Zéphir : Oui, d’office. La musique me permet de mettre des mots sur les sentiments, là où je me le permets moins dans mes autres médiums créatifs. Par exemple, quand je fais de la vidéo, je suis beaucoup plus axé documentaire, ce qui me permet d’être à l’écoute d’autrui ou d’autre culture. La musique me permet de la prendre comme une sorte de confidente. Toute l’élaboration du projet est arrivée pendant la période d’une rupture, d’une relation qui était très importante pour moi, et notamment dans la musique, car c’est via cette relation que j’ai rencontré Nico. Même si tous les sons n’en parlent pas, si 4/5 n’est pas forcément lié à une histoire d’amour, tous ces sons ont été écrits à ce moment et pendant une période qui est assez longue, qui te permet de redescendre, de se reprendre des effluves de sentiments des fois, pour en arriver à une finalité qui est pour moi une sorte de maturité.
Dans le sens où Clyde est pour moi un au revoir, main dans la main, les yeux dans les yeux. Je vois cette relation comme un amour pédagogue, pour moi, c’est ça Clyde. C’est passer par Cruelle avec cette insolence et cette histoire d’une fois, par ce Bounce qui est sentimentalement hyper deep, hyper prenant et par tous ces chemins. Et tu en arrives à Clyde qui est un au revoir et un la vie suit son cours, où je vais prendre tout ce que tu m’as laissé, et continuer à avancer. C’est pour ça que dans le clip de Clyde ça ne s’arrête jamais. Avec toute cette course ou quand même la mer arrive, on continue à nager.
LFB : Tu explores cette thématique sur tous ses aspects, ce n’était pas trop douloureux parfois d’écrire dessus ?
Zéphir : En voyant l’écriture comme une confidente, je pense que c’est comme quand tu te confies à un ami proche par rapport à tes sentiments lors d’une rupture. Il y a forcément un truc qui fait mal, mais c’est libérateur en un sens et c’est nécessaire. Justement, pour pouvoir mettre des mots sur tes sentiments, sur les choses que tu as vécues, ça te permet d’y voir plus clair. Et également cela te permet de te remettre en question, de prendre un peu de distance sur ce que tu as vécu pour pouvoir mûrir.
LFB : Tu as fait appel à différents talentueux musiciens comme Béesau aux cuivres, Ferdinand Lemoine au saxo ou encore la violoniste Esther Singier, c’est important pour toi de produire une musique des avec instruments organiques ?
Zéphir : Ah oui ça d’office. Très vite, la couleur du projet a pris justement une dimension beaucoup plus instrumentale, plus organique via les références et via ce que j’avais envie aussi de faire dans la musique. Et je pense que m’entourer de gens dans le processus créatif, c’est aussi ce qui a permis de rendre ce projet riche en termes de sonorité, de différents points de vue et d’être éclectique surtout. Car j’ai du mal à me focaliser sur une chose, et même quand j’écoute le projet d’un artiste, j’aime vraiment bien savoir qu’il m’a emmené dans une histoire évolutive, mais que ce soit d’un point de vue narratif comme d’un point de vue musical. Mais oui, pour moi, c’était une évidence et c’est aussi une évidence que ça va continuer de prendre cette forme et cette couleur. Les collaborations sont arrivées petit à petit.
Ça a d’abord été des relations amicales, excepté Esther qui m’a été présenté par Ferdi au moment où Jordan a entendu des violons sur Clyde alors qu’on avait fini. Du coup, je me suis démerdé pour trouver quelqu’un qui joue du violon et on est tombé sur Esther qui est incroyable, qui a su proposer quelque chose et rendre encore plus cinématographique cette fin de projet comme une outro vraiment magique. Derrière chaque instrument, il y a une personne, derrière chaque personne du coup, il y a un lien et c’est ça qui m’intéresse avant tout. Et d’office, j’ai eu la chance de travailler avec des gens talentueux de dingue, qui font ce que le projet est maintenant.
LFB : Il y a également deux feats dans ton projet avec Loveni (bon gamin) et squall p, comment se sont passé ces différentes connexions ?
Zéphir : Très différent les deux. Squall p a sorti un son sur SoundCloud il y a 8 ans qui s’appelle bâtiment. Qui à l’époque avait pas mal tourné sur SoundCloud car quand j’ai commencé à l’écouter, il était déjà à 20k ce qui est énorme ! Moi, je sortais un peu mes trucs, je bidouillais et avec mon côté candide et « oeillère » qui fonce dans le tas, je lui ai envoyé un message sur SoundCloud en le félicitant sur ce qu’il avait fait. Puis de fil en aiguille, il a dit qu’il venait de Lyon et je me suis dit qu’on devait d’office faire un son ensemble. Ça c’est arrêté là jusqu’à la sortie de ses nouveaux projets. On s’est retrouvé sur insta pendant la période des résidences.
En fait, si tu veux, ces résidences ont été financées au début par un ami parisien qui s’appelle Nassim Gouainni avec qui on avait une relation très fusionnel par rapport à la musique et sur l’élaboration de ce projet. J’en ai donc discuté avec lui et il me disait qu’on allait directement lui prendre un billet pour Bruxelles. Du coup, j’ai dit go direct et lui ai envoyé un message et il était directement chaud. Il a passé son week-end à Bruxelles entre le stud à l’époque et la chambre. D’ailleurs, tout le projet est issu de prise du micro de ma piaule. Ça s’est alors fait comme ça. On a passé un week-end à faire de la créa et maintenant on est très souvent en contact. C’est vraiment quelqu’un dont j’apprécie le travail et je trouve qu’il amène un truc franc et véridique dans son propos, et même si je ne suis pas trop dans la trap musique, je savais que ça allait bien matcher.
Et puis Lov c’était indéniable. J’ai fait un son avec Ion, le petit frère de Ichon que j’ai rencontré à Montreuil il y a quelque temps. Puis j’ai rencontré Ichon qui m’a présenté Loveni. C’était d’abord un camarade de soirée avant qu’on ne soit amené à faire du son. Car je pense qu’à l’époque où on se rencontrait, qualitativement parlant, on en était loin encore de pouvoir faire un son ensemble malgré le fait que ça soit un gars méga ouvert et toujours friand de ce genre de chose, car c’est quelqu’un qui est dans l’humain avant tout. Et aujourd’hui, ce n’est pas près de se terminer !
LFB : Tu proposes un véritable catalogue de styles avec ce projet, comment est ce que tu classifierais Clyde?
Zéphir : Je dirais que ça serait du… Groove and grunge (rire). Ouais, ça serait ça si je devais le résumer en deux mots. Parce que si je devais le résumer complètement, il y aurait une ribambelle de mots. Mais oui, comme tu le dis, ça serait compliqué de le classifier, car c’est quelque chose d’éclectique, ce n’est peut-être même pas intéressant de le classifier, c’est une expérience auditive à prendre. Il y aurait trop de mots à la suite même si on prend les grandes catégories, tu peux dire rap alternatif, une sorte de soûl même si je ne suis pas encore au stade de la neo-soul, car je n’ai pas encore les capacités de chant pour en arriver là. C’est également jazzy… Mais Groove and grunge, c’est cool.
LFB : D’où est-ce que tu tires toutes ces inspirations ?
Zéphir : J’ai des darons qui écoutaient beaucoup de musique de manière très éclectique quand j’étais gamin. Le premier CD que mon daron m’a offert est l’album Fat of The Land de Prodigy, donc j’ai toujours kiffé ses sonorités un peu grasses, un peu breakbeat. C’est un truc vers lequel j’aimerais bien aller d’ailleurs. Ma mère, elle, écoutait Mes Mauvaises fréquentation de Philippe Katerine, un disque qui m’a scotché quand j’étais gamin et que j’ai redécouvert par après en ayant l’oreille ouverte, en entendant toutes ces sonorités «bossa» et de voir comme c’était innovateur dans sa musicalité.
Donc c’est des choses que j’avais en moi, mais par exemple quand je te disais que je me cherchais ou que je ne m’étais pas encore trouvé, ce sont des choses avec lesquelles je n’avais pas encore fait de lien dans ma musique. Des choses dans lesquelles j’ai baigné. Depuis, je suis passé dans plein de périodes. J’étais à l’Ecole à Malakoff à Nantes, l’endroit d’où viennent Tragédie. Du coup, on les écoutait à fond, c’était aussi l’époque Diams. Je faisais du slam aussi quand j’étais gamin… Et c’est un peu comme ça que j’ai découvert le rap français. Puis je me suis complètement écarté quand j’ai eu mon groupe de rock, j’étais à fond dans du Nirvana, The Offspring, Queens of the Stone Age. Tout ça, ce sont des choses qui font un gros tas. Et puis ça a été très rap français quand j’ai commencé à écrire. C’était à fond dans les potes comme Bon gamin qui font partie de mes grosses refs, ce truc gras dans le fond qui me plaisait. J’ai toujours écouté énormément de choses différentes.
Et Nico est d’abord arrivé, qui m’a fait découvrir D’Angelo avec Voodoo, j’étais direct en mode « C’est quoi ce truc de ouf ! ». Ce mec à un de ces grooves, chaque petit phrasé est bon à prendre par ce qu’on sent que l’intention derrière est franche et… juste D’Angelo. Jordan Lee m’a fait énormément découvrir des choses. Je suis allé beaucoup plus dans la soul, où je me suis beaucoup plus attardé sur Erykah Badu. Même si j’écoutais déjà avant beaucoup Kendrick, j’ai pu bien le redécouvrir avec Jordan en ouvrant bien mes oreilles. Aussi on les gars d’Odd Futur quand je faisais du skate, c’étaient les gars qu’on écoutait comme Earl Sweatshirt que je vais voir en concert toute à l’heure. Il vient à Couleur Café ce soir avec Thundercat juste avant. Et ça c’est vraiment deux refs que je dois citer. Tyler the Creator aussi…
On retrouve justement, quand je te parlais de ces références, dans le fond, Prodigy, un truc un peu plus gras, je trouve que dans leur rap, on retrouve cette couleur-là. Plein de choses et puis d’office, quand j’ai commencé à vraiment m’exprimer en français, et à vouloir quelque chose de plus classe, je me suis tourné vers du Gainsbourg… Mais ça se sont des choses que j’écoutais déjà depuis que je suis gamin. Des choses qu’on a toujours entendu, comme Melody Nelson…
LFB : Tu cites Gainsbourg maintenant, est ce que le choix du nom Clyde est une référence directe à lui ?
Zéphir : Disons que ce n’est pas Gainsbourg qui a inventé Bonny and Clyde, mais ça coule un peu de source. J’ai commencé à lui faire des petits clins d’œil avec Jane B. L’histoire avec elle, c’est que j’ai rencontré cette fille de L’Ohio à Paris. Jane Birkin, elle est anglaise, mais dans sa bibliothèque elle avait plein de bouquins de Jane Birkin, et du coup, j’ai déliré là-dessus en me faisant passer pour son Gainsbourg le temps d’une nuit. Et après, il y a eu ce refrain où je fais écho à Melody Nelson, et par rapport au timbre de sa voix où je dis « Baby ton timbre me plait, j’entends comme une mélody» (Melody)… En fait il y a une référence à Gainsbourg qui a commencé à me coller et qui a commencé à faire sens. Par rapport à comment je posais ma voix aussi, etc.
Donc je dirais que Clyde est d’office un clin d’œil à Gainsbourg, même si dans l’idée, c’est principalement l’idée d’un duo iconique, mais surtout de garder une entité malgré que le duo se split, que Clyde reste une entité en tant que telle qui à sa propre vie et qui reste Clyde que l’on connaît tous sans Bonnie.
LFB : Que représente ce mystérieux personnage sur la cover? Une sorte d’alter ego?
Zéphir : C’est intéressant de le voire comme ça. Vu que je travaille l’image, j’ai travaillé ma cover, mais quand je travaille, c’est souvent de manière instinctive. J’ai toujours des idées dans la tête, mais sans forcément savoir le résultat. Là, j’ai commencé à grattouiller ce photomaton, et à faire plein de test de pastels gras, ce qui donne le résultat de maintenant. Et pour moi, ce que ça représente aussi, c’est surtout cette multitude de sentiment qui nous habite, qui sont représenté par toutes ces différentes couleurs. Et d’office que tu as effectivement, cette « moitié », qui est soit ta moitié sombre, ou ta moitié qui est mélangée de plein de sentiments et de couleurs, car je n’ai pas envie de voir les choses de manière binaire.
C’est pour ça que ce projet est éclectique, c’est pour ça que c’est pas tout noir ou tout blanc et c’est ça la life. C’est ce que représentent les sentiments pour moi, c’est quelque chose de riche. Et cette cover je la vois tel quel, je la vois comme si tu étais habité par une multitude de couleur, de sentiment. Ce qui m’intéressait surtout aussi, c’est de voir ce rire jaune, justement dans cette image que les gens ont de moi et de ce personnage avec lequel je joue aussi au quotidien finalement. D’où le fait que le son cruelle est pour moi un des sons qui représente le mieux le projet, car quand je l’entends et que je vois ce personnage, que je vois ce rire jaune, il capte là où j’ai envie d’aller et capte qui je suis. D’un point de vue picturale également c’est complètement dans ma DA, et de tout ce que je fais en vidéo à coté.
LFB : Une tournée de prévue avec Clyde?
Zéphir : Pas pour le moment, il y a une date au Woodstower à Lyon. Mais comme le projet s’est construit avec des musiciens qui sont arrivé au cas par cas, j’ai énormément de chance de travailler avec des gens talentueux autour, car on en parle pas assez. Des gens comme Ismael, Laurène, les gens d’Un plan simple qui est le label indé dans lequel j’ai igné en distrib, Priscilia Adam… Et donc la suite, c’est effectivement de trouver un booker, et de voir comment on peut encore plus expandre ça, de prendre son pied sur scène et de partager cette musique avec du monde. C’est la suite du projet. Car j’avoue qu’en ayant complètement auto produit cet album, il y a quand même un coût, auto produire une tournée c’est pas encore forcément dans mes cordes (rire). Mais c’est la plus grosse prochaine étape.
LFB : Tu possèdes également une passion pour les vidéos et la réalisation de clips, allons nous avoir l’occasion de te voir plus dans ce domaine ?
Zéphir : L’un ne va pas sans l’autre. L’un ne va pas sans le design graphique, l’un ne va pas sans l’illustration, l’un ne va pas sans le fait de faire quelque chose avec mes mains. Par ce que je suis une personnalité qui est hyper vite lassée des choses et que j’ai besoin de ça pour pouvoir rebondir. On va d’office me voir dans la vidéo.
Là comment j’imagine la suite, c’est la zic, mais à un moment donné, je n’ai pas envie de m’essouffler dans la musique comme il y a beaucoup d’artistes qui rentrent dans une espèce de spirale. Où tu sens qu’il y a des projets qui sortent, mais où il n’y a plus grand-chose à raconter. Ce que j’aime dans la vidéo, ce sont les films documentaires, notamment par ce que c’est hyper enrichissant. Déjà d’un point de vue humain, ça te met dans une position où tu es à l’écoute de l’autre, d’un point de vue enrichissement personnel, il se passe plein de choses dans ta vie, quand tu es en tournage. Comment je me projetais là, c’est en mode je fais un album, il y en aura peut-être un deuxième bientôt, j’espère, et il y aura peut-être un moment donné où je vais vouloir faire un movie et faire une petite pause là-dedans. Et je ne sais pas, qui sait ? Écrire un livre ? J’en sais rien… Juste faire des trucs.
Mais dans tous les cas, la musique fera toujours partie de ma vie, comme la vidéo. Et il n’y a pas un moment où je ne pense pas à un l’un, ou je ne pense pas à l’autre. Et c’est pour ça que j’adore réaliser mes clips. Même si je trouve que c’est grave important de se détacher à un moment donné et de prendre du recul sur ce qu’on fait. D’où le fait d’avoir réalisé les clips avec Jordan Le Galèze. Ce qui m’a permis d’avoir une vision extérieure qui est nécessaire si tu ne veux pas être étriqué dans ta créa. Mais ce qui me berce là, maintenant tout de suite, c’est d’apprendre à faire vraiment de la zic et à enrichir ce domaine, ces collaborations, le piano, les chants et avoir un impact dans la production musical, ce qui commence déjà à ce faire de plus en plus.
LFB : Et enfin, qu’est ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
Zéphir : Success et longue vie comme tout le monde, et être heureux surtout. Même si la musique s’arrête demain. Comme je te le souhaite à toi aussi !