Le bal des pions mélancoliques : Playin’ Dumb de Tchotchke

Lancez les dés et avancez sur un parcours de jeu prenant et coloré en ouvrant la boîte de Playin’ Dumb, deuxième LP de Tchotchke.

Déploiement du Jeu dans les couloirs des intringues

Nous soulevons le couvercle de Playin’ Dumb, découvrant un plateau où chaque case scintille d’éclats de lumière et de promesses. Les pièces se déplacent avec légèreté, guidées par l’insouciance du titre d’ouverture, The Game, où le plaisir du mouvement prime sur la victoire. Tchotchke, trio new-yorkais composé d’Anastasia Sanchez, Eva Chambers et Emily Tooraen, transforme la pop baroque en un tapis de jeu vivant, où harmonie et arrangement deviennent un pion ou une carte mystérieuse. Les notes solaires se mêlent à des stratégies subtiles, et le plateau semble déjà habité par une magie en suspens, grâce à un travail de collaboration remarquable avec The Lemon Twigs, producteurs du disque.

Les murmures se propagent dans les allées, et les pions se pressent sur les cases de Did You Hear?. Les alliances se font et se défont dans un souffle rock, et la tension monte à l’instar d’une carte secrète glissée sous la main. Puis, dans un coin feutré du plateau, Kisses dépose sa douceur : les harmonies caressent les doigts, les gestes deviennent prudents et les mouvements un pari sur l’émotion. La malice et la tendresse coexistent pour qu’enfin, les règles s’effacent devant la danse des sentiments.

La Nostalgie des pions

Certaines cases portent des souvenirs et des regrets, comme celles de Poor Girl, où la mélancolie flotte derrière la pop légère. Les détails du quotidien, les attentes et les illusions dessinent des labyrinthes intérieurs que nous explorons pas à pas. Dans les corridors lumineux de Davide, les notes s’élèvent en ailes, et nous portons nos mains sur les pions fragiles de la tendresse, découvrant un territoire où la patience et l’attention deviennent des stratégies de jeu à part entière.

Lancers de Frénésie

La partie s’emballe, les dés roulent avec Jealousy, chaque lancer créant des frissons et des surprises. Les couches sonores s’entrelacent, comme des pièges subtils, et la tension devient palpable, vibrante. Dans un souffle calme au milieu de la tempête, Now I Love You s’installe en alcôve intime, où les mouvements organiques se font lents et les émotions se font caresse. Le jeu devient alors une exploration délicate, une danse suspendue, avec des pions qui avancent avec prudence sur un plateau enchanté.

Carnaval en mouvement

Le plateau s’illumine à nouveau, et Skipping Around transforme la partie en bal féerique. Les alliances éphémères se font et se défont avec un sourire, les rires éclatent comme des confettis, et chaque case révèle un éclat de surprise. Même la mélancolie de Other Boys se teinte de rêve, ses souvenirs flottant comme des cartes secrètes que l’on caresse du bout des doigts. Les pas sur le plateau deviennent chorégraphie, et les positionnements racontent des histoires de désir, de perte et de nostalgie.

De la lumière aux adieux

Les cases restées sombres s’éclairent enfin avec Goodbye, ce nouveau départ se transformant en promesse de retour. Le jeu s’illumine de tons chaleureux et réconfortants, et l’ensemble de la partie se pare d’une clarté douce. Lorsque les pions atteignent la fin de leur parcours, Playin’ Dumb surgit en bouquet final : explosion sonore, frissons et enchantement. Chaque lancer de dés, carte jouée et respiration musicale se conclut en apothéose, célébrant la malice et la virtuosité de l’ensemble.

L’Âme du Plateau

La partie s’achève, mais ce jeu reste vivant dans nos mains. L’insouciance de The Game fait encore miroiter ses cases dorées, tandis que l’électricité de Did You Hear? vibre comme un écho dans les couloirs du jeu. La tendresse de Kisses se faufile entre nos doigts, et la nostalgie de Poor Girl et Other Boys s’y glisse comme des cartes oubliées. Davide et Now I Love You ouvrent des passages secrets, Skipping Around nous fait tournoyer dans un bal inattendu, et l’espoir délicat de Goodbye éclaire la perspective avant que Playin’ Dumb ne déclenche un feu d’artifice sonore, bouleversant règles et cases.

Lorsque les dés se figent et que les cartes reposent, l’envie de relancer une partie persiste. Tchotchke invente un décor et un monde où musique et mouvement se confondent, où les émotions prennent forme à travers des sons et des harmonies empreints d’originalité. Le plateau n’est jamais tout à fait vide : il reste des traces de rires, des ombres de frissons et des lumières de surprises, un monde où le jeu, comme cet album, peut se rejouer sans fin.

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