ADN #24 : Tomasi

Je crois que c’est le premier morceau de rap que j’ai écouté de ma vie. Mes parents organisaient un dîner, j’avais 5-6 ans et le fils d’un de leurs potes m’a montré le clip sur l’ordi de mon père en qualité toute pourrie. Ça me faisait trop rire, je trouvais ça génial ! Après ça, j’ai toujours suivi Disiz et il reste une énorme influence. Notamment avec son « virage » rock que beaucoup de gens ont décrié… Je pense que c’est le genre de mec pour lequel, dans 20 ans, les gens regarderont l’entièreté de sa carrière et se diront qu’il était très en avance sur plein de trucs. J’ai parlé de lui mais j’aurai pu parlé d’Odezenne, de Veence Hanao, du Klub des Loosers, d’Orelsan… Tous ces acteurs du rap alternatif qui est pour moi l’un des plus gros vivier d’innovation de recherche musicale populaire depuis 20 ans. 

C’est un de mes premiers coups de cœur musical et un artiste que je trouve complètement sous côté. C’est sûrement pas le premier tout court, mais c’est le premier que j’ai entendu qui mélangeait chanson et flow rappé. Même si c’est de l’anglais, ce qu’il raconte est si limpide qu’on comprends tout extrêmement vite. Il a une façon hyper simple d’écrire de belles histoires. Mon père est complètement fan de ses disques, ils sont beaucoup passés à la maison. En plus, j’ai eu la chance de le rencontrer aux Étoiles, lors de son dernier passage à Paris et c’est un mec en or ! J’aimerais beaucoup l’avoir sur un de mes morceaux un jour…

Pour moi, c’est un des plus beaux morceaux jamais écrit. On a un rituel avec Hugo (Pillard, Trente) dès qu’on prend la voiture, de nuit, on se met tout l’album In Rainbows et on chante comme des fous jusqu’à se défoncer la voix. On s’est même amusé à la reprendre (dans une sorte de mashup avec Baby Blue de King Krule) lors d’un road trip dans une ancienne usine d’allumettes désaffectées près d’Angers. Ça a toujours été un kiff de reprendre les chœurs d’Ed O Brian, qui arrive au milieu de morceau. C’est tout con, mais c’est sublime. D’ailleurs, je crois qu’il y a toujours une vidéo de ce moment qui doit traîner quelque part sur Facebook…

C’est le genre de chanson que je jouais à la guitare, sur la plage, en vacances, pour essayer de draguer des meufs. En vain ahah. Accompagnée de beaux discours sur la vie, que je faisais passer pour de la philosophie… Blague à part, c’est Volo et leurs chansons qui m’ont plus ou moins appris à jouer de la guitare, notamment grâce à leur riff d’apparence simple, mais qui s’avèrent être une vraie plaie quand il s’agit de chanter en même temps. Surtout quand tu débutes ! Comme pour Just Jack, j’ai toujours admiré leur don pour écrire une belle chanson avec des mots très simple, mais en français cette fois.

En vrai, faut bien finir sur une note humoristique ! 5 titres, c’est chaud pour résumer les choses qui t’ont « forgées »… Adolescent, c’est le groupe que j’adorais. J’ai toujours eu du mal à l’assumer, surtout à l’époque, notamment à cause de leur réputation de groupe pour minettes. Mais les textes d’Adrien Gallo et l’énergie qu’ils renvoyaient sont en grande partie ce qui m’a poussé à prendre cette voie et à monter sur scène. En plus, ils sont à la base de toute la culture que je me suis construite seul, en dehors de ce que mes parents écoutaient. Grace à eux, j’ai découvert, d’un coté, Gainsbourg, qui m’a ouvert sur toute la chanson française, que je n’ai pas pu cité parce que, JE LE REPETE, 5 MORCEAUX C’EST TROP COURT. C’est ce qui m’a donné envie d’écrire des textes. De l’autre coté, ils m’ont fait découvrir tout le rock anglais et alternatif, comme les libertines ou les Arctic Monkeys (entre 10 000 autres) qui m’ont donné envie de composer des chansons puis de faire de la production sur mon ordinateur. Sans les BB Brunes, pas de Tomasi ahah…