Deux ans après avoir entrepris son Odyssée, Hippocampe Fou est de retour avec un nouvel album intitulé « Présent« . Il évoque les questionnements que l’on se pose au moment de passer le cap de la quarantaine, lorsque l’on se sent devenir demi-vieux. Il explore avec la virtuosité et la sensibilité qu’on lui connaît le nouveau paysage qui s’ouvre à lui. Un paysage modelé par le plaisir que l’on ressent à partager des moments de joie en famille, mais également la peine que l’on éprouve lorsque la vie d’êtres qui nous sont chers se dissipe. Être dans le Présent. Prendre conscience du temps qui passe pour profiter de chaque instant. Et faire que ces instants restent éternels.
Un album teinté d’une mélancolie, souvent douce, parfois folle, mais toujours sereine. Son album Présent ne recèle pas de featurings affriolants. Non, vous ne le trouverez pas associé à la reine de la pop flamenco Rosalía comme en rêverait son manager ou sa maison de disque. Pour l’accompagner sur les chansons de son album, Hippocampe Fou a invité sa famille, sa femme Élodie et l’amour envers sa maman aujourd’hui disparue, Lily sa fille, qui le défit dans un battle aussi homérique et qu’intergénérationnel ; sa sœur Anaïs auprès de qui il recherche soutien et réconfort et son père Francisco pour ses pensées autour de l’éternité. Un album qui voit s’entrecroiser plages délirantes et autres plus solennelles. Où, comme Hippocampe Fou le suggère, un moment triste peut être interrompu par un éclat de rire.
Maître des formes et de l’émerveillement, à jamais inventif Hippocampe Fou nous a concocté une surprise afin de nous associer à la sortie de son album Présent. Une métaventure à vivre au travers de son téléphone qu’un hacker espiègle (ou une hackeuse malicieuse) a mis à votre disposition. Et ainsi, entre réalité (un peu) et fiction (beaucoup) entrez dans la vie du musicien et naviguez entre les titres de son album. Plus qu’un objet promotionnel, l’application – l’Hippocampephone – vous fera découvrir son album au travers d’un jeu de piste scénarisé.
Lorsque nous l’avons rencontré, non loin du Cirque d’Hiver, Hippocampe Fou venait d’égarer son téléphone. On vous rassure, La Face B n’a pas été le commanditaire de l’opération (on aurait bien aimé), mais s’associe en toute malice à son exécution.
Pour accéder à l’Hippocampephone, il suffit de suivre le lien
« Il est parti marcher avec ses ânes pendant trois jours et est revenu avec une idée de ouf »
La Face B : Tu nous avais déjà époustouflés avec ton spectacle de l’Odyssée d’Hippo. Là, tu vas encore plus loin avec une expérience immersive aux multiples rebondissements. Comment l’idée a germé ?
Hippocampe Fou : En croisant à La Rochelle (où j’habite maintenant) Laurent Mizrahi. Un vieil ami que j’ai connu au lycée. C’est avec lui que j’ai fait mes premiers films, nos premiers courts-métrages quand on était étudiants et aussi la web série Vidéo Rap en 2010. Je lui raconte que j’ai un nouvel album en préparation, qui tourne sur la famille, dont j’aimerais faire comme une sorte de minisérie qui illustrerait chacun des morceaux. Je lui envoie les maquettes.
Il les écoute et me dit : « Il y a quelque chose qui ressort de ma première écoute. Les morceaux me touchent énormément. Je me reconnais en eux. J’ai aussi quarante ans et des enfants. Donc, ça me parle. Ce qui ressort c’est qu’en fait, tu es un mec normal, tu es un mec moyen. Aujourd’hui, on est dans les extrêmes, très polarisés. Des gens sont mégas religieux, d’autres sont mégas exhibitionnistes en montrant leur vie privée. Et toi, tu es là à mener ta petite vie tranquille, pépère. Tu habites à La Rochelle, une ville moyenne, à taille humaine. Et cela te correspond. En fait, c’est une proposition que l’on ne voit pas dans le rap français. »
Il est parti marcher avec ses ânes pendant trois jours et est revenu avec une idée de ouf. Il me balance : « Tu as un album très intimiste. Qu’est-ce qu’il y a, aujourd’hui, de plus intime, de plus privé qu’un téléphone ? Tu perds ton téléphone et par je-ne-sais-quel subterfuge les gens vont pouvoir y accéder et découvrir ton album. Ça n’empêche que ton album va sortir sur les plateformes, que tu vas le défendre comme tu veux… Mais je pense qu’il y a quelque chose à faire avec cette idée-là ».
On n’avait pas de référence ni connaissance d’idées similaires. À partir de là je lui ai dit : « Vas-y, c’est vendu ».
J’adore explorer les trucs qui n’ont jamais été faits. Je pense aux gens qui ont été les pionniers du cinéma, comme Georges Méliès. Ils trouvent un outil, ils ne savent pas trop comment s’en servir, mais très vite, se l’approprient et racontent leurs propres histoires. Ils créent leurs propres langages. Là, c’était cette idée de reprendre ce que racontait l’album – avec des concepts de clips et déjà des idées de mises en scène – mais sous cet aspect « téléphone ». Le tout filmé à la verticale. C’est aujourd’hui le format le plus immersif. On est davantage sur son téléphone que sur son ordi. Moins dans la contemplation, plus dans la recherche d’une réaction vive et spontanée.
Comme c’est quelque chose où j’embarque ma famille, j’en parle à mes proches. J’ai la validation de ma femme qui appréhende, mais qui me dit avec une excitation tempérée par la peur de mal faire « Pourquoi pas ». Je la rassure sur le fait qu’il n’y aura pas besoin de jouer la comédie parce que l’on sera nous-mêmes. On va intégrer un peu de contenu, de vraies photos de famille, mais aussi des choses scénarisées, pour créer quelque chose qui s’apparenterait à un documentaire-fiction. Tout sera évidemment validé.
Dans l’application, les spectateurs se retrouvent face à une série de contenus, des photos, des vidéos, des messages sans savoir ce qui est authentique. Tout est basé sur la vraie vie. Les messages échangés avec ma fille sont des vrais messages que j’ai reçus, retranscrits, adaptés pour que cela rentre dans l’histoire. Des messages sur les temps d’écran, j’ai dans mon téléphone des pages et des pages de « temps, temps, temps, papa, papa, stp… ». C’est marrant et il y a des gens qui se reconnaîtront sûrement dedans. Les gens qui ont des ados et qui ont installé le contrôle parental vont savoir.
Ma fille, qui fait du théâtre depuis des années, était d’accord. En plus elle aimerait devenir actrice. Je ne sais pas si elle décidera de poursuivre ce chemin. Et si c’est le cas, je serai là pour la pousser et la motiver. Elle a été enthousiaste, donc OK pour elle.
Mon fils de neuf ans m’a dit : « Ouais, OK vas-y ». Il a neuf ans, je ne le force à ne rien faire. Et pour mon petit de trois ans et demi, je me dis que l’on ne pouvait pas montrer son visage. Je ne peux pas avoir sa signature et on ne peut pas décider à sa place. Je n’ai pas envie qu’il me dise plus tard : « Mais papa, tu m’as affiché quand j’étais petit… ».
Donc à partir du moment où on a établi le cadre, le cahier des charges, les garde-fous, on est sur un terrain qui, certes est souple et improvisé, mais dont on connaît les limites, à ne pas dépasser. Tout est orchestré, tout est pensé par mon pote Laurent Mizrahi et par moi-même. En écrivant le scénario, on se rend compte que, jusqu’à présent, je n’ai jamais montré le visage de mes enfants. Ma fille a treize ans. J’ai fait plein de photos avec elle, mais je n’avais jamais voulu montrer son visage. Pour moi, c’était important et j’étais gêné de voir des gens le faire pour alimenter leurs stories…
Hippocampe Fou : « On est à l’ère du voyeurisme virtuel »
État d’âme. Est-ce que je suis en train de jouer ce jeu-là ? Pourquoi je le fais ? Pour le buzz ? En réfléchissant et en essayant de justifier la démarche, je me suis dit qu’aujourd’hui on est tous un peu voyeurs. Sur nos téléphones, on scrute, on stalke. Souvent on suit des gens qui ont des vies un peu jet-set. Ça part dans des soirées à Hollywood ou ailleurs. Ça fait un peu rêver. On est là comme des petites souris à regarder par le trou de la serrure ce qu’ils veulent bien nous montrer.
Là, ce n’est pas le cas. Ce que l’on souhaite partager relève de la banalité et normalité de la vie. Ça, on ne le retrouve pas vraiment ou alors sous le prisme d’humoristes qui vont en rigoler. Une banalité qui va appeler autre chose : « Je me fous de ce gars qui fait ses courses en famille. Mais, comme ce même gars a un album caché dans le téléphone, que j’ai envie de l’écouter, je me laisse prendre au jeu ».
Au moment où l’on fait cette interview, l’application n’est pas sortie. J’ai juste dit que j’avais perdu mon téléphone. Les gens ne savent pas encore que l’album sera accessible sur le téléphone. On a essayé d’anticiper tout ce qu’on pourrait nous reprocher ou plutôt nous questionner. Cela fait partie du processus créatif. Quand tu écris ou tu filmes, il y a le prétexte, le plaisir de créer, mais le questionnement. Je suis peut-être trop cérébral. Toutes les questions morales, éthiques sont très importantes pour moi. Je ne peux pas faire les choses gratuitement. Donc, il faut que je justifie.
On est à l’ère du voyeurisme virtuel. Je vais attirer les gens dans mon univers en me servant de leur curiosité. Et une fois dedans, je les retiens avec des jeux de piste (dans l’application pour avancer, il faut débloquer des trucs). Et pour les plus persévérants, ceux qui vont aller au bout de l’aventure, on va les amener sur un côté plus émotionnel. L’idée, c’est qu’à la fin, ils ne se disent pas : « Ouais, trop bien. Je connais la tête des enfants d’Hippo ». Mais plutôt « Cette famille traverse les mêmes choses que moi ».
Hippocampe Fou : « Être dans le Présent, c’est ma quête absolue »
On est pareil. J’ai ce discours de tolérance, un peu idéaliste, où je dis que l’on est tous pareils, malgré nos différences, nos convictions politiques, que l’on soit pauvre ou riche. Les choses fondamentales, les échanges avec nos proches, le fait d’aimer les siens, d’être triste quand certains disparaissent… On partage tous cela. En plus on va tous mourir. Je me rappelle la phrase de Barry Lindon : « C’était sous le règne de George III que ces personnages ont vécu et se sont querellés. Bons ou méchants, beaux ou laids, riches ou pauvres, ils sont tous égaux à présent. »
Ce sont des réflexions qui te viennent en vieillissant lorsque tu prends conscience de la finitude de la vie et du fait qu’il faut en profiter. Tes enfants à la maison grandissent très vite.
Je suis assez nostalgique, mais cela ne m’empêche pas de combattre ce sentiment. C’est pour cela que cet album se nomme Présent. Être dans le Présent, c’est ma quête absolue. Quand tu es dans un endroit avec des gens et que personne ne t’a forcé à y être (style rendez-vous mondain ou autre), éclate-toi. Vis la vie à fond. Échange avec les gens. Partage. Nourris ta réflexion.
La Face B : Savoir prendre du recul et apprécier ce qu’il peut apporter à ton existence.
Hippocampe Fou : Avoir le recul pour se dire : « Je suis vivant ». D’autres, malheureusement, ne le sont plus et on ne peut rien y changer. Mais, là : « Je suis vivant ». Pour un temps fini. Cela peut s’arrêter demain. Vivons donc chaque jour comme le dernier. Comme dans la chanson Parce qu’on vient de loin de Corneille : « Alors on vit chaque jour comme le dernier ». Certains la considèrent comme étant de la « variète ». Moi, je la trouve magnifique. C’est un aphorisme, quelque chose que j’aurais envie de transmettre.
Je l’évoque de plus en plus dans les ateliers d’écriture que je mène. Je dis aux jeunes que c’est normal, un moment, de se sentir blasé, d’avoir l’impression que l’on ne peut rien changer, que la vie est nulle… Mais en réalité, vous allez grandir et être nostalgiques de cette période que vous vivez. Éclatez-vous et n’ayez pas peur d’être différent, d’être singulier, d’être vous-même. Et plus vite vous comprendrez cela, plus vite vous vous lâcherez et moins vous aurez des trucs refoulés. Soyez vous-même !
Il y a une sorte de pureté, de vérité chez les tout-petits. À la fin de la primaire, cela se perd. On commence à rentrer dans les cases. On fait comme on nous dit de faire et on finit par se rebeller. Mais cette candeur de dire ce qu’il pense sans craindre de blesser est touchante. Bien sûr, il faut lui apprendre la bienséance et la politesse. Mais quand ce sont des remarques pertinentes sur la vie… Souvent, les petits me scotchent. On retrouve ça chez Philippe Katerine. Le côté presque Art Brut. Ça me touche énormément parce que ce sont des choses que pourrait dire un gamin. Et c’est tellement vrai. Il y a une pureté.
Hippocampe Fou : « C’est en parlant avec le cœur que je vise celui des gens »
Les aspects poétiques, esthétiques me touchent. Mais, en vrai, ce qui me met à terre, ce sont des remarques comme peut avoir mon fils : « J’ai deux mamies. Mais j’en ai une qui est morte et on ne peut la plus voir ». « On ne peut plus la voir ». Étant adulte, on ne le dit plus. On dit simplement « Ma mère, ma belle-mère est décédée ». Cette simplicité, cette beauté dans l’expression, c’est quelque chose dont j’essaye de m’approcher dans l’écriture. Retrouver la spontanéité et la liberté.
Évidemment, je fais attention à tout ce que je dis. On est dans une époque où on remet en question plein de choses. Je n’ai pas envie de me servir du prétexte de liberté pour dire tout et n’importe quoi. Je réfléchis avant de dire. Mais si c’est fort, simple, même presque niais et que cela me touche, je le dis. Il n’est pas nécessaire d’avoir un doctorat en philosophie pour avoir des propos pertinents. Parfois on intellectualise trop et ainsi on sort du côté viscéral et des émotions. La musique permet de se reconnecter à ces émotions. Quand je fais des chansons, j’espère toucher les gens en plein cœur. C’est en parlant avec le cœur que je vise celui des gens.
La Face B : Ce qui est intéressant dans ton application c’est que tu aies mélangé réel et fiction. Cela rassure, car rapidement, une curiosité scénarisée prend le pas sur un voyeurisme potentiellement malaisant. On retrouve l’envie que tu avais sur L’Odyssée d’Hippo de briser le quatrième mur en nous emportant dans ton histoire. Là, tu le fais en faisant en sorte que l’auditeur ou le spectateur soit acteur de celle-ci.
Hippocampe Fou : C’est le côté interactif de l’application qui permet de suivre son jeu de piste. Il faut débloquer des trucs. Il faut « mériter » les contenus nouveaux. Ce n’est pas très compliqué, on a fait en sorte que ce soit facile. Mais… L’utilisateur – je ne sais pas comment nommer le spectateur/auditeur – est beaucoup moins passif que lorsqu’il écoute un album ou qu’il regarde un clip. Il a l’objet en main et il explore. L’idée était de faire découvrir un album en impliquant et valorisant l’utilisateur. Il est venu par curiosité. Et une fois dans l’histoire c’est : « Aide Hippo à sortir son album ! ».
Le concept est là, inscrit dans une stratégie plus globale qui part des réseaux sociaux jusqu’à la véritable sortie de l’album. L’idée est que les gens participent à l’aventure et fassent – d’une certaine façon – partie de ma famille le temps de l’application.
La Face B : Et même en l’ayant fini, on peut s’y référer de nouveau. Avoir envie de retourner sur tel élément qui nous donne la clé de lecture d’un morceau. Ce n’est pas juste une application conçue pour teaser la sortie de l’album, mais un support qui l’accompagne. Un livret 3.0.
Hippocampe Fou : Pour moi c’est bien plus qu’un objet promotionnel. On ne se serait pas autant pris la tête si ce n’était que pour de la promo, on aurait juste fait un truc du genre trois clips et l’album va sortir. On voulait plonger les gens dedans. J’étais intéressé par le côté foisonnant, sans forcément noyer ceux qui ont développé l’appli avec des milliers de contenus.
En vrai, on a viré beaucoup de choses par rapport à la première version de l’application. Il ne fallait pas non plus saoûler les utilisateurs. Hippo fait les courses. Hippo fait je-ne-sais-quoi… Allons quand même à l’essentiel, aux clips qui focalisent tout l’intérêt. Les gens sont là pour découvrir et écouter un album. Mais bien sûr, au niveau des messages, on était sans limite, si ce n’est celle de notre imagination. Le tout basé sur de vrais échanges. Même si à un moment j’ai préféré m’arrêter. Avec l’histoire du fan qui m’écrit, je pense que je suis allé au bout.
Hippocampe Fou : « Ça, c’est moi et mon souci de cohérences »
Notre histoire, on l’a justifié parce que je suis censé avoir changé de téléphone, début septembre, si tu regardes les dates… Il y a trois semaines de vie réunies dans un téléphone. Cela nous permettait de ne pas avoir des trucs du genre les vacances d’été, les vacances du Noël passé… Il fallait une date de départ. J’étais censé avoir acheté mon téléphone le 27 septembre et le perdre le 21 octobre. Un petit mois de vie avec tous les contenus qui peuvent y rentrer.
Maintenant, on ne peut pas tout maîtriser. Au moment où devait avoir lieu le week-end relaté dans l’application, la météo a failli nous rattraper avec des prévisions de grosses précipitations et d’inondations, au moment où je devais être sur la route. Je me prends la tête parce que je veux que ce soit le plus crédible possible. Mais, en fait, on s’en fout. Ce n’est qu’un film.
Mais je suis allé jusqu’à ce point où je me disais « Pourvu que la météo soit clémente, qu’il fasse beau et que l’on puisse croire qu’on est vraiment allés à la piscine… » Et puis à La Rochelle il y a eu des éclaircies. Je me dis, dans la région où on est censés être partis, il fait plutôt beau. Même si en vrai, on n’a pas précisé là où c’était. Ça aurait pu être la Côte d’Azur… Mais ça, c’est moi et mon souci de cohérences.
La Face B : La frontière entre la réalité et la fiction est fluctuante et c’est tant mieux.
Hippocampe Fou : Oui, mais j’aime bien que tout se tienne. Et, pour le coup, la météo, tu ne peux pas la contrôler. Mais pour le moment, l’histoire se tient. On est en train de régler les derniers bugs de l’application. Elle sort jeudi. J’anticipe. Je pense que certains vont être sur le cul : « Ouah, je n’avais pas vu venir le truc ! ». D’autres vont dire : « Ah ouais… Vieux coup de com. Le gars nous a arnaqués. Je préférais quand il était triste… ». C’est vrai que je les trahis un peu. Je mens, mais c’est pour la bonne cause. C’est pour qu’ils aient la surprise de cette forme de découverte. Et quoiqu’il arrive, l’album va sortir sur les plateformes. Ils pourront écouter à foison comme ils veulent.
Hippocampe Fou : « J’ai envie à chaque fois de surprendre les gens qui me suivent »
Pour moi l’application est une œuvre d’art à part entière. Elle est destinée -de fait – aux gens les plus « fidèles ». Les fans, même si je n’aime pas ce mot. Les gens qui me suivent depuis des années et qui seront contents de plonger dans mes histoires. Elle est destinée aussi aux plus curieux. Ceux qui vont se dire : « Mais comment ils ont fait le truc ? C’est quoi le mot de passe ? ».
Pour ceux qui n’ont pas le temps ou qui sont à des années-lumière de ces considérations de quadra… Ils zapperont, mais ce n’est pas grave. Je ne fais pas d’études de marché avant de me lancer. Je fais un truc qui me ressemble. Que ce soit un peu novateur et que cela puisse donner des idées. Imaginons que, dans deux ans, quelqu’un refait ça. On a oublié mon histoire. Je suis un artiste vieillissant dans mon coin. Quelqu’un de plus jeune avec le vent en poupe le refait et ça cartonne… Je serai dans mon coin à dire « M’en fous, je l’ai fait il y a deux ans. Alors, c’était peut-être beaucoup plus bricolé, car je n’avais pas les mêmes moyens. Ça n’a pas marché pareil. Mais… Je suis premier à l’avoir fait ».
C’était la même chose pour L’Odyssée d’Hippo. Oui, il y avait des défauts. Oui, c’était un peu bricolé. Et oui, ceci cela. Mais… J’étais trop heureux d’être le premier rappeur à faire un spectacle immersif avec ce type d’histoire. On avait quelque chose de très singulier. Et moi, j’ai envie à chaque fois de surprendre les gens qui me suivent. Raconter une histoire sans jamais me répéter.
La Face B : Qui dit storytelling, dit cinéma. Et il est toujours bien présent. La cabane perdue au fond des bois fait très décor de cinéma.
Hippocampe Fou : Oui, on a mis toutes nos réfs. Le Projet Blair Witch…
La Face B : Et ta liste de films…
Hippocampe Fou : C’était l’occasion de glisser quelques tops et clins d’œil. Évidemment. Le côté multimédia y a incité. « Génial, je vais pouvoir y balancer ma liste de films préférés [à ma sœur en message] ». Ce serait beaucoup plus compliqué de le faire autrement. Sur Instagram, personne ne va la lire… Là c’est dans l’histoire et je peux le faire. Et je me dis que, si les gens y retournent pour la consulter, c’est génial. Un endroit où chacun ira chercher la petite chose qui l’intéresse.
Et encore une fois, on ne sait pas comment les gens vont vivre l’expérience. Elle n’est pas forcément linéaire. Il y a une forme de chronologie que l’on a essayé de respecter, mais on ne sait pas si les gens vont d’abord cliquer sur les messages, les vidéos ou… Je pense à certaines choses, comme l’histoire du featuring avec Rosalia… Et tu peux te retrouver devant une vidéo sans savoir à quoi elle correspond si tu n’as pas lu avant les messages, les échanges.
« Souvent, ce que l’on veut c’est juste la reconnaissance et l’amour de nos proches »
Avec Laurent, on adore les films de Christopher Nolan, Memento, Inception, Interstellar où tu refais le puzzle dans ta tête et où tu ne comprends l’histoire qu’après coup. Je n’aime pas quand tout est prémâché, stabiloté. Là je trouve qu’il y a quelque chose qui est à la fois mystérieux, singulier sans être ésotérique, car, dans l’appli, les interactions ne sont pas trop complexes.
Et on s’est fait plaisir et rien que pour ça, ma femme m’a dit « Que cela marche ou pas, vous êtes allés au bout de votre idée. Et ça, je le respecte. Bravo ! ». À partir du moment où j’ai eu ce message, je me suis dit : « C’est boonnn ». Souvent, ce que l’on veut c’est juste la reconnaissance et l’amour de nos proches. Cette reconnaissance est parfois la quête d’un artiste qui a beau avoir des millions de followers, n’a pas les gens, qu’il aime, qui le réconfortent en lui disant « C’est bien ».
Moi, à partir du moment où j’ai ça, que cela marche ou non, peu m’importe. On a eu une idée. On est allé au bout. Et on a embarqué des gens. Les gens sont contents. C’est un projet. Dans toutes les villes du monde, les gens ont des projets, font des clips, vont ouvrir un resto, monter une start-up… Chacun a ses délires. Mais quand on y parvient, on en est fier et heureux. Après, cela, ne va pas me rendre plus heureux si cela marche. Je me dirais : « Cool, il y a plus de streams, je vais pouvoir faire des salles plus grandes ». Mais je ne fais pas ça pour ça. Je le fais pour créer des choses un peu singulières et qui me font marrer.
La Face B : Et tu suis un peu les réactions sur les réseaux sociaux ? Là on en est au démarrage avec l’annonce hier de la perte de ton téléphone.
Hippocampe Fou : Non, je suis ça de loin parce que je ne suis pas censé avoir mon tel. J’ai peur de liker un truc ou de regarder une story et alors mince : « Oh, il a regardé ma story. Il a potentiellement retrouvé son téléphone » Non, trop risqué. Je me tiens à distance. Et en même temps c’est tant mieux, car, si je vois des gens trop sceptiques (j’ai de temps en temps quelques messages de haine, mais c’est léger) ça risque de me déstabiliser et me sortir du truc. Finalement ça me fait une petite cure de réseaux sociaux. C’est plutôt bien. J’espère juste qu’il n’y aura pas de bug de dernière minute. C’est seulement à partir du moment où je vais annoncer que l’album sort vraiment que je vais reprendre la main sur les réseaux. Ça va être un plaisir de lire tous les messages.
« Mon public, c’est la famille (du moment que tu n’as pas le cousin barjot qui vient tripoter…) »
Et puis, je vais bientôt retrouver les gens sur scène. La tournée commence peu de temps après. Tu prépares, tu prépares et ensuite ça va à mille à l’heure. Tu te retrouves à Noël, tu as fini la première partie de ta tournée « Wahou, c’est passé vite ». C’est intense, et quand on travaille sur un projet musical c’est aussi pour qu’il vive sur scène. La tournée en est la concrétisation. Tu rencontres en chair et en os les gens qui t’ont envoyé des commentaires. L’amour virtuel, je prends. Mais l’idée est d’ensuite créer plus de proximité. Non pas pour que les gens viennent dans mon jardin me dire : « Hippo, on t’aime ! ». J’ai mes limites. Mais créer un sentiment de proximité est quelque chose que je cherche sur scène. Je n’ai pas peur de mon public.
Mon public, c’est la famille (du moment que tu n’as pas le cousin barjot qui vient tripoter…). On est ensemble. Jusqu’ici j’ai eu la chance d’avoir un public bienveillant. Et c’est pour cela que je n’ai pas spécialement envie de casser le plafond de verre et de me retrouver dans la grande cour des gens qui ont des fans hardcores. Ça ne m’intéresse pas.
La Face B : À propos de famille, dans ton album, au-delà de la crise de la quarantaine, tu as une volonté de toujours créer des liens intergénérationnels. Que ce soit avec ton père qui intervient dans L’éternité, avec ta femme dans Écho (et ta sœur dans On a beau dire et Respire) ou avec ta fille dans Tapalaref.
Hippocampe Fou : Il y avait ce délire de réunion familiale qui fait que c’est forcément intergénérationnel. Que ce soit pour Noël ou d’autres occasions, on se retrouve avec chacun nos propres vies, notre vision du monde (selon l’âge que l’on a). L’idée d’avoir à la fois mon père qui est un peu le « vieux sage colombien » qui parle et dont j’ai toujours bu les paroles. Même si parfois il parle un peu trop, j’adore l’écouter. Je lui ai fait un petit clin d’œil dans cet album. J’avais déjà mis sa guitare, sa musique dans d’autres morceaux. Là, on va l’entendre parler. Ça me fait plaisir.
Hippocampe Fou : « On a les mêmes rêves, on a les mêmes valeurs, mais t’as pas la réf’ »
Et à l’opposé, pour ma fille c’était vraiment ce truc de me dire qu’à un moment, elle va forcément me voir comme un vieux ringard. Donc j’essaye d’anticiper et de faire qu’en suivant notre battle, les gens de mon âge – qui ont des ados – se reconnaissent. Et même si c’est du battle, j’aime bien qu’il se conclut en happy ending. Cela finit par : « On a la même langue, mais pas le même jargon, pas les mêmes gestes / On a les mêmes rêves, on a les mêmes valeurs, mais t’as pas la réf’ ».
Pour moi, je vois ça comme Le temps ne fait rien à l’affaire de Brassens « Quand on est con, on est con ». Les jeunes se disent que les vieux sont cons. Les vieux se disent que les jeunes sont cons. Mais ce n’est pas ça le problème. En vérité, c’est de ne pas avoir les mêmes références culturelles qui font que tu passes pour un boomer. C’est ce qui fait que, de ton ado, tu vas dire : « Vaaas-y… ».
Il va te dire : « Génial, j’ai découvert ça » et toi : « Mais tu sais d’où vient le sample ? Viens, je te fais écouter le morceau original ». « C’est nul… mais tu connais tel gars sur twitch ? Telle streameuse ? ». Et là, tu te rends compte que, toi aussi, tu es largué. Pourtant, tu as élevé cet enfant. Il partage les mêmes valeurs. Mais il y a ce truc « On n’a pas les mêmes réf’ ».
C’est pour cela que ce n’est pas que générationnel. Cela relève plutôt du fait sociétal. Des gens qui vivent dans un milieu aisé élitiste, d’autres avec des références plus populaires ou qui leur sont propres, car issues de l’immigration. Parfois, et heureusement le melting pot opère. C’est ce qui est beau en France. Mais il y a quelques fois ce truc de sphères qui fait que cela ne peut pas matcher. Pas la même religion, pas le même truc. En fait, tout ça n’est qu’une histoire de références. Chacun a ses croyances, chacun a ses kiffs… Mais on ressent tous de la même façon les coups de foudre, une tristesse infinie quand on perd un proche ou la joie – impossible à retranscrire – d’avoir un enfant. Tout le monde vit ces émotions, peu importe qui tu es.
Hippocampe Fou : « Trouver ce qui nous rassemble plutôt que d’exacerber nos différences »
Pour moi, ce que je cherche c’est réunir, rassembler en allant chercher ce qui fait de nous des êtres humains. Ou même au-delà des êtres vivants. Dans Respire, c’est ça. Tous les êtres vivants respirent à leur façon. Il y en a qui prennent du dioxyde de carbone, les végétaux, et nous on prend du dioxygène. C’est comme ça. On respire. On a besoin d’eau. J’en avais parlé dans L’Odyssée d’Hippo. Pour moi c’est trouver ce qui nous rassemble plutôt que d’exacerber nos différences et de créer des tensions, des conflits. Je veux rassembler.
La Face B : C’est une des valeurs de la culture, et de la musique en particulier, que de casser les carcans sociétaux.
Hippocampe Fou : Le côté populaire, qui parfois est péjoratif dans la bouche de certains, signifie chercher à faire plaisir à tout le monde. Pour s’approcher de ça, il y a ce truc de : « Trouver les mots qui nous réunissent ». Trouver les émotions qui nous réunissent et aller sur ce terrain. Comment y aller ? En se basant sur ce que l’on ressent nous-mêmes. C’est ce que l’on trouve sur cet album. Il ne contient que mes ressentis. La phrase est vraie, sincère. Et la manière dont je la prononce, la mélodie que l’on a trouvée pour la porter constitue ma proposition. Ça ne touchera peut-être pas tout le monde, mais je suis persuadé qu’il y a des choses qui feront mouche.
C’est ce qui me pousse à écrire. Je vais pouvoir extérioriser ça et être au moins entendu par quelques oreilles. Certains vont partager cette émotion. On se sent moins seuls. Dans Respire je dis : « On est seul, mais on respire ». Être seul avec nos propres pensées. On est seul à savoir vraiment ce que l’on pense, même si parfois on ne saisit pas tout ce que l’on pense. Les gens ne sont pas dans nos têtes. Même ceux qui vivent sous le même toit. Mais on respire. On ne pourra jamais savoir tout ce que nos êtres aimés pensent. On ne pourra jamais exprimer complètement ses pensées. Mais on est vivant, on respire. On peut vivre des choses ensemble. Et même si on ne sait pas tout de l’autre, ce n’est pas grave. On peut partager des moments et se créer des souvenirs tous ensemble.
La Face B : Des choses plus solennelles peuvent se cacher derrière un trait d’humour, de légèreté. C’est quelque chose qui t’est propre.
Hippocampe Fou : Je le fais dans chaque album. Peut-être que celui-là est plus mélancolique que d’habitude. Normal parce qu’il y a une histoire derrière. Le deuil en est le fil rouge. Mais tu peux être en deuil et te taper des barres en famille ou avec tes copains. Taper un délire, regarder un film comique. Tout ça n’est pas incompatible. Ce n’est pas parce que tu es en deuil qu’il faut que ton album soit gris et triste du début à la fin. Ce n’est pas à l’image de la vie. Sauf si tu souffres de dépression post-traumatique. Je pense que l’on est multiple, car nos émotions varient tout le temps.
Dans chaque projet, j’ai besoin d’avoir des morceaux solennels, mélancoliques et des trucs où c’est du délire. Le DJ PS, ce n’est que du délire. Tu ne pas y prendre une leçon de vie, mais cela me permet de remettre le doigt sur un truc. Un peu comme pour La thune de ma femme, « J’n’aurais pas cette vie-là sans la thune de ma femme ». Là c’est le permis de ma femme. DJ PS c’est pour dire, je suis le passager et, en vrai, je ne sais pas trop me servir du GPS. C’est mon côté autodérision. Je me reconnais dans ce morceau et ça m’a permis d’écrire une chanson plus légère, parmi d’autres plus graves.
La Face B : Les morceaux sont variés, mais se tiennent entre eux.
Hippocampe Fou : C’est peut-être aussi le fait d’avoir travaillé avec Dimitri Happert qui est le compositeur de la plupart des morceaux. Il a veillé à une cohérence musicale. Et comme il y avait cette histoire d’appli et de scénario, ça se tient. Musicalement, il y a des trucs variés, mais tout peut rentrer. Dans ces morceaux, il y en a un que j’aime particulièrement. C’est J’ai fini le taf, le deuxième morceau que l’on a publié. Je l’ai attaqué comme un morceau que j’aurais pu écrire en 2013 avec plein d’images farfelues. D’ailleurs le clip est très surréaliste. Et petit à petit, cela part dans un truc plus introspectif, plus mélancolique. En se demandant si finalement, lorsque l’on dispose de temps libres, est-ce qu’il ne vaut pas mieux rentrer chez soi pour profiter de ses enfants, appeler son père, voir sa sœur, aller au cimetière se recueillir.
Je suis heureux d’avoir pu faire cette jonction entre l’Hippocampe Fou délirant et l’autre plus sérieux, au sein même d’un morceau. Rapprocher les deux facettes. Et c’est quelque chose que je n’avais pas encore réussi à faire. Je ne vais pas dire que c’est mon morceau préféré, parce que je les aime tous. En particulier celui où ma femme chante, celui avec ma fille, celui avec ma sœur…
Dans J’ai fini le taf, il y a un côté digressif où tu pars d’une idée et tu laisses libre cours à ton imagination. Cela t’amène dans un truc où… C’est comme quand tu fumes un peu. Tu tires deux-trois lattes sur un stiff. Tu commences à tripper, au début tu es là « Ha ha ha… » puis « Han han han… ». Tu commences à refaire le bilan, à penser à ta vie. En vieillissant, c’est de plus en plus vrai. On finit toujours par être rattrapé par ses responsabilités, par ses moments douloureux.
Hippocampe Fou : « C’est comme cela que je vois mon album. Un album de famille réconfortant »
C’est ce que je dis aussi dans Un peu de magie : « J’ai l’air plus mature, mais sous mon armure – Se dresse un vieil enfant assoiffé d’aventures -À qui tout semble doux-amer, clair-obscur ». Un moment joyeux ne l’est jamais complètement parce qu’il y a des préoccupations et une tristesse latente. A contrario, un moment triste peut aussi être cassé par un éclat de rire. Ce n’est pas tout blanc, tout noir. Les choses se mélangent. J’avais trouvé pour ça magnifique le film Vice-versa de Pixar. Il y a un truc bicolore où un souvenir devient à la fois joyeux et triste. C’est une des plus belles images pour symboliser la nostalgie. C’est comme cela que je vois mon album. Un album de famille réconfortant. C’est-à-dire, que tu l’ouvres comme tu le ferais avec un album de famille.
La Face B : Un marqueur temporel que tu pourras compulser dans un an, dans dix ans.
Hippocampe Fou : Évidemment, à chaque fois, je le fais pour ça. Comme un photographe qui prend des clichés de ses enfants. Après, tu les vois grandir. Là, ça passe par le son et la vidéo. L’album de famille, tu es chez quelqu’un – chez nos parents ou chez nous même – on ouvre l’album et on a autant envie de pleurer que de rire. Et les souvenirs sont mélangés et les émotions partagées. On sait juste que, quand on le referme, cela nous a fait du bien. Cela nous a ramené à des moments qui n’existent plus, mais dont les souvenirs resteront éternels en étant transmis à nos enfants. C’est l’éternité dont parle mon père. Cette transmission à travers les enfants. Je suis d’accord avec lui sur cette vision de l’éternité. Comment continuer d’exister à travers ceux qui restent.
La Face B : C’est une belle image. Et que pourrait-on te souhaiter ?
Hippocampe Fou : J’aimerais que mes enfants soient fiers d’eux-mêmes. Même pas de moi. Je pense qu’ils le sont déjà. J’aimerais que, pour ma femme, mes enfants, ma sœur, cela leur donne encore plus de force et de confiance. J’espère que ce sera quelque chose qu’ils et elles prendront plaisir à réécouter dans quelques années. Cela sera toujours douloureux parce qu’il y des morceaux forcément tristes. Mais pour moi, cet album a été comme un journal intime. Tu couches tes pensées sur le papier, tu partages tes émotions. Finalement tu y retournes quelques années après : « Wahou, je revois ».
La Face B : C’est également quelque chose que vous avez fait ensemble. C’est important.
Hippocampe Fou : Oui, c’est ce que je disais dans la présentation de l’album. Comme un photographe qui essaye de capturer l’instant, j’ai essayé de le faire avec un micro en actionnant le bouton « rec », en capturant la voix de mes enfants, ce jour-là, dans cette salle-là, avec cette énergie-là. Mon fils n’est pas dans l’album, mais on l’entend dans l’appli. Il n’a pas encore mué, mais ça va changer. Mon petit a encore une voix de petit Gizmo, c’est trop mignon. Dans deux ou trois ans, ce sera terminé.
« Venez au Trianon le 14 mars ! »
Je suis très heureux et très fier de ce projet et j’espère aussi que des personnes s’y retrouveront. Qu’ensemble on pourra faire de grandes communions. Notamment au Trianon. « Venez au Trianon le 14 mars ! ». C’est mon petit instant promo. Franchement, quand je fais de belles salles comme celle-là, j’ai toujours envie que ce soit mémorable. Plus il y aura de monde, plus ce sera excitant.
Le côté promo, il faut remplir, il faut faire des posts… On l’a abordé dans l’appli au travers d’une intrigue parallèle. C’est fatigant et stressant de devoir se démener pour avoir plus de streams, plus de vues, plus de places vendues. J’aimerais pouvoir remplir une salle comme le Trianon juste avec la musique et les clips. Ce serait génial. Mais bon, je ferai la promo qu’il faut pour que ce soit plein et que l’on s’éclate. Du coup, j’en profite parce que je suis là aussi pour ça : « Le 14 mars au Trianon, venez nombreux. Ça va être incroyable ! Mémorable ! Et très émouvant ! »
Hippocampe Fou sera sur scène le 8 novembre à Lille, le 9 à La Rochelle, le 22 à Paris (La Boule Noire), le 27 à Nantes, le 28 à Rennes, le 29 à Bordeaux, le 5 décembre à Montpellier, le 6 à Marseille, le 7 à Romans-sur-Isère, le 20 à Strasbourg, sans oublier le 14 mars 2025 au Trianon à Paris.
D’autres dates viendront compléter les premières.