Ladaniva, nommé aux Music Moves Europe Awards 2022

Après Adèle, Stromae, Lous and The Yakuza, Dua Lipa ou encore Rosalía, c’est au tour de Ladaniva d’être nommé au Music Moves Europe (MME) Awards 2022. Ce concours organisé par l’Union Européenne vise à promouvoir et récompenser la musique actuelle. Chaque participant représente un pays européen. Alors le groupe arméno-lillois Ladaniva participe sous les couleurs de l’Arménie.

Pourtant, l’identité musicale du groupe va au-delà des frontières d’Erevan. En effet, le groupe chante aussi bien en Arménien qu’en Russe, ou encore Français avec le titre Pourquoi t’as fait ça ? De plus, il n’y a pas d’instruments traditionnels, comme le duduk, dans les compositions. Les airs et les reprises nous viennent autant d’Arménie, que de Russie, des Balkans, en passant pas des sonorités arabisantes du Moyen-Orient ou encore des rythmes de maloya de l’Ile de la Réunion. Telle la voiture Lada Niva, le groupe nous fait parcourir des terres lointaines.

C’est un groupe que l’on aime, que l’on soutient et que l’on connait bien à La Face B. Après les avoir interviewés à l’ occasion d’un concert à la Boule Noire, on dresse cette fois-ci leur portrait. Un moment bien choisi, puisque les votes pour les NME Awards se clôturent le 14 janvier.

C’est par hasard, ou par destinée, que se créer le groupe. Car à l’origine Ladaniva était un duo entre Louis Thomas et Jacqueline Baghdasaryan. Les deux musiciens se rencontre dans un bar à Lille en parallèle à leurs études au Conservatoire de musique. À l’époque, les musiciens sont portés par la jazz, le swing et sont adeptes de jam session. Un jour Jacqueline se met à chanter en Arménien alors qu’au même moment l’idée de faire de la chanson traditionnelle germe dans la tête de Louis. C’est ainsi que née le projet. Jacqueline nous raconte avec légèreté : « On faisait un concert dans un bar et on devait trouver un nom… » Un nom de groupe comme une évidence, car la chanteuse explique avoir dit : « On s’appelle Ladaniva, on y va ! ». Ladaniva, en hommage à une voiture tout terrain appelée Lada niva. Un véhicule très utilisé dans les républiques post-soviétiques, comme l’Arménie.

Ensuite, vient le temps d’une première composition Vay Aman. Une chanson d’amour, remplie d’énergie et de sentiments. La communauté arménienne relaie avec enthousiasme le morceau sur les réseaux sociaux. « Il y a eu beaucoup de partage puis les programmateurs et les médias se sont intéressées à nous » explique la chanteuse. C’est aussi grâce au clip Malika, en duo avec Voyou, le groupe se fait connaître des professionnels et du public francophones. S’enchaînent alors des festivals, accompagnés d’une tournée l’été dernier.

La musique est avant tout une histoire de passion pour le groupe. Louis raconte : « A treize ans, j’ai dis à mes parents que je voulais faire de la musique. » Pour ce qui est de la composition, le duo explique travailler ensemble : « Louis commence une harmonie à la guitare, puis Jacqueline va chanter et une mélodie se crée, ou bien Louis compose tout, ou c’est Jacqueline qui fait naître une idée ». Les textes abordent des sujets autant intime qu’universel comme par exemple l’exil. Le choix des thèmes abordés varie. « Tout dépend de l’humeur, des périodes de la vie, » rappelle l’artiste.

Si l’on cherche du côté des influences, on trouve bien entendu des chants traditionnels, mais aussi plus contemporains. Le groupe écoute en ce moment du jazz roumain ou des musiques latines. Parmi leur coup de cœur du moment, on retrouve la chanteuse Sílvia Pérez Cruz, d’origine espagnole. Jacqueline est touchée par la sensibilité de Sílvia Pérez Cruz. Un nom soufflé par Eléonore Diaz, qui avec Céline Boudier, font les chœurs lors de certaines formations. Les deux artistes ont un projet solo chacune : Ëda Díaz et Club Célest dont on vous recommande vivement l’écoute. En attendant, Ladaniva travaille en groupe sur un premier album et la sortie, entretemps, de singles.

Si l’hymne européen est l‘Ode à la Joie, c’est l’Hymne à l’amour que l’on chante à Ladaniva. Pour voter pour le groupe, le lien est juste ici (et jusqu’au 14 janvier)