Jake Bugg : “J’ai voulu écrire des chansons sur les gens, à travers leurs yeux”

Quelques heures avant d’enflammer la scène du Trabendo, Jake Bugg a pris le temps de nous parler de son dernier album. A Modern Day Distraction marque un retour aux sources pour le rockeur anglais qui, du haut de ses trente ans, a déjà douze ans de carrière et six albums à son actif. Il est revenu sur ses inspirations – de Don McLean à Jean-Michel Jarre, en passant par le Flamenco. Il s’est aussi confié sur son plaisir inaltérable de chanter les tubes de ses premiers albums avec son public – et on peut dire que, depuis la fosse du Trabendo, le plaisir était partagé.

Crédits : Gabrielle Ravet

VERSION FRANÇAISE (ENGLISH VERSION BELOW)

La Face B : Salut Jake, ravie de te rencontrer. Félicitations pour ton dernier album, A Modern Day Distraction. J’ai eu beaucoup de plaisir à l’écouter.

Jake Bugg : Merci beaucoup, c’est très gentil.

LFB : Tu as dit à son propos que tu voulais faire un album qui te ressemblait plus. Qu’est-ce qui t’a donné envie de revenir aux racines de ta musique ?

Jake Bugg : J’ai expérimenté pas mal de choses dans mes derniers albums. Cela faisait longtemps que je n’étais pas revenu à mon ADN et à mes forces. Ça m’a semblé être le bon moment, surtout avec tout ce qui se passe dans le monde actuellement. Donc, plus de Rock, de Blues, de Country et de Folk. Cet album a beaucoup plus de guitare que les précédents. D’ailleurs, j’ai dû faire attention à ne pas faire trop durer les passages de guitare.

LFB : Plusieurs morceaux de l’album, dont Zombieland, semblent puiser leur source dans la colère. Trouves-tu de l’inspiration dans la colère ? Comment parviens-tu à mettre cela en musique ?

Jake Bugg : Je pense qu’on peut trouver de l’inspiration dans toutes ses émotions, qu’on se sente hyper heureux ou au plus bas. La musique offre un refuge. D’ailleurs, il existe plein de super musiques faites par des gens très énervés.  Du Punk, notamment. Je pense que parfois, les gens ne savent pas pourquoi ils sont en colère. Quand on commence à comprendre les raisons de notre colère, on se comprend mieux soi-même.

Quoiqu’il arrive, toute émotion vaut le coup d’être explorée musicalement. C’est vrai que j’étais frustré par ce que je voyais, au Royaume-Uni notamment. Tous ces gens qui galèrent. Des gens que je connais, avec qui j’ai grandi. Ça m’a beaucoup frustré, et c’est de là que sont nées ces chansons.

LFB : J’ai lu une interview du Guardian récemment, dans laquelle tu avouais avoir eu une obsession pour l’authenticité pendant une partie de ta carrière. Selon toi, qu’est-ce que ça signifie d’être authentique pour un artiste aujourd’hui ? Est-ce plus difficile qu’avant ? 

Jake Bugg : Totalement, je trouve ça plus difficile aujourd’hui car il faut se conformer aux désidératas de la société. Et bien sûr, les labels et l’industrie te demandent de faire des choses qui ressemblent à ce qui marche. Je suis moi-même coupable d’avoir voulu tester des sons plus Pop, par exemple – même si c’est quelque chose que j’avais envie d’explorer en tant qu’artiste. Mais c’est important d’être fidèle à soi-même. De créer l’art qu’on a envie de créer. Je crois qu’il y aura toujours des compromis, mais à la fin, il s’agit surtout d’être soi-même. Parfois ça marchera, et d’autres fois pas, on ne peut jamais savoir (rires). Mais il faut rester soi-même.

LFB : Je pense qu’il y a une limite à cela, c’est que quand on cherche l’authenticité à tout prix, on a tendance à s’en éloigner.

Jake Bugg : Oui, tout à fait. Quand on veut absolument être perçu comme un artiste authentique, on perd généralement l’objectif de vue.

Crédits : Gabrielle Ravet
Crédits : Gabrielle Ravet

LFB : Tu es devenu célèbre très tôt dans ta carrière, ce qui veut dire que tes fans s’attendent à ce que tu chantes des morceaux écrits quand tu avais 16, 17 ans. Ce qui est assez rare. Et j’ai la sensation qu’on change tellement entre ces âges et 30 ans, qu’on a presque l’impression de ne plus être la même personne. Qu’est-ce que ça te fait de jouer ces chansons aujourd’hui ? Ont-elles la même signification pour toi qu’à l’époque ?

Jake Bugg : Oui, elles ont la même signification. Et c’est la beauté d’une chanson. Elle capture un instant et les émotions qui lui sont rattachées. Et quand tu la joues, ou que tu l’écoutes, elle te transporte comme par magie à ce moment où tu l’avais écrite ou entendue pour la première fois. Je ne joue plus ces morceaux tout seul, mais à chaque fois que je les joue sur scène et que le public chante avec moi, je retrouve ces sensations que j’avais au moment où je les ai écrites. Je ne me lasse jamais de les partager avec les gens. 

LFB : C’est génial. Peu de personnes ont l’occasion de se replonger dans leurs souvenirs d’adolescent aussi souvent. 

Jake Bugg : C’est vrai. D’ailleurs, à chaque fois qu’on me dit “j’écoutais ton album au lycée”, ça me paraît fou. Je ne m’y fais pas. Il n’y a pas longtemps, un gars m’a même dit qu’il écoutait ma musique à l’école primaire. Je me suis dit “ok, là je commence à me sentir vieux” (rires). 

LFB : Je comprends cette sensation (rires). C’est comme réaliser que des personnes nées dans les années 2000 sont maintenant des adultes.

Jake Bugg : C’est clair, je ne m’en remets pas (rires).

LFB : Est-ce que le fait que tu fasses beaucoup de scène impacte la façon dont tu écris ? Quand tu composes un morceau, réfléchis-tu déjà à ce qu’il va donner en live ?

Jake Bugg : Je réfléchis aux types de morceaux qui pourraient améliorer le set existant. Mais après, quand j’écris, que je suis au studio, je ne m’interroge pas sur la difficulté à jouer le morceau en live. Parce que ça me limiterait dans mon art et dans ma créativité. Donc, si ça sonne bien avec trois ou quatre parties de guitare, je réfléchirai plus tard à comment l’arranger sur scène.

D’ailleurs, il y a quelques morceaux qu’on ne pensait pas arriver à jouer en live, comme Beyond the Horizon. Mais on s’est entraînés cette semaine et je crois que ça sonne bien. Bien sûr, on a dû baisser de quelques tons, pour la voix. C’est toujours un défi d’adapter ses morceaux pour la scène, mais quand on arrive à relever ce défi, c’est une sensation incroyable.

LFB : J’ai lu que tu avais décidé de te mettre à la musique après avoir entendu la chanson Vincent, de Don McLean – qui est magnifique. Est-ce que ça t’arrive encore d’avoir ce type de “claque musicale” aujourd’hui ?

Jake Bugg : Oui, totalement. Même si, pour être honnête, je n’ai pas écouté beaucoup de musique récemment. Entre l’enregistrement de l’album, les répétitions et la tournée, la dernière chose que j’ai envie de faire en rentrant chez moi, c’est mettre mon casque (rires). Mais ça m’arrive encore d’avoir des moments où je ressens ce que j’avais ressenti en écoutant Vincent pour la première fois. Et ce sont ces moments qui me rappellent pourquoi je fais ce que je fais.

On peut avoir tendance à perdre ça de vue, en particulier quand les choses ne vont pas comme on voudrait. C’est parfois dur de trouver du soutien, dans l’industrie musicale. Ça peut devenir extrêmement difficile, frustrant. Surtout quand c’est toute ta vie. Moi, c’est tout ce que je sais faire. Et je ne m’attends pas à ce que tout soit toujours facile, mais c’est vrai que ça fait du bien d’avoir ces moments qui nous rappellent pourquoi on est tombé amoureux de la musique, à la base. 

LFB : C’est génial de pouvoir retrouver cette sensation. J’ai parfois l’impression qu’avec le temps, on ressent la musique un peu moins intensément que quand on était ado par exemple, et qu’on pouvait écouter une chanson cinquante fois d’affilée. 

Jake Bugg : C’est vrai, ça arrive un peu moins maintenant. Mais quand c’est le cas, c’est incroyable. J’avais fait ça avec Boulevard of Broken Dreams, de Green Day quand j’avais treize ans. Je me suis endormi en l’écoutant en boucle, et quand je me suis réveillé je ne pouvais plus l’écouter (rires). Depuis, je me suis fixé une règle. Je m’interdis d’écouter deux fois un morceau dans la même journée. Je peux me repasser un passage en particulier, mais pas le réécouter entièrement. Sinon, j’ai peur de ne plus l’aimer autant.

LFB : Je sais que tu écoutes beaucoup de styles de musique différents pour t’inspirer. Y a-t-il dans ton dernier album des inspirations qui auraient pu nous échapper ?

Jake Bugg : J’ai écouté beaucoup de Flamenco récemment. Donc, par exemple, dans le morceau Break Out, il y a un solo inspiré de musique espagnole. Dans Zombieland aussi, certaines progressions d’accords sont inspirées de Rumba et de Flamenco. Ça ne s’entend pas forcément à la première écoute. Je suis assez obsédé par l’idée d’emprunter quelque chose à un genre musical, et de l’incorporer dans un style nouveau, différent. Je ne dis pas que ce sera forcément nouveau, mais en tout cas c’est quelque chose que je vise, et que j’adore.

C’est aussi pour ça que j’ai voulu m’essayer à de la Pop dans mon dernier album. J’étais curieux de voir si j’arrivais à emmener ma musique vers un son plus Pop. D’une certaine manière, ça a marché, puisque All I Need, qui est sur cet album, est un de mes morceaux qui a eu le plus de succès depuis un moment. Et en même temps, ce morceau était aussi influencé par ce que faisaient les Kinks dans les années soixante, au niveau de la guitare.

LFB : Y a-t-il d’autres choses que tu souhaites explorer ?

Jake Bugg : Je me suis un peu essayé au Hip-Hop dans mon troisième album, mais c’était terrible. J’essaye de jouer plus de musique classique, récemment. D’autant qu’il y a des liens entre cette musique et certains types de Rock, notamment le Heavy Rock. Donc peut-être qu’un jour j’essaierais d’incorporer ça dans mes morceaux. Je pense que je n’arriverai jamais au niveau que j’aimerais atteindre dans ce style. Mais en même temps, ça ne doit pas m’empêcher de m’amuser et de continuer à apprendre. D’ailleurs, ce soir, on va utiliser de nouveaux sons de guitare. J’ai utilisé beaucoup de synthétiseurs en travaillant sur la bande originale de The Happiest Man in the World, et j’adore ça. Je suis un grand fan de Jean-Michel Jarre, entre autres. Donc il y a du synthé sur des morceaux, comme Beyond the Horizon, et j’ai voulu intégrer ça dans le live. 

LFB : Il y a quelques semaines, tu as dit dans une interview que tu trouvais ça important d’avoir de la musique qui fasse réfléchir. Quel effet espères-tu que cet album aura sur les gens ? À quoi aimerais-tu qu’ils pensent, en écoutant ta musique ? 

Jake Bugg : Je crois que parfois, les gens perdent espoir. Donc j’essaye toujours, même dans mes chansons les plus tristes, d’apporter une touche d’espoir. Si ça peut aider quelqu’un, d’une certaine manière… Ça ne viendra peut-être même pas des paroles. Par exemple, j’étais dans une voiture un jour, et j’avais mis la musique de Vangelis, dont je suis un grand fan. La jeune femme qui conduisait m’a demandé qui était l’artiste, et elle m’a dit “ça me fait penser à ma vie”. Et j’ai toujours trouvé cela très intéressant. Parce que cette personne était très jeune, et n’avait jamais entendu la musique de Vangelis, qui n’a pas de paroles, pas de voix.

Tout simplement, la musique nous fait réfléchir au monde, parfois. Si cet album réussit cela, et donne un peu d’espoir à quelqu’un, alors je crois qu’il aura atteint son but.

LFB : Justement, j’ai apprécié le fait que tes morceaux donnent de l’espoir, mais de façon réaliste, réfléchie.

Jake Bugg : Oui, tout à fait. Ceci dit, quand on écrit ce genre de chansons, on peut vite donner l’impression d’être condescendant, de prendre les gens de haut, d’être un donneur de leçons. Il faut faire très attention à ça. Pour moi, Ray Davies des Kinks a vraiment maîtrisé cet art d’écrire des chansons sur les gens, à travers leurs propres yeux. C’est l’approche que j’ai essayé d’adopter.

LFB : À quoi peut-on s’attendre pour ce soir ?

Jake Bugg : Le concert de ce soir est un peu stressant, car c’est un tout nouveau set. On ne l’a jamais fait de cette manière-là avant. On a des nouveaux sons de guitare, et on joue certains morceaux de l’album pour la première fois en live. Donc on a un peu la pression d’y arriver (rires). 

LFB : J’ai hâte d’entendre ça ! Merci beaucoup pour ton temps.

Jake Bugg : Merci beaucoup. 

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ENGLISH VERSION

La Face B : Hi Jake, nice to meet you. Congratulations on your new album A Modern Day Distraction. I had a great time listening to it. 

Jake Bugg : Thank you, that’s very kind.

LFB : You said about this project that you wanted to make an album that felt like you again. What made you want to go back to the roots of your music ? 

Jake Bugg : The last few albums were more about experimenting. It had been a while since I had played to my core DNA and to my strengths, really. It just felt like the right time to go back to that, especially considering everything that is happening in the world at the moment. So more Rock, Blues, Country and Folk. This album is a lot more guitar-based than the previous ones. I actually had to be careful not to let the guitar bits go on for too long. 

LFB : A few songs on the album, like Zombieland, seem to come from a place of anger. Do you find inspiration in anger ? How do you manage to put that into songs ?

Jake Bugg : I think you can find inspiration from all of your emotions, whether you’re feeling on top of the world or having the worst time in your life. You seek refuge in the music. Actually, we’ve had some great music from people being really angry over the years, like some great Punk music. I think people don’t know why they are angry, sometimes. When you start to realize the reasons, you understand yourself better. In any case, every emotion is worth indulging in terms of musicality. And yes, I was frustrated by what I was seeing, especially in the UK. How people were struggling. People that I knew, people I grew up with. It was born out of frustration. 

LFB : I read an interview that you did in The Guardian recently where you said that you used to be a bit obsessed with being authentic. What does it mean for you to be authentic as an artist today ? Do you think it’s harder than it used to be ? 

Jake Bugg : I think it’s definitely harder because you have to conform to society and its wants. And obviously, this means that the record labels and the industry also want things that reflect anything that does well on the market. And I’m guilty of it myself, trying Pop music and things like that. Even though that’s something that I wanted to do, as a songwriter. But at the same time it’s important to be true to yourself, you have to create the art that you want to create. There are always compromises, but I think that’s just what it’s about. Being yourself. And sometimes it works, and other times it doesn’t, you just never know (laughs). But you have to be yourself.

LFB : I guess there’s also this limit to authenticity, which is trying too hard, and then the purpose is lost.

Jake Bugg : Yes, exactly. When you try and reach for that stamp of approval on the authenticity, I think that’s when you lose sight of it a little bit. 


LFB : You became famous very early on in your career, which means your fans expect you to sing songs you wrote when you were 16,17. Which is quite rare. And it seems to me that we change so much between that age and 30, that we sometimes feel like we are barely the same person. How does it make you feel to sing those songs now ? Do they still mean the same to you ? 

Jake Bugg : They mean the same, and that’s the beauty of songs. They capture a moment in time, a moment of how you felt at that particular stage in your life. And whenever you play those songs, it’s a magical thing. Whether you’ve written them or just listened to the music, it puts you back to that time you first heard it or wrote it. I don’t play them backstage because I’ve been playing them for years. But every time I’m on stage, and I hear people singing along, I still get that same feeling I had when I first wrote them. That feeling never gets old, sharing it with people. 

LFB : That is great. I guess not so many of us get to dive back into our teenage years as often.

Jake Bugg : Yes, actually it’s funny when people tell me “I used to listen to this album in high school”. It just seems crazy to me, it doesn’t matter how many times I hear it. A guy recently even said to me he’d listened to my music in primary school, I was like “ok, now I’m starting to feel a little old” (laughs). 

LFB : I understand that feeling (laughs). Like realizing that people born after the year 2000 are actually grown ups. 

Jake Bugg : I know, that blows my mind (laughs).

Crédits : Gabrielle Ravet

LFB : You tour a lot, and it got me wondering whether, while you are writing a song, you are already thinking about how it is going to sound on stage. When does it come in the process ?

Jake Bugg : I do think about what kind of music would improve the set that I have. But at the same time, when I’m writing and when I’m in the studio, I don’t consider how difficult it will be to play live. Because it would be hindering the art and the creativity. So if it sounds good with three or four guitar parts on it, I’ll work on that later, when I get to that stage. Actually, there are a few songs that I didn’t think we would be able to play live, like Beyond the Horizon. But we have been rehearsing this week and I think they sound good. I mean, we have had to drop things a couple of keys, for the voice. There are always some challenges, but when you overcome them, the feeling is just incredible.

LFB : I read that you knew you wanted to play music after you heard the song Vincent, by Don McLean – which is truly beautiful. After having listened to a lot more music over the years, do you still get this kind of moments when a song makes such an impact on you ?

Jake Bugg : Oh yes, I’m sure there are many. But to be honest, I haven’t listened to a lot of music recently. After finishing the album, we started rehearsing and playing shows, so the last thing I want to do when I get home is put the headphones on (laughs).

But I still sometimes get those moments where I feel like I felt when I first heard Vincent. And it’s those moments that remind you why you started doing it in the first place. Because it’s easy to lose sight of that sometimes, especially when things aren’t going your way. In the industry, there’s not much support at times. It can get incredibly tough and frustrating. Especially when it’s your life, it’s all that I know how to do. And I don’t expect everything to go my way, but it’s nice to have these moments that remind you why you fell in love with music in the first place. 

LFB : That’s great. Because sometimes I feel like over time, we feel songs with a little less intensity than we did as teenagers. When we would find one song and listen to it fifty times in a row.

Jake Bugg : It’s true, it does happen a bit less now. But when it does, it’s amazing. I actually did that with Boulevard of Broken Dreams, by Green Day, when I was about thirteen years old. I fell asleep with it on repeat and when I woke up I didn’t want to listen to it anymore (laughs). So now I actually have a no-repeat rule. I’m not allowed to listen to a given track more than once in the same day. I can rewind it to listen to a specific part, but never listen to a full song twice in a day. Otherwise, I fear that I might fall out of love with it. 

Crédits : Gabrielle Ravet

LFB : I know that you listen to a lot of different music for inspiration. For your latest album, did you have some inspirations that we might have missed ?

Jake Bugg : I have been listening to a lot of Flamenco recently. So, for instance, in the song Break Out, there is a Spanish-influenced solo part. And in Zombieland, some of the chord progressions have some Rumba/Flamenco patterns. And it’s not necessarily noticeable at first. Something that I get really obsessed about, is how I can take something from a completely different genre and incorporate it into something that is new, and a bit different. I am not saying it is going to be different, but my obsession is to reach that goal. And I love it.

That is why I wanted to try some Pop music on the last record, because I wanted to know if I could bring what I do in a more Pop sound. In some ways, it worked. I got one of my most successful songs for a while on that album, which is All I Need. Though it’s also influenced by the 1960s Kinks in terms of what the guitar is doing. 

LFB : Is there anything that you haven’t explored yet and would like to ? 

Jake Bugg : I did try a little Hip-Hop on the third album, which was terrible. I’ve been trying to play more classical music. It actually has a relationship with Rock music, especially Heavy Rock. So maybe at some point it would be nice to try to incorporate some of that stuff. I’ll never get to the levels that I would like to be in that genre, which doesn’t mean I can’t enjoy trying to learn it.

Actually, some of the guitar sounds that we are going to use tonight are new. While doing the soundtrack of The Happiest Man in the World, I used a lot of synthesizer sounds, which I love. I’m a huge Jean-Michel Jarre fan, for instance. So there are some on a song like Beyond the Horizon, and I have been thinking about how to incorporate that into the show. 

LFB : A few weeks ago, you mentioned in an interview that you found it important to have music that helps you think. What effect do you hope that your album will have on people ? What would you like them to reflect on, listening to your music ?

Jake Bugg : I think sometimes people don’t have a hope in the world. So I always try, in all my songs, even the saddest ones, to have a little bit of hope in there. If it can help someone in some way… It doesn’t even have to be the lyrics. For instance, I’m a huge Vangelis fan. And actually, I was in a car once, playing some of his music. The young lady who was driving turned around and asked me what it was. And she said “it makes me think about my life”. I always thought that was really interesting, because she was a young person who had never heard it before. And there was no singing or lyrics in there.

Just, music makes you think about the world, sometimes. If this album can achieve that, and give anybody a bit of hope, I think it is doing its job.

LFB : Actually, I really liked that it was hopeful but in a realistic way, not just for the sake of being hopeful.

Jake Bugg : Yes, exactly. But also, it’s very easy when you write these lyrics to start sounding patronizing, condescending. An “I know best” sort of thing. You have to be very careful with that. I think someone who mastered the art of that was probably Ray Davies from The Kinks. He wrote songs about people through their eyes. And I thought that was a good approach to it. 

LFB : What can we expect for tonight ?

Jake Bugg : Tonight will be a nervous one because it’s a brand new set, we’ve never done it like it before. We have some new guitar sounds. And we are playing some songs from the album that we have not performed live before. So there’s a bit of pressure to try and get it right (laughs). 

LFB : I’m looking forward to it ! Thank you so much for your time.

Jake Bugg : Thank you very much.

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