10 jours au Festival en chanson de Petite-Vallée (partie 2)

Encore émerveillé.e.s de leur grand show de la veille, c’est avec enthousiasme que nous nous sommes rendu.e.s une énième fois au hangar à bateaux (moins spacieux mais tout aussi habité que la salle de veille) pour retrouver le duo Dans l’shed qui accueillait ce jour-là la douce musique trad de Héron ainsi que Jérôme 50, la tête d’affiche du jour. Nous avons par la suite réussi à attraper quelques chansons du joli dernier album de Simon Kearney au Théâtre de la Vielle-Forge avant de filer en entrevue et de revenir un peu plus tard exactement au même endroit pour le concert du soir. Comme mentionné précédemment, Jérôme 50 se produisait à l’occasion d’un spectacle un peu spécial puisqu’il invitait un bon nombre de ses amis et figures de la scène musicale de Québec à le rejoindre autour de quelques titres. La salle bien remplie a donc pu profiter de ce show inédit en présence de Simon Lachance, Julyan, Simon Kearney et Kinkead. Ces derniers assuraient d’ailleurs la première partie et nous sommes complètement tombé.e.s sous le charme de leurs chansons pop toniques et de leur énergie de groupe (duquel Héron, présenté un peu plus haut, fait partie).

Soleil Launière, grande gagnante des dernières Francouvertes, assurait le premier concert de notre huitième journée à au Festival en chanson de Petite-Vallée et elle nous a laissé bouche-bée. Dans son spectacle poignant dans lequel elle rend hommage à son héritage autochtone, elle mélange avec brio français, anglais, innu-amun ainsi qu’un idiome complètement inventé : elle pose ainsi un regard nouveau sur nos concepts de cultures et de langues. On (et le reste du public sans aucun doute) a été touché.e.s par la puissance qui l’habitait et par les différentes histoires qu’elle racontait au fil de son spectacle. Un peu plus tard dans la soirée, c’est la tornade P’tit Belliveau qui nous passait dessus à l’occasion d’un show dément. L’artiste acadien a su captiver son audience avec beaucoup d’humour à travers des punchlines bien senties mais aussi via ses morceaux parfaitement calibrés. La liberté musicale qu’il s’autorise (on passe de country à punk-rock en un clin d’oeil) est rafraichissante et a fait de ce spectacle notre coup de cœur du festival.

La fin de cette belle expérience commence à se faire sentir, mais pas question de sombrer dans la nostalgie d’un instant qui n’est pas encore terminé : le programme de la journée a de quoi nous faire profondément profiter du moment présent. On a été envoûté.e.s et ému.e.s par le magnifique spectacle de Jeanne Côté, enfant du pays, qui s’est déroulé devant une salle comble et admirative. Si on a été touché.e.s par la grande délicatesse qui émanait de la scène, cette douceur n’enlevait rien à la force de ses morceaux à la fois mélancoliques, lumineux et parfaitement arrangés. La soirée s’est ensuite poursuivie au Théâtre de la Vielle-Forge avec le super-groupe Vendôme (composé des complices Marco Ema, Tom Chicoine, Bobo Laurent et Cédrik St-Onge) qui nous a fait danser au fil de plusieurs morceaux ravissants. Une fois cette première partie brillamment assurée, les tant-attendus Karkwa sont venus nous présenter un show renversant de sons et lumières, où des pièces chéries de longue date par leur public fidèle se mélangeaient sans un pli aux morceaux de leur somptueux dernier album. L’arrivée des enfants des uns et des autres sur une chanson est venue clouer le tout de la meilleure des manières puisqu’à Petite-Vallée, la musique est avant tout une question de partage et de transmission.

La semaine s’achève et il est désormais temps de commencer à faire ses aux-revoir à ce magnifique territoire qui nous a accueilli pendant 10 jours et aux sublimes rencontres qu’il a facilitées. On en oublie toutefois pas que ce qui nous a tous.tes amené.e.s ici, c’est la musique : l’aventure touche à sa fin mais la programmation est loin d’être terminée. On a commencé notre dernière journée sur place avec Marco Ema dans un cadre absolument sublime un tout petit peu en dehors du festival : pendant que l’auteur-compositeur nous interprétait ses meilleures tounes et nous contait sa toute récente veillée au bord du fleuve, on pouvait admirer un horizon à couper le souffle qui se dessinait derrière-lui. Plus tard, on a été captivé.e.s par la folk entraînante et rassembleuse du groupe Veranda, qui se produira d’ailleurs de notre côté de l’Atlantique à plusieurs reprises au fil de l’automne. On a ensuite fêté comme il se le devait cette clôture de festival autour d’un traditionnel feu de grève, une nouvelle habitude prise pendant notre séjour dont on ne s’est pas lassé.e.s.