Sortez vos parapluies car depuis le 18 septembre, on annonce des Orages sur la nouvelle scène française. Clou nous avait pourtant prévenu qu’il serait question Tôt ou Tard d’un premier album où chaque chanson serait comme un éclair ou une tempête !
La chanteuse Clou qui nous avait conquis avec son dernier EP Comment, revient avec un premier album. Lorsque nous l’avions interviewée (ici) elle nous dévoilait cette sortie sur le label Tôt ou Tard en collaboration avec Dan Levy. L’album se nomme Orages faisant référence (en autre) à Jean Valjean, personnages des Misérables de Victor Hugo, qui disait avoir : « Une tempête sous un crâne ! »
Sur la partie nord de l’album, un anticyclone nous protègera du mauvais temps…
En effet, au tout début de l’album le climat semble sec et ensoleillé, sans doute protégé par un anticyclone. L’album s’ouvre sur le titre Comment, comme un clin d’œil au dernier EP. Avec au cœur du morceau cette réflexion : « mais on tient debout, ne nous demandez pas comment » Puis, les xylophones laissent place à la batterie du titre On avance. Un titre qui semble s’ancrer dans le prolongement de Comment, par ses sonorités légères, presque naïves contrastant avec une idée forte d’aller de l’avant par ses propres moyens. « Si on avance, on avance; Malgré des nuances; On avance, on avance; C’est tout seul, tout seul. » Enfin, Clou poursuit dans cette lignée optimiste et réaliste, en nous rappelant que Jusqu’ici tout va bien. Un morceau à double face. Une première lecture serait de se contenter du présent, de profiter de l’instant, de la minute à la seconde. Alors qu’une seconde lecture, irait au contraire dans la dénonciation d’un déni bien trop optimiste : « D’ici on ne voit rien; Tout va, rien ne se voit » En bref, un titre sur la lame du rasoir, comme un point de bascule.
… alors qu’une dépression est à prévoir dans la région sud
Une large partie de l’album est plus propice aux sentiments conflictuels et douloureux. Un peu comme un phénomène de dépression, lorsque la pression baisse favorisant l’apparition de nuages ou de précipitations. La musique de Clou pourtant si harmonique tant à conclure dans la dissonance, que ça soit à travers Narcisse où la harpe et le violon disparaissent au son d’un piano mal accordé – ou bien – à travers Tempête qui se fait rattraper par des sons des échos en plus de sons électroniques lourds et graves. Au sein des paroles, on ressent un tourment dans les sujet abordés allant de l’hymne à la colère (Rouge) au jugement des autres qu’il vaniteux, prétentieux (Si t’étais moi) ou adolescence (Jalouse) ou encore de rupture, de tourbillon dans le crâne (Cesse Cesse) et enfin de pervers narcissiques (Narcisse).
Mais globalement, on constatera qu’après la pluie, vient le beau temps
L’album se conclue par deux albums phares : Tempête et Tomorrow. Le premier titre pourrait illustrer ce que nous disait Clou à propos de la citation inspirant la genèse de son album : « Cette image m’a beaucoup marqué au point que lorsque j’ai un problème ou une interrogation, j’imagine tout de suite un nuage et des éclairs dans ma tête. » Les images défilent et se multiplient, entre les tempêtes, les nuages et les cages. Même si les rythmes sont cavaliers il y a comme un « un calme après la tempête » à en croire ses mots : « Déraciner le vieux décor, et les ruines calcinées; Ras de marée venant du nord, la tourmente est passé; La tourmente est passée ». Mais Tomorrow est encore plus calme, plus serein. Presque aussi doux qu’une brise, sur laquelle se pose en douceur l’adage Ad augusta per angusta, «Vers les sommets par de petits chemins».
On vous conseille de sortir couvert, pour vous réfugier dans le premier disquaire et vous procurer l’album de Clou. On vous promet que ça vous réchauffera mais pour les plus casaniers, les Orages sont juste là :
Photos : Marta Bevacqua