Punk comme les Chats

Les trois australiens des Chats n’en finissent pas de prendre une envergure folle. Pour leur dernier opus Get Fucked, ils ont eu l’occasion de retourner le Trabendo, ce qui fut chose faite.

Aujourd’hui pas une, mais deux premières parties précèderont les Chats. On ne s’attardera pas sur l’ouverture vraiment pas exceptionnelle, tant musicalement que scéniquement parlant, pour se concentrer sur le deuxième groupe, Guantanamo Baywatch. Trio mixte états-unien, le groupe n’a rien sorti depuis leur troisième album en 2017, mais pourtant les voilà toujours à squatter les planches. Leur rock, très nord-américain, parfois simplement instrumental, est un pur régal. Ce côté très dansant du rockabilly, cette fougue dans la batterie et ce ton de guitare, le tout sans tomber dans les clichés.. vraiment impressionnant. Les états-unien.nes s’en sont donné.es à cœur joie, et ça se ressent à l’écoute de leurs trois albums.

Sur scène, c’est aussi une joie intense qui parcourt la salle. Un break de batterie donne le tempo, et puis c’est partie pour une demi heure intense, où l’on voit des punks à mulet luisant danser sans pouvoir s’arrêter (c’est dire). Le live est jouissif, l’ambiance au beau fixe, et on l’on découvre sur scène un trio excellent. Les trois muscien.nes performent admirablement leurs instruments et bref, rien à rajouter de plus, juste vraiment impressionnant. Encore une belle découverte de première partie.

The Chats, c’est un autre trio, celui là entièrement masculin. Ce groupe était un des fers de lance de cette vague australienne qui s’est déversée sur le monde du rock à partir dans la deuxième moitié des années 2010. Aux côtés de (liste non-exhaustive) Skegss, DZ Deathrays, Drunk Mums, DMA’s, et autre Dune Rats (qu’on a vu il y a peu à l’Aéronef), le groupe a fait rayonné la scène du pays-continent, son côté très punk. Un premier album en 2016, puis vient l’explosion avec le single Smoko, ses 18 millions de vues sur YouTube, et l’album Get This in Ya qui en a suivi en 2017.

La recette est très simple, 3 accords, une basse grasse, une batterie sèche, un humour mordant, un mulet magnifique, et vous avez les Chats. Ironiquement leur hit Smoko est la seule au tempo « lent » à la limite du post punk. Mais c’est bien la seule du lot. On vous conseille vivement les clips, ou au moins de jeter un œil sur les paroles, surtout de leurs premières œuvres. Ça vaut le détour. Et, à l’inverse de leur compère de cette vague australienne, les Chats vieillissent plutôt bien. deux albums ont suivi Get This in Ya, High Risk Behavipor (2020) et Get Fucked (2022), qui sont tous deux des monstres de punk.

Sur scène, pas de surprise, rien de neuf sous le soleil punk de l’Australie. La fosse était d’ailleurs chauffée à blanc, depuis une semaine au moins. Même pas besoin du premier accord que les hostilités étaient lancées. Bref, dans cette bouillante ambiance qu’était la fosse, difficile de jeter un œil sur scène. Pourtant, dans leur sobriété (on parle de leur jeu de scène, pas de leur état), le trio dégage une facilité déconcertante. Malgré le rythme de course très élevé, les pauses rares, et l’atmosphère irrespirable, c’est à peine si l’on remarque une goutte de sueur perler sur le front d’une de nos trois héros du soir.

Une heure, une heure et quart et une fin sur Smoko, joué presto, et la boucle est bouclée. L’on ressort de ce presque dernier jour de mai avec une enivrante envie de rugir. De quoi repartir avec de l’énergie à revendre. C’est ça, les Chats, une boule d’énergie délivrée sur trois accords. Sans en devenir chiant ni redondant, en live, l’énergie est décuplée.

Toutes les photos ont été réalisées par Loélia, qu’on peut retrouver sur instagram juste ici : @aileol.photography