Si comme moi vous connaissez quelques morceaux du duo Agar Agar, en adorez même certains depuis des années mais ne connaissez rien de ce duo français, alors cet article est pour vous !
A l’occasion de la récente sortie de leur deuxième album, j’ai enfin pu voir le groupe Agar Agar sur scène, ce qui, certes, était merveilleux mais m’a surtout permis d’en apprendre beaucoup plus sur eux !
Il faut dire que je partais de loin, si j’écoutais leurs morceaux depuis des années, moi qui suis d’habitude très curieuse et qui aime digguer toutes les petites infos sur les artistes, je ne m’étais jamais posé trop de questions sur ce duo que j’aime tant. Je vous propose donc de partir de mes observations et de les décortiquer pour en apprendre plus vous aussi si vous n’aviez pas bien fait vos devoirs.
Leçon numéro 1: ce sont aussi des artistes visuels
Plantons le décor :
Lyon, un samedi soir aux alentours de 20 heures 40, je pénètre le Transbordeur munie de mon précieux sésame d’entrée, hyper exitée à l’idée d’aller écouter dans un salle sombre ce disque qui tourne en boucle dans mes oreilles depuis sa sortie.
Comme d’habitude, honte à moi, j’arrive trop tard pour la première partie et me retrouve donc plantée devant la scène dans l’entre-deux sets.
Là où d’habitude, je serais en train de poireauter, ici j’ai eu tout le plaisir d’admirer les magnifiques décors que se promène le duo sur leur tournée.
J’ai face à moi de grandes fleurs blanches qui semblent avoir poussé de la scène et un sorte de fond rocheux bien mystérieux.
Au fur et à mesure de leur show, le public a le plaisir de découvir les suprises que cachent ces éléments… Les fleurs s’illuminent, changent de couleurs et racontent leur poésie.
Notre fond cailloux lui s’ouvre, devient géant de pierre aux yeux éxorbités et qui dansent sur les musiques. C’est bien simple, la scène devient une forêt enchantée, peut-être sommes nous au pied d’un volcan, ou bien dans une clairière de sorcière..En plus chante face à nous, une fée un peu grunge qui semble tout droit sortie de la série Skins.
Bef, le soucis du détail est là, ils ont su convoquer un monde entier avec eux sur scène et je trouve ça aussi rare que merveilleux !
La chanteuse Clara Cappagli et le claviériste Armand Bultheel se sont rencontrés à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy : ceci explique donc cela.
Leçon numéro 2: Player Non Player, leur album est aussi un jeu vidéo
Player Non Player s’accompagne aussi d’une sacrée immersion visuelle, puis-ce qu’avec leur compère Jonathan Coryn, lui aussi rencontré pendant leurs études d’arts, ils ont sorti le grand jeu (pour reprendre les mots du Monde) et on carrément développé un jeu vidéo.
Entre intimité et intrusion, le jeu est autant inspiré de l’album que l’album est inspiré du jeu. Indépendants mais aussi interconnectés, les deux médiums se parlent et se répondent.
Si le jeu n’est pas encore totalement terminé et occiellement sorti, un early access est disponible via ce site.
Player non Player est jeu qui parle de la mort, de notre rapport au deuil mais aussi de genre, d’orientation sexuelle, à mi chemin entre un casse-ête et un simulateur de rencontre tout en explorant un monde mélancolique. Seul, sur une île entouré de quatre étranges personnages qu’il faut aider à pouvoir enfin reposer en paix..
Leçon numéro 3: Être ou ne pas être ? Player ou Non Player ?
Player Non Player renvoie au terme PNJ (“personnage non joueur”, ou encore NPC en anglais).
Si on connaît tous la fameuse question que pose William Shakespeare dans Hamlet, ici, l’interrogation est tout autre !
Dans ce jeu qui nous invite à affronter la vie, ses inévitables peines et toute la palette de nos émotions, ici se pose la question de la prise ou non d’action face à toute la tragédie de la vie.
Jouer ou ne pas jouer ? Ou est le début du jeu ? Ou est sa fin ? Et dans la vie ? Ou est l’album dans tout ça ?
Oui, on est plutôt sur du deep, autant dans le jeu l’album ou toute l’articulation entre les deux.
Bien entendu, de son côté, l’album n’est pas en reste de sujets existentiels.
Cinq ans après leur première sortie, ce deuxième opus est tantôt dansant, tantôt mélancolique en navigant les univers à bord d’une éléctro bien chiadée comme à leur habitude et guidée par l’incroyable voix de la chanteuse et les synthés entêtants d’Armand.
Rapide tour du propriétaire :
Le morceau Grass est la parfaite introduction à ce disque, sombre se par ses paroles mais éthérée de ses synthés résonnants. Suivant ce morceau, The visit, un titre rythmé qui questionne l’étranger et la notion d’espace personel. Trouble, le morceau suivant à un refrain que l’on ne peut s’empêcher de scander. S’en suit un un morceau surréaliste, presque étrange, à raison car il questionne le sens de la vie et de ses choses. La suite de l’album semble plus engagée dans son histoire, comme le coeur de la narration, souvent plus expérimentale encore que le reste.
Bonus : Un mystère plane au dessus du dernier titre de la tracklist
En effet, au milieu de leur scène, Clara qui ne parle pas tant entre des morceaux d’habitude, prend un moment pour parler de ce morceau.
Elle annonce le morceau It’s Over d’un air sérieux en nous expliquant qu’il marque un moment important pour eux : celui où elle a enfin gagné le procès contre sa maison de disque. Elle n’en dit pas plus (et après quelques recherches après le concert, je n’en ai pas trouvé plus), mais dans la salle, l’ambiance devient bien plus unanime le temps de quelques instants…
Voilà pour se rapide « crash course » sur Agar Agar, la suite au prochain album ?
Titres coup de coeur : Trouble, The Visit, It’s Over…
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