La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Embarquez avec nous pour l’épisode 38.
DON TURI – THE TWO feat SILLY BOY BLUE
Un moi après avoir dévoilé The Two, son projet collaboratif ambitieux et un peu fou, Don Turi est de retour cette semaine avec … The Two. Appendice ou version alternative de son projet, on ne serait dire, le musicien a eu la bonne idée d’emmener avec lui Silly Boy Blue.t. On retrouve ainsi l’écriture sincère et les thématiques de la nantaise portée par cette voix qu’on adore mais cette fois-ci transposée sur la piste de danse avec cette production puissante et rythmée. Un mélange des genres auquel on adhère totalement pour un résultat aussi inattendu qu’il est réjouissant et convaincant. Le morceau s’accompagne d’une vidéo de Justin Delort et Clement Lacour. Sublimée par les superbes dessins de Maya McCallum, le clip, tout en noir et blanc, alterne entre paroles, dessins et moments en studio qui nous font une nouvelle fois admirer la passion de Silly Boy Blue pour les t-shirts imprimés.
Terrenoire – Ça va aller
Il y a certaines chansons qui se rapprochent des hymnes de marins, ceux qui donnent tant de réconfort que de courage. Ça va aller fait parti de ses bouteilles à la mer retrouvée. Ne serait-ce qu’à travers le chœur s’élevant et résonnant que “Ça va aller, ça va aller, la vie, ça va aller, ça va aller, bien, ça vaut le coup.”. Car finalement, tout passe : la peur, le doute, la mort, la folie et la maladie. Alors, on se rend compte que ce titre nous saisit des tripes jusqu’aux larmes et au frisson. Les mots sont à la fois intimes et universels. On se retrouve dans ces images du temps perdu de l’enfance ou encore dans l’alchimie d’un clair-obscur : “dans les ténèbres, je vois la lumière.” Terrenoire nous rappelle avec force ces mots tant de fois répétés et oubliés, ceux qui réconfortent contre ces choses immuables sur lesquels on perd l’emprise.
Lolo Zouaï – Alone With You
Ce mardi, la chanteuse franco-américaine Lolo Zouaï dévoilait un tout nouveau titre : Alone With You, avec un clip qu’elle a co-réalisé par Tommy Nowels. Un clip où on la retrouve, filmée dans un paysage qui a tout l’air d’un désert californien, une mise en scène qui pourrait largement être celle d’un shooting photo pour une marque de vêtements ou un magazine de mode, collection été. Une esthétique très « instagrammable » où la franco-américaine chante une détresse amoureuse, avec sa voix si particulière et envoûtante, un mélange de vibes RnB et d’indie pop. Un style qu’elle caractérise elle-même de « “bittersweet”, car c’est à la fois triste et doux ». Alone With You est un nouvel inédit de son prochain EP Beautiful Lies, que Lolo Zouaï a prévu de sorti le 3 juin. Laureen Zouaï devrait également assurer les premières parties de la britannique Dua Lipa, lors de sa prochaine tournée en 2021 !
Bon Enfant – Faux pas
Il ne faut parfois pas grand chose pour pousser notre enthousiasme vers ses côtés les plus excessifs. Il ne nous a pas fallu plus de deux secondes pour tomber sous le charme du Faux pas de Bon Enfant. Une introduction lumineuse, une chanson mélodieuse entre ses synthés solaires, sa guitare rythmique incandescente qui n’hésite pas à partir dans les solos et une section rythmique qui nous entraine notre tête dans des dodelinements joyeux, le tout accompagné d’un texte doux amer et faussement naïf et nous voilà sous le charme d’un morceau qu’on se passe en boucle depuis le début de la semaine. Si on ajoute à la musique, la vidéo colorée de Philippe Beauséjour faite maison à base collages joyeux et d’un stop motion léger et bien senti alors la coupe de bonheur est pleine. Coup de cœur et coup de foudre ? Sans aucun doute !
Oliver Tree – Bury Me Alive
La légende, qu’Oliver Tree a lancé lui même, raconte que le clip de Bury Me Alive n’aura couté que 6$. On peut le croire ou pas, toujours est-il que le californien est de retour pour notre plus grand plaisir avec un morceau qui nous ramène du côté d’un hip hop à l’ancienne, rappelant autant les Beastie Boys que le meilleur de Puppetmastaz, alors que Let Me Down surfait sur une vague plus emo (ce qui n’était pas non plus pour nous déplaire. Une chose est sûre, Tree garde toujours son sens de la provocation et un humour assez noir. On le retrouve ainsi grimé de manière à paraitre plus âgé, avec des ballons et des couilles au menton (un hommage à l’un des meilleurs épisode de South Park peut être ?), déambulant de nuit. Mais comme toujours, c’est dans la bascule que tout se fait, lorsque la musique s’arrête et que la réalité, plus inquiétante, semble venir frapper de plein fouet Oliver Tree. En tout cas, on est assez ravi de savoir qu’après avoir été repoussé à cause du Covid-19, son tant attendu premier album, Ugly is Beautiful, paraitra le 12 juin. Un nom qui semble définir à la perfection tout ce que cherche à faire l’artiste.
Soleil Vert – La préfecture
Qui a dit que procrastiner était une mauvaise habitude ? Parfois, remettre certaines tâches au lendemain peut donner lieu à de bonnes surprises. Et la découverte de la préfecture de Soleil Vert en est une! Extrait de leur premier EP Amour Orange, le trio parisien nous invite à profiter des petits plaisirs de la vie au lieu de culpabiliser dans notre coin lorsqu’on ne coche pas toutes les cases de notre « to do list » dans la journée. Ecouter la musique, boire un café, danser dans son appartement, … Toutes les raisons sont bonnes pour prendre du recul sur nos obligations et profiter du sentiment de légèreté que l’on retrouve dans le clip de Soleil Vert. Allez, on se le réécoute? Les papiers attendront bien.
Stav – Envie
On espère que vous n’avez rien de prévu demain… Car le clip Envie de Stav risque de vous donner envie de faire des folies ce soir ! Ce premier single extrait d’un EP à venir, nous offre un regain d’énergie suffisant pour danser jusqu’au bout de la nuit. Avec l’arrivée des beaux jours et le déconfinement, ce genre de notes ensoleillées est totalement approprié. Et lorsque Stav annonce « j’ai juste envie de prendre l’air » au début du clip, on ne peut qu’approuver. Alors pas la peine d’attendre la réouverture des bars pour faire la fête… On a ce qu’il vous faut par ici !
Odessey & Oracle – Crocorama
Fin 2017, Odessey & Oracle publiait dans leur deuxième album Speculio un morceau addictif J’ai vu un croco, une ritournelle psyché socialisante qui faisait rimer Réserve fédérale avec Paradis fiscal.
Trois ans plus tard nous retrouvons ce reptile dans Crocorama, deuxième extrait de leur nouvel album à paraitre le 16 octobre. On y retrouve ce qui caractérise Odessey & Oracle : les synthétiseurs analogiques en provenance directe des 60’s et les chants en harmonie avec des lignes mélodiques flirtant vers la baroque-pop.
Derrière ce morceau que l’on pourrait croire si charmant transparait un discours dénonciateur sur les manipulateurs de notre société et leurs dérives.
Ce discours alarmiste est compensé par la douceur de la voix de Fanny L’héritier et les envolées musicales qui rythment le morceau. On retrouve cette mise en contraste dans le clip monté en stop motion. Il oppose le côté naïf de dessins à l’aspect enfantin avec d’autres scènes plus fourbes et inquiétantes.
Si vos oreilles s’émoustillent aux mélodies de The United States of America, de Stereolab ou plus récemment de Pearl and the Oysters, prenez le temps d’écouter Odessey & Oracle.
ÂA – C’est pour quand
C’est pour quand, c’est l’histoire d’une vie. En l’occurrence, celle de ÂA, jeune chanteur belge d’origine congolaise. Dans ce clip animé, on peut suivre l’évolution d’un personnage, de son enfance à sa vie d’adulte. ÂA a réalisé lui-même ce dessin animé pour y représenter le plus fidèlement possible les étapes marquantes de sa vie.
Le morceau nous plonge dans le questionnement permanent dans lequel le jeune homme se plonge, des questions de la vie quotidienne… mais aussi une fameuse question à laquelle personne n’a de réponse : de quoi sera fait l’avenir ? ÂA est à la cherche d’un guide etaimerait parler à son père, comme il le dit dans son texte.
Suite à cette remise en question, l’artiste aux multiples facettes conclue : « on avance », « on attend », comme résigné face à son destin.
Un titre à la fonction d’exutoire dans lequel chacun peut se reconnaître, sur un morceau puissant mais empreint de poésie et de douceur, malgré la détresse qui y est exprimée.
TTRRUUCES – I’M ALIVE
Le duo de TTRRUUCES nous présente un nouveau clip, aussi coloré qu’inspiré.
La vidéo s’ouvre sur un panneau, en plein milieu du désert : « this is a slow and peaceful road ». En effet, c’est ce que nous inspire ce nouveau titre I’M ALIVE, dévoilé jeudi dernier, l’impression que si l’on se laisse porter, alors la vie peut être un long fleuve tranquille. Les deux chanteurs sont représentés par deux personnages, vivants dans les années 1970. Ces deux-là voyagent et traversent la fameuse Route 66, aux Etats-Unis. Le clip est coloré et hypnotisant, comme TTRRUUCES le disent eux-mêmes « hypnotysing » et c’est d’ailleurs le cas de leur morceau également.
Un air de légèreté et de psychédélisme qui manque fondamentalement à notre monde actuellement.
Odezenne – Salope d’amour
Aux nostalgiques des après-midis passés chez mamie, fidèle consommatrice des Feux de l’amour, Odezenne est là pour vous réconforter. Pour leur morceau, Salope d’amour, notre trio bordelais préféré a usé de la carte du comique en dévoilant une passion cachée pour ce feuilleton à l’eau de rose. Réalisé par Antoine Caillet et Marine Cuq, ce clip constitue une alliance parfaite avec leurs mots justes et percutants. À chaque question existentielle, sa réponse et c’est pourquoi Odezenne se permet l’interdit en demandant si les salopes sont des reines. Et une chose est certaine, les cœurs brisés ont la réponse et nous aussi, reste à chacun de trouver les arguments adéquats. En attendant, on se permet de glisser une nouvelle fois l’info que ces trois cœurs sensibles seront (on croise les doigts) de passage au Zénith de Paris le 17 octobre. Ne tardez pas à prendre votre place !
Soko – Blasphémie
Les sessions lives fusent en cette période pour le moins unique. Et il y a ces artistes pour lesquels nous sommes constamment aux aguets. Parmi eux, Soko figure en tête de liste et c’est pourquoi il nous était impensable de ne pas inclure son nouveau morceau Blasphémie dans notre sélection hebdomadaire. Teasé à deux reprises via son compte Instagram, ce single à la mélancolie joyeuse et romantique, conte l’histoire d’un amour passionnel perdu et regretté. Une relation inscrite dans le passé, une péripétie de vie à l’écho familier et dont il faut réussir à se défaire malgré ces souvenirs indélébiles. Bercés par sa voix suave et délicate, on se laisse aller au fil des mélodies de cette ballade érotique mais dramatique. Son troisième album, Feel Feelings, est prévu pour le 12 juin et on vous garantie d’ores et déjà qu’il est tout aussi exquis.
Weyes Blood – WILD TIME
Les temps changent et apparaissent comme de plus en plus incertains. À cette occasion, l’inégalable Weyes Blood a sorti cette semaine le clip de son morceau Wild Time issu de son dernier album intitulé Titanic Rising. Toujours armée de sa sombre et lumineuse poésie, reflet du monde actuel, l’artiste invite les âmes sensibles, mais aussi les autres, à adopter un nouveau comportement. La planète est fragile, sa santé davantage. Les siècles défilent mais les comportements n’évoluent pas ou peu. Le chaos est omniprésent, un retour aux sources semble inévitable alors la minorité déjà consciente de l’urgence, est conviée dès aujourd’hui à ne faire qu’un avec la flore sauvage qui l’entoure, comme un retour à l’état primitif lequel n’a jamais constitué un danger. À travers ces visuels réalisés par ses soins, on y observe Natalie Mering et quelques unes de ses compères en osmose totale avec Mère Nature, le tout dans un environnement aux ondes psychédéliques. Enfin, l’artiste s’est également permis d’annoncer qu’un nouvel album sortira courant 2021, on s’impatiente.
Protomartyr – Michigan Hammers
Le groupe post-punk de Détroit dévoile un clip rempli d’action et d’anticipation. On peut voir un jeune policier fringant remplir sa mission, toutefois, il finira gravement blessé. Une grande firme multinationale réussit à le garder en vie en le transformant en robot policier tel Robocop. Un scénario de science-fiction à l’américaine ! Evidemment, les scènes ont été tournés avec les moyens du bord durant le confinement avec des extraits de vidéos libre de droits à différentes époques ce qui rend l’animation encore plus épique. Comme l’indique le réalisateur du clip, Yoohna Park, la vidéo revisite un conte célèbre de Michigan reprenant les thèmes de la cupidité, du pouvoir, du mal et de la lutte entre le bien et le mal. La voix du chanteur Casey est puissante et les guitares jouées en staccato ainsi que les percussions retentissantes renforcent l’ambiance féroce et apocalyptique. Michagan Hammers est le troisième single de leur cinquième album Utimate Sucess Today qui sortira le 17 juillet prochain.
San V – Culte
San V se dévoile un peu plus avec ce deuxième titre Culte. Immédiatement, on entend cette auto-tune qui accompagne cette ambiance 90s mais aussi shoegaze ce qui rend véritablement le son authentique, audacieux et très riche. Le rythme à la fois énergique et planant devient même entêtant avec ses onomatopées « tch tch ah » au ton légèrement ironique. La vidéo est réalisée tout en slowmotion : les deux membres du groupe dévalent un boulevard en skate tout en buvant une canette, en début de soirée. Lunaire et libre, les deux compères semblent vouloir s’échapper de ce climat anxiogène en voulant tracer leurs propres repères.
Fantômes – City at Night
Le duo Fantômes revient avec le clip City at Night, annonciateur d’un album à venir. Derrière le titre, se cache une vidéo dépeignant la ville en pleine nuit, dans ce qu’il y a de plus drôle et triste à la fois. Le plan est fixe : le regard du spectateur et auditeur est placé au niveau d’une caméra de surveillance dans un bar. De manière un peu obscène, nous sommes invités à regarder un personnage affublé d’un grand sourire au dos de son pull. Une sorte de clown ? Pas tout à fait. A travers les paroles, Paul et Mus démontrent que ce sourire n’est qu’une façade que la personne arbore également la journée. La nuit venue, il enchaîne les verres dans un bar, pour oublier l’échec d’une relation, et finit endormi sur le comptoir. Le tout défile sur une mélodie rock bien grunge, parfois énervée, toujours enveloppée d’une voix lancinante et saturée qui rappellerait les Pixies. Avec des paroles affichées façon karaoké, City at Night nous embarque avec nostalgie dans les 90s, et il nous plairait bien d’y rester !
Ojos – Huracán
Le groupe frenchy Ojos nous présente leur premier single : Huracán. Élodie et Hadrien (anciennement Holy Two) ont composé le morceau à distance, pendant le confinement, elle dans le sud, lui à Paris et ce titre écrit spontanément (un autre single devait voir le jour avant), reflète les conditions particulières des moments que nous avons vécu récemment. Hurucán a été nourri de cette expérience et des sentiments étranges ressentis alors, et selon Élodie, c’est l’une de leurs compositions les plus tristes. Chanté en espagnol et en français, le morceau exprime l’incapacité à ressentir des émotions : « No siento pena Pero tampoco siento amor Y no volveré nunca olvidame por favour » (« Je ne ressens pas de peine, mais je ne ressens pas d’amour non plus, Je ne reviendrai jamais oublie moi s’il te plaît ») et plus loin « J’peux plus rien sentir, je te maudis » reflétant le caractère à la fois apathique et violent de ces temps de séparation prolongée. Mais si le mood de Hurucán est sombre, les beats aériennes et la mélodie planante en font un morceau solaire et hors du temps. Hurucán est le tout premier single de Ojos et on a hâte de découvrir la suite !
ALP – Police
Les forces de l’ordre sont au coeur d’une polémique intense, principalement du aux bavures policières qui se multiplient depuis le début du confinement. Un sujet brulant qui en fait réagir plus d’un. Dont le rappeur ALP qui a sa manière a voulu s’exprimer sur le sujet. Et pour se faire, on le retrouve à travers différents plans questionnerle système policier et ses agissements. Il s’exprime directement à un agent de la loi en mettant en scène une garde à vue et une arrestation. Il se retrouve successivement à l’arrière d’un véhicule policier et dans une pièce sombre assis sur une chaise, questionné par un agent. Un clip aux dominantes sombres collant avec l’ambiance mélancolique d’un morceau qui peut faire réfléchir sur l’actualité.
26keuss – Puissant
Très à l’aise au micro, le jeune rappeur fraichement signé dans l’écurie Sale Sonorité de Kalash Criminel, revient avec un nouveau visuel. Dans ce dernier il se la joue Gatsby le magnifique, le mystérieux héros de fiction, millionnaire des les années folles à New York. C’est donc vêtu de son plus beau costume et accompagné d’une bonne bouteille et d’un cigare que 26keuss débute le clip. Une attitude de baron qui sera tranché par des plans le montrant sous sa vraie nature ou encore armée et protégé d’un gilet par-balle. Un clip qui le voit parcourir plusieurs facettes, mais une chose reste, l’envie d’argent et tous les moyens sont bons pour y arriver. A l’image de Gatsby, le rappeur reste mystérieux mais l’avenir délivra surement une plus large étendue de sa palette artistique.
Jul – La Folie
Quel crack, vraiment quel crack ! On a bien conscience qu’il y a toujours des détracteurs du J, même si aimer son travail est devenu une hype qui anime certains arrivistes pensant faire preuve d’une ouverture d’esprit incroyable, mais on ne s’y trompe pas, le J on le comprend avec le cœur et avec l’âme, pas pour être à la mode.
C’est avec un des plus grands titres de la fête française remixé à la sauce De la Puenta que Jul nous régale, Folie c’est le troisième titre du prochain album La Machine après Sousou et Fait d’Or. L’artiste a réussi à remettre au goût du jour ce titre avec une patte mélancolique caractéristique de sa musique, et pour aller avec ce morceau un clip où l’on suit Jul au travers d’un casque à réalité virtuelle, l’occasion pour nous de comprendre le temps d’un titre ce que c’est que d’être dans sa peau, du réveil au studio en passant par un showcase, la vie du marseillais est juste là, sous nos yeux. On est prêt à parier que ce titre sera un des gros hits de l’été, et ça nous fait franchement kiffer. Allez, des bisous sur le front pour les mauvaises langues.
Bingo Club – Dance Me
Ok les longues et belles journées sont là, on chausse nos rollers et on rentre en piste pour une chorégraphie rythmée par la cadence des anomalies du bitume qui glisse sous nos pieds. Car oui, on fait partie du Bingo Club, là où les règles n’existent pas, où les dérapages sont propres et maîtrisés, lorsqu’on chausse les rollers les heures sont interminables et seule le plaisir nous enivre. C’est ainsi que le premier morceau et clip du Bingo Club nous emmène à Venice beach, profiter des meilleurs moves de patins à roulettes, que ce soit seul, en duo ou en groupe, les chorégraphies sont toutes plus léchées les unes que les autres. Autant dire qu’une vidéo aussi plaisante donne une magnifique illustration à la musique si paisible qui permet de dire au revoir à la solitude et embrasser la vie avec les gens merveilleux qui nous entourent. NE bref, une capsule de plaisir.
FILM NOIR – My Love
Après Château d’eau, leur premier single salué par la presse britannique (NME, Clash Magazin et Gigwise), Film Noir présenter un deuxième : My Love, extrait de leur nouvel EP. Enregistré par Samy Osta dans l’intimité de son studio et en une seule prise (!!!), ce titre qui commence comme une balade sentimentale se transforme progressivement en voyage hypnotique à travers les souvenirs de la chanteuse. Le tout accompagné des nappes de guitare atmosphérique de Martin Rocchia qui s’accorde à merveille avec les éclats de voix semblant sortis du passé et du chant sans filet de Joséphine de La Baume.
THE HUNNA – If This Is Love (feat Phem)
Pour nous faire patienter jusqu’à la sortie de leur nouvel album I’d Rather Die Than Let You In dispo prévu le 2 octobre prochain, le quatuor britannique vient de nous en dévoiler un troisième extrait : if This Is Love ? . Très différent des deux premiers singles Cover You et Dark Times, ce troisième extrait réussi pourtant à nous emporter durant près de 2 minutes au point qu’à la fin on se dit « déjà?? ». Ce titre couvre les hauts e les bas d’une relation et de la rupture, et qui ne se reconnaîtrait pas lroques Phem et Ryan (chanteur de The Hunna) nous scande If This Is Love, I don’t want it take it from Me avec de plus en plus de puissance vers la fin le toutaccompagné d’un instrumentalqui montre crescendo. Peut-être que ça l’amour envers un titre. (Jeude mot, emoji tambour mdr – parethèe às supprimer )
Reine-Claude – La Mer
A travers leur nouveau clip, dont l’animation est signée par Tom Clément et Reine Claude, le groupe détruit des immeubles pour laisser la place aux grands espaces : les montagnes et la plage. Comme si le gris terne des villes avait cédé aux reflets colorés de La Mer. Cet aspect multicolore et tutti fruit s’incarne dans les sonorités. On y entend des percussions solaires et éclatantes, sur lesquelles vient se caresser une voix aérienne et se poser un refrain rythmé : “Je rêve de te voir sur un bout de terre, dominant la mer, dominant la mer” ou encore les répétitions de “la mer” et de “son eau.” Puis, on est agréablement surpris par la création d’un canon sur cette révélation : “Mais j’ai compris, je ne peux pas m’éloigner de toi. Rêve ici pour chasser le guépard. Pars, pars, pars !” Les harmonies y sont autant ensoleillées qu’entraînantes. Reine-Claude nous offre ici un petit bout du soleil qui nous illumine et nous invite à claquer des doigts, les orteils en éventail.
Ausstellung – La Fille du Minitel
C’est l’heure pour les Lillois d’Austellung ! Après plusieurs années à faire mûrir leur projet, ils annoncent leur premier EP Crépuscule en collaboration avec le tout jeune Label Valenciennois Title Records. Pour ce premier single La Fille du Minitel, ils rendent hommage à un autre temps, celui des 3615 et de la pop des années 80. Entre instruments électroniques et organiques, ils continuent d’affiner une esthétique aussi dansante que sensible et langoureuse. On a hâte de voir ce que le duo nous prépare pour l’automne.
Meryem Aboulouafa – Deeply
À l’occasion de la sortie de son premier album sobrement intitulé Meryem, Meryem Aboulouafa nous dévoile le clip du morceau Deeply. Sobre et élégant, à l’image de sa musique, on y découvre un univers intrigant, fait de perspectives brutes et de plans lents, où la douceur rencontre la majesté pour illustrer une esthétique qui nous rappelle de loin le Skyfall d’Adele dans les variations tonales et les arrangements. Voilà donc la jeune artiste lancée par ce premier album et dont on est impatients de connaître l’évolution.
Fils Cara – ❍ Derniers dans le monde
« On est les derniers dans le monde. Videz les jerricanes. On est les derniers dans le monde. Plus de fric et d’armes, on sera si bien. Un dernier regard au loin. » Fils Cara annonce la fin du monde dans son tout nouveau clip Derniers dans le monde. Un nouvel inédit après Hurricane, qui en dévoile un peu plus sur le contenu de son prochain EP : Fictions, qui paraîtra le 04 septembre (le deuxième, après Volume, paru en janvier 2020). Derniers dans le monde, un titre qui comme son nom le laisse deviner aisément, est un regard porté sur l’état du monde actuel. Sans jugement, sans nous faire culpabiliser. Un clip crépusculaire, réalisé en animation 3D par Felower, qui révèle progressivement un Fils Cara assis sur un piano, dos à nous, face au reste du monde : un désert cramoisi et une pluie de météores qui habille le ciel. On retrouve aussi son petit frère, Francis, qui était déjà apparu dans le clip de Hurricane, toujours à la même place : au piano. Mais le clip ne reste pas sur cette catastrophe, il devient beaucoup plus lumineux à mesure que le soleil se couche paradoxalement. Le soleil ardent de la fin du monde baisse progressivement, et dans la nuit une myriade de petites lucioles apparaît du sol, tandis que le ciel s’habille d’aurores boréales. Bienvenue dans le monde d’après.
BOPS – ϟ SLEEPLESSNESS
L’insomnie a pris d’assaut l’esthétique du clip. Il s’agit non seulement du titre de la chanson mais aussi de l’ambiance générale du clip. Le clip commence en pleine nuit pour se finir à l’aube. Il y a comme une lutte contre le sommeil, mais aussi les conséquences de la nuit blanche.
Les corps immobiles entourés de corps mobiles donnent autant le vertige que les plans récurrents de cage d’escalier plongée dans un bleu marine qui ne cesse d’amplifier le mystère.
Des légumes sanguinolents en métaphores corporelles sur des paroles avouant l’impuissance face au sommeil.
C’est un tout pour donner des visages, des images à l’insomnie. C’est un vertige constant, une oscillation entre l’immobile et le désir de créer, d’être sans arrêt en mouvance.
Muzz – Knuckleduster
Au moment où l’on peut sortir de nos habitats, Muzz nous livre un clip entièrement filmé dans un hall de musée mais que le montage transforme en une vraie scène underground. Un clip progressif. Le choix du tournage dans le hall du musée se fit au moment de la découverte de ce dernier.
On commence à porter une attention particulière à l’ostinato rythmique grâce à Matt Barrick à la batterie apparaissant en plein milieu du champ. Ensuite le guitariste Josh Kaufman, pour ensuite laisser apparaître le chanteur Paul Blanks.
La progression donne cet aspect très individuel du musicien mais aussi amplifie grandement l’unicité du groupe, la complémentarité dans les sons, même si l’image ne montre qu’un membre, on ne peut jamais douter de la force du trio, qui apparaît de manière sporadique, courant à travers le hall pendant que leurs « doubles » jouent.
Ravages – Métamorphoses
L’écrivain René Barjavel écrivait il y a près d’un siècle Ravage. Un roman dystopique de sciences fiction, marquant l’esthétique graphique et musicale du duo Ravages (avec un “s” cette fois-ci). Au travers de leur Métamorphoses on reconnaît les paysages détruits, comme décrits à travers le roman. Les scènes de violences, de feu et d’arrestation, accentuées par un filtre de couleur rouge. Puis, il y a cette volonté de destruction “il faut tout remettre en cause, tout détruire, plus rien ne s’y oppose” Comme pour permettre une reconstruction, on plutôt “une métamorphose, devenir autre chose.” Des paroles clamées et portées par une musique futuriste, propre à l’identité musicale du groupe. Des rythmes entrainants comme leur précédent titre Renaissance, ou des sonorités lumineuses comme Rouge Soleil ou encore Disparition totale et définitive. Or, même si ce titre conserve l’esprit du groupe, on ressent une plus grande maturité, telle une Métamorphose.