Retour sur le concert riche en émotions de Black Midi au Cabaret Sauvage le 27 novembre dernier. Il fallait s’accrocher pour assister à cette soirée colorée sous le chapiteau de la salle située à côté du canal de la Villette.
Depuis la sortie de leur deuxième album Cavalcade, on attendait avec impatience leur tournée en France. Deux dates avaient été annoncées : une à Paris au Cabaret Sauvage et une aux Subsistances à Lyon. Malheureusement avec les restrictions sanitaires, ce dernier a été annulé faisant de la date du 27 novembre la seule française. Les parisien.e.s privilégié.e.s ? Un peu… Malgré tout, je vais essayer de vous raconter la soirée de manière à ce que vous puissiez revivre avec moi cette soirée musicale aux sonorités bien punk.
Première partie : O
La nuit se couche beaucoup trop vite à cette période de l’année et une pluie fine s’abattait sur la capitale ce soir-là. En somme, une ambiance générale assez morose que l’on allait tout à fait oublier en franchissant les portes du Cabaret Sauvage. Les lumières dansaient déjà sous le chapiteau et les sonorités jazzy résonnaient dans l’espace. En effet, le duo O se produisait en première partie. Repéré par Black Midi à un festival où ils partageaient l’affiche, le groupe a demandé à O de les accompagner sur leur tournée. Le duo a une esthétique très pop, constitué d’un saxophoniste et d’une batterie, la musique était très dansante et en même temps puissante grâce aux effets ajoutés à l’instrument à vent.
Black Midi
Après une courte entracte, trépignant d’impatience, la salle s’est faite noire et les premiers cris se sont fait entendre. Soudain les premiers membres de Black Midi sont apparus jusqu’au chanteur lui-même. Du début à la fin le show était très bien amené. Les chansons se sont enchaînées comme une histoire en plusieurs chapitres. Le jeu de scène était amené d’une manière très subtile sans trop être dans l’exagération mais assez pour donner un aspect théâtrale et nous faire sourire.
Les membres du groupe ne se prenaient pas du tout au sérieux et étaient en totale représentation. Tantôt les instruments se transformaient en armes à feu tantôt elles accompagnaient une voix sur un son très mélancolique. Le groupe s’est donné à fond dans l’esthétique post punk et ne se prenait pas du tout au sérieux. Ils se parlaient entre deux chansons ou imitaient une scène de bagarre par exemple entre le claviériste et le guitariste.
Black Midi #2 © Leelou Jomain Black Midi #4 © Leelou Jomain
Le jeu de scène oscillait entre jeu d’enfant et show ultra millimétré très puissant en sensation. La salle du Cabaret Sauvage était en parfait accord avec le propos du groupe qui font l’apologie du spectacle vivant entre autres en citant une personnalité du théâtre dans leur titre de morceau Marlene Dietrich, la salle n’a jamais paru autant en adéquation avec le show avec ce grand chapiteau faisant penser au cirque.
L’album concept existe pour raconter une histoire sans juste juxtaposer plusieurs morceaux sans logique quelconque. Ici Black Midi nous a délivré un concert concept. Généreux de vouloir partager un bout de vie avec son public, le groupe s’est adonné à un show tout à fait rocambolesque et humoristique. De quoi réchauffer nos cœurs refroidis de cette fin novembre et nous donner la force d’avancer dans l’hiver glacial. Nous étions ravis de retomber en enfance avec Black midi, et on recommencera avec plaisir !