La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Tout de suite on vous invite à découvrir la première partie de notre 278ème sélection des clips de la semaine.

Tame Impala – My Old Ways
Avec My Old Ways, Tame Impala poursuit son évolution. Le morceau s’ouvre sur un petit riff de piano emprunté à la house music, simple et entêtant, avant qu’un beat techno ne vienne s’y poser avec douceur. On retrouve bien sûr la voix unique et planante de Kevin Parker, mais ici, tout semble plus cadré, plus “propre”. Comme dans le reste de l’album, on ressent cette légère frustration : celle d’entendre Tame Impala s’éloigner de son univers si singulier pour s’aventurer vers quelque chose de plus accessible. Le morceau reste beau, élégant même, mais laisse en nous cette impression d’un virage où la nostalgie du passé se mêle à la recherche de renouveau.
Les paroles de My Old Ways racontent cette lutte intérieure qu’on connaît tous : la promesse de ne plus retomber dans ses travers… et la tentation qui revient, encore et encore. Kevin Parker chante avec une sincérité désarmante ce sentiment d’impuissance face à lui-même. “I tell myself I’m only human”, répète-t-il, comme une excuse, ou une dérobade qu’on s’accorde après une erreur. Ce n’est pas une chanson de résignation, mais plutôt une réflexion lucide sur la difficulté de changer.
Le clip s’ouvre sur un magnétophone qui s’allume, comme si Tame Impala enregistrait un souvenir avant qu’il ne s’efface. Filmé en POV, avec un grain volontairement old school, on le suit dans son quotidien : assis dans son studio, en train de jouer du piano, de flâner en ville, ou de tourner les potards de ses machines. Les images s’enchaînent comme des fragments de vie, entre réel et souvenir. My Old Ways devient alors plus qu’un clip : une petite fenêtre ouverte sur l’intimité de Tame Impala, où la nostalgie et la sincérité se confondent dans un même souffle.
Bonneville – Café Saint-Jean
Ce bon vieux stéphanois Bonneville est de retour. Délaissant le thème de l’amour pour un chic hommage à sa vie de flâneur en terrasse de café – l’appellation le fera probablement sourire -, Bonneville signe avec Café Saint-Jean un morceau groovy à souhaits qui flirte gentiment avec le disco. Les jeux de mots sont fidèles à chaque rendez-vous de Bonneville. Armé de sa plume légère, le gamin de Saint-Etienne sait y faire. On savoure chacune de ses sorties comme de véritables bonbons réconfortants. Une chose est sûre : vivement l’album !
Côté images, son camarade Alexandre Durry alterne des plans de face parfaitement nets et d’autres sur les côtés comme filmés au camescope, à l’ancienne. Autour de Bonneville et son mythique comparse gorille Feed, amis et famille peuplent les tables du Café des Artistes où notre camarade chanteur a ses habitudes. Ces derniers jours, le garçon arpente la France pour assurer la première partie d’Ycare, s’il passe par chez vous, ne manquez pas l’occasion d’aller le voir, vous ne serez pas déçu, c’est promis.
Lucill – Tout ou rien
Lucill aka Raphaël Bussières, nous dévoile son dernier clip Tout ou rien dans lequel il nous parle de passage, de désillusion peut-être, mais aussi d’émancipation. Dans une esthétique qui nous fait penser aux dessin animé Angela Anaconda (coucou les trentenaires !), Lucill y expose ses contradictions avec une série de dualité comme dans son refrain qu’il martèle “Tout ou rien / Chat ou chien / Amour haine” qui nous donne ce sentiment de tiraillement constant.
Sur ce titre, l’artiste s’est entouré de Gabriel Lavoie Viau pour l’écriture de la musique et co-signe encore une fois les paroles et les mélodies avec sa comparse Zoe Sanders. On doit la réalisation de ce clip à Marianne Boucher.
Cat Burns – Please Don’t Hate Me
Avant la sortie de son album How To Be Human le 31 octobre prochain, Cat Burns dévoile Please Don’t Hate Me, cinquième extrait de ce projet très attendu. À travers ce morceau, l’artiste britannique tend la main à un ex pour lui dire qu’il n’est pas nécessaire de se haïr, même si leur histoire n’a pas fonctionné : « We don’t have to hate each other just because things didn’t work out. »
Le clip qui accompagne ce titre, filmé par Henry Croston, la montre au téléphone pendant toute la durée de la chanson, tentant d’expliquer ses pensées et ses émotions. Ici, l’objectif n’est pas de célébrer un amour naissant, mais d’apprendre à dire au revoir à une relation de manière paisible et mature. Son style alternative pop, marqué par des influences gospel et des productions épurées, accompagne parfaitement ce message de réconciliation et rend le tout empreint de douceur et de sincérité.
LOONS – My way
La dernière fois que l’on parlait de LOONS, c’était il y a seulement quelques semaines, pour la sortie du clip de Among The Mooners. Si on en reparle aujourd’hui, c’est parce que les montpelliérains remettent le couvert, et ils envoient la sauce ! Encore une pépite grunge/post-rock captivante vous attend avec la sortie du titre My Way. Le refrain accrocheur vous poursuivra tout le reste de la journée :
If you’re trying in the same mode
You’re riding on my way
f you’re trying in the same mode
Just ride away
En plus d’apporter une touche unique à ses titres et de soigner ses compos, LOONS partage aussi des symboliques importantes pour eux dans leurs textes. Sur My Way, le groupe encourage à poursuivre sa propre voie. A l’image d’un enfant qui marcherait un peu trop dans les pas de son grand frère, les musiciens nous poussent à embrasser nos différences, à aimer ce qui nous rend uniques.
Le clip en lui même est très introspectif, allant de séquences de voyages (les globe-trotters reconnaîtront Vienne et Bratislava !), de plans d’Antoine rêveur dans sa chambre et de vidéos de live au Rockstore de Montpellier. Le tout sur une coloration noir et blanc ultra contrastée, appuyant encore davantage sur le caractère mystérieux et vaporeux du morceau. LOONS, à découvrir d’urgence !
Patrick Watson & Klô Pelgag – Ami imaginaire
Si il y a bien quelque chose qui me met en joie le matin, c’est d’écouter des artistes que j’adore. Et quand deux de mes préférés font quelque chose ensemble, c’est le petit bonheur qui rend ta journée pluvieuse en joie sans fin.
Patrick Watson nous offre le dernier clip issu de son album Uh Oh en duo avec Klô Pelgag, Ami imaginaire, l’un des duo francophone de son album. Si je devais avoir un ami imaginaire, c’est sûr que ça serait un de ces deux-là ! Le clip, réalisé par Ariane Louis-Seize qui a entre autre, réalisé le film Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, nous offre une esthétique vaporeuse, enfantine mais très stylisée à la fois. On est entre une hallucination et un tableau de la renaissance jouant sur le clair obscur qui reflète parfaitement les arrangements très électro planants et fantastique de la musique.
Olivia Dean – Man I Need
On avait déjà succombé au charme d’Olivia Dean avec son clip de Man I Need. Alors quoi de mieux qu’un live pour révéler davantage l’essence de cette talentueuse artiste ? Si vous aimez Jorja Smith, il y a fort à parier qu’Olivia Dean vous envoûtera dès les premières notes.
Son live fraîchement sorti en est la preuve. Cheveux au vent, sourire radieux, elle interprète Man I Need avec une grâce naturelle et une intensité désarmante. Sa voix, à la fois douce et éraillée, captive instantanément. Ceux qui apprécient les voix soul, pleines d’émotion brute, seront comblés.
Sur scène, elle danse, elle rit, elle vit littéralement sa chanson. Olivia Dean dégage une élégance et une confiance qui donne à sa performance un éclat rare.
Ce qui la distingue, c’est aussi sa manière d’aborder le thème des mecs. Là où beaucoup choisissent la mélancolie, elle, préfère la joie. Man I Need est une chanson lumineuse, portée par une énergie positive, une invitation à tourner la page avec douceur et confiance.
Avec Man I Need, Olivia Dean confirme qu’elle est une magnifique voix de la scène pop-soul britannique et on ne peut que lui souhaiter une carrière à la hauteur de son talent.
Elle se produira d’ailleurs le 17 juin 2026 à l’Accor Arena, une date à ne surtout pas manquer.
Suzane – Lendemain de fête
Suzane fait partie de ces artistes dont on attend toujours chaque sortie avec grande impatience. On la sait engagée et portant un soin tout particulier aux messages qu’elle véhicule, grâce à des textes directs, une musique entraînante et des images percutantes.
On avait vibré, pleuré et levé le poing avec son magistral Je t’accuse, un titre et un clip dont elle dit qu’ils ont changé sa vie. Suzane récidive cette semaine avec Lendemain de fête, deuxième extrait de Millénium en forme de nouvel uppercut.
Dans le clip réalisé par HOTU, on retrouve Suzane en présentatrice d’un journal d’une chaîne d’information en continu “Maxi news”. En guise de générique d’ouverture du journal, l’image de notre planète qui dégouline, qui fond. Le ton est donné. Suzane démarre ensuite la présentation de son JT – avec des mimiques assez robotiques.
Les images de catastrophes naturelles ou humaines s’enchaînent (sans doute travaillées avec l’IA) : tempête, tsunami, surconsommation de viande animale, guerre, incendie meurtrier… Le tableau extrêmement sombre d’un monde malade, au bord de l’implosion, et aussi une critique bien sentie des médias en quête de sensationnalisme.
Avec ce clip, Suzane frappe fort à nouveau en s’appropriant les codes des médias pour mieux les tourner en dérision, provoquer une prise de conscience et surtout, transmettre un message d’espoir pour célébrer la vie, l’amour, la paix et la Terre.
Hush – The Mirrors Were Right
Hush, c’est le projet pop psychédélique à surveiller du moment. Avec leur premier extrait The Mirrors Were Right, ils annoncent tout de suite la couleur : on s’en va loin. Ce titre agit comme une incantation murmurée qui nous transporte dans un univers rempli de mystères.
La chanteuse Paige Barlow nous raconte que les paroles lui sont venues lorsqu’elle repensait à de longues périodes de dissociation et aux éclats de lucidités qui les traversent aujourd’hui, un peu comme des miroirs de la réalité. Le clip, réalisé par Aabid Youssef et pensé par Paige, nous plonge dans cet état fragmenté et onirique entre jeux de lumières, d’effet miroir et de textures enveloppantes.
On va définitivement surveiller cet album à venir.
Wet Leg – Mangetout
Mais qui est donc cette créature mi- séduisante, mi-inquiétante ? Elle surgit d’abord dans un champ de maïs méconnaissable sous une imposante chevelure blonde. Vêtue d’un mini-short argenté elle se déhanche sensuellement tantôt dans une station-service, tantôt dans un abri de ferry, parvenant presque à rendre ces endroits sexy.
Ces plans hypnotisant s’enchaînent dans un refrain entêtant : « GET LOST 4VER ». Le titre mangetout, un jeu de mot réfléchi, n’évoque pas tant les haricots magiques, mais plutôt une volonté claire et précise : Man Get Out. Les paroles invitent une personne indésirable qualifiée de parasite à dégager de là.
Dans la seconde partie de ce fascinant cauchemar, la créature dévoile enfin son visage, il s’agit de Rhian Teasdale, la chanteuse du groupe ; démasquée par les fans de Wet Leg dès les premières secondes.
Changement d’ambiance radical puisqu’on la retrouve recouverte de sang à l’arrière d’un camion bâché. Bien qu’elle soit la seule présente sur la scène de crime, on parvient facilement à imaginer la victime (logique, toute la chanson lui est dédiée). Les paroles sont modifiées : « You wanna fuck me, I know most people do » devient alors « You say I scare you, I know most people do ».
Et Rhian Teasdale a bien raison : on craint très clairement de se retrouver à l’arrière de ce camion. Son sourire maléfique, le même que sur la cover de moisturizer, suffit à nous convaincre. Message reçu : mieux vaut éviter de la contrarier.
Bonnie Banane – Hoes of Na
La nuit dernière, on a changé d’heure. Je le sais car il fait un peu plus nuit sur le chemin pour me rendre au cours de yoga. Quelle flemme … Pourtant, aujourd’hui, on nous a annoncé une intervenante pas comme les autres, un peu « spéciale » m’a-t-on dit. Sur chacun de ses projets, Bonnie Banane nous emmène dans une nouvelle aventure, un univers à part et teinté de mystères. Le clip de Hoes Of Na, single extrait de son album Nini, ne déroge pas à la règle.
Le silence se fait. On entre dans la salle, avant d’assister à une véritable performance. Bonnie Banane s’érige en conquérante, grande maîtresse qui offre les instructions à son public. « Welcome to namaste ». L’esthétique du clip est hyper travaillée, et le travail de la lumière et des plans est extrêmement bien réalisé. Une mosaïque de corps féminins en puissance se crée, vue en plongée ou en contre-plongée, derrière cette vitre transparente. Les corps se torsionnent, se transforment, sur le rythme lent de la musique. Tout est souplesse. Étrange et presque futuriste, ces images nous passionnent autant qu’elles nous effraient.
On souligne ces retours face au miroir de la salle du cours de yoga. Comme si cette expérience provenait d’une autre réalité, de l’intérieur et de l’inconscient. Hoes Of Na en est le mantra, un son venu des profondeurs de la terre. Enfin, une sorte d’ « apocalypse contorsionnée » clôt le chapitre. On a déjà hâte du prochain.
Robert Robert – Boost
ENFIN ! Robert Robert a sorti ce 24 octobre 2025 son troisième album BOOST, ainsi que le clip éponyme. On termine la saga de la Kia Rio avec ce qui ressemble à un accident de voiture où l’on voit pendant longtemps Robert Robert au sol, qui ne se réveille pas malgré les secousses, mais qui finit par planner au-dessus de tout le monde et de s’envoler sous le regard ébahis des gens qui l’entoure, mais pas forcément plus choqués, un peu comme les paroles du refrain “C’est la vie / c’est comme ça”.
Le titre BOOST a été écrit après qu’un ami à lui avait besoin de booster son char mais qu’aucun des deux ne savait comment faire. Même si il faisait froid et gris, il est rentré chez lui plein d’énergie et a décidé d’écrire cette chanson et de l’offrir comme un boost aux gens. Paris réussis, on sent les points de vie et de motivation nous arriver à la fin de ces 2:37 minutes.
TWEN – Tumbleweed
Twen offre un nouveau titre qui effleure un paysage naturel, comme l’herbe frissonnant sous le vent. Tumbleweed palpite sous la peau, tout autant que la basse et la batterie tracent des routes invisibles, tandis que la voix s’infiltre au cœur d’une bataille sonore, légère et tenace à la fois. Nous sommes emportés et retenus, comme si chaque battement mesurait la liberté que nous pouvons réellement effleurer.
La chanson explore la manière dont nous avançons malgré les contraintes, capturant le frisson d’un départ impossible et la beauté de demeurer en mouvement, même limité. Le groupe transforme cette tension en musique, sculptant un équilibre fragile qui fait respirer chaque note.
Le morceau vient s’ajouter comme une pièce nouvelle au puzzle de Fate Euphoric, leur album attendu le 4 novembre, et laisse pressentir que ce souffle, cette errance précise et vivante, ne fera que s’étendre, nous emportant toujours plus loin dans leurs paysages sonores.
Vanille – Un chant d’amour
Le 17 octobre, Vanille sortait son troisième album Un chant d’amour, et bien évidement, le clip qui l’accompagne ! Ici, Rachel Leblanc nous offre une complainte à la fois triste et lumineuse sur l’amour et l’envie d’en donner et d’en recevoir. Qu’est ce qui fait plus chant d’amour qu’un chant sur l’amour ? Pas la peine de parler de belles histoires avec Vanille, le simple fait de chanter l’amour de l’amour suffit.
Dans un clip réalisé par Elizabeth Landry et Irina Tempea, Vanille nous embarque dans son univers visuel et sonore tout droit sorti des années 50 avec une esthétique très Priscilla Presley au moment de son mariage, avec l’innocence et la candeur d’une enfant qui s’imagine le grand amour (et c’est le cas de le dire).
Ça donnerait presque le goût de retomber en amour !
Allie Sherlock – I Don’t Need Saving
Connue pour ses performances de rue, la chanteuse irlandaise Allie Sherlock dévoile son nouveau single I Don’t Need Saving, sorti le 8 octobre 2025. À travers ce titre, l’artiste de 20 ans explore l’ambivalence émotionnelle d’une relation toxique où se mêlent désir de liberté et besoin paradoxal de l’autre. Le clip officiel, réalisé par Oscar J Ryan joue sur un contraste visuel saisissant : Allie Sherlock y apparaît tantôt dans des décors sombres et introspectifs, tantôt dans des ambiances lumineuses évoquant des époques révolues. Sur une production pop épurée, sa voix maîtrisée et posée porte un message sans équivoque : l’indépendance émotionnelle prime, même quand le cœur hésite.