Entre un premier album, un passage aux chantiers des Francos et une nomination au Prix Joséphine, l’année a été chargée pour Blasé. Alors que le musicien s’apprête à sortir la réédition de Blablabla et qu’il sera prochainement sur la scène du MaMa Music & Convention, on vous partage l’entretien réalisé lors de son passage au Bivouac Festival.

La Face B : Salut Blasé, comment ça va ?
Blasé : Ça va, merci. Oui, ça va très bien.
LFB : En 2025, tu as sorti ton premier album. Tu as fait le chantier des Franco et tu as fait quand même pas mal de concerts. Je me demandais comment tu avais vécu cette année ?
Blasé : J’ai vécu cette année comme une année pleine de belles opportunités pour promouvoir ma musique. C’est la première année de ma vie durant laquelle je sors un album sur lequel je suis chanteur. C’est la première fois que j’en vois les potentiels débouchés. Je suis content d’avoir pu faire de la scène. C’est quelque chose que je veux travailler de plus en plus. Je ne m’identifiais pas quand j’étais petit comme un musicien de scène. J’étais toujours un musicien de studio, un beatmaker derrière un ordi. Je vis comme une seconde vie d’artiste à travers ça. Je suis très content de pouvoir jouer ma musique sur scène, de la chanter en direct, avec ou sans un musicien qui m’accompagne, parce que je fais un peu les deux.
LFB : Avant de parler de musique, j’aimerais te parler de quelque chose qui m’a marqué : l’importance du mot qui claque dans tes choix autour de ta musique. Que ce soit ton nom, Blasé, ton projet avant c’était Haute, le nom de l’album là c’est Blablabla. Je trouve que c’est une idée hyper importante d’avoir un mot hyper fort et concis pour parler de ta musique et de ce que tu es.
Blasé : Oui, j’aime bien en général ce qui est fort et concis. Que ce soit dans les mots, que ce soit dans les images ou même dans la musique. Je n’ai pas étudié consciemment à me dire que les mots allaient avoir ces caractéristiques-là. Mais clairement au niveau visuel, dans ce que je fais, on essaie aussi avec mon graphiste de trouver des trucs bien directs, avec deux couleurs, des trucs un peu flashy, un peu symboliques, un peu avec des logos, que ce soit assez direct et minimaliste. Et j’aime ça aussi dans les mots, dans la musique et dans les images.
LFB : C’est vrai qu’il y a un côté très psychédélique sur la pochette de l’album, avec ces couleurs différentes qui partent comme un mot qui s’envole. Et même les photos qui accompagnent.Avec le nom Blasé, tu as cette espèce de bonhomme en papier mâché qui lui sourit, alors que toi tu es complètement fermé. C’est vrai qu’il y a un aspect visuel aussi qui est très important. Même le clip avec les marionnettes qui était hyper cool. Il y a une vraie recherche aussi esthétique là-dessus, en dehors de la musique.
Blasé : Merci. Pareil, j’aime bien les choses directes, avec peut-être un sujet, un truc assez simple. Et ça se reflète peut-être dans les mots que j’utilise aussi.
LFB : Sur ce projet-là et sur cet album, j’ai l’impression qu’il y a une relation hyper importante à la guitare.
Blasé : Oui, c’est vrai, tout à fait.
LFB : Je me demandais si, peut-être même inconsciemment, il y a une base de folk au départ ? Une création guitare-voix ?
Blasé : Il n’y a pas vraiment une grande inspi folk, mais il y a une « envie folk ». En tout cas, il y a l’envie de pouvoir faire un morceau. Là, je n’ai pas de guitare-voix dans mon album, mais il y a clairement cette envie de pouvoir tenir un morceau en guitare-voix, de faire une « vraie musique ». Je le dis entre guillemets parce que toutes les musiques sont des vraies musiques. Moi, je suis aussi producteur de rap, de musique électronique, donc je n’ai absolument aucun préjugé sur la musique à l’ordinateur.
Mais j’avais envie de me sentir capable, sans… Bon là, j’ai un ordi sur scène. Mais de pouvoir tenir un morceau qui puisse marcher en guitare-voix ou alors qui aie une base forte en guitare. Et c’est un peu d’ailleurs la règle que je me suis donné pour tout l’album. Pour trouver un peu une direction, sans trop me casser la tête. La direction, c’est qu’il y a une guitare sur tous les morceaux. Après, je chante aussi sur tous les morceaux, sauf ceux où j’ai des invités qui chantent à ma place. La guitare et la voix sont présentes sur tous les morceaux, et c’est un peu un fil conducteur que j’ai adopté pour ce projet.
LFB : C’est pour ça que je parlais un peu de structure folk. Parce qu’effectivement, il y a cette base de guitare-voix, un côté très organique et la volonté de raconter une histoire. Et à côté, il y a des éléments où c’est beaucoup plus froid et irréel. Que ce soit l’utilisation de la batterie ou de la boîte à rythme, qui a un côté un peu dissonant parfois. Les synthés, pareil. Cette idée aussi de groove qui est hyper permanente. J’ai l’impression que c’est un peu comme l’écho de la voix, des choses qui s’accumulent pour créer un morceau.
Blasé : C’est ça. Je n’ai pas eu l’envie de me séparer complètement de mon passé électro.C’est un mélange de choses que j’aimerais faire et de choses que j’aimais faire, de plein de styles que j’aime. Mais la guitare, c’est clairement quelque chose que j’ai envie de continuer. C’est un instrument que je veux continuer à utiliser parce que ça me permet de ne pas tourner en rond sur mon ordi quand je compos. Je trouve la base, je la trouve à la guitare. Donc il y a un côté folk de ce côté-là. Depuis une semaine, j’écoute beauoup Canned Heat. C’est un groupe américain des années 60. Ils ont joué à Woodstock. C’est des hippies blues un peu. Il y a ce côté guitare, acoustique, voix, justement. Et pas grand-chose d’autre que j’aime beaucoup. Ça m’inspire aussi.


LFB : Et-ce que tu as l’impression d’être un peu un enfant d’internet dans ta construction musicale ? C’est-à-dire d’avoir eu accès à tellement de choses qu’il n’y a aucune chapelle dans ta musique.
Blasé : Oui, c’est clairement ça. J’ai découvert la musique, en écoutant déjà plein de styles différents. J’ai absorbé à la fois des trucs de rock que j’écoutais quand j’étais petit, des inspi dans le rap, où les prods sont assez simples. En tout cas, il y a plus rarement des changements d’accord, des changements de gamme dans le rap. C’est un truc plus de boucle qui tourne, que j’adore aussi.
Ça, ça m’inspire vachement d’avoir deux accords ou quatre, et c’est tout. Et ça tourne en boucle. J’aime beaucoup les trucs un peu hypnotiques comme ça, des influences diverses. Même les tendances TikTok d’aujourd’hui. Je suis déjà plus vieux, je ne suis pas la génération TikTok, mais je suis influencé par le fait de faire des musiques courtes. Je trouve ça assez marrant de faire des chansons courtes.
C’est un peu la tendance d’aujourd’hui. J’aime bien alterner toutes ces influences. On peut dire que je suis un enfant d’Internet dans ce sens-là. J’ai clairement grandi avec la musique version Internet.
LFB : C’est marrant que tu dises ça, parce qu’à la fois, tu fais des chansons courtes mais tu es quand même sur un projetd’album qui est assez massif, qui fait 45 minutes, avec quinze chansons avec une vraie ouverture.
Blasé : Oui, clairement. C’est vraiment mon premier album dans ce sens-là. C’est la première fois que je m’exprime par rapport à mes influences diverses. Et surtout, je me dis vraiment que je fais vraiment ce que je veux.
LFB : J’ai l’impression qu’il y a une idée centrale de ta musique, dont tu parles dans le morceau Mélodie. Tu racontes des histoires, mais il faut que la mélodie raconte une histoire aussi à chaque fois.
Blasé : Tout à fait. La mélodie est aussi importante que le texte pour moi, clairement. Peut-être que j’y consacre même plus d’attention qu’au texte. Il n’y a pas de hiérarchie dans l’importance, en vrai, dans la musique. Mais c’est quelque chose qui m’excite vraiment, en tout cas, la mélodie. Et même quand je fais des lignes de basse, je veux que ce soit des mélodies aussi. Ce n’est jamais juste une note qui soutient. Parfois, la basse, dans certains genres, elle peut être là juste pour soutenir une mélodie, mais elle ne fait pas de mélodie en soi. Dans les morceaux que je fais, dans cet album en tout cas, la basse est une mélodie, tout le temps. J’essaie qu’il y ait toujours de la mélodie.
LFB : Et justement, l’idée de création de Blablabla, c’est quoi ? J’ai l’impression que c’est un album qui est quand même très réfléchi, très pensé dans sa construction. Et en même temps, tu gardes un côté aussi très naïf et hyper DIY dans la production de certains morceaux, qui sont très bruts dans la façon dont ils sont pensés et enregistrés.
Blasé : Oui. En fait, j’aime aller vers les choses « minimalistes ». En tout cas, les idées lisibles, on va dire. Les idées où on entend clairement tout ce qui se passe. En fait, je m’imagine une formation de groupe. Je m’imagine une scène où il y a un bassiste, un guitariste, un chanteur, une batterie, un synthé. Et les groupes, si on fait une moyenne, c’est souvent ça. Il y a à peu près cinq personnes.
Et donc, il y a cinq instruments normalement. Donc quand je fais un morceau, j’essaie qu’il n’y ait pas plus de cinq pistes, ou à peu près. J’essaie de ne pas aller dans cette tentation de musique électronique où on rajoute mille trucs. Parce que j’aime que ça fasse comme s’il y avait cinq personnes qui l’avaient joué.
Pas plus d’instruments, pas plus de pistes. Donc ça donne automatiquement un côté DIY aussi, dans le sens où, comme je ne suis pas Quincy Jones, je fais quatre-cinq pistes. Et les mélodies, je m’en contente, elles sont bien. Ça fait un peu nu parfois. Mais ça donne un côté sympa que j’aime bien.
LFB : C’est toi qui enregistre tout ?
Blasé : Oui.
LFB : C’est un peu schizophrénique à un moment non ?
Blasé : Je ne sais pas, tous les rôles m’excitent dans la production musicale. C’est un projet qui me permet de m’essayer à tous les rôles en même temps. Après, il y a quelques invités sur mon album. Il y a aussi Chris, qui est un guitariste qui joue avec moi sur scène, qui a enregistré quelques solos. Le solo sur Mirror. Il a fait quelques pistes de guitare sur certains morceaux. Puis j’ai un pote qui a fait du violon sur un morceau aussi. Donc je n’ai pas tout fait tout seul. Mais la plupart des choses, je les ai enregistrées tout seul chez moi.
LFB : Tu parlais tout à l’heure du fait que c’est ton « premier album » de chanteur. Il y a un truc que je trouve hyper intéressant sur cet album, c’est qu’au-delà des featurings, j’ai l’impression que tu t’es amusé énormément avec ta voix.
Blasé : Oui.
LFB : Et notamment, pour moi, il y a deux morceaux qui sont Different Minds et I Know You où j‘ai l’impression que tu forces un peu l’accent français pour le chanter en anglais pour donner un rôle différent à tes morceaux. Ça m’a fait un peu penser à The Teenagers. Même dans la vibe un peu pop-rock électronique sur ces morceaux-là.
Blasé : C’est intéressant. C’est drôle parce que parfois, j’en parle. Je m’en suis rendu compte, et puis je le fais peut-être un exprès aussi. Mais j’ai grandi aux Etats-Unis, donc je suis totalement bilingue. Et en vrai, je peux parler anglais comme un Américain, mais je me rends compte que je force parfois un peu l’accent français. Je ne sais pas pourquoi, je trouve ça marrant. Donc tu as peut-être raison, mais je ne l’ai pas fait consciemment pour ces morceaux-là. Je sais que parfois, quand je vais aux Etats-Unis ou quand je parle aux Américains, j’adopte un petit accent français pour faire une petite différence.
LFB : Pour te différencier un peu.
Blasé : Peut-être, je ne sais pas pourquoi je le fais, mais c’est sûrement pour ça. Mais oui, j’ai sûrement un accent qui s’entend. Je ne parle peut-être pas comme un Américain non plus.


LFB : C’est marrant parce que sur certains morceaux, c’est complètement effacé. C’est pour ça que je te dis que tu t’amuses avec ta voix, c’est que j’ai l’impression qu’il y a plusieurs personnalités.
Blasé : Même au niveau des registres, je m’amuse aussi. Il y a des morceaux où je chante plus aiguë en voix de tête, des morceaux où je chante plus grave.
LFB : Et puis même entre le français et l’anglais, il y a une tessiture qui est différente et une façon de chanter qui est différente aussi.
Blasé : Oui, je continue encore, même dans les nouveaux trucs que je fais en ce moment, à expérimenter des différents sons de voix. Je ne pense pas avoir un style de chant. J’aime bien me dire que je peux avoir plusieurs styles de chants. De toute façon, je ne me considère pas chanteur. Je me considère musicien.
Je peux faire différents styles de mélodies, différents styles de chants, je n’ai pas encore cherché à trouver une voix forcément hyper reconnaissable.
LFB : Mais du coup, c’est une recherche particulière aussi quand même, comme tu te considères avant tout comme musicien, que la ligne mélodique soit plus importante que le texte parfois ?
Blasé : Oui, aussi. Oui, c’est souvent le cas. Parfois quand je compose, j’enregistre juste la mélodie. Enfin, quand j’écris des morceaux, j’enregistre une ligne. J’enregistre sur tout le morceau des mélodies de voix, mais en yaourt, en charabia. Et après, je trouve les mots qui me permettent de garder la mélodie exactement telle qu’elle l’était. Pour ne pas avoir à la changer. Parce que pour moi, la mélodie est plus importante que les mots presque.
LFB : Est-ce que c’est pour ça que l’album s’appelle Blablabla justement ?
Blasé : J’ai envie de dire oui. C’est peut-être ce qui fait plus de sens.
LFB : Ce qui est intéressant aussi, c’est que j’ai l’impression, on ne va peut-être pas dire que tu as deux cerveaux différents, mais il y a une façon d’écrire en français et en anglais qui est assez différente aussi. Est-ce que tu t’en rends compte ?
Blasé : Oui, je m’en rends compte. Je me permets plus en anglais. C’est juste que j’ai plus d’aisance en anglais. Ça se voit dans le nombre de morceaux que je fais en anglais et en français. J’en ai moins en français parce que c’est plus dur pour moi de faire un morceau dont je suis content. En anglais, je me permets plus de faire des petites phrases, des petits mots. En français, je ne sais pas. Il y a une pression qu’on se met en plus quand on écrit en français.
LFB : J’ai l’impression que tu te dévoiles plus dans l’anglais et que le français, sur l’album, il y a un côté un peu plus genre rêveur, métaphorique et ailleurs.Certains morceaux en anglais sont beaucoup plus terre-à-terre dans ce que tu racontes, en fait.
Blasé : Oui, c’est vrai. Je pense que je n’ai pas assez fait de morceaux en français pour qu’on puisse vraiment comparer, mais de ce que j’ai fait jusqu’ici, c’est clairement le cas. Peut-être que je pourrais me livrer dans d’autres morceaux en français. Mais en général, c’est plus rêveur, comme tu as dit.
LFB : C’est toi qui a écrit le texte de Jacques ?
Blasé : Non ce n’est pas moi qui ai écrit le texte. C’est mon collègue Jwles qui est en featuring sur le morceau. C’est lui qui a écrit son texte du coup.
LFB : Le titre est complètement délirant. Et justement, je trouve qu’il y a une intelligence dans le choix des featuring sur l’album, où tu es allé chercher des gens avec des vraies personnalités, et surtout, souvent vocalement, des choses que toi, tu n’aurais pas pu faire.
Blasé : Tout à fait. C’est une bonne analyse, ça aussi. Vraiment, je ne l’avais pas vraiment réfléchi comme ça, mais c’est sûrement pour ça que j’ai choisi ces featuring-là. C’est qu’ils font des choses que je ne saurais pas faire moi et que je n’ai pas forcément envie non plus de faire moi-même, mais que j’adore entendre. Valee, le rappeur américain qui est sur un de mes titres avec Jwles, il a son truc unique. Ça m’inspire mais je ne vais pas faire la même chose que lui.
LFB : Même Cola Boyy. C’est quelqu’un de complètement unique, dans sa façon de chanter, ou Anna Majidson, qui a une voix unique.
Blasé : Oui, ils ont vraiment des voix singulières. J’ai vraiment senti que ça a ajouté encore une valeur, quelque chose d’en dehors de mon univers, qui se marie bien avec.
LFB : C’était important pour toi aussi d’avoir cette diversité et de retrouver aussi un peu le côté producteur et musicien sur un morceau ?
Blasé : Oui, complètement. Je me suis dit que je peux me permettre de rester producteur. Je ne suis pas obligé de dire que maintenant je chante sur tout, tout le temps. Quand je fais un morceau que je produis pour quelqu’un, c’est leur morceau. Mais je me sens très impliqué. C’est toujours une création en commun. Du coup, je considère ça quand même comme un morceau qu’on a fait ensemble, puisque c’est le cas. Ça me fait plaisir qu’il y ait des morceaux sur lesquels je ne chante pas et que je puisse avoir ce rôle de producteur aussi.
LFB : Et justement, une question à l’inverse. J’avais adoré tes morceaux sur l’album de Pone. Comment tu vis, justement, ce fait d’être toi de l’autre côté parfois et d’être un featuring vocal sur certains morceau ?Même le morceau que tu viens de sortir avec Miel de Montagne, par exemple.
Blasé : Et bien, j’adore, en vrai. J’aimerais le faire plus, avec les bonnes personnes. J’aime bien me dire que d’un coup, je n’ai plus à produire. Avec Miel de Montagne, on a produit ensemble le titre. Avec Pone, c’est surtout lui. J’avais juste chanté. J’ai trois morceaux avec Agoria, sur lesquels je n’ai rien produit du tout. Il m’a invité à chanter. Ça a été le premier à m’inviter à chanter. J’espère que je ferais d’autres collaborations sur lesquelles j’apporterai juste ma voix. C’est toujours marrant aussi.
LFB : C’est quelque chose qui te titille aussi ?
Blasé : Oui, carrément.
LFB : Est-ce que c’est un défi que tu te donnes de plus maîtriser ta voix ? Parce que quand tu produis, c’est un peu les artistes qui se fondent dans ton univers. Mais là, tu te fonds dans l’identité d’une autre personne.
Blasé : Oui, ça m’excite aussi comme chose à faire.
LFB : Comment tu vis ta musique sur scène ? Comment tu la transformes surtout ? Comme tu disais tout à l’heure, c’est une musique qui est limite pensée pour un groupe, mais malheureusement, dans l’industrie il y a des contraintes.
Blasé : Parfois, je suis en groupe. J’ai un guitariste et un bassiste qui m’accompagnent. Mon bassiste rejoue toutes les lignes de basse que j’ai composées, mais en les augmentant avec ses idées, ses petites improvisations en plus. Ça, j’adore.
Ça amène mes morceaux encore un peu plus loin que ce qu’ils étaient sur le disque. Moi, quand je les joue aussi, je les joue un peu différemment que comme ils sont enregistrés. Je trouve parfois deux-trois accords différents ou un petit placement différent dans la voix où je me rends compte parfois que c’est ça la vraie version.
Parfois, on a enregistré le son et on ne l’a jamais joué en live. On se dit que c’est bon, on a le master, on va sortir le disque. Et on n’a pas joué le morceau en live. Quand tu joues un morceau en live, ça te donne souvent des idées pour le peaufiner, pour l’améliorer.
LFB : Tu te verrais sortir des versions live de tes morceaux ?
Blasé : Oui. D’ailleurs, je vais le faire. Je vais rééditer mon album en septembre et il y aura une version live d’un de mes morceaux de Free. J’aimerais en faire d’autres. Un jour, j’aimerais bien faire un album live, enregistrer un album entier en live. Les versions live seraient peut-être encore plus excitantes.
LFB : Il y a des artistes qui font ça, commeSoulwax, par exemple. Sur certains de leurs albums, ils ont enregistré l’album en une seule prise. Ils n’ont même pas gardé la meilleure. Ils ont gardé le truc où il y avait le plus d’émotions, par exemple.
Blasé : Ça, c’est hyper cool à faire. J’aimerais bien le faire un jour aussi.
LFB : Si tu devais ranger Blablabladans une bibliothèque, tu le mettrais où?
Blasé : J’aimerais bien le mettre entre Lambs Anger de Mr. Oizo et Clandestino de Manu Chao.