Les clips de la semaine #227 – Partie 1

Le clip de l’année est arrivé et il nous vient tout droit de la côte Ouest des États-Unis et plus précisément de Compton ! Pour définitivement clôturer un clash qui fût très intense et médiatisé avec le rappeur canadien Drake, Kendrick Lamar a décidé de mettre en image le dernier morceau de cet affrontement : Not Like Us. Le titre qui occupe toujours les premières places des Billboard est unanimement décrit comme la dernière pièce d’une querelle qui aura vu le MC californien l’emporter haut la main sur son adversaire.

D’un ton détendu et presque cynique, ce dernier vient asséner un dernier coup, que l’on pourrait qualifier de coup de grâce au Certified Lover Boy. K-Dot en profite même pour nier certains faits avancés par Drake comme sa situation maritale ou encore la paternité de ses enfants. Le tout fait en mettant en scène Compton et ses habitants, chantant à l’unisson le refrain du morceau. Entre conclusion et véritable humiliation pour l’enfant de Toronto, il semble que ce clash, qui s’annonce déjà légendaire, ait officiellement prit fin, et son vainqueur ne fait désormais plus aucun doute.

Comme dirait les Québécois : pas le temps de niaiser. Alors qu’il vient tout juste de dévoiler la seconde partie de Love + Pop, Nick Rattigan, aka Current Joys, annonce déjà un nouvel album pour le mois d’octobre et en profite pour dévoiler par la même occasion la superbe California Rain.

Petit twist : cet album a été créé avant Love + Pop et mis de côté, car le musicien était effrayé par ses morceaux, dans lesquels ils traitent de manière directe de ses démons et de sa santé mentale.

Cela se ressent dans les paroles de California Rain, orfèvre de morceau indie rock à la composition aussi subtile qu’évidente et qui nous entraîne dans les tourments et les espoirs de Rattigan. Comme souvent avec le musicien, on ressent cette dualité constante entre la noirceur et une facette plus entraînante de sa musique. Petit plus : avec la vidéo, le morceau se prolonge à travers une plage instrumentale assez sublime qui transforme d’ailleurs la vidéo qu’il co-réalise avec Payton Newcomer en une envolée onirique presque mystique.

Auparavant, on se retrouve face à une vidéo au classicisme très référencé, mais porté par une superbe photographie et des plans assez beaux. On suit une jeune femme dans une promenade solitaire et qui laisse sa mélancolie disparaître à mesure qu’elle prend conscience du sublime qui l’entoure. Avec en bonus, un feu d’artifice et l’apparition d’un mystérieux joueur de violon.

East My Love est attendu pour le 11 octobre prochain.

Jusqu’à présent, lorsqu’on pensait à Wildfire, c’est la collaboration de SBTRKT et Little Dragon qui nous venait en tête. Cette semaine, le morceau a vu débarquer un concurrent de taille avec le nouveau morceau de san carol.

L’angevin continue de dévoiler touche après touche l’arrivée prochaine de son nouvel album et ne cesse de nous éblouir à chaque single. Vous l’aurez compris, wildfire ne fait pas exception avec sa manière de traiter la voix comme un élément mélodique d’ensemble, son atmosphère à la fois apaisante et chargée d’une petite tension qui nous pique la nuque et cette façon subtile de faire monter l’émotion pour l’amener à un palier duquel elle ne redescendra jamais, le titre est un nouvel exemple du talent mélodiste infini de san carol.

Pour l’accompagner, c’est une autre œuvre d’art qui nous est proposé puisque c’est à nouveauIvan-Vassili Chamaillard qui s’occupe de réaliser la vidéo. Entre peinture et réarrangement visuel, l’artiste nous propose une vision éthérée et poétique du morceau de san carol de telle manière que l’image nous questionne tout autant que la musique.

Du tout bon en attendant l’arrivée de l’album prévu pour septembre.

Le 6 septembre prochain, Toro y Moi dévoilera son nouvel album, Hole Erth.

L’américain continue de le dévoiler et fait équipe cette semaine avec KevinAbstract & Lev pour nous offrir Heaven.

On ne connaît pas la musique qui se joue au paradis, mais on peut dire que ce nouveau titre de Toro y Moi a un petit goût de beauté qui ne ferait pas tache au ciel. On se laisse ainsi embarquer par la beauté simple et fascinante du morceau, que ce soit dans la composition ou dans le traitement des voix. Un moment de douceur apaisante qui cache cependant quelques larmes ici et là dans ses paroles.

Pour l’accompagner India Sleem laisse aussi pointer le soleil et alterne entre ride à vélo avec Toro y Moi et une vision assez pure et simple d’une amitié enfantine. À l’image ressort ce sentiment de simplicité qui émane du morceau, comme si tout s’évanouissait dans la tendresse et la poésie de moments simples qu’on prend pour acquis mais dont on finit par comprendre la préciosité à mesure que le temps passe.

Les brit boys de Silver Lines s’étaient lancés dans une tournée européenne avant même de nous annoncer la bonne nouvelle à venir pour la rentrée ; la sortie d’un deuxième EP intitulé …And The Lord Don’t Think I Can Handle It. Un clip que leur signe Small songs en noir et blanc dans une esthétique très graineuse, tourné lors de leur passage parisien au Supersonic. Jouant sur les ralentis et les contrastes, Tame explore la féminité dans un environnement patriarcal.

Une intro bien trempée, une rythmique efficace les Silver Lines n’ont pas fini de nous cueillir avec son rock captivant. Les garçons savent jouer avec les variations de vitesse pour créer une atmosphère ambivalente. On adhère ! Pour les Parisiens, le rendez-vous est fixé au 27 septembre à la Boule Noire.

Après nous avoir partagé un grand moment de poésie à base de meubles flottants, cette fois-ci, le duo Vimala Pons et Nhu Xuan Hua nous invite à découvrir Kate. Leur nouvelle protagoniste porte un chapeau aux fragments de machine à laver Miele explosée. En un peu plus de 3 minutes, une nouvelle ambiance bizarroïde s’installe.

Kate c’est avant tout Kate Winslet dans Titanic, qui flotte entre les débris. Livrée à elle-même, une nouvelle fois, désespérée, elle s’estime « lueur paresseuse ». La poésie est toujours au rendez-vous, un peu plus spatiale cette fois-ci.

Déjà décrit comme le bijou de leur premier album Gathered Together lors de notre chronique, What You Lovedbénéficie désormais de son clip vidéo. Aux manettes de la réalisation, le chanteur de la bande alias Romain. Il s’est emparé de sa Go Pro lors de ses trajets effectués à pied ou à la pédale lors de la tournée du groupe, en soirées ou même en Bretagne chez son grand-père. Une idée maligne qui retranscrit finalement le mood de Pop Crimes au quotidien : évasif, amical et noctambule. Les âmes vagabondes se sentiront agréablement apaisées et fascinées par le réconfort que procure What You Loved. Surtout au moment de la rupture du rythme à la moitié du titre qui nous berce et laisse pensif.

On aura d’ailleurs le plaisir de retrouver le quatuor sur scène très vite le mardi 16 juillet au Point Éphémère ! 

Et oui, ils sont déjà de retour. De toute façon, ils sont toujours de retour ! Ils ne prennent jamais de congés hebdomadaires. Comment font-ils ? En plus, ils réalisent un clip stylé dans un aérodrome avec des habits de soldats pilotes. Comment font-ils pour avoir tant de contacts alors qu’ils bossent tout le temps enfermé dans leur studio ? OK, on peut dire qu’ils ont la classe.

Les Australiens fournissent ici un titre efficace, certes, mais qui ne réinvente pas le monde musical. Du hard rock 70s à la Led Zeppelin qui sent bon les poussières de sable aux abords de la route 66 ou encore cette putain de guerre au Vietnam ? C’est donc ça Le Risque? Car on y prend goût.