Le Schema irreproductible de Corde

Alors que les lillois de Corde célébraient l’arrivée de leur deuxième album en avril dernier au Petit Bain, nous nous devions de vous faire un retour sur l’opus : Schéma paru le 29 mars dernier chez Vailloline. On ne vous a jamais parlé d’eux par ici, autant découvrir avec nous ce deuxième objet sonore aux 10 pistes comme si c’était le premier. Une expérience qui se promet singulière.  

Couverture de l'album Schema de Corde

Est-ce que démarrer un album avec des murmures c’est nous promettre des belles choses ? Chez Corde, la réponse est toute trouvée. C’est oui. Murmuration est un titre qui ouvre l’album avec un violon qui nous chuchote ses plus belles mélopées aériennes. Un morceau qui annonce une multitude de couleurs pour le moins vives. Les percussions nous invitent dans une course à pleine vitesse à travers des champs fleuris. Le ton est donné en 3 minutes 45.

En deuxième lieu, on pourrait croire que ce morceau s’inscrit dans une mouvance folklorique mais l’électro lui confère une couleur résolument plus moderne. Cinématographique, Gent invite à naviguer dans un univers futuriste qui serait conçu sur la base de spirales lasers infinies.

Cela étant dit, The Architect humanise la musique avec ces semblants de bruits de pas. L’électro est légèrement mise de côté pour mieux reprendre à mi-parcours. Un nouveau paysage plus urbain s’offre à nous. La boucle de piano, terrible. Un morceau moins enjoué, mélancolique mais qui ne virera pas dans le tragique. Il invite à prendre de la hauteur.

Les fans du thème culte de la bande originale de Requiem for a dream pourront être saisis d’un frisson. Murderer ensorcelle l’ambiance avec cette boucle au violon, qui fait tressaillir mais avec plaisir. Place à la surprise à mi-parcours ! Les percussions viennent nous sortir de la zone presque de confort qui s’était établie. Vous voilà traqués par la batterie.

Vicious men nous invite à voir le bitume. On a cette image nocturne de la ville, débarquement d’un gang sur un parking. Allez savoir comment vous les visualiserez aussi ces gars prêts à en découdre. Ambiance énigmatique et très urbaine au rendez-vous.

Sur Misanthropia, le violon est toujours bien présent mais cette fois-ci l’électro est dominante au point de se croire dans un titre synthwave. Avec Corde peut-être sommes-nous en train d’assister à la naissance d’une violinwave ? On vous remet ici le clip complètement dingue.

Avec The Mole, Corde retrouve l’aspect cinématographique de sa sœur Gent. Le morceau offre une composition riche. Les émotions se voient démultipliées. Vous pensiez avoir le droit à un moment de répit ? Passez votre tour. Vous avancerez, tâtonnerez l’espace pour espérer vous repérez mais non, on va vous recommander de justement profiter de ce moment de perdition pour mieux vous cerner.

A la différence de The Architect qui s’avérait mélancolique, The Writer touche le tragique. S’il y avait jusqu’ici des couleurs vives, elles perdent de leur vivacité pour s’obscurcir. Le morceau n’en est pas moins captivant.

Course mélodieuse entre le piano et le violon, une relation sans réelle rivalité, comme deux enfants qui s’élanceraient sur une étendue immense, Feedback apaise les tensions intérieures.

En guise de conclusion, Corde signe The Old Guy who played Violin. Le morceau navigue dans des eaux troubles qui laissent place à une forêt aux arbres immenses, âgés, aux troncs aux formes incroyables d’où la sortie est brutale.

Avec Schema, Corde pense un univers très cinématographique où l’humain réside dans un seul instrument pour le moins central : le violon. C’est lui qui porte toutes les variations émotionnelles de par sa grande palette de couleurs. Corde mise sur notre imaginaire, déploie des instrumentaux intenses, surprend par sa singularité qui allie un semblant de folklore traditionnel et électro. Une exploration sensorielle exceptionnelle qui irradie par sa beauté lumineuse.

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