NO LANGUAGE, l’éveil d’Allexa Nava

Alors que depuis maintenant près d’une décennie, le Jazz britannique est en pleine mutation, les jeunes talents continuent d’affluer et de se révéler. C’est tout particulièrement le cas de la saxophoniste londonienne Allexa Nava qui dévoile en ce mois de février son premier EP : No Language. 

Il faut dire que la musicienne anglaise a rapidement su se faire remarquer. Sous la houlette de la pépinière Jazz Re:Fresehd, l’anglaise est apparue comme un ovni génial parmi ses paires. Des premiers faits d’armes tout particulièrement remarquables comme le morceau For Those Not Here, qui est par ailleurs revisité sur No Language — mais surtout le single No Time, véritable démonstration d’une voix à part parmi les musiciens de Londres.

Ce premier EP s’affirme comme étant en continuité complète de cette identité que nous avions pu entrevoir en 2023. Ce sont cinq titres, dont un single : Cycles Circles, qui ont la lourde tâche de transformer l’essai et d’aller conquérir un public plus large et pas encore au courant du talent hors normes de la londonienne. 

Si nous devons parler en termes de qualité, il est sans risque d’affirmer que la mission est accomplie. À travers No Language, le jeu d’Allexa Nava prend une forme tout particulièrement forte et mature. Cette dernière se trouve être supportée par une composition déjà très assurée et claire qui donne naissance à un projet accessible et brillant. 

Le tout prend place dans un contexte résolument moderne. On retrouve notamment un clavier, campé par trois musiciens différents. Parmi eux on retrouve Allexa Nava elle-même faisant partiellement quelques infidélités à son saxophone, mais aussi eu surtout les claviéristes et pianistes Li Sang Chi et Emile Hinton. Une assemblée harmonique également composée du saxophone de la londonienne et d’une guitare présente que très partiellement au sein de No Language.

La section rythmique, elle, s’ancre également dans une démarche actuelle et latente dans cette scène du Jazz UK. Une batterie acoustique et une basse, un duo au demeurant simple mais qui offre au sein de cet EP une grande versatilité qui habille remarquablement les épopées harmoniques écrites par la britannique.

Parmi les grands moments de grâce de No Language, nous pouvons tout particulièrement mettre en avant les envolées Fusion impressionnantes de CopyCat et Recortes qui emmènent l’EP dans une autre galaxie. Une capacité à emballer son rythme qu’Allexa Nava arrivent à contrôler et même à nuancer, en attestent les morceaux For Those Not Here (Our Version) et In The Final qui baissent le pied et présentent un visage plus apaisé et doux de la musique de la saxophoniste. 

Avec No Language, on assiste à l’éclosion affirmée d’une musicienne de talent. Avec ce premier EP, Allexa Nava représente clairement ce qui fait la grande différence de ce Jazz britannique et ici londonien, à savoir l’audace et une identité forte et affirmée. 

Laisser un commentaire