La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Voici venir la seconde partie de l’épisode 27.
Oxmo Puccino – Tendrement
Tourné à la Monnaie de Paris et sorti le 8 mars, le dernier clip poétique de l’artiste est clairement un hommage à la journée internationale des Droits des femmes. Une nouvelle fois, Oxmo Puccino s’engage contre les violences sexistes, comme il l’avait déjà fait durant la campagne de la Fondation des femmes, Tu seras un homme mon fils, en mai 2018. Cette fois, il chante, aux côtés de femmes et d’hommes, dansant librement, avec, en toile de fond, une déclaration d’amour pleine d’émotions « aux femmes, aux filles et aux mères ». Tendrement, c’est aussi le geste qu’il aréalisé envers la Maison des femmes de Saint-Denis. Pour soutenir et mieux faire connaître le lieu, l’artiste a cédé les droits du titre à l’association aidant les femmes vulnérables et victimes de violence. A savoir, Oxmo Puccino, la réalisatrice Anissa Bonnefont, les danseurs et l’équipe technique du clip n’ont pas gagné un denier pour le projet. Comment ne pas fondre pour cette vidéo ?
Foals – Wash Off
A moins de vivre sur une autre planète, vous n’aurez pas échappé à la pandémie du Covid-19 qui sévit dans nos douces contrées. Parmi tous les messages d’intérêt public qui circulent actuellement, il y en a un qui se démarque des autres. Vous l’aurez bien vite compris, Foals revient avec Wash Off, un clip tournant en boucle sur la vidéo de prévention contre le coronavirus. Pendant plus de quatre minutes, un ballet de mains s’articule au-dessus d’un lavabo. Les doigts s’entrecroisent entre l’eau et le savon, pas toujours au rythme de la mélodie des britanniques certes, mais qu’importe ? Le titre donnera l’envie de se déhancher chez soi – confinement oblige – au dessus du robinet ou dans son salon.
Flume feat Toro y Moi – The Difference
Le jeune producteur Flume est de retour, et apporte avec lui une grosse surprise, une collaboration avec le seul et l’unique Chaz bundick alias Toro y Moi. Ils ont construit ce morceau en 2 temps, le premier jour chez Flume à Los Angeles, le deuxième jour chez Toro y Moi à Oakland. Flume a expliqué à quel point il était fan du travail de Toro y Moi, c’est donc une consécration pour lui et surtout une aubaine pour nos petites oreilles.
Le clip réalisé par Jonathan Zawada met en scène Flume à la droite de l’écran qui s’élance dans une course effrénée dans les rues de Los Angeles, à la gauche de l’écran on retrouve Toro y Moi qui se disperse dans une explosion de couleurs et de formes, les couleurs giclent et façonnent une substance fluorescente qui petit à petit s’étend vers la droite de l’écran, et c’est à la fin de la course de l’artiste que l’écran se retrouve complètement rempli, au moment où il retrouve la personne pour qui il courait depuis le début…
Tom Misch & Yussef Dayes – Lift Off feat. Rocco Palladino
Vous avez déjà entendu parler de la notion de virtuoses ? Parce que nous on en connaît 2 et même 3 en fait. Si vous voulez savoir ce que c’est qu’une performance live il vous suffit de visionner cette vidéo, on y retrouve Tom Misch et Yussef Dayes accompagné de Rocco Palladino dans une formation musicale qui détonne, chacun à leur tour viennent émerveiller nos oreilles avec une technique et une aisance musicale qui ferait rougir les plus grands.
Ce clip réalisé à Kyiv et filmé par Douglas Bernardt nous expose une vision tamisée des 3 musiciens, ils sont accompagné par un couple de danseurs qui viennent habiller la virtuosité de la musique avec élégance et tendresse.
On vous le rappelle juste comme ça l’album des deux protagonistes Beyond The Groove / Blue Note sort le 24 avril.
Thylacine – Stormur
On ne vous présente plus Thylacine, l’infatigable producteur / voyageur qui compose au gré de ses voyages aux quatre coins du globe. Il nous dévoile aujourd’hui le dernier né de son épopée ROADS: Stormur. Tourné aux Îles Féroé, le clip met en paysage leurs magnifiques paysages, faits de reliefs et de nuages, que l’on parcourt en caméra embarquée, ou en suivant Thylacine dans ses courses. Le musicien entretient un rapport étroit avec la course à pieds, qui lui permet de se vider la tête après de longues sessions dans l’éxiguïté de sa caravane studio. En résulte une épopée magnifique, contemplative et lumineuse, qui vient conclure magnifiquement l’aventure que constitue ROADS. On a désormais hâte de savoir de quoi sera fait la suite du voyage de Thylacine.
Glass Museum – IOTA feat Pierre Spataro
Reykjavik continue de se dévoiler. Le nouvel album du duo Glass Museum s’annonce brillant et ce deuxième extrait nous le prouve. Dans un format particulier puisqu’il s’agit d’une session live et non d’un clip, le formation nous invite dans l’intimité du studio Pyramide et se présente pour l’occasion accompagnée par Pierre Spataro au saxophone, qui vient apporter un éclairage neuf sur la musique des Belges, avec même quelques accents orientaux par moment. Rendez-vous le 27 Mars pour la suite de leurs aventures avec la sortie de l’attendu Reykjavik.
Gabriel Auguste – Sur ton passage
C’est l’heure de la sortie pour Gabriel Auguste. Son premier EP Coups Bas est sorti ce vendredi et pour fêter ça il nous propose un clip langoureux, fait maison par l’intéressé lui-même et qui nous raconte un amour perdu et encore amer. Pour autant, le morceau est très doux, tout comme les dessins qui le mettent en image. C’est donc une petite perle de pop qui résume bien l’univers mélancolique et amoureux de Gabriel Auguste. Qu’on vous invite à découvrir si vous le connaissez pas encore.
STRFKR – Deep Dream
Dans la galaxie des groupes de pop indé américaine injustement boudé par la France, STRFKR (au même titre que leur camarades de label Of Montreal) tient une place particulière dans nos cœurs. Déjà plus de 10 ans qu’ils nous enchantent et ce nouveau titre Deep Dream n’ira pas contre la tendance. Toujours porté par des nappes de synthés fantastiques et ces voix qui se mélangent à la perfection, la musique du gang de Portland est un bonheur absolu qui couvre nos âme d’une chaleur bien nécessaire en ce moment. Deep Dream parle de rêve, forcément, des gens dont on rêve et qui viennent nous visiter la nuit venue. La vidéo de Aidan Brezonick qui l’accompagne suit un garde forrestier à la recherche d’un mystérieux trésors, récoltant des indices, des traces sur une carte , comme habité par une mission étrange … Ce trésor existe t’il ? A vous de le découvrir.
BLACK BONES – Dead Skies
Est-ce que l’actualité vous fait peur ? Est-ce que vous avez besoin d’être hypnotisé.e et envoyé.e dans un univers meilleur et plus coloré ? On a la solution parfaite pour vous : le clip de Dead Skies de Black Bones. La vidéo de Ellie Pritts est pleine d’effets kaléidoscopiques et de couleurs chatoyantes qui nous emmènent clairement ailleurs en nous offrant un véritable sentiment d’apaisement. Bon ok l’effet de la vidéo seule ne serait sans doute pas le même sans le superbe titre des rémois. Comme pour les autres morceaux dévoilés, le gang de mexicains-zombies-génies a décidé de se réorienté vers une pop bien plus lyrique et atmosphérique, ambiance années 70 ou les chœurs enchantés croisent des cordes épiques et une guitare qui roule. Bref du tout bon en attendant la sortie de leur nouvel album prévue pour le 27 mars.
Chasseur – Comme il vient
Le vent se lève, d’un trait fait, à travers les dessins de Marion Auvin qui illustre le nouveau titre de Chasseur. Comme il vient parle du temps qui passe, ce sentiment d’impuissance face à ses vas et vient. Le temps fuit, le temps file : « Le temps comme il vient, comme il tient. Ce jour-là encore bat le vent. Bat le cœur du temps, comme il vient. » Les tempos frappés qui rythment les pas du personnage, que l’on voit dans le clip, donnent corps au morceau. C’est presque comme si Chasseur parvenait à palper, à toucher, le temps qui s’échappe. Voire même à lui donner des couleurs : « Que cessent les saisons délavées. Sous la terre nouvelle bat le cœur. D’un érable rouge, couleur sang. » Il y a des couleurs chaudes qui appairassent à l’écran alors que le personnage disparaît. La monotonie, la passivité, qui pouvait être présente au début du clip semble s’évaporer. L’instant semble se figer à travers ce clip. Cependant, on ne peut pas (encore) arrêter tout à fait le temps qui passe. Ni même les saisons, ni même la sortie de Crimson King, le premier album de Chasseur, le 20 octobre prochain.
GUM – Out In The World
Il est clair que les australiens vouent une passion considérable à la pop psychédélique. Preuve est avec Jay Watson, présent aux côtés de la machine à tubes Kevin Parker (Tame Impala) ou encore l’attachant Nick Allbrook (Pond) qui nous revient avec un nouveau single, Out In The World. Au delà d’un énième tube nous laissant imaginer une profonde admiration pour Ariel Pink ou encore Fleetwood Mac, Jay Watson nous offre ici un morceau au refrain catchy, une guitare plus copieuse qu’à l’ordinaire venant remplacer des synthés habituellement omniprésents. Visuellement, le multi-instrumentiste a opté pour une collab avec la réalisatrice Laura-Lynn Petrick qui nous délivre un clip dans lequel on suit l’artiste vagabonder ici et là, tantôt accoudé à un bar, dans un centre commercial, au zoo ou en pleine jungle urbaine. Simple mais efficace.
P.R2B – Océan Forever
On le sait plus besoin de le prouver, P.R2B fait définitivement partie de ces artistes qui attribuent davantage une valeur inestimable à la musique. Après un premier single au succès indubitable paru un peu plus tôt dans l’année, l’artiste nous invite une nouvelle fois à plonger dans son univers où la poésie est reine. Elle offre ainsi une version live à son morceau intitulé Océan Forever en faisant équipe avec La Blogothèque pour une session en toute intimité, session qui ne manquera pas de nous hérisser le poil tant l’énergie si magnétique et à la fois mystérieuse de P.R2B suffit à nous faire succomber à son charme si subtil, si particulier. Et en ces temps difficiles et plus sombres que la nuit, on vous recommande fortement de goûter à ses mots l’espace d’un instant. « Aimons nous grand bien nous fasse » sera notre leitmotiv de ces prochaines semaines… Merci Pauline.
Extraa – A flower and a man
Un single aura suffit à nous charmer. A flower and a man, un titre qui laisse supposer un moment en suspend dans le temps. Ainsi les premières impressions ne sont jamais trop mauvaises puisque après écoute, on peut définitivement affirmer le fait que le quatuor parisien d’Extraa aura réussi d’un main de maître à capter notre attention mais surtout, notre admiration naissante pour leur univers à l’esthétique léchée et éthérée. Un morceau pour lequel on retrouve Alexis Fugain (Biche) à la prod mais également le réalisateur libanais Mansour Aoun à l’image. Juxtaposées à des influences sonores beatlesques plus qu’évidentes et loin de nous déplaire, viennent des images choisies avec soin. Vintage à souhait, tant sur le plan musical que visuel, on se laisse alors emporter pour planer sans modération. Les sixties vous manquait ? On a trouvé la solution à vos maux et elle s’appelle Extraa.
Julien Belliard – L’Autre Hémisphère
A travers ce clip, Julien Belliard nous envoie dans une autre hémisphère. L’univers cinématographique du clip est proche de la poésie et de la science fiction. Il y a plusieurs lumières comme venues d’autre part, des corps qui volent et des boules à facettes. Puis des poussières, comme des poussières d’étoiles. L’artiste nous entraîne dans une autre galaxie : « nous entraîne vers cette terre éloignée, Sous la lune inclinée à l’envers dans cet autre hémisphère. » L’inclinaison, l’envers et l’endroit se voient. La vidéo est divisée en deux partie, où l’on suit un homme et une femme dans leur rêverie d’une nuit : « Les arbres immenses s’étirent. Entre les docks du nouveau monde. Je vagabonde cette ville vient-elle à moi. Autant que je viens pour elle. Ces nuits milonga et nos songes. Ces nuits mélangent nos mondes. »L’Autre Hémisphère est comme un diamant aux multiples facettes , il y a de la rêverie, des songes et beaucoup de lumières.