La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Sans plus attendre voici la première partie de notre 204ème sélection.
Fat White Family – Bullet of Dignity
Le retour du groupe le plus barré de l’ère post-punk britannique refait surface cette année. Fat White Family annonce la sortie de son nouvel album Forgiveness is Yours pour le 26 avril sur Domino Records. La bande semble toujours autant dérangée à travers le clip exhubérant deleur nouvel extrait Bullet of Dignity. Séparé de l’intenable Saul Adamczewski qu’on peut croiser par moment sur Pigalle, les cinq membres se dévoilent plus dénudés que jamais dans leur outrance. Mais l’idée qui se cache derrière cette provocation est plus cérébrale. Entre séparations amicales et choix de plus en plus affirmés, chaque membre du groupe se montre plus libéré et lubrique dans la vie comme devant la scène. C’est ainsi qu’on se surprend à danser sur des sonorites brutes du post-punk et orientales sans perdre son manque de maturité, c’est comme cela qu’on les préfère.
Moloch/Monolyth – There’s Nothing After
Moloch/Monolyth nous dévoile un second extrait de leur prochain album : There’s Nothing After, sorti le 2 février. Un clip où on découvre les artistes dans un appartement rempli de mangas et de CDs. Un morceau pour parler de la mort, simplement, purement. Comment la dépeindre et décrire les sentiments qui nous traversent à son contact ? Peut-être en la chantant, sans oublier les nuances et les aspérités, le vide et l’hypothétique après. Des riffs fiévreux et des chœurs éblouissants, Moloch/Monolyth illumine la vie et ce qui suit, jusqu’au final. Jusqu’à l’explosion de ces quelques mots « there’s nothing after », jusqu’à la célébration des instants quotidiens et précieux.
L’album est attendu pour le 26 avril prochain et c’est définitivement un de nos coups de cœur de l’année.
Buvette – Once Upon a Timing
Malgré ses 17 années d’existence, l’incontournable label Pan European Recordings semble avoir trouvé le secret de la jeunesse éternelle avec les dernières signatures de Nemo et d’Hannaa Ouassim. Mais l’arrière-garde est encore molto vivace. Ainsi, Buvette est de retour – on en est ravi – après quelques années de pause pour un nouvel album – Tales of the Countryside – à paraître fin mars. Once Upon a Timing en est le premier extrait. « Il était une fois », une expression pour réécrire une histoire dont on ne se lasse jamais. Un retour aux sources comme le laisse présager la vidéo qui semble avoir été tournée dans les Alpes vaudoises dont est originaire Cédric Streuli.
Une ligne électro parsemée de ces petites touches addictives qui forment la signature de Buvette. Un écrin musical dans lequel s’enchâsse à merveille la voix du chanteur en lui donnant le relief qui forge son caractère singulier. Mais également une modernité qui redessine ses contours mélodiques. Une apparente simplicité qui les rend davantage lisibles et peut-être plus solaires.
Once Upon a Timing est la bonne surprise de ce début d’année pour ceux qui ont depuis des années toujours en tête les notes de Room Without a View. On attend avec une impatience certaine de découvrir les autres morceaux qui composeront son nouvel opus !
Lucie Antunes Ft Baby Volcano – Luchadora
Presque un an après sa parution, le deuxième album Carnaval de Lucie Antunes se donne une suite avec cinq titres inédits et de nouvelles collaborations, regroupés au sein d’un futur EP, Amazing Carnaval à paraître le 1er mars.
Luchadora en est le premier extrait. Sur ce morceau, Baby Volcano – l’hallucinante chanteuse suisse guatémaltèque campe une Vulcain(e) en puissance – s’associe à Lucie Antunes – véritable maîtresse des forges – pour nous livrer un morceau sans concession qui se vit à 1 000 à l’heure. Luchadora – signifie « combattante » en espagnol – se nourrit du feu et de la lave pour donner à la ligne musicale sa puissance et sa force. Les paroles entêtantes, en espagnol avec quelques bribes de français, percutent en suivant une rythmique à l’énergie orgastique nous entraînant dans une danse frénétique.
Réalisée par Jamie Harley, la vidéo qui met en images Luchadora mêle images réelles et virtuelles dans des décors aux traits noctulescents qui excitent, en électrisant les synapses, nos réseaux neuronaux. Prêt.e pour l’expérience ?
La deuxième édition du carnaval de Lucie Antunes se rapproche. Elle a lieu le 27 février dans la nef centrale du CentQuatre à Paris et elle s’annonce en tous points XXL !
MALVINA – Forever
MALVINA is the new pop black. En signant chez Pop Noire (le label de Jehnny Beth et Johnny Hostile), Malvina Meinier est devenue MALVINA. En évolution et révolution, iconoclaste et volontairement inclassable, ses compositions sont aussi pleines et qu’elles sont entières, sans concession. Telle une sculpture de pierre, Forever se dévoile comme un bloc dans lequel MALVINA taille de la matière sonore pour révéler les phrases mélodiques qu’il contient, dessiner leurs lignes de fuite et les faire, au final, converger lors d’un épilogue aussi étourdissant et qu’hypnotique.
Tournée lors de sa Boule Noire en décembre dernier, la vidéo de Forever témoigne – en quelques images – de l’intensité de ses performances sur scène. Un album Mercedes – devrait sortir début mai. Pas de doute que, d’ici peu, l’on parlera de nouveau de MALVINA.
Desiree Cannon – Radio Heat
Desiree Cannonest une musicienne country-folk originaire de Californie du Nord, aux influences de légendes comme Townes Van Zandt, Lucinda Williams et Kiki Cavazos. Utilisant sa voix et sa guitare pour explorer des questions et des observations sur la vie, Cannon sortira
le 23 février son deuxième album, Radio Heat, en collaboration avec The Long Road Society et Gar Hole Records. Le morceau éponyme
Radio Heat raconte un voyage de transformation à travers la beauté et l’art. De la meme manière, l
‘album s’articule autour du concept central de « radio heat » : une énergie électrique collective qui transfère perpétuellement les émotions humaines à travers l’espace et le temps, et notre capacité à transformer cette énergie par des actes de beauté, d’intention et d’art.Le clip, réalisé par Western AF, a été tourné sur la côte californienne, baignée dans la dernière lumière du jour, correspondant parfaitement à l’ambiance intime de la chanson.
Edgär – It’s Gonna be alright
Alors que se rapproche la sortie de leur nouvel album Edgär is Dead, on retrouve les compères Amiennois avec It’s Gonna Be Alright, qui poursuit dans le renouveau Rock du duo. On suit ici les aventures d’un personnage qui semble s’ennuyer ferme, enfermée dans un manoir malgré toute son énergie. Rien de lugubre cependant, le clip rayonne d’une énergie et d’une luminosité qui débordent. Côté musique, on n’est plus surpris par la virage guitares saturées du groupe, qui revient pour cet album à des racines plus début que fin des années 2010. On s’était habitués à leur électro pop, on reprend au final très vite le goût des batteries acoustiques et des pédales de disto. Le nouvel album arrive début Avril prochain, on l’attend donc avec de plus en plus d’impatience !
Irène Drésel – Fluo
Rose Fluo nous a été offerte ce 26 janvier dernier, avec une grande excitation, par la musicienne électronique Irène Drésel. Bien évidemment, quoi de mieux que d’accompagner cette nouvelle palette sonore en illustrant le premier titre de cet album : Fluo.
Tout comme le premier film d’animation de Pixar mettant en vedette le célèbre cowboy Woody et le protecteur de la galaxie Buzz L’Éclair, l’histoire débute au sein d’une station-service. Une jolie fleur, à l’instar de nos deux héros cités récemment, se retrouve seule et abandonnée par son propriétaire. Néanmoins, elle ne semble pas chercher à retrouver son confort et sa sécurité d’antan. Au contraire, cette dernière semble timidement essayer de comprendre et découvrir un monde plus vaste. Cette représentation visuelle de Fluo n’a-t-elle pas un message plus subtil qu’une simple fleur errante ? Ne démontre-t-elle pas de manière colorée et contemplative que la liberté, bien que séduisante, n’est probablement pas un gain sans revers, mais plutôt une médaille à double tranchant ?
Néanmoins, ne partons pas sur des questions certes intrigantes mais peut-être trop pressantes. Cependant, tout comme nous, apprécions la variété de gammes et d’harmonies toujours aussi efficace que ce titre nous offre.
DIOGENES, Yovo – CODE BRZ
C’était leur semaine ! Entre le clip surprise de CODE BRZ lundi et la sortie de leur projet commun little boy & fat man jeudi, impossible d’être passé à côté du duo DIOGENES / Yovo.
Si CLARA M. révélait la fougue explosive de deux artistes venus tout emporter sur leur passage, CODE BRZ est là pour confirmer la règle. Beaucoup plus brut, le morceau révèle l’aisance du duo dans leur domaine. DIOGENES s’est inspiré des usines métallurgiques pour apporter une ambiance industrielle oppressante, faite pour nous conditionner à la tâche. Seul Yovo ne faiblit pas face à la cadence et y voit l’occasion d’affirmer toute sa technique. Le morceau est magnifié par les changements de prods, prétexte pour Yovo de montrer une nouvelle palette de flows maîtrisés. Le duo se place ainsi en précurseur d’une nouvelle scène de rap alternatif en France, et little boy & fat man saura vous en convaincre !
Le clip, toujours réalisé par L’ENFANT SOLEIL est à l’image du titre : sombre, explosif, brut. Bravo.
Cannelle – Mama
Après une absence de trois ans depuis la sortie de Maison, Cannelle revient en force avec son tout dernier projet, ODD, nous invitant à un voyage singulier dans son univers aux influences éclectiques. Pour marquer ce retour, elle nous livre le clip émotionnel de Mama.
Réalisé par 204 Production, ce clip plonge au cœur des racines de l’artiste. À travers un plan séquence saisissant, nous sommes transportés dans un cadre idyllique où Cannelle se profile, dominante, face à l’horizon. Mama célèbre de façon sincère la figure maternelle, offrant un visuel poignant qui exprime tout l’amour et la gratitude que Cannelle porte à sa mère.
À travers Mama, Cannelle nous invite avec justesse à découvrir son nouvel
itinéraire, teinté d’une introspection plus profonde et d’une sincérité qu’elle
souhaite désormais mettre en avant. Ce titre dévoile également que son talent est toujours aussi vif.
Kiss Facility – Black Stone
On vous avait déjà parlé de Kiss Facility, le duo captivant formé par Mayah Alkhateriet Sega Bodega lors de la sortie de leur premier EP Esoteric en octobre. Depuis, ce projet envoûtant ne nous a pas quittés, retenant notre attention avec ses sonorités shoegaze orientales, empreintes d’une aura sombre et ensorcelante. Inspiré par la tradition égyptienne de protéger ses proches du mauvais œil et de la magie noire, Black Stone, sans aucun doute l’un des morceaux les plus marquants du projet, s’offre aujourd’hui un clip à la hauteur de son atmosphère, avec ses images évanescentes en noir et blanc.
AnNie .Adaa – SATURÉ
Production singulière signée Jesza et Jim Casanova, masque de chien et texte enragé, pas de doute, ce ne peut être que l’œuvre d’AnNie .Ada, artiste qu’on a pris l’habitude de suivre de très très près.
SATURÉ est du AnNie .Adaa dans toute sa splendeur, premier single qui annonce haut et fort l’arrivée de son prochain projet qui ne saurait tarder. Chaque morceau qu’il nous offre est d’une efficacité incontestable, inscrivant son empreinte unique dans le paysage musical, affirmant sa détermination à s’imposer et à faire son trou dans le son.
Amaurie – Nuage
Avec son nouveau clip Amaurie nous fait monter au septième ciel. Nuage est une petite pépite groove, co-signée par Félix Petit derrière Bonnie Banane, Les Louanges, ou encore Hubert Lenoir. L’artiste s’amuse avec les genres, les conventions en parlant de gènes qui se confonde, de plaisir féminin et de jouissance. Comment illustrer le fantasme et l’onirisme ? Arthur Morard, qui réalise le clip, choisi de le faire dans les jardins d’un hôtel particulier. Inspiration du Disney Alice aux Pays des Merveilles, où l’on côtoie des « créatures d’un autre monde ». On y aperçoit un fête avec un grand soleil, où des figurants dansent et chantent, un verre de champagne à la main. le message est clair : il faut célébrer le désir !