Pause nécessaire avec Ásgeir

À quelques jours du concert de Ásgeir au Trabendo, voici un retour sur notre échange avec ce jeune musicien islandais. Il nous avait notamment confié, avec simplicité et gentillesse, l’essence de son dernier album Time On My Hands.

Ásgeir portrait

ENGLISH VERSION BELOW

La Face B : Salut. Comment vas-tu ?

Ásgeir : Je vais bien. Je suis ici, en Islande, dans notre studio.

La Face B : Ça a l’air chouette.

Ásgeir : *Rires. Oui, nous étions juste en train de travailler sur quelques trucs. Et toi, comment vas-tu ?

La Face B : Ça va, merci. Début septembre, tu as présenté ton nouveau projet Time On My Hands, dans une version Lo-fi. Pour moi, c’est un album presque en apesanteur, très lent et calme. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu plus l’idée de faire un album entier en version lo-fi ?

Ásgeir : Oui, la raison principale pour laquelle nous avons fait cette version de l’album était de prendre un peu de recul et de voir jusqu’où on pouvait aller dans les morceaux pour les rendre intéressants, en allant à l’essentiel. Juste un piano ou une guitare, et sans trop travailler la prod. On a pas passé trop de temps dessus, ce qui contraste avec l’album original, que nous avons pris beaucoup de temps à réaliser, ici en studio, en travaillant pendant des mois sur certains titres. Je me suis lassé de ce processus et j’ai voulu m’en détacher pour faire les morceaux tels qu’ils sont, seuls.

La Face B : Tu recherchais quelque chose de plus authentique ?

Ásgeir : Exactement. Ne pas trop penser, et enregistrer l’album en entier.

La Face B : Est-ce que c’est la première fois que tu travailles comme ça ?

Ásgeir : Oui, on avait jamais fait ça avant. Je suppose que c’était l’une des raisons, mais une autre raison était que nous avons retrouvé des cassettes, et beaucoup de vieux trucs qui viennent d’ici, du matériel vintage. On a décidé d’essayer tout ça, et c’est peut-être là que tout a commencé.

Pourquoi ne pas essayer ? Et utiliser ces pistes, cassettes et enregistreurs. Nous les avons toujours ici, et nous les avons utilisé pour toutes les chansons. On a passé une semaine ou cinq jours à le faire. C’était très amusant, juste une autre façon d’enregistrer. Je viens ici tous les jours et je ne sais pas ce que je vais faire. J’essaie constamment des choses, et cela n’a pas été différent avec le processus de création de cet album.

La Face B : Est-ce que tu as travaillé tout seul sur cet album ?

Ásgeir : J’étais en étroite collaboration avec un producteur avec lequel je travaille depuis le début de ma carrière, il s’appelle ET. Mais d’autres personnes ont aussi bossé dessus. Parce que nous avons enregistré une partie de l’album en live, donc nous avions au moins quelques morceaux où il y avait un bassiste et un claviériste, et nous avons joué tous ensemble.

La Face B : J’étais intéressée par le fait que tu as partagé des morceaux qu’on connaissait déjà, comme Snowblind par exemple. Mais ici avec des couleurs différentes. Comment se passe la création de nouvelles chansons à partir de celles que l’on connaît déjà ?

Ásgeir : C’est comme lorsque les gens font un remix d’un album, c’est juste une autre façon de le faire. Nous faisons un album, puis nous envoyons les chansons à plusieurs personnes pour qu’elles en fassent des versions différentes. Au lieu de demander à quelqu’un d’autre de faire le remix, ici on a juste fait une version totalement différente de la chanson par nous-mêmes. J’aime bien ça.

La Face B : Le titre Time On My Hands fait référence à quelque chose de précieux, n’est-ce pas ? La plupart des titres sont liés à cette question du temps. Tu te sens confronté au temps qui passe ?

Ásgeir : Oui, je crois que c’est ce que je ressens parfois. Quand je pense à  » Oh ! le temps passe si vite « . Et tout le monde sait que les années commencent à paraître plus courtes à mesure qu’on avance en âge. Quand je repense par exemple au moment où j’ai commencé ma carrière, cela fait douze ans et je n’arrive pas à y croire.

L’album a été réalisé pendant la période de la pandémie du Covid, et l’une des raisons est que j’avais beaucoup de temps libre. Nous étions censés être en tournée toute l’année, tu sais. Et à cause de la pandémie, nous sommes revenus ici, et je n’avais rien à faire, ni concert, ni rien de prévu. Cela fait également référence à une chanson, à un texte de l’album, qui est l’une de mes chansons préférées.

La Face B : Laquelle ?

Ásgeir : La chanson s’intitule Time On My Hands. Le texte est un poème tiré d’un livre que mon père a écrit, il y a quelques années, et qui parle de lui lorsqu’il avait cinq ans. Des filles plus âgées le taquinaient, se moquaient de lui. Elles lui disaient qu’elles pouvaient lire dans les paumes de sa main et voir des choses sur lui. Elles lui disaient qu’il allait mourir très jeune et très vite, parce qu’elles le voyaient dans ses mains. Il est resté très triste pendant longtemps, parce qu’il y croyait, et il a écrit un poème à ce sujet.

La Face B : Pendant la pandémie, tu as eu beaucoup de temps libre pour faire de la musique et cet album. Est-ce que c’était aussi, d’une certaine manière, stressant pour toi ?

Ásgeir : C’est toujours un peu stressant de faire un album, surtout quand on essaie de le terminer, parce qu’on y a passé beaucoup de temps. On passe des mois en studio à essayer de produire quelque chose, et on essaie d’atteindre la perfection. Il est très difficile de mettre un point final à un projet.

La réalisation de cette version lo-fi a également été très libre grâce à ça. J’ai décidé, avant la fin, de ne pas trop y penser. Je vais juste l’enregistrer, et la façon dont il sortira sera la bonne. C’était une bonne chose pour moi d’entrer dans cet espace pendant un certain temps. Je m’y plais davantage, dans ce genre d’espace où je ne pense pas trop. Automatiquement, faire un album c’est un tas de détails inutiles qui me stressent. Je pense qu’avec cette version lo-fi du projet, j’essaie juste de réapprendre à me détendre.

La Face B : Est-ce que le morceau Like I am c’est un peu une façon de parler de toi, de partager tes sentiments ? De ce que tu as vraiment envie de faire ?

Ásgeir : Bien sûr, oui. À l’origine, elle a été écrite à partir de mes sentiments et d’une relation que je vivais. Et cela fait maintenant trois ans que j’ai écrit cette chanson. C’est probablement l’un des premiers titres que nous avons enregistré pour l’album.

La Face B : Qu’est-ce qui t’inspire dans la vie de tous les jours et pour l’écriture de cet album ? Est-ce que c’est l’endroit où tu as grandi en Islande, ou la musique que t’écoutes ?

Ásgeir : Je pense que tout peut l’être. Mais ce qui fonctionne habituellement pour me donner la pêche ou… Je pense que les musiciens écoutent généralement toutes les musiques qui les font bouger.

La Face B : Donc de la musique différente de celle que tu fais ?

Ásgeir : Oui, toutes les musiques qui vous touchent. Je peux être en train de regarder un film et entendre une bande originale ou quelque chose comme ça, et ça me donne envie de faire de la musique. Les paroles, c’est peut être autre chose. Tous les jours, tout ce qui se passe ici, c’est de rester à l’affût de quelque chose. Susciter une étincelle. Il y a aussi les gens avec qui tu travailles, ceux qui m’entourent. Je pense que c’est bien d’aller dans un autre endroit, surtout à la campagne ou ailleurs. Là où il y a plus de paix.

La Face B : Dans ta musique et tes paroles, tu mets beaucoup de ton pays et de ses paysages, cela peut nous faire voyager aussi.

Ásgeir : Oui, dans toutes mes chansons, il y a des choses tirées de la nature. Comme essayer de décrire quelque chose d’humain. Parce que les paysages d’ici sont si incroyables. On y voit toutes sortes de couleurs, et il y en a partout. C’est un endroit idéal pour dessiner et décrire des choses. Comme le temps, les paysages, l’amour des champs et du désert. Il est très facile de s’inspirer de ça, et je travaille beaucoup avec mon père. Il écrit notamment des poèmes et je m’en sers pour mes textes.

La Face B : Donc tu aimes bien travailler avec ton père ? C’est comme si tu t’appropriais un peu ses poésies pour y mettre tes sentiments ?

Ásgeir : Oui j’ai trouvé ça formidable de travailler avec mon père sur ce projet. Nous avons partagé beaucoup de choses et nous avons appris à bien nous connaître. Les paroles de mon père donnent plus de profondeur à beaucoup de mes chansons.

Je travaille aussi pas mal avec les textes d’autres personnes. Mais j’essaie, en ce moment, d’écrire davantage moi-même. Je pense que c’est simplement parce que j’ai l’impression d’avoir quelque chose de plus à dire que lorsque j’avais vingt ans. Je n’avais pas assez d’expérience pour m’en inspirer et je n’avais rien à dire. J’ai juste l’impression que je veux plus m’exprimer moi-même maintenant, à travers ma musique. Mais je travaille toujours avec lui.

La Face B : Expérimenter de nouvelles choses.. Alors qu’est ce que tu penses du fait de grandir, ça se ressent aussi dans ta musique ?

Ásgeir : J’ai beaucoup changé dans ma relation à la création musicale. Et cela change lorsque je pense davantage aux paroles. Elles deviennent parfois plus importantes. Je pense que cela peut être une chose très positive parfois, j’ai l’impression, mais aussi une chose négative. Ça peut être lent, il y a toujours quelque chose à améliorer. J’essaie de finir quelques paroles et je n’y arrive pas. Cela prend parfois beaucoup de temps. Mais c’est aussi un sentiment très satisfaisant lorsque tu as quelque chose à travailler et que ce sont tes mots, un truc personnel. C’est un sentiment très agréable.

La Face B : On peut parfois ressentir ça dans ta musique, tu peux être un peu nostalgique ?

Ásgeir : Oui, j’en ai l’habitude. Chaque fois que je rentre chez moi, là où j’ai grandi, j’éprouve un sentiment de nostalgie. Cela se produit lorsque j’écoute certaines musiques que j’écoutais enfant, certaines odeurs et toutes sortes de choses. Je pense que tout le monde peut ressentir ça. C’est magnifique, mais c’est parfois trop quand on est coincé dans le passé, d’une manière ou d’une autre.

La Face B : Maintenant tu serais plutôt dans quel état d’esprit, et comment tu vois le futur ? ..après ces périodes nostalgiques

Ásgeir : Je suis plus tourné vers l’avenir, j’ai l’impression que c’est ce que je fais le plus. Je pense que je suis beaucoup plus ouvert à différents projets et que j’ai moins peur de perdre quelque chose. Je vais bientôt déménager dans un nouvel appartement, alors que je vivais au même endroit depuis environ onze ans. Musicalement, je travaille avec de nouvelles personnes, et on fait des sessions d’écriture. Il y a beaucoup de choses nouvelles qui arrivent.

La Face B : Si je dis pas de bêtise, tu as déjà des concerts prévus en France ?

Ásgeir : Oui.

La Face B : Tu as hâte ?

Ásgeir : Oui, bien sûr. On a beaucoup joué ces derniers temps. Je fais beaucoup de concerts en octobre, des concerts en solo, ce qui est assez nouveau. Je les fais ici, en Islande, puis nous partons en novembre, en Europe. Oui, je suis très enthousiaste à l’idée de partir, surtout après le Covid, tu sais, tout a été supprimé. C’est bien de pouvoir le faire à nouveau.

La Face B : On sera hyper content de te voir à Paris !

VERSION ENGLISH

La Face B : Hello, How are you?

Ásgeir : I am doing fine. I am here, in Island, in our studio.

La Face B : It looks really look.

Ásgeir : *Laughs. Yes, we were just working on some stuffs now. Yes, I am doing good, how are you doing?

La Face B : I am fine too, thank you. So in the beginning of September, you presented your new project Time On My Hands, in a Lo-fi version. For me it is a weightless album, very slow and relaxing too. Can you explain us more this idea of making an entire album in a lo-fi version?

Ásgeir : Yes, the main reason for making this version of the album was just a kind of step back, and see how deep we could do to the songs to make them interesting, just strip them down to what they absolutely mean, just like a piano or a guitare, and not do any production. So we didn’t spend too much time on it, which is in contrast with the original album, that we spent quite a long time to make, here in the studio, working for months on some songs. And I just kind of get tired of that process, and I wanted to step out of that and do songs like there were on their own.

La Face B : You wanted to look for something more authentic? 

Ásgeir : Exactly. Just not overthink anything, and record the whole performance.

La Face B : Is it the first time that you process in this way?

Ásgeir : Yes, we have never done this.. I guess that was one reason, but also another reason was that we got some cassets, tapes recorded here and so much old stuffs come through here, lot of like vintage gears. We decided to try it all, and maybe it actually began there.

Why not try, and just use these for tracks, cassets tapes, recorder thing. We still have it here, and we used for all the songs to make it. We spent around a week or five days in total, to make it. It was a lot of fun, just another kind of way of recording. I come here everyday, and I don’t know what I am gone do. Just trying things out constently, and it was not different with this process of making this album.

La Face B : Did you work alone on this album?

Ásgeir : Well I worked very close with a producer I worked with since the beginning of my career, his name is ET. So we worked on it, mostly together. But there were some others people that played on it. Because we recorded some of it live, so we had at least a few songs, where there were a base player and a keyboard player, and we played all together.

La Face B : I was interested in the fact you shared some music tracks we already know, like Snowblind for example. But here with different colours. How is it to make new songs with some we already know?

Ásgeir : It is just like, when people make a remix of an album, it is just another way of doing that. We make an album, and then we sent the songs to different people to make different versions of the songs. Insteed of having someone else do the remix, here we just did a totally different version of the song by ourselves. I kind of like that.

La Face B : About the title Time On My Hands, it refers to something precious, am I right? Most of the titles are link to this question of time. Do you feel confronted by time passing by?

Ásgeir : Yes, I guess I do sometimes feel that. When I think about « Oh ! time flies », especially when I am getting older. And everybody knows that thing, the years start to feel kind of shorters every year you reach. When I think back for example to the moment I began my carreer, it is been twelve years and I can’t believe it.

The time for the album came in the Covid pandemic period, and one reason was also that I had so much time on my hands. We were supposed to be touring the whole year you know. And because of the pandemic we came back here, and I had nothing to do, no concert or nothing planned. And it also refers to one song, one lyric on the album, which is one of my favorite song.

La Face B : Which one?

Ásgeir : The song is called Time On My Hands. The lyric is a poem from a book my father wrote, some years ago, and it is about him as a child when he was five years old. And there were this older girls teasing him, making fun of him. There were telling him they could read, palms read, look at his palms and see things about him. They were telling him he would die very young and soon, because they saw it in his hands. And he got very sad for a long time, cause he believed, and he wrote a poem about that.

La Face B : During the pandemic, you had so much time, free time to make music and this album. Was it, in a way, also stressful for you?

Ásgeir : It is always kind of stressful making an album, especially when you try to close it, because you spent a lot of time on it. Months in the studio try to produce something, and you try to reach some perfection. It is very hard to put a dott to a project.

Making this lo-fi version was also very free because of that. Just deciding before the end that I will not think about it to much. I am just going to record it, and how it comes out it is just how is gonna be. So I think it was very good for me, to kind of step into that space for a while. I enjoy myself there more, in that kind of space, where I am not thinking too much about it. Automatically it is a lot of useless details that I am stressing about, you know. I think with this lo-fi of version of the album, I just trying to teach myself again how to, kind of relax.

La Face B : In the song Like I am is it a way to talk more about yourself, and to share your feelings? What you really want to do?

Ásgeir : Sure, yes. It was originally writen from some feelings, and a relationship that I was in. And it has been three years now probably I made that song. It was probably one of the first song we recorded for the album.

La Face B : What inspire you in everyday life, and for writing this album? Is it the place where you grew up in Island, or music you listen to?

Ásgeir : I think everything can be it. But what usually works to kind of fire me up or.. I think musicians generally are listening to all musics that moves you.  

La Face B : Music that is different from what you do?

Ásgeir : Yes, whatever musics that moves you. I could be watching just a film and I just hear a soundtrack or something, and I wanna go and make some music when I hear that. Lyrics are kind of another thing. Everyday, everything here, just keep your eyes out for something. Spark something. It is also people you work with, around you. I think it is very good to go to another location, especially maybe the countryside or something. Where there is more peace there.

La Face B : In your words and in your songs, you put a lot from your country and their landscapes, it can make us travelling too.

Ásgeir : Yes. Through all my songs, there were things drawn from nature. Like trying to describe something humain. Because the landscapes here are so, just kind of amazing. And you see all different colours, and where there is all over the place. And it is a very good place to kind of draw things from, and describe things. Like the weather and the landscapes, and the love of fields and the desert. That something is very easy to draw from, and I work a lot with my father. Especially he writes poetry and I use it for my lyrics.

La Face B : So you like to create with your father? To take poetry and then to make your own with your fellings?

Ásgeir : Yes, it can of came afterwards, I found it was amazing to work with my dad on this. And we shared a lot of things, and we got to know each other quite well through working together. Yes, it definitely gives a lot of my songs more depth with his words.

I work with some others lyrics as well, a lot. But I am trying, right now, to write more myself. It is just because I kind of feel maybe I have something more to say than I did when I was twenty. I didn’t have enough experience to draw from, or anything to talk about really. I just feel I wanna express myself through that, more now. But I still work with him.

La Face B : What do you think about growing, and so in a musical way too? 

Ásgeir : I have been changing quite a lot in my relationalship with music, and making music. And it does change when I am thinking about lyrics more. They become more important sometimes. I think it can be a very positive thing sometimes, I feel like, but also it can be a negative thing too. Slow, just kind of fix, trying to finish some lyrics and can’t manage to finish. It just take such a long time sometimes. But it is also a very satisfying feeling when you get something to work and it is your words, and something personal. It feels very good.

La Face B : Sometimes we can also hear it, do you feel nostalgic in your songs?

Ásgeir : Yes, I do. Well, I use to. But everytime I went back home, where I grew up, I got this very nostalgic feelings. It happens when I listen to certain music that I use I listened to when I was growing up, certain smells and all kind of things. I think everybody kind of connect to that. And it is beautiful but it can be too much sometimes when you’re stuck in the past, somehow you know.

La Face B : Now what is your mindset of the moment, and how do you see your future? ..after this nostalgic period

Ásgeir : I’m just more looking fowards, I feel I am just doing that more. I think I’m much more open to different things, and I’m not as afraid of losing something. If I try something new. Now I’m moving to a new appartment, soon. I have been living in the same place for like, eleven years. I am doing some new things, musically I’m working with some new people, and doing write things session. Just a lot of new things going on.  

La Face B : If I don’t make a mistake you already have some concerts planed in France?

Ásgeir : Yes. 

La Face B : Do you feel excited about it?

Ásgeir : Yes, sure. I do. We’ve been playing quite a lot recently. I’m doing a lot of shows now in octobre, solo shows, which is also quite new. I am doing those here in Island, and then we leave in november, then we will go to Europe. Yes, I am just excited about it, especially after Covid you know, it was all taken away. It’s good to be able to do it again.

La Face B : We will enjoy to see you in Paris!

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