ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Fin novembre, le duo franco-turc Leroy Se Meurt sortait chez Mannequin Records son premier album, Voué à Rouiller. Du post-punk électronique, qui ne laisse pas insensible. Les musiciens conclueront leur tournée ce 19 janvier à La Vallée (Bruxelles). À cette occasion, le groupe nous a partagé les morceaux qui le définissent et l’influencent.
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Kerosene – Big Black
Premier groupe de Steve Albini, à la drum machine infatigable, aux guitares rouillées par l’acid, et au chant qui va chercher le plus noir de l’âme humaine. C’est un pilier du noise rock 80s, les prémices du metal indus de Chicago, et les débuts d’Albini qui expérimente en studio avant de marquer le rock indé US de sa patte d’ingé son.
On a aussi beaucoup écouté Rapeman et Shellac, mais c’est dans Big Black qu’on se retrouve le plus.
Katharsis in concert – Volition Immanent
Volition Immanent c’est la collaboration de Marc Knekelhuis, patron du label Knekelhuis (Die Ambassade, Violent quand on aime, Raymour,…) et le DJ / musicien Parish Smith.
Leur musique est très viscérale, avec un chant hurlé, cathartique, punk à donf, sur des beats lofi bien sombres.
On propose un live et pas un morceau studio car ça résume bien l’énergie du duo et surtout parce que c’est en voyant le groupe sur scène que la musique de Leroy se Meurt s’est débloquée. En mai 2017, quand on a décidé de faire du son ensemble, notre première session a donné lieu à un morceau synthpop un peu gentil, mais une fois qu’on a découvert Volition Immanent en live, pour le festival Garage Mu de juillet 2017, on est direct parti sur quelque chose de bien plus vénère.
Revolt – Umwelt
De toute notre culture dancefloor, Umwelt est peut être celui qui a eu le plus d’influence. Il a un son bien plus violent que tous les autres artistes de la scène, une noirceur qui ne fait pas marrer et une utilisation de la distorsion qui amène sa musique dans d’autres sphères.
Même si ses machines sont au service du groove et de la danse, sa musique a quelque chose de très évocatrice, limite cinématographique.
C’est un truc sur lequel on s’est tout de suite retrouvé et c’est clairement un phare pour notre projet.
Αττική Βικτώρια – ΟΔΟΣ 55
ΟΔΟΣ 55, ou ODOS 55 avec notre alphabet, est un duo synth punk d’Athènes formé en 2010, que Volkan a découvert il y a quelques années lors d’un voyage là-bas.
Sur le premier album, dont est extrait le morceau qu’on a choisi, ils reprennent les travaux de compositeurs avant-gardistes grecs de la fin des années 70, mais apporte une énergie complètement différente. La combinaison de cette musique électronique minimaliste et mélancolique, enregistrée à l’arrache, avec cette voix pleine de désespoir et le chant grec, fonctionne à tous les coups.
Au delà du fait que leur musique est incroyable, l’un des intérêts pour ce projet réside dans le fait qu’ils chantent dans leur langue maternelle, qui plus est une langue assez peu représentée dans la musique actuelle. Ça donne une dimension mystique, limite incantatoire à leurs morceaux, qui ne serait pas présente s’ils étaient chantés en anglais. Ramener des sonorités inhabituelles via la langue, c’est aussi un truc qu’on fait dans Leroy se Meurt en employant le turc et le français.
So Young But So Cold – Kas Product
Un classique du paysage Français 80s et une grande source d’inspiration pour nous. Ce ne sont pas les premiers à avoir insufflé une grosse dose de punk dans de l’électronique minimale, ou l’inverse, mais clairement il y a eu un tournant après eux.
Les instrus restent très simples, mais ont ce petit truc en plus qui les rend irrésistibles, et puis il y a le chant de Mona Soyoc… Cette voix c’est quelque chose d’unique, d’une beauté et d’une puissance inédite dans ce genre de musique. Dès que Mona chante, la partie est pliée.
C’est un groupe qu’on a toujours écouté, mais c’est surement dans notre nouvel album que leur influence peut se faire sentir le plus. RIP Spatsz.