ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Elise Bourn vient de dévoiler son nouvel album, Covenant, et en profite pour nous dévoiler ses influences musicales.

Sunrise – Norah Jones
FR : J’ai grandi avec plusieurs CDs de Norah Jones à la maison. Le timbre de sa voix a quelque-chose de très familier et réconfortant pour moi, elle a un peu toujours été là.
Si il y avait une chanson que j’ai « toujours entendue » dont je ne me suis jamais lassée, ce serait sûrement celle-ci, de son album « Feels like Home ». Le dosage parfait guitare/percu/contrebasse/piano, chacun son rôle, personne ne se marche sur les pieds – ça m’a toujours inspirée et sans doute forgé une partie de qui je suis en tant que compositrice aujourd’hui.
EN : I grew up with a bunch of Norah Jones CDs at home. There’s something very familiar and comforting to me about the tone of her voice – it’s like she’s always been there. If there was one song that I don’t remember not knowing and never got tired of, it would most likely be this one from her album “Feels likeHome”.
The perfect blend of guitar, percussion, double bass and piano: each to their own role, no-one stepping on the other’s shoe. It’s always inspired me and undoubtedly shaped part of who I am as a composer today.
The Lovely Linda – Paul McCartney
FR : Ce morceau très simple, court et anecdotique qui ouvre le premier album éponyme de McCartney me fait toujours sourire. Je trouve qu’il reflète très bien un des tiroirs ouverts de manière permanente dans le cerveau d’un.e artiste : celui des idées de chansons que l’on n’a jamais finalisées mais qui nous restent en tête.
J’aime que Paul McCartney ne se soit pas soucié d’aller plus loin que cette petite idée : une phrase simple avec une petite mélodie trouvée sous la douche, c’est parfois tout ce qu’il faut pour raconter une histoire. C’est une philosophie que j’aime beaucoup : « Less is more ».
EN : This very simple, short, almost trivial song that opens McCartney’s eponymous debut album always makes me smile. I think it reflects one of the permanently open drawers in an artist’s brain: the drawer of song
ideas that you never finish but remain in your head.
I love that Paul McCartney didn’t worry about going any further than that little idea. A simple phrase with a little melody found in the shower or doing the dishes is sometimes all you need to tell a story. It’s a mindset I really like: “Less is more”
Stuck in the Middle – Stealers Wheel
FR : La première fois que j’ai entendu ce titre dans mes années de collège, c’était le coup de foudre. Son côté un peu “goofy but groovy” me satisfait profondément. Quand je l’entends, quelle que soit mon humeur, je me transforme en “tata mime les instruments à la radio”. Dédicace particulière à la ligne de basse des couplets et aux coups de cowbell dans les ponts.
EN : The first time I heard this song back in middle school, it was love at first sight. Its “goofy but groovy” brings me joy and satisfaction. When I hear it, whatever my mood, I turn into ‘auntie mime-dances the instruments on the radio’. Special shoutout to the bass line in the verses and cowbell in the bridges.
Case of you – Joni Mitchell
FR : Joni Mitchell a écrit certains des plus beaux textes que je connaisse. Elle écrit comme elle pense, sans fioritures, et qu’est-ce que c’est profond et beau. On l’imagine dans son bar à écrire ses pensées sur une serviette en papier – c’est brut et sincère. C’est à mon sens ce qui fait une chanson intemporelle.
“I could drink a case of you, darling, still I’d be on my feet.” En général je n’aime pas critiquer les autres dans mes chansons, mais je n’ai jamais entendu une manière aussi douce et poétique de dire à quelqu’un qu’il est superficiel. Chapeau bas Mrs Mitchell.
EN : Joni Mitchell has written some of the most beautiful lyrics I know of. She writes as she thinks, without embellishment, and it’s so deep and beautiful. You can just imagine her in a bar writing her thoughts on a paper napkin – it’s raw and sincere. To me, that’s what makes a timeless song.
“I could drink a case of you, darling, still I’d be on my feet.” I usually try to not criticise others in my songs, but I’ve never heard such a gentle, poetic way of telling someone how shallow they are. Hats off Mrs. Mitchell.
Keep Going – This Is the Kit
FR : Une track de plus de 6min qui tient entièrement sur une seule intervalle d’accords, ça me met évidemment un sourire de satisfaction aux lèvres. Il y a une espèce de tension dans ce morceau qui est pourtant si apaisante. Les arrangements de This Is the Kit m’ont toujours beaucoup inspirée. Chaque instrument raconte quelque chose de très personnel, presque individuel, et qui toutefois s’entremêle dans un tout si cohérent et homogène.
EN : A track that lasts over 6 minutes and is based entirely on a single interval of chords is sure to put a smile of satisfaction on my face. There’s a sort of tension in this track yet it’s such a soothing song. This Is the Kit’s arrangements have always inspired me. Each instrument tells a very personal story, individually wonderful, and yet it all comes together in such a coherent, homogeneous whole.