ADN #762 : Championne

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Alors qu’elle vient de dévoiler son premier EP éponyme, Championne nous dévoile aujourd’hui ses influences musicales.

©Aloïs Lecerf

Mylène Farmer – désenchantée

Un grand classique qui m’a donné du courage quand j’ai commencé à écrire et composer pour Championne. ça m’inspire par différents biais : le texte, qui oscille entre partitions ultra-fédératrices (comme ici), genre hymnes, et propos plus interpellants, ambigus comme sur un bon vieux Libertine ou un Sans contrefaçon.

Cette manière de questionner le genre, la sexualité, la féminité d’une manière si catchy me fascine. Musicalement, il y a un côté un peu vintage auquel je suis attachée et pareil, à la fois consensuel et aventureux, avec des morceaux qui durent longtemps, des petits pas de côtés harmoniques trop stylés, le tout enrobé dans une couche de sucre bien pop.

C’est aussi une voix qui est singulière mais pas spectaculaire, je crois qu’en cela, je m’identifie à elle, enfin c’est un peu un modèle rassurant …

Drahla – Fictional Decision

J’adore la franchise de ce titre, c’est une autoroute sans extravagance mais avec une force de frappe assez incroyable, ça tape dans le mille et ça me prend aux tripes. ça reprend un peu la structure classique du couplet / refrain / couplet mais avec des grosses couches dissonantes et bruyantes, une forme d’agressivité qui contrebalance avec la voix de la chanteuse / guitariste. Dans la manière de chanter, il y a une forme incantatoire et répétitive qui me plaît aussi. Ce que j’aime dans Drahla c’est ce côté un peu grinçant / dissonant ouais, ça me parle.

Cate Le Bon – Miami

Masterclass d’élégance, ça a vraiment été mon album 2019, je l’ai poncé jusqu’à l’os. Les sons, arrangements, mélodies constituent un cabinet de curiosités pour moi qui suis incapable de pondre ce genre d’objet. En même temps qu’il y a un côté très accessible et généreux qui fait qu’on peut être touché droit au cœur par les morceaux, on sent que c’est intelligent mais pas cérébral. Il y a une forme de poésie qui dépasse les mots, ça m’évoque un grand sentiment de liberté. ça se situe dans l’approche, je sais que Cate Le Bon s’intéresse à d’autres arts, je trouve qu’il y a un rapport plastique et littéraire qui transpire dans cet album.

Sasami – Free

Ouais, en fait 2019 il y a aussi eu cet album de Sasami que j’ai saigné à côté de celui de Cate Le Bon ! C’est une démonstration de justesse, tout fait sens, ça s’écoute comme du petit lait. J’aime beaucoup le fait qu’il y ait un fil conducteur, tu sens que c’est pas un album « compilation » de différentes démos mais vraiment un cheminement, ça a été fait à un moment de vie, dans un mood et c’est une photographie de cette période.

Je trouve à chaque fois du lien entre ce qu’il se passe musicalement et le texte, j’adore quand tout fait sens comme ça. C’est très fin. Il n’y a pas un seul morceau à jeter, tout est classe et trop bien, il y a une cohérence esthétique et en même temps on est pas dans la redite d’un titre à l’autre … C’est à la fois solide et sensible.

Blouse –Imperium

Super album, avec des morceaux bien entêtants, beaucoup de tubes, ça file droit, c’est mon must à l’arrivée des beaux jours ! Cet album a dix ans mais c’est déjà un intemporel pour moi, je suis certaine que ça ne va pas prendre une ride à terme. Très inspirant !

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