Le 16 février dernier, DITTER célébrait la sortie de Me,Money & Politics sur la scène du Grand Mix. Alors qu’ils seront demain au Petit Bain pour leur release parisienne, on vous partage notre entretien avec Rosa, Samuel et François autour de leur tout premier EP.
La Face B : Salut DITTER, comment ça va ?
Rosa : Je suis malade mais ça va.
François : Ca va, ça enchaîne beaucoup avec un en point d’orgue cette release aujourd’hui.
Samuel : On vient de sortir notre EP donc on est très, très content. De jouer le jour de notre sortie aussi.
François : C’est un petit signe qu’on aime bien.
DH2 : Plein de concert à venir, une belle année qui s’annonce.
LFB : C’est un projet qui a commencé il y a un an officiellement, avec un titre sur les plaisirs solitaires. Le projet arrive là avec un EP, c’est allé hyper vite. Est-ce que vous avez été surpris que ça aille aussi vite et que ça prenne aussi bien ?
Samuel : Très surpris. Je pense qu’on ne réalise pas trop la chance qu’on a, que ça aille autant sur le droit chemin. C’est quand même rapide. Il y a plein de choses en très peu de temps qui se sont passées. Que des belles choses. On ne pouvait pas rêver mieux je pense.
Rosa : Après, il y a aussi un facteur, c’est que c’est allé très vite là-dessus mais ça fait longtemps qu’on travaille ensemble.
François : Oui, ça fait très peu de temps qu’il y a des choses dehors mais le travail a commencé bien en amont.
Rosa : Sur DITTER, ça fait peu de temps qu’on travaille ensemble. Mais avant, on travaillait aussi ensemble. Ça a permis d’avancer le travail.
LFB : Vous vous êtes très vite trouvé un entourage, il y a le chantier des Franco qui est aussi une étape qui peut être hyper formatrice et qui est vachement utile. Il y a une espèce d’alignement qui est assez cool pour vous.
François : J’ai l’impression que quand tu es nouveau, tu as une espèce d’aura de la nouveauté. Tu jouis d’une espèce d’aura que tu n’as pas quand tu es là depuis très longtemps je trouve. Je pense que l’une de nos réussites, c’est vraiment d’avoir réussi à surfer dessus, jusqu’à choper un entourage assez complet. Ça, je trouve que c’est une vraie réussite.
LFB : Ce qu’il y a de marrant, c’est que finalement si l’année dernière vous étiez allé aux Inouïs avec DITTER, il n’y aurait peut-être pas eu tout ça.
Samuel: C’est une question qu’on se pose. L’histoire aurait été un peu différente, je ne sais pas si elle aurait été moins belle. Oui, ça n’aurait peut-être pas donné les mêmes choses.
François : Je pense que même certains pros, ça les a un peu frustrés et ça les a déterminés à nous aider pour la suite.
Rosa : On a frustré des professionnels de la musique.
Samuel: On a tout réussi.
LFB : L’EP sort aujourd’hui, j’aime beaucoup la pochette. DITTER, grosse bête à trois têtes, c’est un peu le meilleur moyen de vous résumer non ?
Rosa : C’est un peu ça.
François : Pochette signée Rosa d’ailleurs, qui a fait tout l’artwork.
Rosa : L’artwork a été fait avec les bombes qu’on avait utilisées pour les photos qu’on avait faites avec Thibault Lévêque. C’est une des pistes qu’on a trouvées parce qu’on avait envie d’un truc assez coloré et playfull. Le montre à trois têtes, c’est le troll à trois têtes. J’avoue, j’ai regardé Hercule quelques jours avant. J’ai vu l’hydre et je me suis dit, oui bien sûr.
LFB : Il y a ce côté un peu freak coloré qui vous correspond bien aussi sur la pochette.
Samuel: Il y a quelque chose de très joyeux aussi. C’est ce qu’on revendique, ce qu’on veut faire passer comme message. Quelque chose de joyeux, quelque chose de coloré.
François : Et d’enfantin aussi. On l’appelle la chimère un peu ce truc à trois têtes. Au début, tu avais fait un truc un peu plus poussé, tu avais un peu plus détaillé et en fait, on est revenus à un truc encore plus simple.
Rosa : Ouais, juste un truc qu’un gamin aurait pu faire.
LFB : Puisque vous êtes trois, qui est Me ? Qui est Money et qui est Politics ?
François : C’était un peu le sujet du clip justement. Dans ce clip-là, on incarne tous les trois le Me, le Money et le Politics. Alors qui est qui ? Ça on n’a pas trop…
Samuel: A toi de nous le dire.
Rosa : C’est un système où on aurait pu faire un diagramme quoi. Ça aurait été pareil. C’est un système et du coup, on est dans ce système. Mais on ne l’incarne pas forcément dans le sens où moi, je suis l’argent, lui l’égo… Mais c’est juste un truc…
LFB : C’est un peu le triangle de ce qui compte dans le monde en 2024.
Rosa : Ouais, c’est ça.
François : C’est ça.
LFB : Le truc qui se réponse perpétuellement. Tu as de l’égo donc tu fais de l’argent, tu fais de la politique, tu reprends de l’égo, tu refais de l’argent. Tu aurais pu faire une pochette avec un serpent qui se mord la queue.
Rosa : Possible, j’avoue.
Samuel: Pour la réédition.
LFB : J’ai l’impression que la musique de DITTER, c’est un peu un équilibre un peu bancal entre de l’hédonisme et une forme de désillusion qui pousse au cynisme.
Rosa : Ouais.
François: C’est une bonne vision.
Rosa : Parce que les sujets dont on parle sont assez acerbes. Je pense que pour que certaines choses soient entendues, il faut rentrer dans le lard. Et dire des choses assez brutes pour que ça soit compris avec un twist.
LFB : C’est le versant pop.
Rosa : C’est ça. Du coup, ça fait accepter. Tu te dis qu’il y a ça et peut-être que ça peut te faire réfléchir dessus. Mais en même temps, tu passes ton temps à danser. Ça reste dans la tête.
LFB : C’est un peu un moment où tu as le plaisir foncièrement pop de la musique et après tu as l’arrière-goût un peu acide du propos que tu ne captes pas au départ mais qui finalement te revient. Quand tu as le plaisir de la musique, tu la réécoutes et au final…
Rosa : C’est un peu ce que fait Stupeflip.
Samuel: Tu chantes le refrain 10 000 fois et que te rends compte qu’en fait…
Rosa : T’es en train de t’insulter toi-même.
LFB : Ça va bien aussi avec votre musique parce qu’elle est dans les répétitions et dans une espèce de forme de mantra. Du coup, d’utiliser ça pour faire passer des messages que les gens n’entendent pas forcément au départ.
Rosa : C’est ça.
LFB : Tu te dis : oh on se marre bien, c’est rigolo la chanson. Et après tu te dis : merde, mais en fait ça parle de consentement et d’une meuf qui se fait harceler.
François : On est beaucoup sur ce ton un petit peu doux amer
Samuel: Un ton acerbe avec le sourire.
LFB : Tu le dis, il y a quand même un choix du vocabulaire qui est hyper important. Dans la façon dont c’est écrit, d’avoir un truc assez direct mais en même temps, toujours divertissant. C’est vrai que si tu fais un discours politique, tu veux vite virer sur quelque chose de trop.
Rosa : Oui, mais non. On n’a pas envie.
LFB : C’est un truc où tu peux refroidir certaines personnes qui écoutent de la musique pour se divertir.
Il y a un truc qui, je trouve, caractérise un peu tout ça, c’est ce que j’appelle l’importance des lalala chez DITTER.
Rosa : Ouais. D’ailleurs, ils ne l’ont pas chanté.
François : C’est parce qu’on n’a pas fait le geste.
Rosa : Je trouve que les gens chantent moins qu’avant.
Samuel: Il faut vraiment leur dire d’y aller.
LFB : C’est un truc qui apparaît dans tous les morceaux. Il y a quand même un morceau qui s’appelle Lalala Song. Il y a vraiment cette idée de casser la barrière entre l’auditeur et l’artiste. Ce qui se fait sur scène mais qui n’est pas forcément évident à faire sur un morceau figé, que les gens écoutent chez eux.
Rosa : C’est vrai.
François : Je ne sais pas du tout d’où ça vient tous ces lalala.
Samuel: C’est vrai que c’est devenu une marque de fabrique mais on ne s’est jamais dit qu’on allait faire des lalala.
François : C’est un truc qui nous vient vraiment naturellement. Quand on répète, à chaque fois on a un petit thème en lalala qui vient. Pour moi, c’est la définition de la pop aussi. Tu peux chanter n’importe quel morceau en lalala. Les gens le reconnaîtraient.
Samuel: C’est peut-être un peu de l’autodérision.
François: Il y a un côté un peu obladi oblada des Beatles. On s’en fout. Ou alors une conclusion un peu… Je ne sais pas exactement.
LFB : Ce qu’il y a de drôle, c’est que tu mets ça au milieu de propos assez engagés. Tu as toujours ce point de bascule de dire aux gens qu’on parle de trucs sérieux mais se prendre au sérieux.
Samuel: C’est vrai qu’on ne se prend pas au sérieux.
Rosa : C’est ça que je voulais dire mais que je n’arrive pas à dire.
François : Charles l’a bien défini, merci.
LFB : Même dans l’esthétique musicale, tu parles de pop mais je trouve que chaque morceau est une variation de la pop. Il y a toujours de côté très hédoniste de choisir… La musique est beaucoup plus pop sur scène que ce qu’elle peut-être en studio. Et ça, ça joue beaucoup sur le quatrième membre qui est la boite à rythme. Elle est hyper importante sur scène.
François : On a vraiment pris le parti de ne pas sonner comme le disque. Ne pas rechercher ce son. Au contraire, trouver le son du live. On pense que c’est plus intéressant de créer un truc. La chanson, ce n’est pas le son du disque. La chanson est ailleurs.
Samuel: Ce qui fait que les morceaux ont une portée beaucoup plus brute sur scène. Il y a une boite à rythme avec parfois un son un peu brutal. Ce qui fait passer le propos parfois de manière plus marquée.
LFB : Ça tient aussi beaucoup à votre symbiose. Ça aide. Même si DITTER est jeune, le fait est que vous jouez ensemble depuis très longtemps. Vous vous connaissez et vous savez comment les uns et les autres fonctionnent.
Rosa : Ouais.
Samuel: C’est vrai. On se connaît bien. On se sent bien sur scène tous les trois.
LFB : Et ça se sent. Il y a malgré doute ce plaisir simple qui, du coup, se transmet sur scène beaucoup plus au public.
Samuel: On se fait très confiance sur scène et ça aide. Aucune panique par rapport à ça avant de monter sur scène. C’est une force aussi. On arrive serein, béton.
François : Il y a toujours un système d’urgence s’il y a un problème.
Samuel : C’est assez plaisant.
LFB : L’accentuation du côté punk sur scène, s’il y en a un qui se casse la gueule, l’autre peut rattraper. Et vous pouvez vous faire assez confiance pour être libres sur scène.
François : Complètement. Je trouve qu’en live, on subit encore un petit peu la TR. On n’est pas totalement libre. Elle oblige quand même un peu d’attention.
Rosa : Il faut la chouchouter.
François : C’est ça qui fait la force du truc aussi.
Samuel: C’est un élément qui est très limité et parfois on arrive à trouver les limites.
François : Voilà, c’est un truc qui est extrêmement limité et c’est ça aussi qui fait la couleur du projet en live. Ça vient d’un truc très limité à la base pour l’utilisation de la TR. Personne ne l’utilise comme ça.
LFB : Je trouve ça hyper intéressant. Tu disruptes un peu le truc, on pourrait vous dire qu’il faudrait prendre un batteur ou un truc comme ça mais je trouve que d’être limité dans les moyens sur scène, d’avoir une basse, une guitare et cette machine, ça permet aussi d’amener le truc plus loin.
François : Ouais carrément. Les limites, ça a toujours été hyper fertile je trouve pour les projets.
LFB : Je vais revenir sur les visuels. Ce que je trouve intéressant, c’est que vous êtes allés chercher un moyen de faire vivre tous les morceaux de l’EP visuellement, ou presque. Il y avait quand même une volonté de proposer un univers visuel à chaque morceau. Je me demandais si c’était important pour vous ?
Rosa : Je crois qu’on appelle ça du workaolisme chez moi. Important d’avoir des choses différentes… Comme la musique est faite, à chaque fois tout part de l’histoire qu’on veut raconter, du coup on va chercher à faire la musique d’une certaine façon et les visuels aussi au final. Les clips qu’on a faits, on n’a pas gardé la même ligne directrice à chaque fois parce qu’il y avait des histoires différentes à raconter et aussi, parce qu’on voulait travailler avec des personnes différentes. Après, vu que la constante reste nous trois…
LFB : Le clip Pac-man, je le trouve incroyable. Il colle tellement bien au morceau.
Rosa : C’est Manon ça.
LFB : C’est un truc assez inattendu et finalement, ça a énormément de sens.
François : Ça vient aussi d’un truc de pression. Il faut sortir la musique avec un visuel. On l’a un peu subi ce truc. Il faut défendre la musique avec un clip, et ça n’a pas toujours été facile en vrai. Rosa s’est donnée énormément, déjà pour le clip de Follow No One. Tu y as laissé un peu du sang dessus.
Rosa : Je n’avais pas du tout les bons outils.
François : Du coup, ça vient souvent d’une idée. On se dit qu’on va trouver une idée simple, une bonne idée qui va bien imager le propos. Souvent, même une idée simple, ça prend beaucoup d’énergie, beaucoup de temps. Mais c’est vrai qu’on a trouvé la force de le faire à chaque fois.
Rosa : Oui et il y a Manon après qui est arrivée. Pour le coup, à chaque fois, elle a le propos hyper juste. Elle voit ce que tu n’aurais jamais pensé faire.
LFB : C’est ce qu’on disait tout à l’heure, l’importance d’avoir un entourage qui comprend le projet.
Rosa : Ouais, et qui n’a pas peur d’amener sa patte aussi. Qui n’a pas peur de prendre des risques et de faire des trucs un peu plus fous.
LFB : Il y a cette idée de confiance.
Samuel : On a un entourage de confiance ouais.
François : Pour le coup, on a de la chance. On est hyper bien entourés.
Rosa : Que ça soit avec Simon, Manon ou Philippine.
François : Marge aussi.
Samuel : C’est pour ça que ça va vite quand on a des belles personnes qui nous accompagnent.
LFB : Je vais reprendre un mot que tu as dit, c’est le mot pression. Vous êtes un groupe jeune et vous êtes hyper présents sur les réseaux sociaux. Est-ce que vous ne vous dite pas parfois que c’est trop de devoir occuper le terrain à ce point-là pour pouvoir faire parler de votre musique.
Rosa : On est hyper présents, on est sur Instagram.
LFB : Oui, mais vous êtes obligés d’incarner votre musique en tant que personnes pour que les gens s’y intéressent. Vous montrer pour être écoutés. Ce qui est un peu particulier.
Rosa : Oui c’est sûr, mais maintenant, ce sont un peu ces règles-là qu’on essaie de détourner à notre sauce. Enfin, de le faire d’une façon à ce que ça soit un kiffe aussi. C’est pour ça que c’est F qui le fait (rires).
François : C’est vrai que je suis chiant avec ça mais c’est aussi un truc qui est source de beaucoup de discussions, réflexions. Ça prend beaucoup de place mine de rien. Souvent, on est un peu frustrés que ça prenne autant de place par rapport à la musique.
Samuel : C’est une pression parce que le système est comme ça. Tu ne peux pas trop faire autrement aujourd’hui. Comme tu le dis, pour faire écouter notre musique, il faut qu’on voie nos têtes, il faut qu’on fasse quelque chose d’extra-musical à chaque fois.
Rosa : Ouais, mais ce n’est pas obligé. Il y a des groupes qui prennent un parti différent.
LFB : Parce qu’ils sont installés.
Samuel : Moi, les groupes émergents, je n’en connais pas qui ne font pas ça.
François : Mais en même temps, c’est un outil fantastique aussi.
Samuel : Il faut essayer de se marrer avec ça.
LFB : C’est un outil fantastique quand tu l’utilises correctement. On parle de pression mais tu as des gens qui vont être obsédés par le nombre de likes, aller voir en permanence si tu as de la portée.
François : Même nous, on le vit en vrai. On regarde les likes. Me, Money et Politics, c’est aussi ça. On a un truc d’égo aussi, on est satisfaits quand ça marche bien. Quand ça ne marche pas, il faut montrer plus nos têtes. En vrai, on le subit.
Rosa : Pour l’instant, ce n’est pas aux dépens de la musique, donc ça va.
François : On essaie de faire un truc qui nous ressemble. Je pense que dans DITTER, c’est assez un terrain de jeu. On est encore en recherche, on n’a pas encore trouvé pour le moment. Même dans la musique en vrai. Il faut trouver un truc qui nous ressemble.
LFB : Ne pas se trahir. Garder la naïveté. Rester frais.
Samuel: C’est le plus dur.
LFB : On est en début d’année, l’EP vient de sortir. C’est quoi le futur ? Plein de dates ?
Rosa : Plein de dates.
Samuel: Une petite trentaine de dates prévues, jusqu’à décembre. On a un calendrier bien chargé. C’est assez fou.
Rosa : C’est vraiment trop cool.
Samuel: On a sûrement d’autres dates qui vont tomber aussi. On bosse sur d’autres morceaux, évidemment.
François : On va voir comment vit cet EP. Nous, de base, on arrive encore à faire de la musique par plaisir. Il y a des morceaux qui sortent régulièrement. Enfin, des morceaux qu’on fait régulièrement. Je trouve qu’on a réussit à garder cette fraicheur dans la manière dont on fait de la musique. Du coup, on verra ce qu’on en fait après, sous quelle forme ce sera.
LFB : Est-ce que vous avez des coups de cœur récents ?
DH2 : En film, le règne animal. Gros, gros coup de cœur. Je pense que ça a fait l’unanimité. C’est l’un des films de l’année, français par ailleurs. C’est ce qui m’a le plus marqué.
F : Moi, en ce moment, j’écoute en boucle Astral Bakers. Je trouve que c’est hyper bien.
Rosa : Shelf Lives. Je kiffe bien, bien, bien.
Samuel: Il y a Viagra boys que j’ai découvert il n’y a pas longtemps. C’est assez cool.
Rosa : Et en groupe émergent qu’on connaît ?
François : J’adore A.A. SARL. Je trouve que c’est hyper bien ce qu’il fait.
LFB : Vous pouvez dire d’écouter Par.Sek aussi.
Samuel: Ça va de soi, mais oui.
François : C’est la meilleure plume de la scène émergente.
Samuel : Ouais, c’est magique.