Squid : Découvrez leur troisième album, Cowards

Le quintet britannique Squid signe son retour sur le devant de la scène rock indé avec leur troisième opus, Cowards. Plus alternatif et expérimental que jamais, cet album vient bousculer notre routine hivernale avec un rock puissant mélangé à des accents folk ou encore électro et des textes pétris de références littéraires et d’engagement social et politique.

Une chose est sûre : Squid ne cessera de nous surprendre, rendant leurs projets toujours plus inattendus. Loin de tomber dans la redite, cet album se démarque des deux premiers, Bright Green Field (2021) et O’Monolith (2023).

Sur ce nouvel élan, on retrouve évidemment la qualité première de Squid : une diversité et une richesse complexe dans les compositions et arrangements. Les musiciens font preuve d’une maturité grandissante dans leur style. Là où les précédents albums pouvaient donner l’impression d’une dispersion dans l’expérimentation, Cowards dispose d’une énergie plus posée. Mais une énergie également plus sombre… L’album nous dépeint sans détours un tableau assez pessimiste quoique bien souvent réaliste, de la société et de la politique actuelle. Le tout est accompagné de mélodies mélancoliques : une pensée particulière pour le magnifique violon sur Fieldworks II.

Un album empreint de références littéraires

L’album démarre avec le titre Crispy Skin, directement inspiré du roman Tender is the flesh par l’autrice argentine Agustine Bazterrice et qui raconte l’évolution d’une société touchée par un virus et où les humains ont évolué vers le cannibalisme et l’élevage d’humains pour survivre. Joyeuse entrée en matière donc, mais on ne boude pas notre plaisir à l’écoute de ce morceau qui débute par un synthé scintillant suivi de près par une basse rythmique saisissante. 

Squid enchaîne ensuite sur l’envoûtant Building 650 où l’on retrouve une guitare à la fois mélodieuse et tranchante, ainsi qu’une voix plus présente et forte sur ce second titre. Inspiré de leur premier voyage au Japon, le morceau s’accompagne d’un clip, aussi hypnotique que dérangeant. 

S’en suit Blood on the Boulders, plus introspectif et mélancolique sur la première moitié, puis s’intensifiant dans la seconde partie. Un crescendo efficace et qui débouche sur des riffs de guitares puissants.

Plongez au coeur du psychédélisme de Squid…

Les deux titres frères Fieldworks I et Fieldworks II sont plus calmes et sages, mais également plus psychédéliques que les premiers titres, clôturant la première moitié de l’album par des mélodies riches et harmonieuses démontrant l’étendue du talent des cinqs Anglais de Squid

Le psychédélisme ne va pas nous quitter alors que nous entrons doucement dans le titre Cro-Magnon Man, où d’autres voix rejoignent celles d’Ollie Judge (Rosa Brook, Clarissa Connelly & Tony Njoku) pour donner une ambiance à la fois mystique et horrifiante : frissons garantis !

La palme du titre le plus planant sur cet album est certainement décernée à Cowards, où les guitares sont accompagnées d’irrésistibles cuivres. Squid s’aventure sur ce titre dans le domaine de l’ambient, mélangeant une nouvelle fois les genres et démontrant de leur capacité d’expérimentation. 

Un coup de projecteur sur les dérives malsaines de notre société

On retourne vers le funk avec l’avant-dernière pièce de cet album, Showtime!. Le titre fait cette fois-ci référence à un nouveau personnage bien connu du show-business : Andy Warhol. Se plonger dans la peau de ce dernier permet à Squid de parler de sujets de société complexes de manière indirecte (l’égo, les abus, l’hypocrisie…).

Le bouquet final, Well Met (Fingers Through The Fence), fait état de l’indifférence terrible dans laquelle notre planète meurt à petit feu. Peu réjouissant, mais incroyablement efficace. On retrouve une nouvelle fois des cuivres, du clavecin et un autre instrument peu commun : le cliquetis d’une roue de vélo. Un dernier morceau très théâtral, d’une profonde richesse musicale et muni d’un message d’utilité publique : que demander de plus ?

Pour conclure, nous assistons ici à ce que Squid a réalisé de plus abouti jusqu’à présent. Le qui tet démontrent une maturité et une maîtrise de leur art comme peu savent le faire. Les génies du post-rock anglais n’ont pas fini de nous surprendre et de nous émerveiller avec leur compositions si particulières. Ils utilisent leur musique pour véhiculer des messages politiques forts, tout en images et métaphores. Squid nous a donc offert un magnifique album, rempli d’influences variées et d’une créativité hors-norme, Cowards ne laissera personne indifférent ! 

Retrouvez Squid sur Facebook et Instagram

Laisser un commentaire