ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. 1D1R séduit avec ses mélodies envoutantes, ses paroles authentiques et une sympathie contagieuse. Une bonne humeur et une générosité musicale qui lui a même valu une petite exception aux règles, l’ajout de 2 titres à son ADN musical.
Youssou N’dour – Old Man
1D1R : C’est un morceau issu d’un album sorti en 1995 ou 1996, et c’est véritablement ma madeleine de Proust. Dès que je l’entends, je me retrouve instantanément dans la Renault 19 de ma mère, quand j’étais enfant. C’est une musique que j’écoute encore quotidiennement. Je suis sénégalais, frangalais, métis, et pour moi, Youssou N’Dour représente la voix du Sénégal. C’est la musique du cœur, celle de mon deuxième pays. Elle résonne toujours autant en moi aujourd’hui. Chaque fois que je suis en studio, en pleine création, ou que je travaille sur des toplines, ce morceau et la voix de Youssou N’Dour restent une source d’inspiration constante.
Bob Marley – Could You Be Loved
1D1R : C’est, pour moi, le titre ultime de Bob Marley. C’est avant tout une question de feeling musical. C’est l’un des morceaux que j’ai le plus chanté dans ma vie, que ce soit dans ma voiture, sous la douche… Cette chanson m’est revenue en mémoire en 2012, lors du décès de ma grand-mère. J’ai retrouvé chez elle un vinyle que j’ai écouté en boucle pendant très longtemps. Je pense qu’il s’agissait de Bob Marley & The Wailers, probablement un disque appartenant à ma daronne. Je me souviens qu’il y avait une grande feuille de cannabis dessinée au dos, un détail qui m’a marqué (rire). C’est pour cette raison que je ne pouvais pas ne pas inclure Bob Marley dans ma sélection. J’adore le reggae, et ce projet me touche profondément à chaque écoute.
50 Cent – Many Men
1D1R : À la base, je n’étais pas vraiment branché rap. Ça m’est venu plutôt au collège. J’ai eu ma période Lil Wayne, mais celui qui m’a vraiment marqué dans le rap, c’est 50 Cent. Et quoi de mieux que Many Men ? Avec cette intro où il se fait tirer dessus, suivie des notes de piano qui lancent le morceau… C’est une vraie dinguerie.
À l’époque, je n’écoutais pas beaucoup de rap français. Je me contentais des morceaux qui passaient sur Skyrock, comme ceux de Sniper ou de L’Skadrille. Le rap français, ça m’est vraiment venu plus tard, au lycée.Je n’ai pas inclus de rap français dans ma sélection, mais si je devais en choisir un, ce serait sans hésiter le projet Mauvais Œil de Lunatic.
Sting – English Man in New York
1D1R : Encore une fois, c’est un titre qui me touche surtout pour sa mélodie. Dès que ça commence… (il chantonne). Sting, pour moi, c’est clairement l’un des GOAT. Il a une musicalité incroyable ! Il y a un passage dans ce morceau qui me frappe à chaque fois : un solo de saxophone déjà magnifique, coupé par une batterie, avant de revenir à la mélodie originale… (il continue de chantonner). C’est exactement le genre de musique que j’écoute plus souvent que du rap. C’est la chanson avant le rap. Elle correspond aussi à cette période de l’adolescence, où l’on est dans un tout autre mood.
Zucchero & Paul Young – Senza una donna
1D1R : De base, c’était mon dernier choix, mais je l’ai changé à la dernière minute. Je voulais mettre Senza una donna de Zucchero. C’est presque la même ambiance : je me revois encore dans la Renault 19 de ma mère, avec du Zucchero, du Eros Ramazzotti, et d’autres artistes italiens du même style qui tournaient en boucle et que ma daronne écoutait tout le temps. Senza una donna, c’est encore une fois cette voix, ce truc qui me transporte complètement. Si je peux me permettre, j’ajouterais aussi ce titre à la liste, car c’est une autre véritable madeleine de Proust pour moi.
Mario – Let Me Love You
1D1R : C’est un morceau très R&B, typique des boums à l’époque ! Tu te préparais pendant des heures devant le miroir, en chantant le refrain « Let me love you… » (il chantonne). C’était vraiment le délire des loveurs (rire). À ce moment-là, on était gamins, c’était l’époque où les premiers baggys faisaient leur apparition… J’étais complètement matrixé ! (rire)
Dans le morceau, le gars chante à une fille qui est dans une relation compliquée avec son mec, et pendant ce temps, il lui lance Let Me Love You. Cette chanson me fait toujours autant rire.
J’ai choisi ce titre pour représenter ma période R&B quand j’étais gamin. C’était le mercredi après-midi : tu traînais avec les potes, tu faisais un peu le petit caïd, puis tu rentrais chez toi manger un bol de céréales et jouer à Dofus (rire). C’était vraiment deux salles, deux ambiances (rire). Puis il y a eu cette transition à la fin du collège, avec les premières petites boums sans les darons.
C’est cette période où tu restes encore beaucoup avec les copains, mais où les meufs commencent à entrer dans l’équation. Tout le monde essaye de « gérer » quelqu’un, avec les premières amourettes de jeunesse.
Au départ, je pensais mettre un titre de Ne-Yo, mais finalement, Mario est celui que j’ai le plus écouté à cette époque. Il m’a vraiment marqué quand j’étais gamin et représente une grande partie de ma jeunesse.
Wyclef Jean ft. Akon, Lil Wayne, Niia – Sweetest Girl (Dollar Bill)
1D1R : J’ai longtemps hésité avec 50 Cent, mais pour moi, le véritable GOAT, c’est Akon. Et s’il y a un morceau que je pourrais ajouter à la sélection, c’est celui qui réunit trois artistes qui me parlent énormément musicalement : Wyclef, Akon, et Lil Wayne. Il existe une version acoustique que j’ai littéralement saignée, surtout avec le refrain où la chanteuse, Niia, est derrière son piano…
J’ai hésité avec ce titre parce qu’à l’époque, Lil Wayne était vraiment au sommet aux États-Unis. Akon, lui, c’est un artiste qui me touche particulièrement : il est congolais comme moi, et en plus, on partage le même nom de famille. Mon vrai nom, c’est Idrissa Thiam, et lui, c’est Alioune Badara Thiam.
Je me souviens que je me butais complètement à ses morceaux. Au collège, un pote à moi était parti à un de ses concerts avec son grand frère. Ce soir-là, il m’a appelé, et j’ai passé toute la soirée en haut-parleur sur un vieux Sony Ericsson, pendant qu’il explosait le forfait de son frère.
Je me rappelle aussi très bien du clip qui passait beaucoup à la télé à l’époque, qui avait un côté très « à l’ancienne » et montrait des camps de réfugiés. Tout dans ce morceau faisait que je ne pouvais pas ne pas le choisir.