Une histoire de musique cinématographique : Echoes From Dawn de Christine

Parfois quand on choisit un nom, on se colle une image même sans le vouloir. En choisissant Christine, en image à  la voiture folle de Stephen King mise en image plus tard  par  le grand John Carpenter, il ne fallait pas grand chose de plus pour rattacher la musique à une vibe proche du cinéma et de la science fiction. Ça tombe bien, la musique du rouennais transpire de ces visions mentales qui nous transportent vers des univers parallèles. C’est une nouvelle fois le cas avec Echoes From Dawn. Bienvenue dans l’apocalypse selon Christine.

La nuit est noire, la route s’ouvre à nous, désertique et bercée par les néons blafards de lampadaires usagés. Le vide nous entoure et nous roulons, bercés par la pénombre et son silence assourdissant et inquiétant. En quête de sens et d’émotions, nous lançons la lecture d’Echoes From Dawn, le nouvel album de Christine, et par magie nous nous retrouvons dans un univers parallèle, passant un vortex pour vivre dans un monde à la croisée des chemins, ceux de Mad Max : Fury Road et de Tron.
Bien-sûr, tout ceci n’existe pas mais ce voyage imaginaire, nous l’avons fait en fermant nos yeux, en nous laissant bercer par cette musique aux échos cinématographiques prononcés qui puisent dans notre imaginaire pour éveiller nos sens vers un monde fantasmé.
Echoes  From Dawn est une fuite avant, un ride électronique intense qui gagne en tension tout au long de son écoute, même dans les silences qui entrecoupent les chansons. Une montée en puissance tout au long d’un album qui file à toute allure dans un enchainement de titres de plus en plus puissant et parfois brutaux, développant une synthwave aussi sombre qu’exaltante en dix titres qui forment deux parties distinctes entrecoupées par Interlude From Darkness. On pourrait imaginer un film, une épopée comme un western post-apocalyptique ou un homme au volant de sa voiture rugissante se dirigerait vers les enfers à la recherche de l’être aimé qui lui a été enlevé.

Fallen Hope agirait comme un générique, un bandeau défilant expliquant les intentions, les tenants et les aboutissants. Sur Lust Generation le héros filerait à tout allure sans réfléchir, le cœur guidé par son besoin de vengeance avant de se poser pour réfléchir à un plan d’action avec un Echoes From Dawn plus atmosphérique et planante. Electric Sheep accélérait le rythme avec une première scène d’action intense et puissante ou le héros trouverait un chemin vers la porte des enfers, l’entrée vers l’apocalypse.

D’où ce basculement avec Howling Terror vers quelque chose de plus inquiétant, proche par moment du cinéma d’horreur, et de Carpenter forcément. Le rythme se fait plus dur et plus martial. La plongée continue avec l’excellente Error 219 et la brutale Sam avant que le héros ne fuit cet univers de malheur sur l’épique Never the Top.

Une fois son amour sauvé, la tête posée vers sur son épaule, c’est vers l’horizon et le soleil levant, au son de la lumineuse Break a Paw que notre héros sans nom repartir vers de nouvelles aventures.

 

Si on a fait toute une histoire d’ Echoes From Dawn, le second album de Christine, c’est qu’il prête à ce genre de divagation, offrant un album qui ne cherche au final qu’à mettre en action notre imagination et à ramener notre âme vers ses souvenirs d’enfance ou l’on se créait des histoires pour mieux s’évader.
Effort solitaire, mais porté par une volonté collective avec l’apparition tout au long de l’album de collaborations aussi variées que nécessaires (avec notamment Outlaw, Le Spectre ou Neus) Echoes From Dawn est un album qui raconte une histoire, qui ouvre des portes vers votre subconscient puisque cette histoire, il vous revient de la créer. Alors laissez vous porter par les images que vous offre l’album de Christine, la route est devant vous, il vous appartient d’en faire ce que vous voulez.