L’hiver est souvent synonyme de froid et de petites baisses d’humeur. Alors ce soir, on a décidé de contrer tout ça et de vous offrir un océan de douceur avec notre nouveau projet : l’interview B.F.F. Et qui de mieux que November Ultra et Poppy Fusée pour ouvrir avec nous ce nouveau format ? On vous ouvre donc les portes de cette amitié en or de deux artistes qu’on adore plus que tout.
La Face B : Salut Poppy et Nova, première question toute simple : comment allez vous ?
Poppy Fusée : Aujourd’hui, ça va hyper bien. Je suis une boule d’amour. Je suis arrivée, je me suis dit que j’avais besoin de prendre une douche parce que j’arrivais d’un tourbus. Mais, je suis une boule d’amour.
November Ultra : Moi, j’avoue que je vais très bien aussi. Je suis très fatiguée parce que j’enchaîne beaucoup. Je me sens en même temps très chanceuse de beaucoup enchaîner, mais je sens que je suis très très fatiguée. J’adore faire ce que je fais, j’adore faire les concerts. Donc très heureuse. Et j’ai un yoyo que j’ai depuis cet après-midi, qui est lumineux et violet, c’est ma nouvelle passion et j’adore. Je voudrais qu’on m’appelle dans cet interview : Yoyovember. Non pas du tout. Voilà, c’était la première question. Je ne sais pas combien tu en as.
LFB : Ça vous fait quoi de jouer ensemble en tant que BFF ?
November Ultra : Je ne sais pas. Je crois que c’est que du bonus. Je crois qu’en fait moi, j’adore aller voir Poppy quand elle joue. J’ai eu l’occasion de la voir à son tout premier concert, quand elle a fait la première partie de Noiseur. Et j’étais assise à côté de Nico (le copain de Poppy, ndlr) et c’était la première fois qu’elle chantait Paranormal. Je me souviens de l’avoir regardé, parce que je savais que tu allais lui faire la surprise et tout, et c’était trop fort. Je pense, de se voir l’une et l’autre, c’est fort. Mais en plus, de réussir à partager ces dates-là, c’est comme être encore plus à la maison quoi.
Poppy Fusée : Wouah. Vas-y, essaie de toper cette réponse. Non mais c’est vrai. De toute façon, Nova c’est ma chanteuse préférée du monde entier. Donc voilà, je pourrais voir ton show tous les jours. Vraiment. Et oui, c’est tourner en famille quoi. Donc c’est juste le meilleur… Je fais une série de premières parties et je suis seule sur scène et tout, et donc le fait de retrouver ça, c’est super, parce que moi j’aime pas trop être seule sur scène en vrai.
LFB : Nova, j’ai l’impression que les premières parties qui t’accompagnent sont sélectionnées en fonction des gens que tu apprécies Et toi Poppy, c’est pareil, j’ai l’impression qu’on retrouve beaucoup des gens où il y a un côté très familial dans la façon dont vous tournez actuellement.
November Ultra : Je pense que de manière un peu plus large. Parce que moi, j’ai aussi eu la chance de faire la première partie l’année dernière de Pomme, de Clara Luciani. Il y a eu des mains tendues aussi à ce niveau-là. Je pense que c’est familial et c’est aussi de se dire qu’on aime ces artistes et que ça peut être une espèce de chaîne vertueuse. Du coup, l’année prochaine, on verra qui Poppy prend en première partie (rires).
LFB : C’est vrai, on attend de voir ça.
Poppy Fusée : Bah on attend.
November Ultra : On attend… qui dans notre entourage qui a commencé à faire de la musique et sortir des EPs ?
Poppy Fusée : Bah ouais, je pense qu’il y a plein…
November Ultra : Harry Styles, allez.
LFB : C’est une bonne idée je pense. C’est un petit gars qui monte. (rires) Puisqu’on est sur une interview BFF, comment vous définissez votre BFF dans vos mots à vous ?
November Ultra : Pour moi, c’est une personne avec qui j’ai juste envie d’être meilleure et avec qui je me sens bien d’être moi-même, malgré mes défauts et mes imperfections. Et Poppy, elle m’a beaucoup appris ça. Elle m’a appris que même quand j’étais pleine de défauts, elle m’aimait encore plus dans ces moments-là. Et moi je l’aime, genre plus je vois des défauts qui sont considérés comme négatifs, plus ce sont des trucs qui me font l’aimer très, très fort. Et en même temps, on sait qu’on a envie d’être meilleures et de s’éduquer encore plus. Tu vois, tout l’aspect écologique et tout, moi c’est des choses que je connais moins.
Par exemple, elle, elle me donne envie d’être meilleure sur ces sujets-là, de faire plus attention. Donc en fait, je ne sais pas, je me lève le matin et je me dis… J’ai une meilleure opinion de moi parce que je me dis : « Ah j’essaie d’être une meilleure personne » et c’est beaucoup lié à Poppy. Donc je pense que les bons amis te font ça, ils te font te sentir léger.
Poppy Fusée : Euh, bah Nova c’est la maison. Je ne sais pas. Évidemment, tout ce qu’elle a dit, je peux dire miroir-miroir. Mais moi j’ai cette relation-là avec personne d’autre et je n’ai jamais eu cette relation-là avec personne d’autre avant. Donc c’est quelque chose que je découvre tous les jours, qui est précieux, que j’ai envie de nourrir.
November Ultra : Tu n’aimes pas le terme de meilleure amie en plus.
Poppy Fusée : Je n’aime pas le terme parce que pendant longtemps, j’ai porté ce terme comme un sac à dos un peu trop lourd. J’ai eu une meilleure amie avec qui j’ai coupé les ponts et ce mot « meilleure amie », c’était super difficile pour moi de le porter. C’est vrai que du coup, j’ai longtemps eu du mal à me dire que tu étais ma meilleure amie, parce que le sens des mots était lourd. Mais en fait, tu rends ça super léger. Tu as allégé mon sac à dos.
Et oui, tu me donnes envie d’être meilleure tous les jours aussi. Surtout, et c’est super précieux, tu as envie de faire attention à tous les aspects. Quand je vois qu’elle ne va pas bien, j’essaie d’aller vers elle. Il y a un truc… Parce que je sais aussi que l’amitié c’est fragile et que ça, je n’ai pas envie de le casser ou de le perdre, ou de le détériorer ou de le laisser… Parce qu’on a des vies quand même qui sont… Là je n’habite plus à Paris, donc…
November Ultra : Ouais, mais j’ai une chambre chez toi.
Poppy Fusée : Ouais et c’est super. Mais il y a moins le truc quotidien qu’on pouvait avoir avant. Même si on s’écrit beaucoup. Donc ça, voilà, c’est important de garder le truc fort.
November Ultra : Et je pense qu’on se donne confiance aussi. On se donne beaucoup de force. Tu vois, dès que tu doutes un peu ou même musicalement, en tant qu’artiste.
Poppy Fusée : Clairement. Nova, c’est 45% de la raison pour laquelle je suis allée en solo. Tu m’as vraiment secouée.
November Ultra : Et regarde le bien que t’as fait au monde.
LFB : C’est vrai. Justement, sur ça, l’influence de votre amitié sur vos projets artistiques personnels. Quel rôle joue l’autre ? Que ce soit dans les périodes de création, ou dans les périodes de doute aussi ?
November Ultra : Moi, en vrai, j’ai rencontré Poppy au moment où je commençais à avoir un groupe. Il faut savoir que Poppy m’a envoyé un mail à l’époque sur Facebook et elle m’a dit qu’elle allait me dire ce qu’on lui avait dit. « Avec la voix que t’as, il faut que tu fasses de la musique, il faut que tu chantes, tu es destinée pour ça ». Après, on a pris un café.
Et moi, je commençais avec mon groupe et elle, elle était déjà dans un groupe. Donc à ce moment-là, toutes les premières fois que je vivais, elle les avait déjà vécues. Du coup, ça m’aidait beaucoup parce qu’elle me disait que c’était normal ce que je vivais. C’est assez rigolo, parce que la « tendance » s’est un peu renversée au moment où moi je suis parti en solo et j’ai pris vachement confiance dans le fait de faire mon album, tout ça. Là, où toi, ça a été un peu après. Je pense qu’il y a cet espèce d’équilibre qui est beau.
Parce que ce n’est pas que moi, ou ce n’est pas que elle, ça a été à chaque fois cette espèce de roue qui tourne. Et donc, à des moments, c’est toi qui va me donner trop de force et je sais que je peux te faire écouter tous mes premiers morceaux. Elle m’a fait écouter un morceau qu’elle avait fait avec Nicolas Mantoux. Et c’est suite à ce morceau que je lui ai dit : « Je suis désolée, tu ne voudrais pas travailler avec moi ? ». On a fait nos stages sur l’album. C’est vrai qu’il y a un truc de famille aussi qui est très très très fort et qui est ouf parce que je pense qu’on est des humains qui nous apprécions beaucoup mais en plus, aussi, on est des artistes et on comprend ce qu’on vit, quoi. Ce qui est assez rare et précieux.
Poppy Fusée : Ouais. Et c’est marrant parce qu’en vrai, sur nos projets respectifs… Bon, moi, je t’ai aidée un tout petit peu avec miel, un après-midi. Tu es très gentille de m’avoir créditée parce que je n’ai pas fait grand chose.
November Ultra : Non non, tu méritais quelque chose.
Poppy Fusée : Mais on ne bosse pas ensemble. Je n’ai pas travaillé sur son album. Elle n’a pas du tout travaillé sur mon EP. On garde quand même nos bulles de création. On s’influence sur plein d’autres choses qui vont peut-être indirectement après influencer notre musique. Mais on garde cette petite bulle-là à nous. Même si de temps en temps, on aime bien faire des petits capsules. Genre écrire une chanson de Noël.
November Ultra : Ouais, mais je pense qu’il y a aussi une aide de distance où quand t’as trop le nez dans ta création, c’est bien d’avoir… Tu vois, quand on parlait des clips, c’est bien d’avoir ce truc-là, on sent qu’il va y avoir un peu de force, une qualité par rapport à quelque chose et du coup, on va se demander l’une l’autre des choses assez spécifiques sur certaines choses. Mais je pense qu’on a des personnalités assez jumelles dans les personnes et femmes qu’on est et ça se retrouve dans les gens qu’on est sur scène, lié à tout ce truc-là de réussir à enrober et apaiser et faire des blagues entre les chansons. Et tout ça. Je pense que quand les gens voient une, voient l’autre, ils se disent : « Quand même, c’est sûr que vous êtes amies, quoi ».
LFB : Dans un monde musical où il y a beaucoup de faux semblants et beaucoup d’hypocrisie, est-ce que ce n’est pas hyper important d’avoir une oreille, une personne, une écoute, qui est là pour vous dire le positif, mais aussi qui s’autorise à vous dire le le négatif quand ça va pas ?
Poppy Fusée : Ouais. On se dit beaucoup le positif en vrai.
November Ultra : Ouais. Mais je ne sais pas. Je n’ai pas besoin qu’on me dise le négatif, parce que je me le dis déjà.
Poppy Fusée : Ouais, moi aussi. On est des personnalités où on n’a pas besoin qu’on nous dise le négatif, on sait.
November Ultra : On se culpabilise beaucoup, on se remet beaucoup en question.
Poppy Fusée : Ouais, syndrome de l’imposteur, etc. On a beaucoup ça.
November Ultra : Donc ouais, au contraire, on a plus besoin de quelqu’un, mais sans qu’il nous dise : « T’es la millième merveille du monde »…
LFB : Par le négatif, je voulais dire… Tu vois toi par exemple, comme ça marche pour toi, si tu vas lancer quelque chose où tout le monde va te dire que c’est génial. Poppy va te dire : « Non, il y a un truc qui cloche » ?
November Ultra : Ça va plus être : « Est-ce que tu le fais pour les bonnes raisons ? ». Moi, il y a des fois où je vais la voir et je vais lui dire que là, je sais que j’ai un doute sur les raisons pour lesquelles je suis en train de faire cette chose. Il n’y a jamais une de nous qui va dire : « Fais pas » ou : « Fais ». Ça va plus être …
Poppy Fusée : « Si tu fais ça, c’est peut être pour ça ».
November Ultra : Voilà. Si tu fais ça, est-ce que tu vas te sentir bien ?
LFB : C’est intéressant. Je le découvre, cette idée de pouvoir dire à une personne… de la calmer sur certaines choses. Je pense que c’est important d’avoir une personne comme ça dans ton entourage, qui t’écoute et qui te dit, comme tu le dis : « Tu ne le fais pas pour les bonnes raisons ».
November Ultra : Moi, je trouve que c’est : « Est-ce que tu penses que tu le fais pour la bonne raison ? » qui est une question mieux tournée. Moi, j’ai plus ma manageuse qui va se battre contre moi-même et contre ma personnalité, qui va être du genre à ne jamais réussir à lâcher jusqu’au bout, jusqu’au dernier truc et elle va dire : « Bon là, t’es en train de partir en spirale, t’es en train de vriller ». En gros, je pose un truc et à partir de ça, c’est bon on va valider ce mix, on va valider ce mastering. Elle va plus avoir ce truc.
Je pense que nous, ce n’est pas nos endroits. Je pense que c’est précieux de ne pas l’être.
Poppy Fusée : Ouais, ouais. Clairement.
November Ultra : Parce que sinon, je pense qu’on bascule dans le professionnel et que du coup, notre amitié va en pâtir quelque part.
Poppy Fusée : Ouais.
LFB : J’ai des questions plus légères.
November Ultra : J’ai l’impression d’être chez un psy. (rires)
LFB : Ça fait souvent ça aux gens. (rires) Est-ce que vous avez un souvenir de votre première écoute du projet de chacune ?
Poppy Fusée : Oui. Du projet November Ultra ou la première fois où je l’ai entendu chanter ?
LFB : Les deux.
Poppy Fusée : Bah la première fois que je l’ai entendu chanter, c’était sur Tumblr. On avait des Tumblr. On se connaît de cette plateforme. Et elle postait des reprises à l’Iphone. Je crois que la première que j’ai entendue, ça devait être Elliott Smith – Between The Bars. Ça m’a foutue en l’air. Bon moi déjà, Elliott Smith, immense passion. Et là, je n’avais jamais entendu ça, quoi. Je n’avais jamais entendu une voix comme la tienne et je ne comprenais pas ce que tu foutais planquée sur Tumblr. C’était rigolo, quoi. Donc c’est vrai que je t’ai écrit pour te le dire.
November Ultra : Ouais, c’est toi qui a osé. Et moi, suite à ça, je suis allé sur son Soundcloud, et elle s’appelait Georges. Et tu avais les cheveux tout courts et c’était très beau aussi. Et très vite, tu as dit : « Viens, on prend un café ». Tu as été assez engageante, tu as slidé dans mes DMs de l’époque.
Poppy Fusée : Voilà. Et franchement, je n’oublierais jamais cette sensation de ce que ça m’a fait. Et la première chanson de November Ultra que j’ai entendue, c’est soft & tender parce que tu me l’as envoyée. Franchement, tu étais trop contente quand tu l’as écrite. Elle m’a dit : « J’ai écrit un morceau, je sais, je sens, je suis trop contente de ce morceau, comment il est venu et comment il est sorti ». Tu me l’as envoyé, j’étais dans tous mes états.
November Ultra : J’avais l’apparition de la Vierge. J’étais là, je ne savais pas que c’était possible que j’écrive comme ça. J’étais trop fière, j’ai envoyé des mails genre : « Je crois que j’ai écrit la plus belle chanson de ma vie ».
Poppy Fusée : Ouais. Elle était très peu différente de ce qu’elle est aujourd’hui. Elle a juste été mixée et masterisée. Il y avait déjà cette couleur, cette intention, ces mots. Enfin, pareil, qu’est-ce que tu veux que je te dise ?
November Ultra : Moi, il y a eu Pesanteur à l’époque. Quand tu l’as fait avec Clément.
Poppy Fusée : Ah oui, c’est vrai, en secret.
November Ultra : Je l’avais trouvée magnifique et je me souviens, il y avait la question aussi de l’appeler Pesanteur parce que c’était un titre français. Et elle me dit : « Ouais je ne sais pas quoi dire et tout, on est en train de me dire que peut être qu’il ne faudrait pas que je la nomme en français ». Je lui ai dit : meuf, c’est ma vie. Genre le manège c’est en français, miel c’est en français. On s’en fout. Elle m’a dit : « Ok c’est bon, t’es mon truc de procès un peu ».
Poppy Fusée : Ouais exactement.
November Ultra : Il y avait ça et je me souviens de t’avoir écoutée, je ne sais pas si c’était les mix dans le train, je ne sais plus où on allait, si on allait à Trouville ou quoi. J’ai trouvé ça tellement précieux. Il y avait ça et l’album Trente. Je me suis dit que c’était le trajet de train le plus précieux de ma vie parce que j’ai ces deux choses-là, si belles, à pouvoir écouter.
Vraiment, je me souviens quand tu envoyais les mix, j’avais trouvé trop trop trop beau. Titanic, c’était chez toi dans ton salon, j’avais trouvé ça magnifique. Et ce n’était pas trop malaisant, parce que parfois c’est malaisant d’écouter la musique et d’avoir la personne en face. Mais là, ça allait parce que c’était vraiment très très bien. Je ne devais pas faire genre : « Ah ouais ouais ».
LFB : Et justement, quand on est si proches, quelle expérience d’écoute vous avez ? Que ce soit sur scène ou quand vous écoutez la musique de l’autre dans le privé ? Est-ce qu’il y a pas un truc un peu étrange de voir sa meilleure amie ?
Poppy Fusée : Je vais faire un peu de redite, mais oui. Nova, quand elle a commencé à faire des grosses premières parties dans des grosses salles, mon cerveau dissociait totalement et je n’arrivais plus à rentrer dans ses concerts. Je voyais ma pote sur une énorme scène, chanter et j’étais coupée de mes émotions. J’étais trop en alu quoi. Et il n’y a pas longtemps, quand tu as commencé à faire tes concerts à toi, plus longs, dans des salles un peu plus intimes, c’est revenu. Je me suis reprise. À la Boule Noire et à la Maroquinerie…
November Ultra : La Maro, c’était magnifique.
Poppy Fusée : Ça m’a foutu un grosse claque. Là, j’ai trouvé les mêmes sensations que la toute première fois que je l’avais écoutée. J’ai revu l’artiste, ce n’était plus mon amie sur scène. C’était November Ultra, l’artiste.
November Ultra : Et je pense qu’il y a un truc de toujours lier tout ces moments que tu vis. Moi, par exemple, je me rends compte qu’un concert que je vis seule a moins d’importance qu’un concert où j’ai invité mes meilleurs potes à être là. Et les premières fois où j’ai eu la chance de faire Pomme à l’Olympia, parce qu’elle m’avait invitée… Il y avait Pomme et Flavien, on savait qu’on allait faire le truc à trois où on chantait tous les trois le mashup. Et Poppy a cette particularité-là, qu’elle a deux artistes qu’elle aime le plus au monde, c’est Pomme et Flavien Berger.
Et tu vois, de la voir là et de me dire que c’est même pas tant mon concert qu’elle va voir, mais je me disais qu’elle allait pouvoir les voir, être backstage avec moi. Genre ressentir le backstage de l’Olympia tous ensemble. Et on était là, on se prenait en photos, on aurait dit qu’on était Les Tuches à L’Olympia. On était là : c’est ouf, on est à l’Olympia, prend des photos et tout. C’était ça qui était ouf à vivre. Je me dis que seule, ça n’aurait pas vraiment d’intérêt.
Et pareil, la Maro aussi ce qu’il y avait eu de beau, c’est qu’on l’avait fait ensemble parce que tu es venue faire le feat sur soft. On avait annoncé la sortie de Pesanteur à ce moment-là.
Poppy Fusée : Ouais, c’était trop bien.
November Ultra : Donc ce qui est beau quelque part, c’est que tous ces moments-là sont toujours interliés et du coup, il y a beaucoup de personnel dans le fait de pouvoir faire cette musique, de la faire ensemble en tout cas. J’ai pas du tout répondu à ta question.
LFB : Si, c’est intéressant. C’est quoi votre morceau préféré de l’autre ? Et pourquoi ?
November Ultra : Moi c’est Titanic. Ouais. C’est Titanic, je trouve qu’elle est incroyablement bien écrite. C’est-à-dire que j’aurais aimé l’écrire. Je trouve qu’elle est très spécifique avec qui elle est et en même temps, incroyablement universelle à tout le monde. Et je la trouve magnifique. Mais bon Pesanteur, ça aurait pu aussi être dans mes choix. Mais tout à chaque fois. Genre Paranormal, la première fois que je l’ai entendue, ça m’a fait un truc de ouf. Tu vois, tout le truc avec Flavien Berger. Enfin, je ne sais pas, je trouve que ça représente tellement votre couple et en même temps, voilà, quand les gens écoutent et que je les vois émus, ça me fait quelque chose très fort. Je ne sais pas. Voilà, mon top 3. A toi.
Poppy Fusée : Putain, c’est trop dur. En vrai, j’ai pensé en premier à nostalgia / ultra. Mais parce que c’est celle que j’ai le plus écouté je crois de ton album.
November Ultra : Note de la rédaction : elle est faite avec Nicolas Mantoux, qui est la muse de Paranormal de Poppy.
Poppy Fusée : Ouais, mais au-delà de ça quoi. Je trouve qu’elle est… Je ne sais pas, ça défonce quoi.
November Ultra : C’est l’un des morceaux dont je suis la plus fière en vrai.
Poppy Fusée : Ça m’envoie tellement loin, quoi. Il est beau, il est complet. J’ai trop hâte de le voir en live avec Nico Lockhart. Sinon, j’adore le manège.
November Ultra : Ah ouais ?
Poppy Fusée : Ouais. J’adore les paroles, elles me font quelque chose.
LFB : Est-ce qu’il y a quelque chose que vous auriez aimé avoir de l’autre ? A part son yoyo.
November Ultra : Bah non, parce que quelque part, tout ce qui est à toi est à moi et ainsi de suite.
Poppy Fusée : Ouais, moi j’aimerais voler sa patience.
November Ultra : Ah ouais, je suis très patiente.
Poppy Fusée : Ta patience, dans ce métier… tu y vas hyper doucement, c’est méga OK. Il n’y a pas de rush de rien.
November Ultra : Il y a des rushs quand même, mais je vois ce que tu veux dire. Ça me touche.
Poppy Fusée : Non mais tu vois, là tu as fait un Trianon. T’aurais pu direct passer à l’Olympia. T’as fait non, une Cigale.
November Ultra : Ça m’a terrifiée. Parce que le Trianon, je trouvais méga dur. Tu dois quand même vouloir le remplir. Je trouve qu’il y a une pression parce que tu veux le remplir et tu te dis qu’il n’y a pas autant de gens qui me connaissent ou qui veulent venir ou qui sont disponibles ce jour-là. Donc en fait, je trouve ça… Ça m’a terrifiée quand je suis sortie de là, de me dire qu’on ouvrait tout de suite un Olympia. Ce qui était une vraie discussion avec mon tourneur. De manière très intelligente, ils m’ont dit que si on allait à l’Olympia, ça voulait dire que la Cigale je ne pouvais pas la faire parce qu’une fois que tu as fais l’Olympia, c’est quand même plus compliqué. Je voulais faire à tout prix la Maro par exemple, tu vois. Je me disais que c’était une salle incroyable et que c’était mon rêve de jouer là-bas…. C’est gentil, ça me touche. Moi, ta spiritualité je pense. Voilà.
LFB : Est-ce que vous auriez un défaut et une qualité de l’autre à nous révéler selon vous ?
November Ultra : On commence gentiment.
Poppy Fusée : Tu cherches un défaut mims là ?
November Ultra : Ton côté corse qui est un défaut et une qualité.
Poppy Fusée : Ouais, je lui crie dessus beaucoup. Par amour. Mais en fait je parle fort.
November Ultra : Par Whatsapp, elle m’envoie en majuscules et elle m’engueule tu vois. Par exemple, OK, la vraie histoire de la piscine on va la raconter. Je suis tombée, j’ai glissée dans les escaliers parce que j’ai mis des chaussettes. Ne mettez jamais des chaussettes pour descendre les escaliers. C’est ce que les parents nous disent quand on est enfants.
Moi, je l’ai fait. J’ai glissé et j’ai failli mourir. Franchement, je suis tombée, j’ai cassé deux verres d’eau et à nouveau Nicolas Mantoux était en train de dormir, ça ne l’a pas réveillé alors que vraiment, je suis tombée, j’ai fait un fracas. Là, il y a Poppy qui revient d’acheter des croissants et je lui dis : « Poppy, ça ne va pas trop bien ». Et après, je voulais à tout prix aller à la piscine, mais j’avais vraiment mal aux pieds. Dans la voiture, je dis : « Ouais j’ai un peu mal aux pieds » et là elle se retourne et elle me fait : « T’as vraiment mal aux pieds ? Parce que si t’as vraiment mal aux pieds, faut qu’on aille à l’hôpital et donc on ira pas à la piscine ». Et je fais : « Non, non, j’ai pas mal aux pieds, j’ai pas mal aux pieds ». Elle me dit : « C’est pas cassé meuf ».
C’est comme quand tu m’as dit que j’avais pas le Covid : « Tu n’as pas le Covid, c’est que des allergies ». Et en fait, j’avais le Covid. Et souvent, tu sens que c’est vraiment pour me rassurer. Mais du coup, tu as un côté un peu corse que moi j’adore. Parce que les gens la voient supra mims et tout, ils ne savent pas qu’elle a ce penchant un peu corse.
Poppy Fusée : J’essaie de le montrer plus parce que sinon les gens sont choqués. J’avoue. Toi, je pense qu’en fait, t’as un truc parfois où je pense que c’est parce que tu veux me protéger pas mal de tes émotions, mais je pense que t’as encore du mal à me dire quand tu ne vas pas bien.
November Ultra : Ouais, ouais, c’est vrai. Ça va, c’est un gentil défaut.
Poppy Fusée : Bah ouais, mais en vrai, c’est OK. Parce que je sais que tu le fais pour ne pas m’envahir.
November Ultra : Mais c’est gentil, je passe pour une bonne personne du coup.
Poppy Fusée : Ouais, mais t’es une bonne personne.
November Ultra : Ce n’est pas un défaut. C’est comme « je suis perfectionniste ». Non, pas du tout. Enfin si, je le suis. Mais c’est les défauts qu’on met sur les CV. C’est un faux défaut, c’est pour ça que je disais ça.
LFB : Travaille trop. Trop impliqué dans son travail.
Poppy Fusée : Moi je ronfle, t’aurais pu le dire.
November Ultra : C’est vrai que tu ronfles, c’est terrible. Mais tu le sais, donc tu ramènes des boules quiès à chaque fois. C’est assez positif. Mais vraiment, c’est dur. Toi et Maggie, vous ronflez de ouf. C’est un délire. Voilà.
LFB : Est-ce que vous avez un secret à nous dévoiler ? À part l’histoire de la piscine.
November Ultra : Commun, tu veux dire ?
LFB : Ouais.
November Ultra : On a un vice pour le casino, mais ça les gens le savent. On a un vrai problème de casino elle et moi. Si tu nous laisses à Trouville ou à Deauville…
Poppy Fusée : On a un problème avec les jeux en général.
November Ultra : Ouais, les jeux en général. En fait, on a un problème d’obsession avec les choses.
Poppy Fusée : Ouais, quand on est obsédées par un truc, il faut… Et parfois, c’est des trucs différents. Genre toi, par exemple, la Formule 1, t’as essayé de me traîner dedans et je ne suis jamais venue. Et toi, t’es toujours dans un tunnel de Formule 1.
November Ultra : Oui, plus trop là, ça s’est calmé. Là, je suis dans le yoyo. Ma nouvelle passion.
Poppy Fusée : Mais voilà, on a eu une année Yams à fond. On joue vachement moins au Yams.
November Ultra : On a trop joué et on a fait toutes les possibilités. Le problème, ce qui est bâtard, c’est qu’on embrigade les gens dans nos passions et après, on les laisse tranquilles. Genre maintenant, les gens nous envoient : « Ouais, on est en train de jouer au Yams » et nous on est là, en train de jouer au Milles Bornes. Je suis passée à la belote. Là, je suis dans passée au trou du cul personnellement.
LFB : C’est trop bien ça. Ça rejoint ma dernière question : j’ai besoin de savoir qui est-ce qui a inventé la brigade du vice justement.
November Ultra : C’est nous deux, mais le mot, c’est moi. Moi, j’ai un truc pour nommer les choses. C’est comme l’énergie du chaos avec VOYOU et Guillaume. Mais c’est venu parce qu’on avait le vice.
Poppy Fusée : Ouais, c’était à l’époque de quand on jouait à la bombe.
November Ultra : Ah ouais. Ça, ce jeu est incroyable.
Poppy Fusée : C’est un jeu.
November Ultra : Don’t stop talking et nobody explodes.
Poppy Fusée : Voilà.
November Ultra : N’arrête pas de parler et personne n’explosera. Et en gros, c’est un jeu où il faut jouer à deux et il y en a un qui a une bombe et l’autre qui a le manuel pour déminer la bombe. Et donc, c’est un jeu de communication.
Poppy Fusée : Celui qui a le manuel ne voit pas la bombe. Donc celui qui la bombe doit décrire ce qu’il voit.
November Ultra : Il doit dire qu’il y a 4 fils, un rouge, un bleu, un machin et tout. Parce qu’après, on a des rôles très très très spécifiques.
Poppy Fusée : Elle, elle est forte en manuel et moi, je suis forte en bombe parce que j’ai le sang froid. C’est pour ça que je suis corse.
November Ultra : Ouais, ouais, elle dit « attend, attend, j’arrive » et elle a le sang froid de ouf. Et moi, je suis là en train de chercher toutes les informations et j’ai tout dans ma tête et tout.
Poppy Fusée : Mais dans tous les jeux où on fait comme ça à deux, souvent t’es la personne qui résout les énigmes et tout.
November Ultra : Ouais, c’est mon côté un peu Serdaigle.
Poppy Fusée : Et moi je vais sur le terrain.
November Ultra : Je ne suis pas Serdaigle d’ailleurs. Je crois que je suis Serpentard plutôt, mais ascendant Serdaigle un peu. Enfin, Poufssoufle aussi. Je ne suis juste pas Gryffondor en gros.
LFB : Tu es tout ce que les autres veulent éviter.
November Ultra : Ouais en fait, c’est ça. Ça veut dire que je n’ai pas de personnalité, je ne sais pas. Toi, t’es Poufssoufle 3000.
Poppy Fusée : Moi, je suis Poufssoufle, all the way.
November Ultra : Bouh JK Rowling. (rires)