Lémofil – Les Étoiles plein les yeux

Le 10 avril 2025 est une date qui restera gravée dans la mémoire de Lémofil. Ce soir-là, le jeune slammeur remplissait les Étoiles pour son tout premier concert en son nom, entouré de ses musiciens et d’artistes talentueux venus célébrer avec lui cette grande première.

Crédits photos : Tibaut Chouara

Des yeux humides à ma droite, de chaudes larmes à ma gauche. Aucun doute, je suis bien au concert de Lémofil. Et pas n’importe lequel : le premier de l’artiste en son nom, aux Étoiles à Paris. Un beau moment de communion entre le rappeur-poète, son équipe et le public. 

L’occasion pour Lémofil de présenter officiellement ceux qui l’accompagnent sur scène : Martin Vigne au clavier et aux machines, Marion Gourvest au violoncelle. Des compagnons de route rencontrés au gré des soirées parisiennes.

Morceau après morceau, l’artiste retrace le cours de sa vie – du déracinement de son village natal, à la découverte de l’amour fou et des grandes amitiés. En filigrane, il raconte aussi comment en chemin, il a développé une profonde conscience écologique, et la détermination de changer les choses.

De l’intime au politique, il se dévoile et on croit l’entendre parler de nous. Qu’il raconte la douce-amertume qu’on peut éprouver envers une relation passée dans La Tendresse. Qu’il évoque la maladie mentale dans le déchirant L’enfer c’est les autres. Ou qu’il remonte le moral de son pote avec Juste au bout du monde. Les mots sonnent juste et touchent immanquablement leur cible – a.k.a. notre petit cœur.

Si chaque chanson nous remue autant, c’est aussi parce que Lémofil les vit dans tout son corps. Comme un Jacques Brel en son temps, il est habité par ses textes et les incarne avec une intensité toujours renouvelée. Il est aidé pour cela d’artistes de talents, invités à célébrer à ses côtés cette première date.

Tout d’abord Alma Rechtman, dont le public a découvert la voix de velours en première partie, et avec qui il interprète en exclusivité un titre co-écrit. Puis la danseuse Oïra, qui donne corps aux émotions et nous éblouit le temps d’une impro sur un air de piano. Enfin, les frères du duo Barkanan, qui l’accompagnent sur À l’arrivée, douce chanson sur les vieux amis.

Mais aussi d’autres poètes et poétesses, présents par les mots, à qui il rend hommage. Cécile Coulon et son poème Tout va bien, que le rappeur a pris l’habitude de partager avec son public. Charles Baudelaire, dont on a entonné la prose comme un mantra pour clôturer le concert en beauté. “De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous”.

On dit parfois qu’on a le public qu’on mérite. Celui de Lémofil, les yeux encore brillants, a chanté de tout son cœur les mots d’un grand poète du XIXe, un jeudi soir dans le Xe arrondissement de Paris. Et croyez-moi, il ne méritait rien de moins.

Quand se termine la dernière chanson, on se sent aussi lessivé qu’heureux. Comme après une grande soirée de retrouvailles entre amis. D’ailleurs, nombreux étaient les proches du jeune artiste ayant traversé la France pour faire résonner les Étoiles ce 10 avril.

Ceci dit, pas besoin de tous se connaître pour se sentir en famille. C’est l’effet Lémofil – avec son authenticité désarmante, son talent de conteur, sa poésie à fleur de peau, il fait tomber les barrières en toute simplicité. 

Le projet de Lémofil est avant tout une expérience qui se vit en Live. En témoignent les nombreux tremplins remportés par l’artiste – Give Me Five!, Icart Sessions, Muzik’CASTING entre autres.

Et s’il n’y a qu’une seule première date, il y en aura bien d’autres à venir. En attendant, vous pouvez retrouver le rappeur-poète à A Thou Bout d’Chant à Lyon le 23 mai, et au Festival Jean Ferrat à Antraigues le 19 Juillet. 

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