ADN #662 : Hamish Hawk

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Hamish Hawk vient de sortir Angel Numbers, son quatrième album. De Bob Dylan à Frightened Rabbit, le musicien écossais nous livre à cette occasion, les morceaux qui composent son ADN musical.

Hamish Hawk
Crédit photo : Emanuele Centi

Bob Dylan – Positively Fourth Street

FR : Je ne peux pas dire avec certitude si c’est la première chanson de Bob Dylan que j’ai entendue, mais c’est certainement la première qui m’a fait une forte impression. Je me souviens avoir demandé à ce qu’on la passe en boucle dans la voiture de mon père.

Je pense que j’ai été frappé par le fait qu’il s’agissait d’une polémique, d’une attaque directe, que Dylan avait détourné la chanson populaire à des fins entièrement personnelles, ce qu’il a fait encore, et encore, et encore. D’une certaine manière, cette chanson m’a appris qu’une chanson peut être un véhicule pour tout ce que vous avez besoin d’exprimer. La plupart du temps, Dylan domine tout le monde dans mon esprit. C’est avec lui que j’ai commencé à écrire des chansons.

EN: I can’t say for sure if this is the first Bob Dylan song I ever heard, but it’s certainly the first to make a strong impression on me. I remember asking for it to be played over and over in my dad’s car.

I think I was struck that it was a polemic, a direct attack, that Dylan had repurposed the popular song for entirely his own purposes, which he did again, and again, and again. On some level this song told me that a song can be a vehicle for anything you need to get off your chest. Most of the time Dylan just towers over everyone in my mind. My songwriting started with him.

Leonard Cohen – Famous Blue Raincoat

FR : J’étais assez grand pour apprécier Positively Fourth Street, mais il m’a fallu un certain temps pour me mettre au diapason de Leonard Cohen. Même si je ne savais pas vraiment à qui ou à quoi j’avais affaire, je savais que ces chansons avaient du poids, que j’écoutais un maître à l’œuvre. Les chansons de Cohen sont sombres, belles et salvatrices.

Il m’a appris que les chansons sont un moyen aussi approprié que les autres pour lutter contre la vie, la mort, l’amour, la honte et toutes les grandes questions intermédiaires. Je n’arrive pas à la cheville de Cohen, il m’épate à chaque fois.

EN: I was old enough to appreciate Positively Fourth Street, but it took some graduating to get in tune with Leonard Cohen. As much as I didn’t know really who or what I was dealing with, I knew these songs were heavyweight, that I was listening to a master at work. Cohen’s are bleak, beautiful, life-saving songs.

He taught me that songs are as fit a medium as any to wrestle with life, death, love, shame, and all the big questions in between. I can’t hold a candle to Cohen; he floors me every time.

Regina Spektor – Ghost of Corporate Future

FR : J’étais une inconditionnelle de Regina Spektor pendant mon adolescence. Je l’ai vue en concert pour la première fois lors d’un festival et j’ai été complètement subjuguée. Elle était si géniale à regarder ; j’ai passé le meilleur moment de ma vie. À l’époque, il n’y avait certainement personne qui lui ressemblait, même vaguement, et elle est toujours la meilleure dans ce qu’elle fait.

La façon dont elle s’amuse avec ses chansons, la façon dont elle joue avec les mots et la voix, elle est si libre, apparemment sans effort, et inventive à l’infini. Son style est si attachant qu’elle parvient à y glisser toutes sortes de choses sans qu’on s’en aperçoive. Elle m’a appris à rester fidèle à moi-même lorsque j’écris des chansons, à faire tout mon possible pour tracer ma propre voie et à m’amuser à briser les règles de l’écriture et de l’interprétation ; si ce n’est pas amusant pour vous, ce ne l’est pour personne d’autre.

En: I was a Regina Spektor devotee in my teenage years. I saw her perform live for the first time at a festival and was completely transfixed. She was so thrilling to watch; I had the time of my life. Certainly at the time there was no-one even vaguely like her, and she’s still the best at what she does.

The way she has fun with her songs, the way she plays with words and vocal delivery, she is just so free, seemingly effortless, and endlessly inventive. Her style is so endearing that she manages to sneak in all sorts without you noticing. She taught me to be true to myself whilst songwriting, to do my utmost to forge my own path, and to have fun breaking the rules writing, and performing; if it’s not fun for you, it’s not fun for anyone else.

The Magnetic Fields – I Don’t Believe You

FR : Stephin Merritt est, à mon avis, l’un des meilleurs auteurs-compositeurs vivants, et il serait difficile de trouver quelqu’un qui possède un plus grand nombre de paroles mémorables et pouvant être citées à l’infini. C’est la première chanson des Magnetic Fields que j’ai entendue, que mon frère m’a fait écouter, et j’ai tout de suite été frappé par l’intelligence des couplets rimés.

Son répertoire en est rempli. Je pourrais parler pendant des années de ce que Stephin Merritt m’a appris sur l’écriture de chansons, mais je peux dire qu’il m’a donné la confiance nécessaire pour permettre à l’humour de s’épanouir dans mes chansons. La vérité est racontée en blagues, après tout.

EN: Stephin Merritt is one of the finest living songwriters in my opinion, and you’d be hard pushed to find anyone with a greater number of endlessly quotable, memorable lyrics. This is the first Magnetic Fields song I ever heard, played to me by my brother, and I was instantly struck by how brilliant the rhyming couplets were.

His repertoire is just jam-packed with them. I could talk for years about the things Stephin Merritt has taught me about songwriting, but safe to say he gave me the confidence to allow humour to flourish in my songs. The truth is told in jokes, after all.

Frightened Rabbit – Good Arms Vs Bad Arms

FR : Toute liste de mes influences, aussi courte soit-elle, ne vaudrait pas grand chose sans mentionner Frightened Rabbit. Si leur musique n’était pas entrée dans ma vie au moment où elle l’a fait, je ne suis pas sûr que j’aurais eu la même confiance pour commencer à me produire sérieusement à la fin de mon adolescence. Mon cercle d’amis était religieux à propos de Frightened Rabbit ; ils racontaient des histoires dans lesquelles, ayant grandi en Écosse, nous pouvions nous reconnaître.

Il pleuvait à verse, les jours étaient gris ardoise, on était trempé jusqu’aux os, c’était de l’indie écossais, et on adorait tout ça. Scott Hutchison m’a donné envie de suivre ses traces, plus que quiconque ne l’avait fait jusqu’alors. Je suis reconnaissant à Scott et à son souvenir qui perdure encore aujourd’hui.

EN: Any list of my influences, no matter how short, wouldn’t be worth much without mentioning Frightened Rabbit. If it weren’t for their music coming into my life when it did, I’m not sure I would have had the same confidence to start performing in earnest in my late teens. My circle of friends was religious about Frightened Rabbit; they told stories that, growing up in Scotland, we could see ourselves in.

It was drizzling rain, slate-grey days, soaked to the skin, Scottish indie, and we loved it all. Scott Hutchison made me want to follow in his footsteps, more than anyone had up to that point. I’m grateful to Scott and his enduring memory to this day.

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