Les clips de la semaine #1

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B te sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Premier rendez-vous tout de suite.

Caribou Bâtard – Fucking Awesome

Il est dimanche matin et vous n’êtes pas encore complètement sortis du lit ? Nous avons la solution parfaite pour vous avec Caribou Bâtard ! Le duo rouennais vient de dévoiler son premier clip, une mise en image pour son titre Fucking Awesome. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça déménage. Les garçons ont bien compris tout ce qu’il fallait au rock’n’roll : une guitare, une batterie et de l’énergie pour un titre qui est une ode au défoulement de soi. Derrière la caméra, on retrouve Julia Giraudo qui suit les deux garçons dans leur quotidien entre musique, skate, mangas et jeux vidéos (d’ailleurs il faudra qu’ils nous expliquent comment ils jouent ensemble avec une manette de Playstation et une manette de Xbox…) pour finir au milieu d’une foule déchaînée et masquée, entre joie et tristesse. Un ride brutal de 2 minutes 34 qui fait du bien et qui réveille.
P-S : Sauras-tu repérer l’apparition de Francky Vincent ?

MNNQNS – Fall Down

On reste en terre rouennaise pour cette deuxième vidéo de la semaine avec MNNQNS. Le groupe majuscule a dévoilé cette semaine Fall Down, le deuxième extrait de son premier album Negative Body prévu pour le 13 septembre. On retrouve toute la fougue et l’énergie du groupe dans un titre qui, à l’image de la vidéo qui l’accompagne, semble idéal pour une échappée belle. Ainsi, la vidéo de Woods suit, dans un superbe plan séquence en travelling et au ralenti, la fuite en avant d’Adrian, affublé d’un masque de lui même, après ce qui semble être un braquage traversant un quai désolé entre territoire halluciné et apocalypse en devenir, le tout jouant le rôle de miroir à la vie en tournée qui parfois semble tourner au ralenti autant qu’elle est la source d’événements étranges. De quoi nous mettre l’eau à la bouche et nous préparer au retour ravageur de ces MNNQNS, avec notamment des passages au Grand Mix le samedi 28 septembre et à la Maroquinerie le 3 octobre.

!!! (Chk Chk Chk) – Couldn’t Have Known

La folie a toujours été au cœur de la musique de !!! (Chk Chk Chk). Une musique en explosion et en mouvement permanent qui s’affranchit des genres et n’a qu’une idée fixe : nous faire danser et nous faire du bien. Alors que le groupe vient de dévoiler le tant attendu Wallop ce vendredi, ils avaient pris le temps de faire monter la sauce mercredi en dévoilant le sautillant Couldn’t Have Known et son clip déjanté. La vidéo animée de Cheng-Hsu Chung nous offre ainsi un voyage (très) coloré et infiniment psychédélique à la teneur sexuelle non contenue, où l’on suit entre autres une boule sauteuse, des amants un brin sado-masochistes et porté sur l’ondinisme, un club futuriste rempli de scrotums, d’aliens dansants et de volcans qui éjaculent… En bref, un délire total, qui se découvre plus qu’il ne se raconte et qui colle parfaitement à ce que cherche à transmettre le groupe à travers son dance-punk. Et si la folie est contagieuse, on vous conseille vivement d’aller retrouver les new-yorkais lors de leur passage en France le 2 décembre à l’Aéronef de Lille et le 3 décembre à Paris à La Maroquinerie.

Isobel Campbell – Ant Life

Après ce torrent d’énergie, on vous propose une petite pause douceur pour reprendre doucement votre souffle avec Ant Life, le nouveau titre de Isobel Campbell. La membre fondatrice de Belle & Sebastian reviendra au début de l’année 2020 avec un nouvel album intitulé There is No Other. Ce nouveau titre jouit d’une délicatesse de chaque instant diffusant une folk douce et entêtante qui se frotte parfois à des intonations électroniques qui la ramène lentement et sûrement du côté d’un psychédélisme bienvenu. Le genre de titre qu’on écoute et qui nous fait voyager, accompagné d’un clip qui met en avant les petites fourmis que nous sommes parfois, héros au quotidien banal et à l’anonymat qui rendrait presque invisible. Pour soutenir ce nouvel album, l’écossaise a annoncé une date unique en France, le 11 février 2020 au Café de La Danse.

Oxmo Puccino – Le droit de chanter (A Colors Show)

S’il y a bien un album qu’on attend avec une impatience qui fait gronder notre cœur, c’est bien La Nuit du Réveil d’Oxmo Puccino. Cinq ans après le sublime La voie lactée et alors que son Lipopette Bar fera à jamais partie des plus grands albums français de tous les temps (oui oui, on assume complètement), le Black Jacques Brel s’apprête donc à faire son grand retour et à récupérer la place qui lui appartient : le trône du rap français. En attendant la semaine prochaine, il est passé cet semaine dans la boîte des Allemands Colors pour une version toute classe et simplicité de la superbe Le Droit de Chanter. Oxmo Puccino reste ce sublime conteur d’histoires, auscultant l’humanité avec des morceaux où les mots chantent autant qu’ils frappent et où le propos est toujours aussi vrai et percutant. Une douceur qui confine au sublime pour un artiste qu’on ne cessera jamais d’aimer.

Liam Gallagher – One Of Us

10 ans putain. 10 ans depuis cette foutue soirée à Rock En Seine. 10 ans que les frères Gallagher ne tournent plus ensemble. Et si Liam a déjà exprimé publiquement son souhait de réunir le groupe, il le prouve à nouveau au travers de One Of Us, production sensible et qui ne laisse pas la place au doute. Si chaque frère poursuit sa route en solo depuis leur séparation, on a tendance à voir une inversion de qualité dans leurs productions. Là où Noël avait fait deux premiers albums de très bonne facture, Liam parvenait moins à convaincre, que ce soit au sein de Beady Eye ou en solo. Néanmoins, sur leurs productions plus récentes, Liam semble faire mouche plus régulièrement et les singles qu’il propose en amont de la sortie de son nouvel album le confirment : on a hâte. On le retrouve ici dans un clip teinté de nostalgie, accompagnant pertinemment un morceau qui affiche ses envies de retrouvailles. Le tout ayant été produit par Steven Knight et Anthony Byrne (le duo créatif à qui l’on doit la série Peaky Blinders) et dont on sent la patte à l’écran, dans une ambiance proche du Birmingham de la famille Shelby qu’ils nous proposent habituellement.

Pion – 22h22

S’il est un album qui nourrissait toutes nos attentes lors de cette rentrée, c’est bien celui de Pion. Depuis maintenant un an et demi, le trio ne fait que faire monter la pression et dévoile un univers qui oscille entre le religieux et l’ésotérisme. Une œuvre forte et intrigante qui n’a fait que faire grandir notre impatience au fur et à mesure que les pièces du puzzle se dévoilaient. Ça y est, l’attente est terminée et 22:22 est sorti. Pour fêter ça, le groupe a dévoilé plus tôt dans la semaine 22h22, titre qui ralentit la cadence par rapport aux autres productions de ces drôles de garçons mais qui fascine toujours autant par sa construction musicale et ses paroles aussi cryptiques que poétiques. Pour la vidéo, ils font une nouvelle fois confiance au talentueux Valerian 7000 qui imprime sa patte étrange et DIY à une musique qui semble coller parfaitement à ses envies visuelles. Une association gagnante pour un groupe dont on n’a pas fini de vous parler.

Las Aves – Worth It

On vous a déjà dit tout le bien que l’on pensait de I’ll Never Give Up On Love Until I Can Put A Name On It, le second album de Las Aves. Parmi les titres les plus forts de l’album, l’on retrouve Worth It. Morceau guerrier au possible, véritable ode à l’acceptation de soi, le titre fait du bien et agit comme une libération face à la pression constante de la société sur la perfection du corps et l’image que doit renvoyer une femme dans le monde d’aujourd’hui. Pour mettre en scène cette histoire ô combien importante et personnelle, Jules Cassignol, membre du groupe, passe une nouvelle fois derrière la caméra pour nous emmener à New York suivre une jeune femme (l’impressionnante Circe Bloom) et sa prise de pouvoir quant à l’image qu’elle renvoie d’elle dans des paysages désaffectés et déserts, conférant à la vidéo un côté à la fois mystique et fascinant. Las Aves repartira en tournée cet automne avec notamment des passages à la Gaité Lyrique le 24 octobre et à l’Aéronef le 18 décembre.

A$AP Rocky – Babushka Boi

Le 26 août dernier, A$AP Rocky annonçait son retour en dévoilant le teaser loufoque de son prochain clip Babushka Boi. On y voyait le rappeur faire un numéro de claquettes (tout en costume 40’s et foulard de grand-mère estampillé Gucci) accompagné par une bande de personnages à l’aspect monstrueux, sous-titré en russe. Deux jours plus tard paraît le clip réalisé par la fantaisiste cinéaste et photographe Nadia Lee Cohen, dont on reconnaît l’univers rétro-pop aux accents lynchiens. On retrouve ainsi le rappeur et son étrange clique poursuivis par des policiers grimés en porcs, après s’être échappés de prison et avoir braqué une banque (un clin-d’œil à sa récente mésaventure avec la justice suédoise ?). La course-poursuite dans une ville en carton-pâte se solde par un face à face avec les policiers qui eux, termineront littéralement en chair à saucisse. Avec des références à mi-chemin entre le style et les mimiques du personnage cartoonesque The Mask et l’univers du film de gangsters américain Dick Tracy, le clip fait également écho au mythique Scarface. À l’image du personnage principal Tony Montana, le rappeur est marqué par des cicatrices au visage qu’il dissimule ici avec un foulard, le « babushka » porté traditionnellement par les grands-mères russes. Un clip esthétique haut en couleur et un imaginaire visuel et scénaristique foisonnant et comique ; on n’en attendait pas moins du dénommé Lord Pretty Flacko.

Pomme – Je sais pas danser

Il existe des titres qui dès les premiers instants touchent le fil ténu de l’émotion sans forcer. Sans souci de perfection, sans chercher à en faire trop, juste en étant elle même, Pomme tape dans le mille. Je sais pas danser a la grâce évanescente et la perfection des instants suspendus. Le genre de titre qui nous agrippent sans prévenir pour amener les larmes aux coins des yeux avec une facilité déconcertante. En se confiant sous le prisme de la poésie sur les blocages qui peuvent ralentir une vie (le fait de ne pas savoir se dévoiler, le regard des autres, les imperfections, etc.), la jeune femme se livre avec pudeur et touchera tous ceux qui comme elle ne savent pas danser. La vidéo qu’elle co-réalise avec Hugo Pillard joue de la fantasmagorie, comme un voyage mental de tous ces gens qui combattent en permanence les démons enfouis en eux et qui luttent pour réussir enfin à se dévoiler au monde. Son projet Les Failles sortira le 1er novembre.

Corridor – Topographe

Une autre beauté de la semaine nous provient de Montréal. Il existe des choses qui gravent directement votre nom dans les saintes tablettes de la pop : en devenant le premier groupe français à signer chez les légendaires Sub Pop, Corridor s’est offert un costume à la hauteur de sa musique. Lente montée en puissance, gorgé de guitare et d’un psychédélisme du plus bel effet, Topographe, premier extrait de leur troisième album à venir Junior, marque les esprits dès la première écoute et se grave dans nos tympans pour ne plus les quitter. Ce petit miracle se poursuit avec le clip de Jonathan Robert à l’ambiance aussi délirante qu’indéniablement influencée par les travaux du génial Wes Anderson où se côtoient couleurs vives, personnages masquées et une ambiance clairement hallucinée. C’est bientôt, le 18 octobre ?

Hubert Lenoir – 113e rue

On termine notre semaine en laissant nos yeux et nos oreilles chez les cousins du Canada avec notre petit chouchou Hubert Lenoir. Alors que Darlène trône toujours tranquillement parmi les plus belles claques de cette année 2019, le garçon a décidé de clôturer ce chapitre musical avec une vidéo pour 113e rue. L’instrumentale se prête parfaitement au délire drolatique qui nous est offert puisque c’est un véritable générique de fin qui défile sous nos yeux, autant influencé par l’esthétique de MTV (à laquelle a été nourri Hubert Lenoir) que par Beverly Hills. Le clip voit intervenir bon nombres d’amis et collaborateur du bonhomme et se termine par une interview aussi non-sensique qu’elle est hilarante. Hubert Lenoir reviendra retourner la France cet automne avec une tournée qui passera notamment par le Bataclan le 22 novembre.