Le célèbre festival américain revient pour une douzième édition, toujours avec cette monture élaborée en 2021 et améliorée en 2022. C’est-à-dire une semaine dans différentes salles parisiennes avant de se plonger dans la découverte de jeunes groupes émergents dans le quartier de Bastille. C’est ainsi que le programme s’annonce pléthorique entre le 6 et le 12 novembre ! La Face B est heureusement là pour vous guider dans cette aventure musicale. Prenez note !
Rappelons le ! Si vous le ne savez pas encore, Pitchfork est un webzine musical connu pour ses chroniques évaluant les albums sur une note allant de 0 jusqu’à 10, avec une décimale autorisée. Cette notation scolaire a permis de mettre en avant de nombreux groupes indépendants comme Arcade Fire, The Strokes ou encore plus récemment Mitski, SZA ou encore Big Thief. Néanmoins, son festival parisien n’est pas à vouer à mettre en avant les mieux notés. L’ADN du site repose sur le plaisir de découvrir des nouveaux talents, mais cette fois-ci en live. Et si certains artistes n’ont pas eu la mention « Best New Album« , leurs talents s’expriment aussi à travers leur performance scénique à travers une setlist de leurs meilleurs morceaux, bien entendu. Sauf pour Placebo.
Pitchfork s’étend sur Paris de plus en plus pour diversifier les expériences! 12 salles joueront le jeu. D’abord en semaine pour des concerts de plus grand ampleur avec la salle Pleyel (8e), le Trabendo (19e), l’Eglise Saint-Eustache (1er), le Petit Bain (13e) et La Place (1er). De nouvelles salles donc mais on regrette toute de même l’absence de la Gaité Lyrique qui offre des conditions de concert excellentes. A partir de vendredi, c’est un road-trip dans le onzième (et un peu le douzième) arrondissement et on adore ça ! La formule est déjà bien connue. On récupère les bracelets sur la place de la Bastille avant d’aller de salle en salle : le Café de la Danse, le Badaboum, le POPUP!, les Disquaires, le Supersonic et son petit frère le Supersonic Records et en nouveauté l’Atelier Basfroi. On espère retrouver la Mécanique Ondulatoire l’année prochaine ! Enfin, une afterparty sera proposé le vendredi et samedi soir au Trabendo! Notons également l’apparition d’un parcours food tourné autour de la street food!
Tout cela a un coût. On peut regretter l’absence d’une formule pour participer à l’ensemble des concerts. On en revient à payer en moyenne 25 à 30€ par jour soit près de 200€ le prix de ce festival pour en profiter dans son intégralité. On vous laisse faire votre propre opinion dessus. En attendant, il reste encore des places disponibles. Pour savoir ce qu’il ne faut pas manquer, voici le choix de la Face B pour cette semaine musicale !
On vient le lundi 6 novembre pour :
Youth Lagoon à l’Eglise Saint Eustache (1er)
Revoir Trevor Powers sur scène est une bénédiction ! Et cela tombe, il sera dans l’une des belles églises parisiennes. Il avait dû abandonner son projet en plein succès pour raisons médicales. Mais les fans vont pouvoir finalement chanter en cœur sur le bijou de 17 et vibrer sur les notes volubiles de Dropla. L’occasion également de découvrir son dernier album folk Heaven is a Junkyard en guise de grande messe.
Dream Wife au Trabendo (19e)
Le trio indie punk rock de Brighton n’en finit pas de recevoir les éloges de la presse. Résolument 100% féministe et anti-patriarcale, Alice Go, Rakel Mjöll et Bella Podpadec prennent un malin plaisir à s’attaquer aux oppresseurs sociaux avec une pertinence et raffinement bien placé. Leur son est explosif et leur prestation live est considérée comme l’une des meilleures actuellement. Ne les manquez pas !
On vient le mercredi 8 novembre pour :
Vagabon à la salle Playel (8e)
Laetitia Tamko est une multi-instrumentiste si talentueuse : elle sait tout faire. Si son premier album posait les bases de son savoir-faire au chant et à la guitare, l’artiste à la double nationalité américaine et camerounaise se tourne ensuite vers les synthétiseur pour une pop plus moderne et subtile. Ses textes sont remplies de références sur la littérature et sauront nous évoquer de nombreux souvenirs. Du rock à la folk en passant par des instants plus dansants, nul doute que Vagabon chauffera une salle Pleyel toujours aussi intimiste (et sans alcool dans la fosse)
Weyes Blood à la salle Pleyel (8e)
C’est sans aucun doute la grande affiche de ce festival. L’américaine Natalie Meering nous emporte dans les abysses de la mélancolie et de la nostalgie. Elle perce avec son troisième album Titanic Rising en 2019 et confirme cet élan avec son dernier bijou And in the Darkness, Hearts Aglow. Le silence sera cathartique et hypnotique lors des envolées vocales de l’artiste. Préparez vos paquets de mouchoirs devant tant de beauté musicale.
Crumb au Trabendo (19e)
Et oui, encore un projet provenant de New York, disons Brooklyn exactement, et rempli de promesses. Crumb est le fruit d’une collaboration de quatre amis qui s’amusent à travers une pop expérimentale. Lila Ramani s’occupe des textes et du chant et ses camarades suivent en créant un univers musical novateur, tantôt planant, tantôt impulsifs.
On vient le jeudi 9 novembre pour :
Special Interest au Petit Bain (13e)
Voici un autre groupe tout aussi déluré, subversif et transcendant. Special Interest est un groupe punk qui met les basses pour la danse et s’abandonne de toute conformité et oppression comme dans la lignée pure de la culture punk. Au final, ils donnent une touche de glam à l’univers underground et on s’y plait. On y plane même dès fois comme sur Street Pulse Beat dont Boy Harsher a remixé…
On vient le vendredi 10 novembre pour :
The Dare au Café de la Danse (11e)
Harrison Patrick Smith est le DJ résident du branché Freakquencies à New York et fait danser la jeunesse underground chaque jeudi. Son nouveau projet The Dare vient refaire émerger le dance-punk des années 2000 à coûts de provoc’s et de sexe. Les fans de LCD Soundsystem peuvent rajeunir de 20 ans. Assurément, il saura nous faire danser.
Sofia Kourtesis au Badaboum (11e)
Sofia Kourtesis est en quelque sorte la nouvelle queen de la house moderne. Impulsive, planant et dansant, on ne demande pas mieux pour la musique électronique. D’autant plus qu’elle a fait ses gammes à Berlin, ce qui est gage de qualité. L’artiste, originaire de Lima, s’inspire énormément de ses origines et en devient avec le temps de plus en plus contemplatif. Elle va réussir à nous donner de belles couleurs sous le temps froid et sombre parisien…
Fat Dog au Supersonic (12e)
Ils ont fait la première partie de Viagra Boys, Shame et Yard Act. La couleur est annoncée. Leur prestation débridée en live est du délire. Il y a qu’un seul titre pour les découvrir mais il suffisamment long pour les connaitre et les apprécier. L’énergie déployée est époustouflante, leur puissance nous amène à danser, à pogoter, à slamer, bref à s’éclater ! Bref, tout ce qu’on aime déjà faire au Supersonic !
Gurriers au Supersonic (12e)
Là encore, vous n’êtes pas prêts. La performance live des irlandais de Gurriers va endiabler plus d’un dès le premier morceau. Leur univers est menaçant et préoccupant. Ils sont de la même trempe que Enola Gay, une violence musicale assumée dans une époque empoisonné par les méandres de la société.
Water From Your Eyes au Supersonic Records (12e)
On imagine Water From Your Eyes représenté l’esthétique du pop de demain. S’amusant sur les dissonances, le duo de New York (encore !) pousse leur son vers une dance avant-gardiste. Barley nous surprend ainsi par son dynamisme étriqué et réaliste tandis que When You’re Around surprend par son classisme pop à la sauce The Carpenters.
On vient le samedi 11 novembre pour :
Nourished By Tyme à l’Atelier Basfroi (11e)
En plus de découvrir un concert dans un endroit atypique, vous serez surpris par le talent de Nourished By Time qui baigne ses textes dans une fusion de R&B et New Wave. Le résultat est plus que surprenant et se révèle dansant. Daddy officie déjà comme un hitdu genre et pointe déjà les principales inspirations de l’artiste autour de l’existentielle et du rapport face au travail.
On vous laisse désormais compléter vos envies avec la playlist officielle du festival :