Paul Watson et Lémofil : la poésie contre la folie des hommes

Deux choses lient Paul Watson, défenseur historique des océans et l’artiste Lémofil. Leur engagement dans le combat pour l’écologie et leur amour de la poésie. C’est donc une belle surprise de les voir s’associer dans La folie des Hommes, un morceau puissant sorti chez le label Mangroove Music, sur la nécessité de protéger les baleines de ceux qui les tuent à des fins commerciales. On vous dit tout sur ce titre humaniste et le clip émouvant qui l’accompagne, sorti le 13 juin.

Du 9 au 13 juin s’est tenue en France la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan, co-organisée avec le Costa Rica.

À l’occasion de cet événement, de nombreuses voix se sont faites entendre dans le monde entier, dans le but d’enjoindre les gouvernements et organisations internationales à agir en faveur de la conservation des océans.

Parmi elles, deux voix se sont mêlées pour dénoncer la folie meurtrière qui précipite la destruction des océans et l’extinction des grands mammifères marins. Dans La folie des Hommes, elles mettent en lumière l’avidité de ceux qui n’hésitent pas à abattre les baleines pour le profit commercial. Et ce malgré l’existence d’un moratoire de la Commission Baleinière Internationale depuis les années 1980.

Deux poètes engagés

La première, c’est celle de Paul Watson, figure majeure de l’activisme environnemental, en particulier pour la protection des océans. Co-fondateur de GreenPeace, fondateur de Sea Shepherd et de la fondation Paul Watson, il a passé cinq mois emprisonné au Groenland en 2024, pour son action contre les baleiniers japonais.

Six mois après sa libération, l’activiste canadien prête pour la première fois sa voix à un projet musical. Il révèle ici une facette moins connue de sa personne : celle d’un poète. Qui dédie ses mots et sa vie à sensibiliser à la beauté des océans et aux dangers de leur destruction.

La seconde voix est celle de Lémofil, dont on vous parlait récemment à l’occasion de son concert aux Étoiles. Une voix grave, tantôt rappée, slammée, ou chantée, qui s’engageait déjà pour l’écologie dans Pétrole, sorti en 2023. Il s’adresse tour à tour au monument qu’est Paul Watson, aux animaux marins et à ceux qui participent à leur disparition. « Quand vous frappez, vous frappez votre camp », rappelle-t-il. Et on pense à la formule de Paul Watson devenue célèbre : « Si l’océan meurt, nous mourons »

Crédits photo : Arnaud Huk

La voix de l’océan

En écoutant bien, on entend une troisième voix qui s’associe aux deux précédentes. C’est celle de l’océan. En effet, le titre inclut des sons de cachalots, de baleines et des bruits de fonds marins. Ils ont été récoltés par le centre de bioacoustique de La Sorbonne, dont les travaux permettent d’appréhender la communication entre les mammifères marins. Ensemble, ils créent une chanson dans la chanson et montrent que l’émotion dépasse les frontières des langues et des espèces. Le morceau se conclut d’ailleurs par un son qu’une chercheuse en biologie marine a identifié comme le moyen pour une baleine de signifier sa présence. 

Le clip, réalisé par Clélia Sarotte, illustre avec poésie ce duo engagé. L’animation donne l’impression d’une peinture qui prend vie. Les images capturées par le vidéaste René Heuzey montrent la grâce des mammifères marins. Juxtaposées aux vidéos des baleiniers prises par Sea Shepherd France, elles soulignent la folie destructrice des humains.

L’urgence de protéger

La musique permet parfois de toucher plus directement le cœur Hommes que les discours et les rapports scientifiques. Paul Watson et Lémofil l’ont bien compris. Ils signent un morceau d’une grande sensibilité, porteur d’un message vital. Et ils montrent que l’engagement écologique n’est pas une affaire de génération. Enfin, ils rappellent le lien qui existe entre tous les êtres vivants et l’urgence de protéger les écosystèmes marins.

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