ADN #872 : Indigo Birds

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Au sortir d’une résidence, les normands d’Indigo Birds se sont prêtés au jeu quelques jours avant de venir présenter leur album au Petit Bain.

© Zélie Fasquel

Flotation Toy Warning – I Quite Like It When He Sings

Choix collectif

Ce morceau s’impose comme une évidence lorsqu’il est question de l’ADN du groupe.

L’ombre de Flotation Toy Warning a toujours plané sur Indigo Birds. Dès le début, dans les premières expérimentations et les premières sessions de studio, les échos de leur premier album Bluffer’s Guide To The Flight Deck résonnaient et nous guidaient. Jusqu’à ces derniers mois, lorsque, lors d’une session live enregistrée au château du Brevedent, nous avons choisi de reprendre le sublime I Quite Like It When He Sings.

Chez FTY, on ne triche jamais. Tout est brut, tout est sous l’influence magnétique de l’accident. Tout est empreint d’une tendresse avec laquelle voyagent tant de maux et de souffrances.

Cette chanson prend son temps, elle nous saisit pour nous amener au sommet. De la manière de raconter une histoire, ici sous la forme presque désespérée d’une petite annonce, à la poésie qui en découle et qui suspend le temps.

Ce groupe est loin de la reconnaissance qu’il mérite. Nous avons tenté, tant bien que mal, de rendre justice à cette superbe composition, et nous aurons l’honneur de marcher dans leurs pas en jouant au Petit Bain le 3 octobre prochain !

Talking Heads – Once In A Lifetime

Choix de Clément – chant

Je suis conscient de ne pas dénicher une pépite inconnue, mais après tout, si cette chanson est aussi populaire, ce n’est pas un hasard. C’est la chanson que j’aurais aimé écrire ! Tout est juste, tout résonne ; on y atteint une perfection que très peu peuvent revendiquer. Sous couvert de légèreté, presque d’humour, et avec ce jeu de prédicateur qu’emploie David Byrne, il y a une véritable prouesse poétique sur tout ce qui nous échappe et continuera éternellement à nous échapper. Et ce groove… qui ferait twerker la Vénus de Milo ! La version live de Stop Making Sense lui donne une dimension supplémentaire : Byrne est complètement possédé, derrière ça joue tendu, avec énormément d’engagement. La guitare, que l’on entrevoit à la fin de la version studio, vient ici tout illuminer dans la dernière partie, tandis que tous chantent à l’unisson « letting the days go byyyyyyy ».

D’ailleurs, ce Stop Making Sense dans son intégralité est, pour moi, un incontournable. Sûrement la meilleure captation live qui existe. Quand je serai grand, je veux être David Byrne !

Radiohead – Reckoner


Choix de Valentin – batterie, synthés, basse

Une rythmique hypnotique portée par un pattern « simple » à la batterie, accompagnée de shakers dansant autour de la cymbale ride, et une mélodie envoûtante délivrée par un Thom Yorke torturé. La construction de la chanson est originale, avec un retour au calme au milieu, suivi d’un climax d’une sobriété touchante. Bref, c’est le « perfect » !

Sans aucun débat possible, Radiohead est le groupe qui m’a le plus marqué et constitue une référence commune pour Indigo Birds, tant sur le côté « anti-héros » que représente le groupe que, concrètement, sur ses constructions rythmiques. Leur savant mélange entre la froideur de l’électronique et la chaleur des instruments, et enfin, leur volonté de se mettre en danger et de se réinventer à chaque opus, sont des éléments marquants. (Difficile de choisir une seule chanson…)

Fontaines DC – Jackie Down The Line

Choix de Léonard – guitare, basse, synthés

Difficile d’extraire une chanson de l’album Skinty Fia de Fontaines DC, tant il m’a marqué et fait pour moi partie des albums les plus innovants de la scène indie des dernières années. Mais dans Jackie down the line, on retrouve tout ce qui a fait la singularité et le génie du groupe irlandais : une production léchée mise en valeur par une batterie magnifiquement traitée, une voix viscérale et authentique qui questionne le rapport conflictuel de l’Irlande au Royaume-Uni, des sons de basse et guitare toujours plus rageurs…

Cette chanson est pour moi la quintessence de la musique indie : presque sans en avoir l’air, les musiciens de Fontaines DC démontrent leur maîtrise incontestée d’une esthétique profonde, torturée et puissante. Cet album a définitivement changé ma façon d’envisager la production musicale et a considérablement influencé le travail de production et d’arrangement de notre album  As Seasons Changed.

LCD Soundsystem – Home

Choix de Martin – batterie, synthés

Des percussions, des synthétiseurs, une touche de folie et surtout l’envie irrésistible de bouger dans tous les sens dès le roulement de batterie… LCD Soundsystem m’envoûte totalement et c’est la référence que j’emmène partout avec moi.

C’est aussi ce que j’aime apporter à Indigo Birds lorsque l’on travaille sur les morceaux : le groove qui fait bouger la tête et qui transporte l’auditoire en concert pour ne faire qu’un avec nous.

Beaucoup de choses me ramènent à Indigo Birds en écoutant LCD Soundsystem, notamment la mélancolie qui émane du chant et une certaine nostalgie, comme dans le morceau Home, qui nous anime également, surtout sur notre nouvel album.

Découvrir Indigo Birds :

A lire aussi :
> Notre chronique de As Seasons Changed
> Notre chronique de The Influence of Loneliness

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