Deux jours au Fnac Live 2023 avec Maureen et Charles

Comme à notre habitude, c’est au Fnac Live, sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Paris que nous avons passé notre dernier week-end de juin. Deux jours de festival en accès libre, à la programmation éclectique représentative de la ville, durant lequel belles découvertes et performances d’artistes plus affirmés se sont enchaînées.

Maureen :

Mercredi 28 juin, 18h : il est temps pour Lesram de faire son entrée sur la scène du Parvis, et d’ouvrir ce faisant la 12ème édition du Fnac Live. Une performance de 40 minutes durant laquelle, accompagné de son backeur, le rappeur prouve qu’il maîtrise son art sur le bout des doigts. En privilégiant la technique aux fioritures scéniques et aux interactions avec le public, Lesram prend le parti pris de laisser son rap parler pour lui et réussit avec brio. Rejoint par Osirus Jack le temps d’interpréter leur featuring Nautilus sorti quelques jours plus tôt, il conclut son passage avec un medley de ses plus grands hits, sous les applaudissements d’un public conquis.

Qui dit rap ne dit pas uniformité des styles, comme le démontre Lujipeka, qui lui succède sur la scène. Ce dernier propose une musique fruit d’un savant mélange entre pop et rap, empruntant des codes aux deux genres musicaux sans prêter attention aux frontières supposées les séparer. Un style bien à lui marqué par une voix nasillarde et des paroles crues, le tout sur un ton sombre contrastant avec des productions plus énergiques. Une scénographie originale sur le thème de l’été, pour une des principales têtes d’affiche de la soirée que l’on découvre très à l’aise sur scène, aidé qui plus est par les premiers rangs qui hurlent à tue-tête les paroles de chaque morceau sans exception.

On aura même le droit à une parenthèse nostalgie, qui saura ravir les fans de la première heure, puisqu’une partie de sa performance est dédiée à d’anciens morceaux qu’il avait à l’époque sortis avec son groupe maintenant inactif Columbine. Une belle victoire pour celui qui avait performé avec eux sur cette même scène 4 ans auparavant, avant de se retrouver cette année en solo avec toujours autant de succès.

Place à la première intervalle “Attention Talent” de la soirée, mise en œuvre par la Fnac afin que des artistes plus émergents aient également l’opportunité de faire leurs preuves devant une place de l’Hôtel de Ville pleine à craquer. Sortes de mini-concerts de 20 minutes, limités au bout de l’avancée de scène, faisant office d’interlude entre deux artistes plus établis, dont le premier participant est H JeuneCrack. Il vient conclure cette première partie de soirée dédiée au rap, avec une performance sans prétention de seulement quelques morceaux, qui n’a pourtant rien à envier à celles de ses prédécesseurs. Accompagné par son DJ et ami de toujours Esone, le rappeur enchaîne avec aisance des titres comme Au Max ou 3 Meufs, dont les refrains entêtants se prêtent parfaitement à l’exercice de la scène et convainquent peu à peu le public qui se laisse aller au fil des morceaux.

Pour couronner le tout, il se lance le défi de livrer un freestyle exclusif à partir de 3 mots proposés par le public lui-même : il le relève avec succès, sans grande surprise. Notre seul regret est la (trop) courte durée de son set, même si on est confiants dans le fait que ce n’est que partie remise, ce qu’il affirme d’ailleurs malicieusement en quittant la scène.

Charles :

Se promener au Fnac Live, c’est toujours une petite aventure. Parce qu’on y rencontre énormément de têtes connues et que souvent, on passe plus de temps à discuter avec les gens qu’à réellement voir les concerts. Mais cette année, j’avais décidé d’être un peu sérieux et d’aller quand même jeter une tête puisque certains concerts m’intéressaient énormément, avec la présence toujours rassurante de Hot Chip, Franz Ferdinand et de Charlotte Adigéry & Bolis Pupul.

J’avais d’ailleurs rendez vous avec les premiers cités, et plus précisément avec l’excellent Joe Goddard, pour une conversation autour de leur excellent dernier album, Freakout/Release. 20 minutes de plaisir que je vous partagerais à la rentrée.

Après être allé jeter une oreille sur le set acoustique de l’iconique Beck, il était temps pour moi de retrouver la grande scène. Tête d’affiche de la soirée, et de mon cœur, les anglais ne m’auront pas déçu avec un set court mais à l’énergie communicative dans lequel ils se seront clairement amusé à explorer les deux décennies de leur carrière, offrant une tripotée de tubes romantiques et dansants tel que Night & Day, Over and Over, Flutes ou les plus récentes Down et Freakout/Release. Danser les larmes aux yeux n’aura jamais été aussi évident que devant le set de Hot Chip, mélange toujours parfait de sensiblerie et de pulsation électroniques qui font autant bouger les pieds qu’exploser les cœurs.

Cette idée bienheureuse d’enchainer les titres, les plus évidents, on la ressentira aussi le lendemain avec les toujours aussi bons Franz Ferdinand. Un set parfait, sans temps morts et dansant au possible, une nouvelle fois. Pas de mauvais oeil sur la bande de Kapranos mais une énergie toujours aussi communicative et réjouissante.

Auparavant, on ne pourra que dire aux absents qu’ils avaient bien tort tant Charlotte Adigéry & Bolis Pupul nous auront offert un set d’ouverture absolument parfait. On n’en doutait pas trop de la part des belges, mais ils nous ont prouvé une nouvelle fois leur complicité et surtout la solidité de leurs titres qui deviennent en live de vraies petites bombes imparables.

De cette deuxième soirée, on retiendra aussi les exercices réussis de deux de nos chouchous récents : Johnny Jane et Violet Indigo. Il n’est jamais évident pour des jeunes artistes que de se retrouver en bord d’une scène immense pendant un changement de plateau, mais ces deux là auront prouvé qu’ils avaient tout de (futurs) grands, arpentant la scène avec aisance et présentant à une foule ravie leurs univers particuliers et que je porte dans mon cœur. Des passages réussis pour des artistes dont on n’a pas fini de parler.

Photos : Céline & Cédric