ADN #841 : Almeeva/Toucan

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. À l’occasion de la sortie de Parallèles, on part à la découverte des influences de la collaboration Almeeva/Toucan.

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Ez3kiel – Versus

Luc (Toucan) : Mon premier amour pour un groupe. J’ai eu la chance de les rencontrer au tout début de leur carrière et de suivre leur évolution. J’ai toujours été inspiré par leurs productions et leur façon de pousser les expériences live au-delà du simple concert.

Herbie Hancock – Spank-A-Lee (Live in Bremen 1974)

Alex (Toucan) : C’est un grand classique du jazz fusion des années 70, mais cette captation audio et vidéo est vraiment un bijou, autant pour les choix esthétiques de sa réalisation que pour ce qu’elle témoigne de comment une musique instrumentale riche et complexe peut se construire comme d’elle-même à travers les membres du groupe, en passant pour un énorme panel d’intensités et d’émotions. C’est Herbie Hancock qui m’a ouvert les yeux sur le fait que la musique n’est pas forcément quelque chose de 100% écrit et que les albums ne sont qu’un arrêt sur image.

Autechre – Vletrmx

Greg (A L M E E V A ) : Quand la musique électronique peut être aussi subtile, majestueuse et émotionnelle qu’une pièce de classique. On m’a fait découvrir ce morceau à l’époque en me disant « c’est tellement beau que je voudrais ça à mon enterrement » : le mood n’est clairement pas à l’euphorie mais plutôt à la révélation introspective. Très à part dans la discographie d’Autechre qui est jusqu’au boutiste dans le côté rythmique, c’est pour moi le morceau « d’ambiant » ultime, même si le terme est réducteur.

Steve Moore – Fever dream

Jérémie (Toucan) : Le point de départ.
C’est sans doute le morceau qui nous a donné envie de monter un groupe avec des synthés.
La musique de Steve Moore a toujours eu quelque chose d’envoûtant, de magique.
C’est en écoutant ce qu’il a fait avec Zombi, et surtout dans sa carrière solo que je me suis rendu compte de la diversité des ambiances qu’on pouvait créer avec des synthés.
Et d’un coup ce qui est devenu important était de poser une atmosphère, d’essayer de faire voyager, comme lui nous a faits voyager.

Rocky Music – The space between

Maël (Toucan) : L’ album, je peux l’écouter tous les jours. Dandy sexy funky tristou, y’a tout.

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Oboken – It’s Over

Luc : Je pioche encore dans de vieux souvenirs. La production de cet album m’a fait beaucoup mûrir sur les questions d’esthétique sonore et sur le facteur émotionnel que peuvent apporter les choix d’un mix.

Caribou – Odessa

Greg : C’est tellement unique, étrange, évident, improbable, imparable. Ça fait partie de ces « tubes » accidentels qu’il est impossible de reproduire, comme le remix de « Missing » de Everything But The Girl. Ce morceau a influencé énormément d’artistes depuis qu’il est sorti. Sans ce morceau je ne pense pas que Tame Impala serait ce qu’il est aujourd’hui par exemple.

Kraftwerk – Autobahn

Alex : Comme je suis un enfant des années 90, mon rapport aux synthétiseurs était par défaut l’esthétique Dance et Pop 80’s, mais ce disque que mon père avait en vinyle m’a fait découvrir qu’avant ça, les synthétiseurs avaient été utilisés pour créer de la musique expérimentale et ambiante, avec beaucoup de mélancolie et de mystère. J’ai donc mis le doigt dans la scène allemande de cette époque avec les pionniers que sont Kraftwerk et Tangerine Dream.
Le tout premier morceau de Toucan s’appelle Autopista en hommage à ce disque.

Maserati – Inventions

Jérémie : Là aussi ça a été l’élément déclencheur de beaucoup de choix esthétiques dans Toucan.
Garder un côté rock en utilisant de la batterie et des guitares qui ressemblent à des séquences de synthés.
Ce morceau en particulier a été marquant pour moi. C’est pas le plus spectaculaire mais il prend le temps de poser une ambiance dans laquelle on se perd. et quand la batterie rentre c’est simple, efficace, on bouge la tête et on a envie de conduire tout droit, de s’évader.
Il y a ce subtil équilibre dans Maserati, qui fait qu’il y a eu un avant et surtout un après pour moi dans l’idée de ce qu’on peut raconter dans un morceau.

Steve Moore – C Beams

Musique de fête dans une tente coincée dans une tempête des sables en 2360 après J.C

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The Twilight Sad – It never was the same

Luc : Un album que j’ai découvert tardivement et qui m’a frappé tant il me fait penser au groupe Montreal On Fire dont je faisais partie il y a de nombreuses années.

The War on Drugs – Live on KEXP (2014)

Alex : Simplement un de mes groupes préférés, sans savoir exactement pourquoi… Il n’y a rien de réellement original, mais l’émotion qu’ils portent est simplement incroyable. Spécifiquement à écouter en roulant avec un coucher de soleil. C’est un des groupes qui m’a fait renouer avec un côté plus rock dans Toucan.

Sfire – Sfire 3 (John Talabot’s Tribalist Rework)

Greg : Je choisis ce morceau en particulier mais globalement tout le label Hivern Discs de John Talabot m’a retourné le cerveau. Cette house très groovy, pleine de percus et en même hyper mélancolique, et surtout le fait que ça puisse être joué dans des clubs m’a énormément touché.

Tangerine Dream – Raum

Jérémie : Au commencement de tout, Tangerine Dream.
Ça a été bien difficile de choisir un morceau tant leur discographie est imposante.
Mon goût pour les sons synthétiques remonte à l’enfance avec la découverte du générique de la série tonnerre mécanique (street hawk).
En partant de cette nostalgie, c’est en fouillant plus tard dans leur discographie que je me suis rendu compte de la place de l’expérimentation dans leur musique. Cette liberté totale d’intégrer toujours de nouveaux instruments, d’explorer de nouveaux horizons.
Mais je crois que ce qui continue à me marquer au fil de leurs albums c’est l’utilisation de séquences de synthés qui s’entremêlent et créent ces textures mouvantes.

Brian Eno- An ending (Ascent)

Maël : Paix profonde et mélancolique, enroulée dans une couette de nostalgie et de sérénité spatiale.

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