Le MaMa Festival & Convention, c’est déjà la semaine prochaine. Pour vous aider à faire vos choix dans une sélection de plus de 110 concerts, la rédaction de La Face B vous présente ses chouchous. Sans plus attendre, la seconde partie.
Choses Sauvages
Si on devait expliquer pourquoi on aime Choses Sauvages, on répondrait ceci : parce qu’on aime danser sur de la musique vivante.
Si on aime faire la fête, on aime aussi que la musique véhicule quelque chose, qu’elle existe et qu’elle puisse se casser la gueule. Et c’est exactement ce qu’on a trouvé avec Choses Sauvages.
Un joyeux bordel foutraque et entraînant, où les hommes et les machines fusionnent pour le meilleur, offrant à nos oreilles ébahies une disco-punk qui n’a rien à envier à LCD Soundsystem ou aux anglais de Fujyia & Miyagi.
Choses Sauvages II est un exemple parfait de la musique qu’on aime, et sur scène, celle-ci se transforme et prend encore plus d’ampleur. Une grande fête qui mène à la transe, à la folie communicative d’un groupe qui communie avec son public.
Ils joueront tôt et c’est tant mieux, on aura énormément d’énergie à leur donner.
Kalika
Puisqu’on parle de fête , impossible de ne pas parler de KALIKA. On l’aime depuis un bon moment et on le sait : sur scène, la jeune femme est une vraie tornade.
Avec sa musique qui joue avec habileté sur les genres et les émotions et ses textes qui mêlent la crudité du quotidien et une vraie poésie presque désespérée par moments, KALIKA est un cocktail explosif et imparable dont le succès est de plus en plus grandissant.
Sur scène, accompagné de Balthazar Picard, c’est un joyeux défouloir qui nous est proposé. On danse, on chante, on prend un plaisir dingue face à un duo qui ne nous laisse pas souvent le temps de reprendre notre souffle.
Alors, ne boudez pas votre plaisir et venez dans l’œil du cyclone (ce mercredi, La Cigale) pour une bonne fête avec le Kalika Gang.
Bibi Club
Il faut être très honnête : depuis la fin de l’été, Le soleil et la mer tourne en rotation très très régulière dans nos oreilles. Une passion presque obsessionnelle pour la musique de Bibi Club, qui s’explique par une évidence : on tient là un sacré bon album.
Douce, hypnotique et d’une simplicité qui frôle le génie, la musique du duo joue sur les émotions, les textures et la complicité de ses membres. Chaque morceau est ainsi une étape dans un voyage entre les rêves et la réalité, une traversée sensorielle qui nous emporte et nous touche l’âme avec une facilité déconcertante.
On a donc forcément très hâte de retrouver sur scène l’un des projets les plus excitants du moment pour nous. Même si malheureusement, ils jouent dans un showcase pour professionnesl, on tient à vous rassurer : il parait qu’ils seront très prochainement de retour sur Paris et un peu partout en France.
Les occasions ne manqueront pas pour tomber en amour de la musique de Bibi Club.
Czesare
Véritable claque musicale, l’étoile solaire Czesare monte de plus en plus haut. Et pour preuve, après s’être produite dans de nombreux festivals, l’artiste se retrouve en première partie d’artistes émérites, par exemple Flavia Coelho, Ladaniva ou encore -M-. Pourtant, bien qu’ayant confié à la Face B avoir des titres en cours de production, Czesare n’a encore rien sorti. De quoi gonfler le mystère autour de l’artiste. On se pose alors la même question qu’elle : « Czesare, mais qui es-tu pour de bon ?» Car la jeune questionne et remet tout en question, comme pour faire tabula rasa en quête d’un équilibre.
Un équilibre que l’on pourrait qualifier, mais au travers duquel on reconnaît une dimension universelle. Sur des rythmes chaloupés, lumineux, aux accents de groove, de disco et de musiques latines, elle évoque des thèmes en clair-obscur. Par exemple, on retrouve la dualité apaisée entre féminin et masculin (Czesare), la rupture amoureuse et le souvenir éternel que l’on en garde, nos combats intérieurs qui empêchent l’ouverture du cœur (Démons) ou encore les fantasmes qui s’entremêlent au désir avant de se fracasser contre la réalité et ses autres opportunités (23h40, Paris s’endort).
Eesah Yasuke
Les textes de Eesah Yasuke sont aiguisés comme une lame, qu’on devine comme celle d’un katana. Car si Eesah est un clin d’œil à son prénom Isaïah, signifiant « salut de Dieu », Yasuke est un hommage à un esclave devenu samouraï. Un nom porteur de sens et qui apparaît comme une évidence. La transformation, notamment de soi, est au cœur du projet d’Eesah Yasuke. La musique semble être pour l’artiste un moyen de se retrouver, de s’aligner avec elle-même.
En somme, le rap est le salut de l’artiste, lui permettant de prendre le temps de guérir. Si les textes sont sensibles, oniriques, ils n’en restent pas moins autant intimes que politiques. On retrouve des évocations des foyers de l’ASE comme une prison qui ne nous quitterait pas vraiment, ou encore des prises de position antifasciste et un retour à ses origines, son héritage. L’artiste passe d’un état à un autre, d’un continent musical à un autre. On reconnaît des influences de trap, de rock à la Sopico (X-Trem), comme des airs de symphonies classiques ou des refrains de Gainsbourg (Mon ciel).
Par.sek
Ovni musical, Par.sek use de la langue française pour créer une musique tout à fait originale. Entre poésie et musique pop-électronique, il est question de thèmes simples qui font l’actualité, toujours avec une certaine douceur. Les titres du groupe parlent à une génération qui conçoit différents types de langage pour ne jamais cesser de communiquer d’une manière nouvelle. Par.sek est de ces duos qui flirte avec l’honnêteté, en concevant des titres exutoires en toute liberté.
Alors, si vous devez choisir un groupe hors-norme, sortant des sentiers battus, Par.sek sera la meilleure découverte que vous pourrez faire au MaMA.
Nina
Alors qu’elle s’apprête à ouvrir les prochaines dates d’Izia, Nina fera un passage qui s’annonce déjà remarqué aux Trois Baudets pour le MaMA. Dans la lignée vocale de Clara Luciani, avec l’univers musical pop Berlin de Fishbach, la jeune chanteuse se démarque grâce à une jolie poésie introspective.
Son premier EP Adieu, sorti cette année, est né de différentes ruptures. Un paysage plutôt sombre donc, mais porté par l’énergie de faire bien, de faire mieux, et surtout de se faire du bien pour tendre vers le beau. Le concert s’annonce intime et puissant sur fond rock 80’s , à ne pas rater !
Animal Triste
Quelle joie de retrouver au Mama Animal Triste, le super groupe rouennais composé depuis 2019 des membres de différentes formations comme La Maison Tellier, Darko, Dallas ou encore Radio Sofa.
Evidemment, Animal Triste n’est pas un gang de baby rockers, mais plutôt une meute de loups qui assure toujours de bon coups de patte. De la tanière aux salles de concert, il n’y a qu’un pas, car leur musique se conçoit dans la nuit. Triste mais loin d’être tristoune, c’est donc tout l’univers dark caractérisé d’un Nick Cave and the Bad Seeds, une poésie profonde et mystique forcément très inspirée des Doors ou Bruce Springsteen.
Ténébreux et inflammables, les 6 musiciens portent ces références comme un héritage, et tout comme leur prédécesseurs, ils savent tout autant caresser les accords (Animal Years) que maltraiter une batterie (The Gift of Love and Fear).
Le rock d’Animal Triste est avant tout une aventure pour le kiff, un partage sur scène où l’on prend autant de plaisir à écouter qu’eux à jouer. On aime ces artistes passionnés d’une génération, d’un style de musique où on ne lésine pas sur les effets de gratte parce que c’est tout simplement trop bien. Dans ce sens, on peut dire qu’il se dégage une musique honnête, profondément intègre, dans le respect des modèles qui les ont forgés et dans la joie de poursuivre ce mouvement.
Avec leur deuxième album, Night of Loving Dead, sorti en début d’année, Animal triste continue de nous faire vibrer. Et bien que les textes soient en anglais et que L’Amérique y ait une place toute particulière, on peut être fiers que le groupe soit bel et bien un grand cru français dans la grande histoire du rock.
Anna Majidson
Depuis un peu plus d’un an, Anna Majidson trace doucement mais sûrement son chemin dans le paysage musical français. Vous l’aviez peut-être déjà entendue dans son projet Haute, au croisement de l’électro-pop et du RnB, qu’elle partageait avec Romain Hainaut, a.k.a Blasé. Presque 25 millions d’auditeurs n’ont pu s’empêcher d’écouter leur Shut Me Down. Depuis, deux EP sont sortis, sa Mixtape Telecom, enregistrée en Angleterre au printemps 2021 et surtout La Rivière, son premier vrai EP en début d’année 2022. Touche à tout, Anna Majidson ne s’enferme pas dans un genre musical particulier. Seuls le cœur et l’envie guident son écriture.
Tout reste pop et au service de la chanson qu’elle conçoit. Ses compositions sont construites comme autant de petites histoires qui relatent les sensations ou les souvenirs qui constituent le fil de nos existences. Soyeuses par moment, plus abruptes par d’autres, elle est toujours sensible et vraie. Tout juste lauréate du FAIR 2022 session #2, elle sera sur la scène de la Cigale ce vendredi 14 octobre à 20h30. Et ne faites pas comme Natasha dans sa chanson, « Oh wah, Natasha / Pourquoi tu réponds pas », répondez présent !