ADN #248 : Aurus

Aurus : Lorsque j’ai découvert ce groupe, toutes les cellules de mon corps étaient en vibration. Elles le sont toujours, le dialogue n’est pas rompu, même si j’accroche un peu moins sur leurs derniers opus. Je crois que Fink fait écho à une certaine forme de nostalgie et de mélancolie dans laquelle une partie de mon être baigne toujours.

Pour moi, ces sentiments sont source de bonheur, et me nourrissent positivement, contrairement à ce qu’on pourrait penser. 
Je les ai vus en concert une paire de fois, et la magie de ces arrangements minimalistes était tout aussi palpable. Il n’y a pas à dire : leur musique me recharge !

Aurus : S’il y a bien un groupe new soul que j’ai dévoré, c’est Beady Belle.
J’ai hésité à nommer D’Angelo et autres Jill Scott, que j’ai énormément écouté. Mais j’ai finalement choisi de parler de Beady Belle, moins connus, de par le parcours surprenant qu’ils ont emprunté.

De la new soul que ce groupe norvégien délivrait à l’origine, il reste encore aujourd’hui le groove et les mélodies singulières délivrées par la chanteuse Beate S. Lech. 

Et pourtant, ils n’ont eu de cesse de se réinventer, en prenant des virages flirtant avec la folk, le jazz ou encore la country, en gardant leur touche scandinave avec des arrangements et un travail du son très léchés !

Je me souviens avoir flashé sur les chœurs masculins sur un de leur titre, découvrant ainsi Jarle Bernhoft, plus connu aujourd’hui en tant que Bernhoft. Quelques années plus tard, j’ai eu la chance de faire sa première partie à Paris, et l’opportunité de lui dire tout l’amour que j’avais pour sa musique et celle de Beady Belle.

Aurus : Fabrice est aujourd’hui un véritable ami. Mais il a été et est pour moi aussi une sorte de mentor. Un compatriote Réunionnais, une voix de velours, un phrasé délicieux, et un compositeur de génie à mon sens.

Quand j’ai découvert sa musique pour la première fois, il représentait cette génération d’artistes de la Réunion proposant une relecture de notre patrimoine traditionnel avec originalité, un métissage moderne du Maloya, comme en témoigne sa version de ce morceau du légendaire Danyel Waro.

Un réarrangement tout aussi efficace quand on l’entend chanter seul avec sa guitare, et la technique unique qu’il a développée pour en jouer. Tout cela résonne avec mes racines, mon ADN.

Aurus : J’ai beaucoup écouté de rock, de Queen à Slipknot en passant par System of a Down. 

Ce que j’aime particulièrement chez SOAD est ce mélange des genres, avec un côté très atmosphérique par moment, qui cohabite et contraste avec l’énergie beaucoup plus vénère, les textes qui me parlent et ces grands écarts vocaux, notamment ceux de Serj Tankian, chanteur arménien du groupe avec son approche parfois « lyrique ». 

Je ne me lasse pas de ce titre, Toxicity, qui pour moi est toujours d’actualité !