ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Aujourd’hui, direction le Québec à la découverte des influences musicales de Trop Belle qui a dévoilé Lolita 4 Présidente à la fin de l’automne dernier.

Philippe Katerine – Louxor J’adore
Philippe Katerine est tout simplement mon artiste préféré et Louxor J’adore a été, comme pour plusieurs, la première porte d’entrée dans son univers. La popularité de cette chanson n’a pas dissuadé mon amour pour elle. Après des milliers d’écoutes, je la trouve toujours aussi merveilleuse.
Sur scène, mon groupe et moi lui faisons d’ailleurs un hommage dans notre chanson intitulée Consentement et dans laquelle je « coupe le son » à la manière de Katerine. Je me trompe peut-être, mais je crois que sa folie et la mienne sont dans la même famille. Nous partageons certainement un amour pour l’absurde qui, malgré son côté comique, traduit souvent une détresse plus profonde.
Dolby Stéréo – Pied de poule
Tirée de la populaire comédie musicale québécoise du même nom, Pied de poule est un véritable « banger ». Impossible de rester immobile devant cette composition parfaite pour groover, qui s’avère l’une des principales essences de Trop Belle : créer des mélodies qui feront brûler les pistes de danse. Bien sûr, ce qui me plaît le plus dans ce hit des années 1980 c’est la théâtralité du texte et de son interprète, Geneviève Lapointe. Encore une fois, l’humour assumée des paroles judicieusement choisies pour leur lourdeur complètement exagérée tombe parfaitement dans mes cordes.
Les Rita Mitsouko – C’est comme ça
Mon incursion dans la musique new wave a débuté avec la découverte des Rita Mitsouko. Je me souviens qu’à la première rencontre avec le band, j’avais présenté le clip de C’est comme ça à mes musiciens et j’avais dit : « je veux qu’on fasse de la musique comme ça. »
J’aimais tout : le ton des guitares, les mélodies accrocheuses, l’esthétique en général, et ce, c’est sans compter, encore une fois, la théâtralité dans les textes et l’interprétation de Catherine Ringer. Pour moi, Les Rita Mitsouko, c’est le parfait mélange entre la pop et le punk.
Les riffs sont simples, mais tellement efficaces. Les mélodies finissent toujours par nous surprendre avec une coupure de rythme ou un changement dans l’interprétation, comme un cri, qui vient nous chercher dans les tripes.
Les Frères Pogo – Le Japonais
Cette chanson est l’une des belles découvertes que j’ai faites au cœur de la compilation NOME NOMA de Trésor National, dans laquelle se retrouvent de succulentes chansons tirées de la scène alternative québécoise des années 1980. Le Japonais des Frères Pogo (à noter qu’un Pogo est une marque de saucisses sur bâtonnets *je ne sais pas si vous avez ceci en France 🙂 ) est une pièce groovy, super accrocheuse, avec des paroles qui nous laissent perplexes : ont-elles vraiment un sens? Peu importe, cette mélodie de ce groupe obscure québécois est un véritable bijou.
La sécurité – Serpent
Plus récemment, au Québec, le groupe de post-punk La Sécurité a rencontré un super beau succès, l’amenant à offrir des concerts de l’autre côté de l’Atlantique ainsi qu’aux États-Unis. La chanson Serpent est, à mon goût personnel, le hit du band.
Pour une amoureuse du new wave et de la musique francophone comme moi, ce band – dont les membres font partie d’autres groupes cultes de la scène alternative québécoise actuelle – se marie parfaitement à mes goûts. La front girl, Éliane Viens-Synnott est également super inspirante par son interprétation assumée, autant dans sa voix que dans son corps.