DN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. IZAE vient de dévoiler son nouvel EP, Minuit FM. À cette occasion l’artiste a pris le temps de nous raconter ses influences.
Mylène Farmer – Que mon coeur lâche
Mylène Farmer, mon père qui est pianiste, a joué avec elle quand j’étais petit. Alors forcément j’ai écouté très jeune. J’ai été complètement hypnotisé par elle. Je ne comprenais pas tout et je crois que c’est ça qui m’attirait. L’univers était sombre, mystique, provocant. Quelque soit l’âge qu’on a, ça, on le comprend tout de suite.
Que mon coeur lâche c’est un titre annonciateur d’une période plus rock, plus grunge. J’adore l’idée de pouvoir parler de sujets graves avec un esprit joyeux et festif (comme l’ont fait les Rita Mitsuko). Mylène Farmer évoque l’arrivée du sida. À cette époque certaines de ses prods commençaient à être plus rock, ce qui sera complètement le cas sur son album d’après. J’ai choisi cette chanson, comme j’aurais pu en choisir une autre de Farmer.
Mais ce qui m’impressionne le plus c’est l’axe avec lequel elle aborde les thèmes, sans jamais tomber dans le pathos, avec des métaphores brillantes, catchy. Quand j’ai commencé à écrire des chansons c’était le but ultime à atteindre, avoir la plume, la personnalité et le sens de la formule que Mylène Farmer a.
David Bowie – Rock’n’Roll Suicide
Comment ne pas parler de David Bowie… Une de mes plus grande référence. Je ne suis pas certain qu’on l’entende dans ma musique mais pourtant il est bien présent. J’ai découvert réellement David Bowie parce qu’à mes 14 ans, quand j’ai commencé à faire des concerts, plusieurs personnes m’avaient dit que j’avais quelque chose en commun avec lui. Je m’y suis donc intéressé.
Rock’n roll Suicide c’est un chef d’oeuvre. Elle clôt la période Ziggy Stardust de Bowie en beauté.
Ce qui m’a toujours fasciné dans cette chanson c’est la montée tout du long, qui se termine en apothéose. L’esprit est rock mais pas seulement. Il y a aussi des cuivres qui participent à cette explosion finale. J’adorerais m’essayer à cet exercice un jour, avoir un rock band, des cuivres, et composer en fonction de ça.
Etienne Daho – Bleu comme toi
Bleu comme toi c’est, selon moi, la quintessence du bon goût de la pop française. Tout y est sobre, organique avec une pointe de mélancolie. Elle sonne très 80’s et pourtant elle n’a pas pris une ride. C’est d’ailleurs un des gros points forts de Daho, ses chansons ne vieillissent pas. Ça vient peut-être du choix des instruments, que les mélodies sont travaillées et extrêmement efficaces. C’est une grande inspiration de mon prochain EP, je parle même d’un de ses albums dans la chanson phare de mon prochain EP, Minuit FM.
Troye Sivan – Easy
Là où Daho est la quintessence du bon goût de la pop française, je dirais la même chose de cette chanson en ce qui concerne la pop américaine. J’adore la prod avec ces synthés, ce son de batterie et les traitements des voix. Là encore, c’est une des principales inspirations pour mon prochain EP. La prod est aérienne et scintillante. J’ai envoyé cette chanson en référence à Eddy Pradelles (qui a réalisé mon prochain EP) pour le son des voix.
Ça fait partie des chansons où je me suis dit « Merde, celle là, j’aurais vraiment adoré l’écrire ». Même si au fil des années j’ai vraiment ouvert l’éventail du style de musique que j’écoute, je ne résiste pas à une très bonne chanson pop, ça a quelque chose de magique de réussir à transmettre cette émotion à travers un titre qui se veut formaté.
Madonna – Secret
Mon premier crush musical. J’étais vraiment une toute petite personne quand c’est sorti mais je m’en rappelle comme si c’était hier. Cette chanson passait à la radio non-stop et je l’entendais dans la voiture en allant à l’école. Je chantais tout en phonétique et un jour mes parents m’ont offert l’album Bedtime Story. Je revois encore la pochette de l’album en y pensant, je l’ai regardée sous tous les angles en écoutant ce titre en boucle. Je n’avais aucun mot en anglais et pourtant je la connaissais par coeur. La prod est très 90’s (de bon goût), ce qui m’a sûrement mis le pied à l’étrier pour adorer les Spice Girls quelques années après. Mais c’est comme une madeleine de Proust dès que je l’écoute. Un premier crush, ça ne s’oublie pas !