Rencontre avec Leo Blomov

Nous avons profité de la soirée Tricatel Machine organisée au Cabaret Sauvage pour aller à la rencontre de Leo Blomov, un musicien dont nous apprécions beaucoup l’univers décalé, à la fois tendre et réjouissant.

La Face B : Tout d’abord, peux-tu nous dire ce qui caractérise Leo Blomov et qui lui amène toute sa spécificité ?

Leo Blomov : C’est de la Pop en français influencée par l’harmonie jazz, par des noms comme Bertrand Burgalat et toute la pop de Born Bad qui est un peu rétro comme Forever Pavot ou Julien Gasc. C’est pour les influences récentes. Mais sinon dans les plus anciens les Beatles, les Beach Boys, la pop un peu psyché baroque. J’ai essayé de faire un grand mic mac avec toutes ses influences mais en ramenant également des choses du jazz ou du soft rock comme Steely Dan.

La Face B : Tu t’es créé un personnage celui de Leo Blomov qui te permet de jouer avec lui

Leo Blomov : J’ai joué avec, maintenant un peu moins. J’avais besoin d’un prétexte pour me dire qu’il fallait que je fasse quelque chose, que je monte sur scène. Maintenant, c’est un personnage duquel je me suis un peu éloigné. Avant ça avait plus de sens parce que j’étais plus dilettante, même si je le reste encore un peu aujourd’hui. Mais le fait d’avoir un personnage, c’est comme de se parer d’une espèce de petite carapace fabriquée de toutes pièces C’était rassurant pour une personnalité un peu timide comme la mienne.

C’est également un prétexte et un clin d’œil à une culture que j’aime. La culture russe, même si ce n’est pas forcément une culture qu’il faut mettre en avant en ce moment. Mais en fait, la culture n’a jamais rien fait de mal au monde. Elle ne fait que du bien.

La Face B : On conserve néanmoins ce côté nonchalant qui caractérisait également ton personnage

Leo Blomov : Oui, indolent, nonchalant, un peu onirique aussi pour ne pas dire rêveur. Mais cela a évolué. C’était plus valable dans le premier album. C’était un manifeste qui allait dans le sens du nom. [NDLR : le nom de Leo Blomov fait référence à Oblomov, héros du roman de Gontcharov qui cultive précieusement un penchant naturel à la paresse]. Le deuxième album s’écarte et prend plus de liberté par rapport au concept initial, et au style initial. Je prends des libertés. Je me retrouve un peu plus ailleurs.

La Face B : L’humour est encore bien présent, comme dans La Grande Choure.

Leo Blomov : Il y a un côté second degré voire premier degré et demi. Après il ne s’agit pas de faire de l’humour pour faire de l’humour. C’est davantage pour amener de la légèreté. Pour ne pas véhiculer l’image d’un personnage qui se prendrait trop au sérieux. Cela permet d’assouplir l’image que l’on renvoie et – pour soi – de ne pas trop se prendre au sérieux. Et puis, si cela peut en passant faire rire, c’est bien aussi.

La Face B : En quoi te reconnais tu dans le label Tricatel ?

Leo Blomov : Déjà, je suis très flatté qu’il m’ait contacté. Cela faisait des années que je connaissais Bertrand. J’en suis un grand fan. Et ne serait-ce que de jouer avec lui ce soir, c’est une chose que je n’aurais même pas pu imaginer. Même si l’image de Bertrand est prépondérante sur tout le label, l’identité reste polyvalente dans les styles abordés. L’image véhiculée me plaisait, cette référence au film de Claude Zidi avec Louis de Funès. Un second degré palpable – ne serait-ce qu’en prenant le nom Tricatel (celui d’une entreprise véreuse) et en adoptant les codes vestimentaires des entreprises en costard-cravate. Une identité séduisante qui colle bien avec tout ce qui y est fait musicalement.

Il a également un côté « gros label » qui a une histoire mais qui a su rester à taille humaine. Ce n’est pas une grosse machine inhumaine qui ne sait que faire de ses artistes. Bertrand se concentre sur un nombre raisonnable d’artistes. C’est ce qui fait que Tricatel garde toute sa cohérence. On a des rapports très directs et très sains entre nous. Ce n’est que du positif !

La Face B : C’est un label intemporel, avec un pied dans le passé et un œil vers le futur.

Leo Blomov : La soirée d’aujourd’hui le prouve. Les deux identités temporelles – passé et futur – se rejoignent dans le présent.

La Face B : Et côté Tricatel, tu es plutôt « aile » ou « cuisse » ?

Leo Blomov : C’est une bonne question. On va dire plutôt « cuisse ». Il y a davantage à manger !

La Face B : Et donc pour tes projets à venir, un nouvel album comme évoqué tout à l’heure.

Leo Blomov : Le deuxième album sort le 29 septembre et s’appellera L’Ermitage. Ce sera le même format – avec quelques instrumentaux – mais il sera plus solaire que le premier qui était davantage nocturne. On aura plus de légèreté et d’énergie positive sans pour autant tomber dans la béatitude ou la niaiserie.

La Face B : Côté scène, il y a déjà ce soir !

Leo Blomov : Je ne pouvais pas louper cette date, ça aurait été trop dommage ! En ce moment, je suis en résidence à Châlons-en-Champagne. Pour cette date, on a fait l’aller-retour avec mon batteur. On a fait des répétition hier, on en fera demain avant de jouer samedi et dimanche à Châlons, au festival des Musiques d’Ici et d’Ailleurs. On jouera également à la Magnifique Society de Reims dimanche. D’autres dates vont venir avec la sortie de l’album.

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