ADN #499 : Turtle White, Ngielix & Yelsha du collectif GO GO GO

Turtle White : Cette chanson me ramène à mes racines, à mes origines créoles, à mon enfance, en plus d’avoir un goût de nostalgie. Cette chanson a su traverser le temps, les générations, sans prendre une seule ride. Je pense que c’est l’une des rares chanson chantées en créole qui a eu cet impact sur plusieurs générations en même temps. Et en tant qu’artiste, c’est un goal de réaliser un tel exploit en chantant dans sa langue maternelle.

Turtle White : Cette track m’a accompagné dans plusieurs moments marquants de ma vie entre 2016 et aujourd’hui. A chaque fois que je l’écoute, je peux me revoir à des moments bien précis et je pense que dans 10 ou 20 ans ce titre me fera le même effet. 
Ce que j’aime chez Josman, c’est qu’il arrive à mettre des mots simples sur des moods complexes. 

Yelsha : Je me rappelle quand je l’ai écouté pour la première fois , je devais avoir moins de 10 ans. À cette époque, c’est grâce à la collection impressionnante de disques de mon père (qui est un vrai fan de musique ) que je découvre cette chanson. 

Le tempo , les paroles, le genre musical , les mélodies et le sujet abordé m’ont tout de suite plu , je me souviens m’être dit « wow , moi aussi je veux faire ce genre de musique et partager toute cette énergie, ces émotions et cet amour ». Arh! Là j’en parle et je vais la réécouter direct ! Quelle fraîcheur ce morceau! 

Yelsha : Je découvre cette chanson à mes 11 ans, en 2008. Blaaz est arrivé de façon inattendue et s’est tout de suite imposé. À cette époque, il n’y avait pas de rappeurs béninois ou très peu connus. Avec un flow efficace , inspirant et très tranchant , il fait partie des artistes qui ont fait vivre (peut-être même naître) le rap à Cotonou particulièrement, et au Bénin en général. Comme tous les enfants et les jeunes de mon âge à ce moment-là, t’écoute le morceau et t’as soit direct envie de raper, soit tu te dis : « C’est qui ce gars ? Il fait vraiment du bon son ». 

Tout le monde connaissait les paroles, même les adultes. C’était un vrai phénomène ! Il y a eu une vraie effervescence de rappeurs dans les années qui ont suivi. 

Je pense que c’est une chanson qui m’a beaucoup marquée et a sans doute nourri mon envie de faire du rap. 

Blaaz reste une grosse référence du rap au Bénin et a ouvert la voie à beaucoup d’artistes, notamment en leur montrant que le rap était bien présent au Bénin et qu’il faut croire en ses rêves. On a eu l’occasion d’être présenté.e.s il y a quelques année , et son parcours reste inspirant. 

Ngielix :S’il fallait que je choisisse une musique qui m’a tellement imprégnée que j’ai l’impression qu’elle fait partie de moi ce serait : « A town with an ocean view » de Joe Hisaishi, dans Kiki la petite sorcière. Cette soundtrack du film réalisé par Hayao Miyazaki, connu pour ses chef d’œuvres de poésie, est un de mes coup de cœur (et c’est dur de choisir !) 

La mélodie m’apaise beaucoup et me donne du courage quand j’ai des gros spleen. Kiki a envie d’aventure, et veut habiter « dans une ville où on voit la mer ». Sa rêverie a bercé mon enfance et cette musique me rappelle qui j’ai envie d’être, ce que j’ai envie de cultiver en moi, elle parle vraiment à mon enfant intérieur.
Pour Kiki devenir une sorcière, c’est prendre la responsabilité de rencontrer l’inconnu. Elle est très débrouillarde et enthousiaste, elle est généreuse et la vie lui rend, un beau message. 

Ngielix : Grosse nostalgie avec ce titre « teen pop » aux influences rock.
Je pense que c’est comme un hymne d’une génération à laquelle j’appartiens. Quand tu l’écoute, t’as limpresssion que t’es la personnage principale d’un film. 
Les voix sont hypnotisantes je trouve, et progressivement l’intensité monte, comme un cri face à la tempête qu’est le monde. Cette tempête on peut la traverser avec puissance auprès d’une personne qu’on aime, et au delà du temps, courir à la découverte du monde avec son amour, son alter, sans avoir peur.